Une cible dans le viseur
Debout aux abords de leur casier, Armin était en pleine discussion avec son ami, Jean. De bonne humeur, ils se bidonnaient allègrement lorsque Mikasa passa près d'eux pour aller à son prochain cours. Seul Jean la remarqua et tous deux s'échangèrent un sourire complice, rempli de sous-entendu.
Toutefois, pas le temps de rêvasser, Levi leur avait donné rendez-vous afin de leur parler d'un problème concernant Eren. Armin se vit donc envoyer prendre la température auprès de la confidente de celui-ci, la glaciale Annie.
La jeune fille rangeait quelques affaires dans son casier, et quand Armin se rapprocha, il vit que la devanture intérieure était décorée d'un tas de photos de William Shakespeare.
« - Hey ! C'est un joli portrait. Pourquoi le collier ? Pour l'empêcher de se salir ? » Rit Armin.
Visiblement, Annie ne partageait pas son amusement et souhaitant se rattraper, il se racla la gorge et dit :
« - Non c'est pas drôle. Je sais. Non, parce que tu es une grande admiratrice de Shakespeare. Se rattrapa-t-il tant bien que mal.
- Plus qu'une admiratrice, je dirais plutôt une fanatique.
- Ok... »
Manifestement pas du genre loquace, Annie retourna à ses occupations et ignora royalement Armin. Le blondinet, pas insensible à son charme, réfléchit alors à une nouvelle méthode d'approche et déclara :
« - ''Comment espérer d'un cœur qui ne connait l'amour, trouver en lui-même...
- Le courage de pouvoir le faire connaitre''. Termina la belle en faisant face à son interlocuteur d'un sourire.
- C'est MacBeth, non ? Dit Armin. (Ouvrage de William Shakespeare)
- Mais oui ! » Répondit-t-elle joyeusement.
Persuadé qu'il a la jeune fille dans sa poche, Armin se pencha vers elle et lui raconta :
« - Alors écoute... j'ai un ami qui aime un de tes amis... »
Intriguée, Annie haussa ses sourcils, et se pencha à son tour, impatiente d'avoir la suite de l'histoire.
Dans les tribunes du terrain de football, Jean et Levi dialoguaient en regardant le match où jouait l'équipe d'Eren.
« - Mais qu'est-ce que tu lui as fait enfin ?! S'écria subitement Jean.
- Je ne lui ai rien fait. Il aurait été trop saoul pour s'en rappeler.
- Ouais, bah, visiblement il s'en souvient... Enfin, tu sais... Le plan fonctionné ! Déclara le décoloré, triomphal.
- Ouais et après ? Je croyais que tu voulais tout lâcher ?
- Oui, c'est vrai, je sais... C'était avant qu'elle m'embrasse... Répondit Jean d'un sourire niais sur le visage.
- Où ça ? Demanda son complice en souriant légèrement.
- Dans la voiture. » Avoua l'autre.
Aussitôt, Levi perdit le semi-rictus présent sur son visage en repensant à sa propre fin de soirée avec Eren.
Au loin, Armin accourait à en prendre haleine, traversant le terrain sans faire attention à ses camarades qui courraient. Il se fit heurter plusieurs fois et s'excusa avant de s'asseoir avec ses complices, exténué.
« - Ok... J'ai parlé avec Annie et le problème c'est qu'Eren lui a dit : "Un imbécile que je hais avec la puissance de feu d'un millier de soleil et que je ne veux plus voir"...
- Ok, Armin. Je te remercie. C'est très réconfortant. Rétorqua Levi, consterné.
- Donnons-lui un jour ou deux pour se calmer ! » Lança Jean dans le but de rassurer Levi.
Cependant, au même instant, les trois garçons durent se reculer lorsqu'une balle, débarquant à une vitesse fulgurante, manqua de frapper Levi en pleine tête.
Interloqués, ils se retournèrent en direction du terrain de football où ils aperçurent le tireur de cette balle folle : c'était nul autre qu'Eren et celui-ci mitraillait d'un regard noir le brun.
« - Trois peut être ! » Conclut alors Levi.
Plus tard dans la journée, Eren marchait tranquillement dans la cour de l'établissement en compagnie de son amie, Annie. Repérant l'affiche annonçant le bal de fin d'année et étant particulièrement de mauvais poil, il l'arracha à son passage. Après tout, à sa décharge, ce n'est pas comme si c'était la première fois qu'il le faisait.
« - Non mais tu t'imagines, qui aurait envie d'aller à ce rituel d'accouplement bidon ? S'interrogea Eren, exaspéré.
- Et bien... Moi ! Répondit son amie en levant sa main. Mais je n'ai pas de cavalier...
- As-tu vraiment envie d'aller parader avec un idiot en rut qui empeste le parfum et qui essaye de te peloter pendant que tu écoutes un orchestre qui, par définition, est pourri ?
- Ok, ok ! On n'ira pas quoi ? T'façon, j'ai pas de robe non plus...
- Tu regardes les choses dans une très mauvaise perspective... »
Annie pouffa légèrement et rétorqua à son ami de manière sarcastique :
« - Oh, tiens donc ! Regardez qui me dit ça ! »
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