Day 18

Je n'aimais habituellement pas me lever pour un tournage. Le réveil à l'aube et les journées de travail qui commencent tôt ne m'ont jamais réussi, mais pour une fois, ce n'était pas le cas.

Car je n'avais pas fermé l'œil de la nuit.

Repartir avec Livaï là où nous avions passé nos années de lycée avait été suffisant pour me faire oublier toute ma fatigue. Car ce n'était plus une ville, mais notre ville. Celle où on s'était croisé, où on était tombé amoureux, où nous avions passé tant d'heures ensemble, perdus dans notre petite bulle.

Ah, et aussi celle où il m'avait trompé. Juste un détail insignifiant dans le grand schéma des choses.

Mais c'était aussi la ville où j'avais créé tant de souvenirs avec mes amis et passé tant de moments que toute la peine de cette amourette de lycée ne pouvait m'enlever. J'y étais allé à l'université, puis après avoir quitté celle-ci pour m'installer dans ma ville actuelle, j'y revenais de temps en temps visiter Eren et Mikasa, bien que ce fussent souvent eux qui venaient à nous. Après tout, quand Armin avait aussi dû déménager près de moi pour prendre soin de son grand-père et que Connie et Sasha avaient fait le même choix pour des raisons de travail, ils n'avaient pas hésité. Quelques jours plus tard, ils nous annonçaient vouloir acheter une maison là-bas pour visiter autant que possible, et potentiellement selon leur évolution professionnelle, s'y installer.

J'ai déjà dit que mes amis étaient riches ?

Toujours était-il que mon histoire avec cette ville ne se résumait pas aux deux cents jours passés ensemble, et pourtant, à la perspective de m'y rendre aux côtés de Livaï, mon estomac se nouait et mon esprit ne pouvait visualiser aucun recoin sans s'imaginer le brun là-bas.

Je me levais à contre cœur, le manque de sommeil visible sur mon visage malgré toutes mes tentatives de camouflage. Malgré tout, le maquillage avait fait son travail et je me sentais suffisamment présentable en quittant mon appartement. Le chauffeur de la société m'attendait en bas et il m'informa que le reste de l'équipe avait déjà pris le chemin, matériel en main. Je n'aimais pas trop conduire moi-même, alors j'avais la chance que notre société soit suffisamment grande pour que je me permette de tels caprices.

Je passais le trajet à réviser mes notes et peaufiner mes questions, discutant de temps en temps avec l'homme si sympathique qu'il m'en fit presque oublier que j'aurais bientôt affaire au joueur le plus désagréable de la planète. Mener une interview avec Livaï était une tâche ardue. Il répondait avec le strict minimum et nécessitait tellement d'interventions du journaliste que ça en perdait tout son naturel et sa spontanéité. Généralement, les présentateurs télé préféraient recevoir ses coéquipiers plutôt que lui, malgré son énorme succès médiatique. Mais le boulot était le boulot, et il ne me faisait pas peur.

Je pris le temps en arrivant de me balader un peu dans la ville avant de partir m'installer. C'était fou à quel point cet endroit pouvait changer sans me sembler différent. Je ne reconnaissais pas la moitié des enseignes et me perdit même à quelques reprises en oubliant qu'elle avenue prendre, mais je réussis à retrouver le café dans lequel j'avais passé tant d'heures à préparer, loin des enseignes reconnues (On boycott ici). Les rosiers qui longeaient les trottoirs s'étaient démultipliés en taille et en couleur, et je m'amusais à deviner les graffitis que j'allais trouver en tournant à l'angle d'une rue.

Pourtant, quelque chose troublait l'air. Certes, le temps était maussade et triste. Il faisait froid, mais ce n'était pas l'une de ces journées où l'on avait envie de sortir danser sous la plus ou s'emmitoufler dans une couverture avec une bonne série et du chocolat chaud. L'oxygène pesait lourd et les nuages obstruaient autant les rayons de soleil que la chaleur de la vie. Un léger brouillard était répandu, donnant l'impression qu'on était dans un film en noir et blanc, ou un clip de très mauvaise qualité du début des années 2000.

