Cassette n°8

   Nous sommes lundi. J'ai passé mon week-end sans écouter une seule cassette. J'ai réussi à convaincre ma mère de ne rien dire. Je ne sais toujours pas comment j'ai fait, mais j'ai réussi... A présent je me trouve au lycée. Je suis dans le couloir des casiers où les croix ont été nettoyées. J'ai pris mes affaires, j'ai mon sac sur le dos qui est lui-même contre la porte métallique.

   J'attends. J'observe. Il y a du bruit partout autour de moi. Ce brouhaha me dérange. Je sors le walkman de mon sac et insère mes écouteurs. Je vérifie d'un coup d'œil avoir la boîte contenant les cassettes et démarre la nouvelle. La deuxième face de la quatrième cassette. Le bruit autour s'estompe. Je n'entends plus que Thomas.

« On va jouer. Je vais lancer une pièce dans les aires et voir sur quelle face elle retombe. Si c'est sur pile, je dis ton prénom tout de suite. Si c'est sur face, tu attendras la fin de cette cassette.

   Ce n'est pas un traitement de faveur. Disons que je suppose que tu as les nerfs en pelote et jouer avec toi comme tu l'as fait avec moi, c'est de bonne guerre. Numéro 8, es-tu prêt ? C'est à ton tour. »

« Newton, l'anglais n'est pas une option, c'est un cours obligatoire. »

« Tu t'es servi de moi, comme certains avant toi. Ça n'a pas eu lieu au lycée, contrairement aux autres. »

« Et je suis sûr que même dans tes cours d'option tu ne te permets pas d'écouter de la musique. »

« C'était pendant les grandes vacances. Avec du recul, j'aurais dû hiberner, j'aurais été plus tranquille. »

   Je retire mes écouteurs en m'excusant vaguement.

« Bien, merci. Donc, commençons. Le texte que nous avons étudié... »

   C'est de l'anglais, je n'écoute pas vraiment. Et quand il laisse tomber la langue française, je décroche complètement.

   Je fixe la chaise encore vide de Thomas. Personne ne s'assoit à cette place, un peu comme si elle est maudite. Comme si certains espèrent encore le voir arriver d'une minute à l'autre. Le voir débarquer avec son sourire, s'excusant de son retard et balançant presque son sac sur la table. Mais qu'est-ce que je raconte ? Tout le monde s'en fou. Personne n'a vraiment pleuré à l'annonce de sa mort. Il y a eu de la stupéfaction, de l'incompréhension, mais pas de grandes crises de larmes ou de peines déchirantes.

   Je m'en souviens, on avait été rassemblé dans le gymnase. Tout le monde avait pris place sur les gradins et le proviseur portait la mine sombre des mauvaises nouvelles. J'étais au milieu de la foule, à chercher Thomas du regard. Et maintenant, je comprends pourquoi Rachel savait déjà. Elle avait été plus silencieuse que jamais. Le regard impassible pour cacher sa tristesse. C'est vrai, la mort de Thomas l'avait touché.

   Etrangement, les murmures n'avaient pas été aussi denses qu'ils auraient dû l'être. Je pense que tout le monde pressentait le nuage noir qui passait au-dessus de nous. Et le directeur avait lâché la bombe :

« J'ai une triste nouvelle à vous annoncer... Hier, un de vos camarades s'est donné la mort. Il s'agit de Thomas Edison. Je sais que certains d'entre vous le connaissait bien. Sachez qu'une cellule de crise a été mise en place et qu'il ne faut surtout pas hésiter à en parler si vous en ressentez le besoin. J'ose espérer que notre établissement n'y est pour rien dans ce geste. Je peux vous affirmer de source sûre qu'il est parti sans souffrir, même si je sais que cela ne peut atténuer la douleur... Maintenant, nous allons observer une minute de silence et si certains désirent s'exprimer, ils le pourront juste après. »

