VIII : Baker

Dimitri était joyeux ce matin-là. Une fois n'est pas coutume. Il en salua même les gardes du corps.
Il petit déjeuna avec ses amis et sourit toute la matinée. Il ne fit pas la gueule de la journée.
Cependant, durant la soirée, son sourire rétréci jusqu'à disparaître.
Il fixait une femme avec animosité.
Diane avait tenté de lui rendre son sourire mais il était redevenu exécrable et était parti sur le balcon.
Alors qu'il contemplait la ville encore debout, la femme qu'il semblait tant détesté le rejoignit. Il ne se retourna pas mais pourtant...
« Baker.
-C23. »

Ensemble, ils regardèrent le ciel noir de la nuit, les lumières de la ville.

-J'ai des nouvelles qui pourrait t'intéresser... souffla doucement la femme, comme si elle craignait de le brusquer.

Le jeune homme se tourna vers elle, son regard se faisant plus perçant, plus aiguisé. Comme si il avait attendu qu'elle prononce cette phrase.

Alors la femme lui conta ce qu'elle savait. Le jeune homme semblait captivé, sa tête légèrement penchée. Elle lui conta les meurtres, les affrontements. Elle lui conta la peine et la mort. Le chaos qu'ils semaient derrières eux. Les Jokarzs...

James, qui avait eu le malheur de sortir en même temps que la fameuse Baker, n'avait rien comprit. Il se demandait comment ces personnes - et plus particulièrement Dimitri - pouvait aborder le sujet de la mort aussi facilement. Il ne reconnaissait pas son ami. Il avait l'air trop grave, trop sérieux, comme s'il parlait en connaissance de cause. Comme s'il avait déjà été en prison.
Comme s'il avait déjà tué... James allait repartir mais une phrase le fit frissonner d'horreur.
« ...et nous les tuerons tous, je vous le promet. »
Il se figea. Ça ne pouvait pas être vrai. Dimitri ne pouvait pas être sérieux. Il allait éclater de rire, cette tension qui affolait son cœur allait disparaître !
Mais non, la femme se contenta de se tourner vers le brun.
« J'en toucherais un mot à mon directeur, mais je ne te promets rien, tu fais peur. Même si je connais tes objectifs, ils restent flous... Surtout que je n'ai pas le droit de leur expliquer. » elle soupira « Tu sais que je te soutiens, chéri. J'en parlerai à mon mari en rentrant, je te le promets. » Elle s'arrêta un instant. « Je t'aime... » murmura-t- elle.
Il y eu un blanc durant lequel la femme se dirigea vers l'intérieur. « Je t'aime aussi... » souffla Dimitri tellement bas que James eu du mal à l'entendre. Pourtant le visage froid de la femme s'illumina d'un sourire qui prouvait qu'elle l'avait entendu.
Il rentra à sa suite, perturbé par cette conversation qu'il venait de surprendre. Il ne comprenait pas comment son ami - fan de jeu vidéo et de glandage sur canapé - pouvait participer à une telle conversation.
Il se sentait vidé aussi, comme si apprendre que Dimitri voulait tuer des gens l'avait épuisé.
Et il doutait. Il doutait de son amitié avec les autres membres du groupe, il doutait du groupe même en fait.
Et s'il s'était retrouvé là pour servir de pare-feu à des psychopathes ?
Il détailla tous ses amis.
Et se figea.
Pierre aussi fixait Dimitri entre crainte et amitié...
Saurait-il des choses que lui ignorait ?

Bon, je n'ai pas posté aussi vite que prévu mais j'espère que ce chapitre vous aura tout de même plu ^^

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