Winston
Le printemps arrivait avec soulagement. Winston ne supportait plus cette grisaille hivernale et il espérait que le soleil ramènerait les sourires. Rachel allait de mieux en mieux et il était certain qu'elle ne s'en rendait pas compte. Lui en tout cas, ça lui faisait du bien.
Depuis la mort de Thomas, le décor n'était plus aussi rayonnant. Il ne l'avait pas vraiment connu. Ils s'étaient échangés des formules de politesse et quelques sourires, mais rien qui ne lui permette de savoir qui il était vraiment. Ça ne l'avait pas empêché de voir les conséquences de sa disparition. Certains comportements lui avaient d'ailleurs parus étranges mais, après tout il n'était pas psy.
D'ailleurs, le lycée avait un nouveau conseiller d'orientation, qui était aussi psychologue. Janson qu'il s'appelait et il avait été plutôt bien accueillit.
La fin d'année approchait et il restait de plus en plus impatient à cette idée. Il avait travaillé dur une chorégraphie pour l'équipe de pom-pom-girls et même s'il appréhendait un peu les réactions, il était ravi de pouvoir présenter son travail. Son premier succès ne garantissait pas le second. Puis il s'agissait de la finale ! Il était néanmoins confiant.
Rachel lui avait montré sa cicatrice. Il était certain qu'elle la garderait toute sa vie. Du coup, il lui donnait des petits surnoms de guerrières. Newt venait les voir un peu plus souvent. Il avait arrêté de s'enfermer dans sa bulle, ou en tout cas il réussissait à en sortir. Winston pensait que le fait de ne plus écouter de musique devait l'aider. Ça le rendait heureux de voir ses amis sourire.
Il pensait souvent aux années qui l'avaient précédé. Il se maudissait pour ses erreurs, voulait remonter le temps, avant de conclure que sans cela il ne serait pas ce qu'il serait aujourd'hui et qu'il fallait, en fin de compte, toujours se servir de ce qu'on avait pu vivre. Il n'avait pas eu que des moments agréables mais, comme il le savait bien, certains vivaient des choses plus difficiles que d'autres.
Il lui arrivait aussi de penser au futur. Il imaginait ce que pouvait lui réserver son avenir, il émettait des suppositions, il fabriquait des hypothèses. Il pensait à des choses agréables, parce que c'était toujours mieux que de broyer du noir. Même s'il savait que ses rêves ne se réaliseraient pas tous, il allait quand même se battre pour réussir. Ça valait toujours le coup.
Non, ce qu'il y avait de plus dur pour lui, en grand et éternel bavard, c'était de trouver les limites. Quand il racontait quelque chose, souvent un bout de sa vie, il rapportait ce qui était essentiel à ce qu'il voulait dire, mais au final il ne trouvait pas cela très pertinent. La vie offrait tellement de péripéties qu'on ne savait pas à quoi s'attendre. Il admirait un peu les écrivains qui trouvaient presque toujours un bon début et un beau point final. Lui pensait que cette délimitation n'était pas légitime, mais pourtant nécessaire pour raconter certaines choses. Il fallait savoir s'arrêter à temps. Alors finalement, il pouvait décider à n'importe quel moment placer le mot « fin ». Mais il préférait terminer sur une note un peu plus joyeuse, comme sourire au présent, par exemple.
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