   Mais personne n'avait parlé. Personne ne s'était levé, ne s'était déplacé devant les gradins, ne s'était tourné vers nous et n'avait dit quelques paroles pour lui rendre hommage. Tout le monde restait sous le choc de la nouvelle, à moins que Thomas ne soit pas parvenu aux mémoires de certains, ou encore que les phrases qui commençaient à se loger dans les cœurs restaient trop intimes pour êtres dévoilées. Et moi je ne savais pas quoi penser. J'étais là, au milieu de ce silence, avec l'impression que les battements de mon cœur faisaient un vacarme monstre. J'ai eu l'impression que mon être entier voulait fuir. Je refusais l'idée. Je la refusais tellement que je n'avais qu'une idée en tête : courir chez lui pour le réveiller de sa panne d'oreiller, lui faire remarquer que tout le monde le croyait mort par un suicide stupide et rire de ça avec lui. De la stupidité de la situation.

   Il y avait tout le lycée présent dans ce gymnase, mais j'avais l'impression d'y être seul. Complètement seul. J'avais l'impression que cette immense pièce était vide, et quand tout le monde a fini par se lever pour partir, je ne m'en étais tout simplement pas rendu compte.

   Le souvenir d'avoir vu Thomas la veille ne m'avait pas quitté de la journée. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il n'était pas là aujourd'hui. Je ne voulais pas le comprendre. En fait, je ne voulais pas l'accepter. Mais ça je n'y pensais pas. J'avais dans les oreilles le rire de Thomas, devant mes yeux il était là, et je me forçais à me souvenir des dernières paroles qu'il m'avait adressé.

   Après m'être rendu compte que j'étais le dernier à rester assis sur ces gradins durs comme la pierre, je m'étais levé, croisant le regard triste du proviseur. Une tristesse que je ne pensais pas aussi grande que la mienne. Voilà comment la mort de Thomas Edison avait été annoncé. Et depuis que j'avais reçu ces cassettes, je comprenais que dans ce gymnase ça n'avait pas été le début, mais la continuité.

   La sonnerie me ramène au présent et je sors de la salle en vitesse. Une fois dans le couloir, je mets de nouveau mes écouteurs. Et le reste s'estompe.

« C'est face.

   Alors, une description de mon état s'impose. Il faut que tu saches ce que j'ai pu ressentir, au moins pour que j'ai la conscience tranquille.

   J'étais de bonne humeur. Vraiment, pour moi c'était une bonne journée. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, c'était les vacances, enfin tu vois. Je suis allé à un arrêt de bus et tu y étais. Tu venais de ranger ton téléphone et tu semblais... furieuse. Mais ton regard à croisé le mien et tu as retrouvé ton sourire.

« Salut.

-Salut.

-Alors, ces vacances ? »

   Bref, on a discuté. La semaine suivante on s'est revus à ce même arrêt de bus. On a discuté là-dessus, il n'y a rien à dire de plus. Jusqu'à ce que tu me proposes :

« Tu veux faire du bowling ? »

   Drôle de proposition en plein été, mais j'ai accepté. C'était beaucoup mieux que devoir te voir en maillot de bain à la piscine. »

« Tu viens ? »

   Je retire les écouteurs en coupant la lecture tout en interrogeant Rachel du regard.

« Les pom-pom-girls, elles font la répétition générale pour mercredi.

-C'est pas mon truc.

-Tu crois que c'est le mien ? Viens, Winston a insisté, c'est lui qui a inventé la chorée. »

   Elle m'a pris le poignet pour ne pas que je m'échappe.

« Mais on va se faire chier...

-Viens.

-Je retiens Rachel, cette prise d'otage est illégale. »

   Elle me tire un peu plus fort pour toute réponse.

*

« Alors, c'était bien ? »

   Winston vient de prendre appuie sur nos épaules pendant que nous sortons du gymnase. Ses yeux brillent d'enthousiasme et son sourire peut rendre joyeux un pessimiste.

« Si on oublie les problèmes de sono, les ballons de baskets qui ont rebondis contre le public et l'interruption par deux fois du coach, c'était pas mal.