Je flânais encore quelques minutes, gravant chaque construction dans mon esprit comme si je n'allais plus les revoir. J'éprouvais tant de mal à l'idée d'avoir oublié les détails de cette ville, pourtant si petite et recluse, que je me sentis dans l'obligation de rafraîchir ma mémoire. Les immeubles se rassemblaient majoritairement : mêlant modernité et chaleur, ils ne perdaient aucun charme malgré les années. La plupart étaient peints en rose pâle ou en beige, offrant un contraste sublime avec la verdure environnante et les détails de bois parsemés à tous les recoins. Mais l'atmosphère terne déteignait sur eux, déployant un voile gris et brumeux sur les bâtiments et les quelques personnes matinales que je pus croiser.

Mon téléphone vibra dans ma poche au même moment où je fixais un groupe d'adolescents avançant ensemble, bras dessus bras dessous et laissant derrière eux un couple amoureux à souhait, perdus dans les yeux l'un de l'autre. Je souriais en repensant avec nostalgie à nos escapades de lycéens et me remis en route, munie du GPS de mon téléphone pour pallier à mon manque cruel de sens d'orientation.

Après avoir rejoint l'hôtel où était installée l'équipe car Monsieur avait voulu prolonger le tournage pour qu'il convienne à son emploi du temps, je partis prendre un petit déjeuner rapide et un café indispensable pour garder les yeux ouverts. On m'informa que Livaï était arrivé, et j'envoyais Clara, mon assistante, le saluer et lui rappeler le planning déjà communiqué par mail. Pas la peine de voir son visage de si bonne heure. Elle sauta sur l'occasion et partit en sautillant presque. Cet idiot gardait malgré tout son charme irrésistible et son charisme imposant.

Mon passage chez l'équipe de maquillage et de coiffure fut rapide. Le focus n'était pas sur moi, et on cherchait à donner l'image d'une journée passée à papoter entre amis. Un jean noir, un haut gris, une petite écharpe et une veste de cuir par-dessus. Décontracté, mais arrangé par l'équipe pour que j'aie quand même l'air soignée. La première scène était classique, je devais marcher dans les rues à parler brièvement du joueur et du peu qu'on connaissait de ses années de jeunesse, avant de le retrouver et de commencer une "balade" pendant laquelle nous allions visiter ses lieux favoris.

Clara m'assura que tout était bon, et pour éviter d'avoir à lui parler hors travail, je lui dis de l'avertir pour qu'il se tienne prêt, car nous allions directement commencer le tournage. L'excuse de la spontanéité la convint et elle revint m'informer que c'était réglé et qu'il était en position.

Je me mis devant la caméra en attendant le signal, et avec le sourire, récitait l'introduction préparée au préalable, celle que j'avais répété vingt-six mille fois et qui me semblait toujours aussi peu naturelle. Mais la [t/p] de tous les jours n'était pas celle du travail, et mes talents d'actrice suffirent à masquer tout mécanisme dans mes mouvements. Nous étions proches de notre lycée, et les émotions décuplées par ma promenade matinale manquèrent de me submerger à plusieurs reprises, mais au vu des regards satisfaits de l'équipe, ça ne rajoutait que de la personnalité à mon récit. Si mes gestes étaient contrôlés au millimètre près, ma voix au moins pouvait dériver de temps en temps.

En avançant vers l'endroit où je savais qu'il se trouvait, je présentais l'équipe et son histoire, parlais des anciennes icônes et de celles plus récentes avant de recentrer le tout sur l'homme du jour.

Homme qui se tenait devant moi, et dont la vue me coupa le souffle.

