XI ~ Séduction ~
J'avais finalement été acceptée, sans doute au détriment de cet homme qui méritait sûrement plus ce poste que moi. Les premiers jours me semblèrent stressants malgré la grande amabilité du jeune entrepreneur : il y avait tout un lot d'informations à ingérer, plus ou moins complexes. Puis, le véritable travail avait commencé, et pour le moment je me plaisais à gérer les comptes de cette entreprise fraîchement en action.
Au bout de quelques mois, les paroles de mon supérieur devinrent différentes, étranges, voire dérangeantes. Je ne savais que répondre à ses sourires, à ses clins d'œil, et à ses sous-entendus, quoique embaumant un peu mon cœur blessé. Je me rappelais souvent de ce jour où il m'avait demandé si j'aimais le café ; j'avais hoché la tête négativement. Il m'avait ensuite proposé de "m'accompagner" dans un bistrot du coin pour un bon chocolat chaud, mais j'avais poliment refusé. Si cet homme avait un certain charme, j'avais du mal à oublier la discrimination faite à l'égard de cette personne.
Jusque là, j'avais pu éviter toutes ses avances, mais un jour il ne me laissa pas le choix, "insistant", et je me retrouvai donc face à lui, dans un café, avec un chocolat chaud comme accompagnement.
Sans que je ne le veuille, cette boisson après le travail était devenue régulière, et je m'accommodais peu à peu à sa présence. Arriva un jour où Tristan était allé plus loin en m'appelant dans son bureau. Ce premier baiser m'avait totalement surprise, et je n'avais tout simplement pas réagi contre ses lèvres souples et tièdes.
J'étais ressortie en bredouillant, rouge, fuyant plus que tout son regard sombre qui s'était posé sur mon visage. En passant les portes de l'entreprise le soir même, je pensais m'être assez bien débrouillée en l'évitant toute la journée, mais il m'attendait à la sortie.
Mes mains se retrouvèrent enlacées aux siennes, et il m'attira à lui, à moins d'un mètre : la timidité me prit les pommettes, et c'était à peine si mes yeux rencontraient réellement les siens.
— Lys, excuse-moi pour plus tôt, mais...
Tristan prit une longue inspiration, je suivis le mouvement souple de ses lèvres :
— Tu me plais vraiment, et je t'aime...
Toute sonnée, je fermai tout de même les yeux lorsqu'il m'embrassa une nouvelle fois, plus doucement, plus longuement, mes mains se cramponnant à peine à sa veste.
Après un joli sourire, j'avais prétexté une retrouvaille avec des amis et j'étais rapidement partie. Il y avait comme une glace entre lui et moi, une barrière invisible, un décalage m'empêchant d'éprouver de réels sentiments pour lui, alors devais-je le repousser, malgré qu'il ait un pouvoir imprenable sur moi puisqu'il était mon supérieur ? D'ailleurs, y aurait-il une autre personne voulant bien de moi dans ce monde ?
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