-Pas mal ?

-C'était bien, Winston, le rassure Rachel. C'était super comme danse.

-Ah merci. Vous savez, j'ai beaucoup galéré pour qu'elles l'acceptent. Elles chipotaient sur des détails en me répétant qu'elles n'auraient jamais le temps de s'entraîner, mais... »

   Winston est lancé, là on ne peut plus l'arrêter. Ça nous fait rire avec Rachel et pour une fois nous n'essayons pas de le faire taire.

« T'es vraiment nul pour le bowling.

-J'en ai jamais fait avant. Et puis, tant que c'est en bowling.

-Tu te rattrapes sur autre chose ? »

   Tu t'étais rapprochée, dangereusement à mon goût, avec ton regard de séductrice.

« Ça ne te regarde pas. »

   Je t'avais repoussé doucement et tu avais accepté. On a continué à jouer, bon enfant, ne demandant rien à personne. Puis ils sont arrivés. »

   Mon téléphone vibre et je m'éloigne de ces deux-là pour répondre.

« Maman, tu n'es pas obligée de m'appeler comme pendant ma première année de collège.

-Mais non, mon cœur, fit-elle en prenant un ton faussement détaché. Je voulais te demander si tu voulais que je vienne te chercher ?

-Non, ce n'est pas la peine. Finit ta journée de travail tranquillement.

-Tu finis à quelle heure ?

-Dans une heure, mais je vais sûrement rester un peu à la bibliothèque.

-La bibliothèque ?

-Maman, je serais de retour avant toi. »

  Je l'entends soupirer et ça me fait rapidement sourire.

« Allez raccroche, avant que ton boss ne te passe un savon.

-D'accord, finit-elle par céder. Mais tu m'appelles si tu as le moindre problème. »

   Je lui promets et elle me laisse enfin à ma liberté. Je range le téléphone et rejoins mes amis.

*

« Tout le groupe venait vers nous. Gally, Alby et Minho. Tu as fait semblant de ne pas les voir et tu as lancé la boule. Un stricke plus tard, tu t'es tournée vers moi en criant victoire. Tu t'es mise à sauter de joie et je dois dire que je ne t'avais jamais vu ainsi. Tu m'as prise dans tes bras et tu m'as embrassé. »

   Je suis à la bibliothèque. J'écoute la fin de la cassette parce que le lieu est calme, comme si cette vaste pièce respectait Thomas. Ici, personne ne viendra m'embêter et ainsi couper la parole au brun.

« Je t'ai repoussé mais quand même, le mal était fait. Minho m'a traîné dehors pour me tabasser. J'ai fini le nez en sang et des hématomes sur le corps. Mais comme tu as pu l'entendre avant, ce n'est pas principalement ce que je leur reproche. Tu as fait ça pour le rendre jaloux, pour qu'il sorte de ses gonds et pour qu'il retombe dans tes bras.

   Vous vous aimez tous les deux. Ça se voit, ça se ressent. Je ne sais pas si vous êtes fait pour être ensemble, mais en tout cas vous vous en sortez mieux quand vous êtes deux. Continuez à vous tirer vers le haut. C'est vrai que c'est un mort qui vous parle et que vous en avez sûrement rien à en foutre, mais comme je l'ai dit plutôt, je peux avoir la conscience tranquille.

   Mais bon, je classe peut-être ces cassettes par ordre chronologique, je ne pense pas que je t'aurais cité pour ça. Tu comprends, je n'étais plus à ça près.

   Donc, reprenons. »

   Il n'y a plus personnes dans le couloir. Je continue d'écouter la cassette tout en me dirigeant vers la sortie. Je suis allé directement à la bibliothèque à la place de mon dernier cours, et au moment où j'en sors, les classes sont encore pleines. Les profs pourraient me mettre absent et prévenir mes parents. Pour le moment il y a plus important : Thomas.