Livaï était adossé à une moto en attendant que j'arrive jusqu'à lui, les bras croisés et habillé d'une veste de cuir noire, tout comme le reste de sa tenue. Il s'était coupé les cheveux depuis la dernière fois, et en omettant la maturité de ses traits et la dureté qui les sciait, il ressemblait à nouveau au Livaï que j'avais aimé. Ça en était troublant. En sept ans, c'était cette version de lui qui troublait mes journées et hantait mes cauchemars, pas celle que je voyais dans les articles ou sur le terrain, et d'un coup, c'était comme si les caméras avaient disparu. Que les dernières années n'avaient jamais eu lieu. Que nous sortions du lycée et que je le rejoignais pour une escapade secrète.

Sasha allait m'appeler dans quelques instants pour me demander où j'étais et se plaindre de Connie. Shadis allait me gueuler dessus car j'allais foirer un exercice de physique. Erwin allait me torturer avec des pompes totalement inutiles pour un cours de sport de terminale. Et Livaï allait s'approcher et me faire oublier tous les aut-

Une seconde, pourquoi s'approche-t-il réellement ?

Je vis son corps avancer de lui-même, puis le sentis s'arrêter en plein mouvement. Il me regarda un instant, cligna des yeux trop lentement puis tendit sa main, serrant la mienne et me laissant avec un amer goût d'incompréhension. Comme les sept dernières années pour ne pas changer.

Au moins, il a le mérite d'être consistant.

-"Alors, monsieur Ackerman, c'est l'une de-"

-"Livaï suffira. Je pense qu'on est dans un cadre assez convivial pour ça."

Si je n'avais pas un micro collé au corps, je lui aurais demandé si l'appeler connard n'était pas plus correct.

Je me ressaisis, tentant de ne laisser aucun blanc. On allait bien évidemment éditer la vidéo par la suite pour incorporer d'autres clips, mais l'idéal était de faire aussi peu de prises que possible.

-"Et bien, vous nous accordez une interview intime, et maintenant vous me demandez de vous appeler par votre prénom ? Les fans ne vous reconnaîtront pas !"

Il laissa échapper un soupir qui pouvait très bien passer pour un rire étouffé et haussa les épaules.

-"Faudrait qu'ils me connaissent déjà avant."

Ce mec devait être un cauchemar pour la division PR de l'équipe.

-"Et c'est ce que nous allons essayer de faire aujourd'hui. Leur présenter une autre facette du joueur. Et comme lieu, vous avez choisi cette ville et non Londres où vous êtes pourtant né. Pourquoi donc ?"

-"Les années qui m'ont le plus impacté autant personnellement que professionnellement ont eu lieu ici, alors ça m'a semblé naturel."

Si le vidéographe qui nous suivait restait stoïque, ses collègues à proximité semblaient surpris du débit de paroles du brun. Généralement, dépasser un oui ou un non pour lui était plus rare qu'une Sasha refusant un dessert. C'était pour cette raison aussi que les journalistes ne l'aimaient pas.

-"Nous nous dirigeons d'ailleurs vers votre lycée. C'est toujours une étape sensible de la vie d'un humain, avec l'adolescence et la transition vers le monde des jeunes adultes. Comment était-ce pour vous ?"

Il se tut quelques instants, et comme nous étions déjà proches de l'institut, il ne me répondit que quand le lieu se dessina devant nous.

-"Bof. Le lycée en soit était normal. Mais j'y ai rencontré plusieurs personnes de mon cercle intime aujourd'hui, dont Erwin."

-"Votre entraîneur actuel y enseignait, n'est-ce pas ?"

-"Ouai, c'était le prof de sport. Il avait beaucoup trop d'énergie pour son âge."

Je fis bien attention à me tourner vers les caméras en rigolant et m'arrêtais devant l'entrée du lycée.

-"C'était lui qui vous a orienté vers le foot ? Nous savons déjà que vous avez démarré votre carrière plus tard qu'à l'accoutumée."

-"Il m'avait pas mal aidé à me décider."

