Chasse aux trésors

Sur une petite île loin de tout vivaient deux jeunes enfants. Ils passaient leurs journées à jouer ensemble sur la plage, et rêvaient les pieds dans l'eau. Parfois, ils imaginaient des histoires de pirates, comme celle que leur racontait souvent la maman de l'un d'eux. En secret, ils souhaitaient tous deux partir de leur petit paradis, voguer sur les flots, et vivre une aventure sans fin à la recherche du plus beau des trésors.

Aujourd'hui, ces deux enfants ont bien grandi. Ils ne jouaient plus ensemble, ils ne rêvaient plus de pirates, mais ils chassaient les trésors. Tous les deux, ils fendaient les flots, mais aucun ne savait que l'autre voguait. Il y a bien longtemps qu'ils ont quitté leur île, chacun de leur côté, abandonnant tout.

Comment auraient-ils pu savoir qu'un jour leur cap sera le même ? Comment auraient-ils pu savoir qu'ils oubliraient leur visage ? Comment ont-ils pu oublier les sentiments de ces nombreuses années de bonheur ? Nos deux jeunes garçons devenu de fougueux matelots voguaient donc vers le même trésor, et la silhouette désormais inconnue qui se dressait face à eux était un ennemi. Ils croisèrent le fer, se battant tout le jour durant, et ce ne fut que lorsque le soleil disparu que les armes tombèrent des mains épuisées.

À la merci de l'adversaire, tous deux levèrent enfin les yeux, et le voile les cachant de leurs souvenirs s'envola. Leur propre expression se reflétait sur celle du visage face à eux, tandis que leur mémoire sembla revenir. Le bras tremblant, la gorge nouée,leurs mains se touchèrent puis ils se prirent dans les bras l'un de l'autre.

Ils parlèrent toute la nuit durant, se racontant leurs aventures personnelles loin de leur premier et plus proche ami. Ils étaient tous deux surpris de s'être dirigé vers le même trésor, avant de se résoudre à croire au destin.

Au petit matin, un seul bateau quitta l'îlot perdu. Le deuxième resta en place, devant dans quelques années une nouvelle quête pour de jeunes explorateurs. Nos deux pirates cherchaient un trésor, ils ont trouvé bien mieux : de nouveaux souvenirs et de nouvelles aventures. Jamais ils ne sauront qu'aucune pièce ne se cachait sur l'Île du Destin.

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Le livre fut fermé et les yeux esommeillés luttèrent pour ne pas se fermer. Carla caressa doucement le crâne de son jeune fils avant de secouer tendrement sa fille afin qu'elle ne s'endorme pas dans une chambre qui n'était pas la sienne. Après un léger "bisou du soir" sur chaque front, la mère borda Théo tandis que Camille regagnait son propre lit.

Elle ne se l'avouerait sans doute jamais, mais elle était triste de sa propre absence ici. Bien sûr, elle était toujours là, mais bien trop loin de ses enfants. Ce petit moment de douceur et de tendresse avec sa famille lui avait fait un bien fou et, en sortant de la chambre, elle eut bien du mal à contenir deux petites larmes à la pensée de tous ces instants communs à quatre, ensemble...