*

   Le banc sur lequel je suis assis n'est pas très confortable. Je tiens le walkman des deux mains, je fixe la fontaine un peu plus loin. Il n'y a pas grand monde à cette heure. En général, les gens travaillent et puis de toute façon en pleine semaine, l'idée de venir se promener dans ce parc ne vient pas habiter les esprits. Je peux donc observer la sortie du collège, si Chuck devait sortir, sans personne pour me barrer la vue.

   Je me souviens de la dernière fois où je suis venu ici avec Thomas. Nous nous étions assis sur le rebord de la fontaine. L'été finissait à peine, la rentrée se rapprochait...

« Prêt pour un nouveau tour ? je lui avais demandé.

-Je m'en passerais bien.

-Une petite année avant de passer aux choses sérieuses. Tu vas prendre quoi comme option ?

-La fuite. »

   Il m'avait regardé en souriant en coin, mais mon imagination ajoute une lueur de tristesse à son regard. En vérité, je suis tellement perdu que je ne sais plus si cette lueur avait habité ses iris à ce moment-là. On avait terminé la discussion sur une plaisanterie, sans rien prendre au sérieux.

« Tu as joué avec moi d'une autre façon. Après tout, Minho n'est pas ton seul but dans la vie.

   Tu ne t'es pas excusée. Tu t'en es rendu compte ? Peu importe maintenant.

   Toujours pendant les vacances d'été, tu es revenue me voir. Est-ce que c'était une coïncidence à ce moment-là ? Est-ce tu es tombée sur moi par hasard et tu t'es dit « pourquoi pas » ? J'aime à penser que tu ne te sois pas acharnée sur moi. Tu comprends, c'est un peu plus supportable.

   Donc on s'est croisés et tu m'as parlé comme si de rien n'était. Il fallait sans doute croire que tu avais effacé l'épisode du bowling de ta mémoire. Enfin bref. Cette fois tu me demandais de l'aide. Tu voulais que je te fasse des cours d'été. J'ai accepté. Pas de commentaires. Et tu venais chez moi deux fois par semaine pour réviser. Tout aurait très bien pu se passer si tu n'avais pas commencé à fouiller.

   Tu profitais de chaque moment d'inattention, de ceux où je quittais la chambre, pour balader ton regard dans mes tiroirs. Je le sais parce que, comme tu t'en souviens, je t'ai pris la main dans le sac.

« Qu'est-ce que tu fous ?

-Rien ! Rien, je cherchais juste...

-Dis pas de conneries. »

Ton regard s'est fait glacial. Je suppose que c'est ta défense. Certains utilisent les poings, d'autres les mensonges, toi le regard. »

   Il est sans doute temps de rentrer chez moi. Le soir commence à tomber et je constate que l'hiver n'est pas très loin. Depuis cette histoire, j'ai l'impression de me trouver dans une bulle. Comme si je me trouve éloigné de tout le monde et, bizarrement dans le même temps je ressens tout. Mais ce n'est pas important.

   J'ai arrêté la cassette le temps de rentrer. Les mains dans les poches et le pas régulier, je suis perdu dans mes pensées. Malgré ça, je réussis à m'arrêter en entendant les pleurs. Je tourne la tête et constate que la silhouette correspond à celle de Teresa. Sa crinière brune est reconnaissable entre mille. Elle est assise sur le rebord du trottoir, à la sortie du parc. Sans trop savoir pourquoi, je m'assois à côté d'elle.

   Elle ne semble pas se rendre compte de ma présence. Faut dire que je me suis montré plutôt silencieux. Elle a relié ses mains en poings, les plaçant devant sa bouche comme pour étouffer ses sanglots. Son mascara n'a pas supporté la cascade et est en train de couler sur ses joues.

   Devant nous les voitures passent et repassent sans s'arrêter. Elle, elle ne les voit pas, elle ne voit rien. Elle a ce regard qui fixe sans voir, ces prunelles habitées par des songes accaparants. Le temps qui s'écoule semble durer une éternité. C'est quand une légère brise vient nous effleurer qu'elle me donne la preuve d'être encore sur Terre :

« Je m'en veux... »

   Je garde cependant le silence.