Comment je lui dis de développer sans le lui dire à voix haute ?

-"Et comment ?"

-"Il avait vu du potentiel et m'avait parlé des opportunités qu'il y'avait dans des universités américaines avec les bourses pour les sportifs."

-"C'est donc là-bas que vous êtes parti après le bac ?"

-"En effet. Mais je n'y suis pas resté longtemps comme je voulais me concentrer sur le foot."

-"Et vous avez donc dû venir en Europe."

-"Ouai. Je m'y prenais déjà tard alors je n'avais pas de temps à perdre."

Bon là il commence à me faire chier à me donner les informations au compte-gouttes.

-"Et comment s'est fait votre intégration dans les ligues locales ?"

-"C'était assez rapide. J'étais très doué et ils s'en sont vite rendu compte, alors mon premier contrat n'a pas pris longtemps à arriver."

-"Toujours est-il qu'un tel voyage a dû être très marquant, surtout en ayant à peine passé le bac."

-"Comme je passais tout mon temps aux entraînements, c'était plutôt calme. J'ai juste eu le temps de réfléchir un peu à ce que je voulais faire de ma vie."

-"La distance n'a pas eu d'impact sur vos relations ? Vous avez bien parlé d'un cercle intime au lycée." Tant qu'à faire une interview, autant essayer de comprendre un peu ce qui se passait dans sa tête.

Il me fixa quelques instants avant de se mettre à marcher autour du lycée et je ne sus s'il était incertain de la réponse appropriée ou s'il allait juste ignorer la question. Si quelqu'un pouvait le faire, c'était lui.

-"Pas vraiment. C'étaient des amis que je connaissais depuis mes jours à Londres, alors la distance ne nous était pas étrangère."

-"Heureusement. Et les histoires de cœur, elles n'en avaient pas souffert ?"

Comment allais-tu esquiver celle-là cher enfoiré ?

Cette fois, ce ne fut pas juste un soupir qui lui échappa, mais un ricanement.
Brad, un membre de l'équipe de tournage, faillit en faire tomber son matériel.

Si Livaï pouvait pendant quelques moments microscopiques montrer des émotions au lycée, plus il avait grandi et plus il était devenu impénétrable, glacial.

-"Ce n'était pas quelque chose qui me préoccupait comme je n'avais personne à l'époque." Menteur. À peine allais-je changer de sujet qu'il continua, "Mais il y'a eu pas mal de 'si'."

-"de 'si' ou de 'si seulement' ?"Ne puis-je m'empêcher de demander, délaissant ma liste bien peaufinée.

Il s'arrêta et me fixa, ses yeux me sondant avec insistance sans que je ne puisse les déchiffrer. Ça faisait trop longtemps, et il s'était si bien dénudé de toute émotion. Nous n'étions plus deux livres ouverts aux pages emmêlées, mais deux inconnus qui s'étaient croisés le temps d'un chapitre.

-"Les deux. La belle connerie de la vie."

Ce fut à mon tour de garder le silence. Car lui poser les questions qui me brûlaient la langue était impossible devant tout ce monde.

-"On entre ?"demanda-t-il sans pour autant attendre ma réponse et s'engager dans l'enceinte de l'établissement.

Nous avions discuté avec la direction, et comme notre visite coïncidait avec les vacances, on avait décroché la permission d'y filmer quelques séquences après de longues négociations avec les responsables.

L'endroit n'avait presque pas changé.

Ce n'était pas un bon signe pour les élèves actuels, mais cette image familière me réchauffa un instant au souvenir de tous les bons moments passés avec mes amis.

Avant de me refroidir.

