quatre

    Si tu avais comme je les déteste, ces regards affligés. Comme je les hais ces sourires compatissants. Je ne veux pas de leur pitié. Jamais. J'ai toujours appris à être fort. Avant, c'était moi qu'on regardait en se disant que je devais être dans l'équipe de football de mon lycée. Maintenant, je ne vois que pitié dans les yeux de mes contemporains. De cette race humaine qui sait que j'y passerai tôt ou tard.

    Pourtant, je ne veux pas et je n'ai pas perdu espoir. La pitié est tellement laide, tellement égoïste après tout. Les gens ont pitié car cela leur donne bonne conscience. Ils se disent compatissants lorsqu'ils développent le sentiment de la pitié. Mais ils sont égoïstes, car à part me donner ce sentiment traître, qu'ont-ils fait pour moi ? Pour m'aider ? Rien. Rien, à part me donner des regards attristés, chagrinés et navrés dans les transports en commun, en classe, avec les infirmières. Et j'en passe.

    Alors, tu sais, tu peux leur dire de la garder leur pitié. Je n'en veux pas.

- Mathilde, 14 ans

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