« Je suis coupable. Toi tu t'en fou, t'as rien fait.

-J'ai pas encore écouté ma cassette.

-Alors tu verras le moment venu, tu verras que j'ai raison. »

   Je ne suis pas d'accord avec elle, mais je ne crois pas que ce soit le moment de le lui faire savoir.

« J'en ai fait une copie.

-De quoi ?!

-De ma cassette. »

   J'écarquille les yeux en me tournant de trois quarts vers elle. Elle est toujours sérieuse, le regard à la fois triste et en colère.

« Je l'ai fait pour jamais oublier ce que je lui ai fait. »

   Elle se lève, prête à partir. Je devrais peut-être la retenir, me lever aussi, la suivre. Ou rester là à attendre la suite. Et c'est quand je me dis ça qu'elle se tourne vers moi pour me dire :

« Après tout, je l'ai tué. »

*

   Je suis allongé sur mon lit. Mes yeux parcourent le plafond sans vraiment le voir, de nouveau. Mes écouteurs sont enfoncés dans mes oreilles et le walkman dans mes mains. Je n'appuie pas tout de suite, j'attends encore un peu.

   J'ai de nouveau à l'esprit l'inquiétude de ma mère. Elle a tout de même eu assez de courage pour me laisser les écouter. Je dois les écouter. Je dois le faire. Mon père est plus ou moins au courant. Je sais qu'il se doute de quelque chose mais je ne crois pas qu'il en mesure l'ampleur. Je sais que ma mère attend le bon moment pour lui en parler, qu'elle doit chercher encore ses mots et se préparer à toutes réactions possibles. J'espère qu'il comprendra. J'espère qu'il ne débarquera pas dans ma chambre et jetant les cassettes par la fenêtre ou les fracassant avec son marteau. Je sais que ça ne correspond pas à son caractère, mais je commence à avoir peur de ne pas avoir le temps de toutes les écouter. Seulement je ne peux pas faire plus vite, je deviendrais fou.

   Je finis tout de même par appuyer sur le bouton lecture. Et pendant que la voix de Thomas finit ce qu'elle avait pu commencer plus tôt, mes yeux se ferment pour mieux l'imaginer.

« Je ne sais pas ce que tu cherchais. De l'argent, des médicaments pour ton mec, ou pour toi d'ailleurs ? Tu es tombée sur un carnet. Le carnet qui me sert de support, celui où s'est retrouvé écrit ce que vous entendez. Oui, j'ai commencé comme ça. Je préfère écrire avant de parler, histoire de bien poser ma pensée et de ne risquer aucun oubli. Ne vous inquiétez pas, ce carnet n'existe plus. Quand vous m'écoutez, il est déjà brûlé.

   Bref, tu avais commencé à lire ce carnet. Je t'ai vu le mettre dans ton sac. Qu'est-ce que tu voulais faire avec ? L'utiliser pour te jouer de moi, connaître mes faiblesses pour m'enfoncer un peu plus, le passer au reste du groupe et improviser ensuite ?

   Je suis sûr que tu ne prenais pas encore conscience de ce que ces phrases impliquaient. Peut-être qu'à présent, maintenant que tu réalises, tu t'en veux. Non, je ne pense pas que Teresa Lasalle soit le genre de personne à s'en vouloir. Je ne pense pas que ça te fait la moindre chose. Je suis sûr que ton regard le confirme.

   Donc au final, pourquoi te dédier une cassette si tu n'as pas réussi à voler ce carnet ? Parce que tu étais la bouée surprise. Tu représentais le sauvetage inattendu, tu avais entre les mains, pendant quelques minutes, ma vie. Réalise un peu.

   Donc tu méritais cette cassette. Tu n'as rien fait. Après tout, toi aussi tu m'as tué, Teresa. »

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