La cour était toujours en si mauvais état, avec des creux par ci par là qui se transformaient en flaques à la moindre goutte de pluie. Il y'avait toujours aussi peu de bancs, leurs couleurs à présent ternies et à peine discernables. Les bâtiments entourant le tout étaient exactement comme dans mes souvenirs, bien que rafraîchis. Et bien, ils ont au moins pris la peine de repeindre les façades ! Je m'imaginais sans mal le flot d'étudiants enjoués et fatigués, ambitieux et effrayés, quittant les salles de cours pour se diriger vers le réfectoire, avaler leur plateau en noyant le goût infecte de la nourriture par les conversations animées, avant de choisir la meilleure façon de passer la demi-heure qui leur restait.

Je pus aussi m'imaginer les commères près des salles et dans les couloirs. Les brutes, les écervelés et tout ce joli petit monde, tentant vainement de combler un vide intérieur par les peines d'autrui.

-"Le café de la machine était dégueulasse, mais j'en buvais souvent. Il y'a d'autres personnes par contre qui en vivaient."dit-il en prenant enfin l'initiative quand nous passâmes près de la grande salle où se trouvaient anciennement les distributeurs.

C'était vrai. J'en buvais quotidiennement, voire à plusieurs reprises par jour en période d'examen. Livaï en prenait parfois un aussi, plus pour me tenir compagnie que pour se réveiller.

La douceur de la compagnie me faisait oublier l'amertume.

-"J'imagine qu'on a tous eu au moins une phase d'obsession avec les boissons du distributeur."

-"Ce n'était certainement pas cette merde qui m'obsédait à l'époque."

OK, on allait devoir couper ça.

-"vous préfériez passer vos pauses dans cette cour ou traîner dans les environs ?"demandais-je, comme si je ne connaissais pas ses moindres déplacements à l'époque.

-"Ça dépend. Généralement, j'aimais m'asseoir près de cet arbre."dit-il en l'indiquant du menton, "Il y'a aussi un coin derrière qui n'était pas dégueulasse. C'était calme et agréable."

Le tronc auquel nous nous adossions, l'endroit où nous nous cachions des regards inquisiteurs et du chaos de tous les jours. Nos petits mondes.

Je fis mine d'examiner l'endroit pour lui faire face et tourner mon dos aux caméras.

-"T'es un petit con toi."dis-je silencieusement sans qu'un son ne s'échappe de mes lèvres.

Il passa sa main dans ses cheveux et ne dit rien, se contentant de me regarder.

Quelques minutes plus tard, quand notre équipe eu filmé tous les grands plans et quelques autres passages avec des questions coutumières, nous sortîmes enfin du lycée, et je pus enfin respirer de nouveau.

-"Où aimeriez-vous aller par la suite ?"demandais-je, impatiente de m'éloigner.

-"Il y'a une galerie pas loin. Elle est plutôt sympa. On verra s'il y a une exposition."

Il n'y en avait pas, mais le sujet de l'art me permit de rebondir sur un nouveau sujet. Notre passé commun m'aidait au moins à savoir quelles pistes creuser. Qui d'autre aurait pensé à demander à Livaï s'il avait un penchant pour l'art, avant de citer comme exemple la danse ?

Innocemment bien sûr.

-"C'est un très bon exercice physique, mais l'art n'a jamais réellement été mon truc. Peut-être que si Erwin avait un tutu au lieu de son sifflet infernal, j'aurais fini autre part."

Quelques heures plus tard, nous achevions notre journée de retour à l'hôtel. Il avait choisi plusieurs autres endroits d'une banalité aveuglante, évitant soigneusement le quartier Mers, près de la librairie où je travaillais et du studio de dance.

Il nous restait deux ou trois locations, mais comme tout le monde en avait marre de sillonner les rues et que filmer devenait difficile avec tous les gens autour, le consensus général fut d'arrêter et de reprendre le lendemain. De toute façon, il avait un emploi rempli et n'était pas disponible l'après-midi, comme si nous n'avions rien de mieux à faire.

Une fois la dernière caméra éteinte et le dernier micro détaché, il se rangea dans son coin avec un pauvre agent de relations publiques qu'avait dû choisir Erwin. Il semblait trembler à la simple vue du joueur et essaya dix fois avant de pouvoir sortir une remarque cohérente concernant l'attitude de Livaï.

Il n'avait pas été aussi terrible que d'habitude, même si j'avais eu à le relancer constamment pour qu'il continue de parler. Quelques répliques maladroites lui avaient échappé, bien qu'il ne sembla avoir aucun problème avec cela, mais le petit blond, Falco il me semblait, l'informa qu'il allait entrer en contact avec nous lors du montage pour soigner ce qu'il y'avait à soigner.

Clara me débriefa sur le reste de mes missions de la journée et des appels à passer. J'aimais généralement m'occuper de cette planification seule, mais comme je commençais à fatiguer un peu avec tous les projets, je lui avais demandé de m'accompagner et de se charger de cette coordination pendant le tournage.

Je pris le temps, une fois de retour dans ma chambre, de répondre à tous les mails professionnels, avant de vérifier ma messagerie personnelle. L'heure était assez avancée quand j'avais terminé et tous les textos reçus en témoignaient.

Simba : Tu as pu te retenir de le gifler ? Mikasa m'a dit de te rappeler que notre avocat est très bon, et moi je veux te rappeler qu'on sait tous les deux se battre.

*

PATATE : Il n'y a quasiment plus de rumeurs, votre département PR a fait du bon boulot pour enlever les articles et étouffer le bruit.

PATATE : MAIS RACONTE ! COMMENT ÇA S'EST PASSÉ ?

*

Hanji : ALORS, ÇA A ÉTÉ ?

*

Arminou : Tu te sens bien ? Tu as envie de passer une heure à le critiquer ?

*

Onyankopon : J'ai vu ce restaurant sympa qui vient d'ouvrir. Tu es libre quand dans les jours à venir ?

Onyankopon : pas de fruits de mer cette fois haha.

Je répondis à tous les messages avant d'appeler Sasha. Je n'avais pas envie de parler de la journée tant j'étais impatiente d'en finir, mais je voulais prendre des nouvelles de mon amie enceinte de vive voix. Elle allait bien, même si la panique commençait à l'envahir. Elle n'avait encore rien dit à Connie, attendant le moment idéal qui ne semblait jamais venir. Après avoir tenté de lui remonter le moral -et avoir réussi à en juger par son ton plus jovial-, j'envoyais un rapide texto à son homme plus si chauve que ça, lui conseillant de ne rentrer chez eux qu'en ayant acheté des cornes de gazelle. Elle m'avait dit en vouloir, et pour lui éviter des foudres inexpliquées, je décidais de le prévenir. Le connaissant, il n'allait jamais deviner le pourquoi du comment.

J'avais à peine appuyé sur « envoyer » qu'Onyankopon répondit à ma confirmation avec une phrase bien ringarde mais adorable. Depuis que je lui avais dit détester celles-ci, il n'arrêtait pas de m'embêter avec. Je m'endormis avec le sourire, ne passant qu'une petite heure à repasser chaque parole de Livaï au peigne fin dans mon esprit.

Chapitre très très long mais c'était si amusant à écrire ! J'espère que vous avez pu en apprendre un peu plus sur le reader, Lili et leur relation. Il y'a plusieurs parallèles avec 200 Days mais ça m'étonnerait sérieusement que vous puissiez en trouver vu le temps.

Ça fait tellement bizarre de me dire que j'écris l'histoire depuis des années déjà (quelle flemmarde), alors que dans le récit, à peine deux semaines sont passées depuis leur première rencontre !

Les prochains chapitres seront plus courts, mais j'avais envie d'en publier un assez long vu l'attente. Merci beaucoup de toujours suivre l'histoire, et dans l'espoir que les prochaines updates ne prennent pas trop longtemps.

N'oubliez pas de parler autour de vous et de vous informer concernant la Palestine, le Congo, le Soudan, les Ouïghours et de toutes les communautés marginalisées !

Bisous et prenez soin de vous !

~Caporal Neko

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