Un peu plus tard, sur le terrain extérieur du lycée, le professeur Pixis entraînait ses secondes au tir à l'arc.

Mikasa, concentrée sur sa cible, ne remarqua pas l'arrivée d'Erwin derrière elle et l'enseignant, trop accaparé par Sasha et ses tirs parfaits, non plus.

C'est donc sans la moindre embûche que le baraqué se présenta à la brune en lui disant :

« - Hey ! Salut, Cupidon !

- Salut, Erwin. Répondit froidement la jeune fille sans prendre la peine de lâcher sa cible des yeux.

- Tu te concentres trop, tu ne trouves pas ? »

Lassé et clairement plus intéressé par Erwin, Mikasa soupira et se pivota vers lui, envoyant valdinguer sa flèche sur la porte des vestiaires des garçons.

« - Bon, qu'est-ce que tu me veux ? Questionna-t-elle, agacée.

- Je voulais te parler du bal.

- Tu connais la règle, je ne peux pas y aller si Eren n'y va pas.

- Mais ton frère y va. Avança-t-il, sûr de lui.

- Depuis quand ? Questionna-t-elle, surprise en fronçant des sourcils.

- Oh, disons que je m'occupe de ça... » Signala-t-il d'un sourire avant de saisir une flèche qu'il lui donna.

Puis, il s'en alla et retourna à l'intérieur de l'établissement. Il chercha Levi et le trouva dans l'angle d'un couloir, adossé contre un mur, les bras croisés. A l'abri des regards indiscrets, il vint à sa rencontre et l'accosta.

« - Tiens, ça devrait couvrir les fleurs, la limousine, le smoking et le reste. Assure-toi seulement qu'Eren soit au bal. » Dit-il en lui tendant une liasse de billets.

Levi les saisit et les fixa, gêné. Il inspira un grand coup et avoua à l'autre en les lui redonnant :

« - Je vais te dire, j'en ai assez de jouer à ton petit jeu.

- Non, attends ! S'écria le baraqué en fouillant dans sa poche. Tu continuerais à jouer pour trois cents ? »

Le brun, torturé par sa conscience, se gratta la nuque. Puis, après une longue minute de réflexion, il finit par prendre l'argent.

Désormais, Levi devait se rattraper vis-à-vis d'Eren, car manifestement celui-ci, vexé et en colère, n'avait pas oublié ce qu'il s'était passé après la fête.

Par hasard, il le trouva dans un magasin d'instrument de musique. Même de dos, assit sur un tabouret, une guitare à la main et un casque visé sur la tête, Levi était parvenu à le reconnaître. Il se pressa à sa rencontre, et tendit sa main vers l'une de ses épaules, mais s'immobilisa avant d'avoir atteint son objectif. Et finalement, après réflexion, il décida de le laisser seul.

Une autre occasion se présenta lorsqu'il passa innocemment devant la médiathèque de la ville et qu'il aperçut Eren dans celle-ci. Aussitôt, il pénétra à l'intérieur et suivit le plus grand dans les différentes allées d'étagères remplies de livres avant de le confronter en face-à-face.

« - Excusez-moi vous n'auriez pas "La Mégère Apprivoisée"? J'ai perdu ma copie.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Envoya Eren, exaspéré.

- Je viens car il y a une lecture de poésie.

- Tu es tellement... S'agaça le jeune Jäger en se retenant de finir sa phrase.

- Charmant ? » Proposa Levi.

Échauffé, Eren contourna le brun et commença à se ruer vers la sortie de la médiathèque.

« - Séduisant ? Soumit une nouvelle fois Levi en le suivant de près.

- Insupportable ! Tonna Eren, en se tournant vers l'autre.

- T'es pas aussi méchant que tu le crois, tu sais ?

- Et tu es encore plus crétin que tu ne le penses.

- Oh, on a encore les nerfs en boules à ce que je peux voir !

- Et si tu penses que c'est à cause de toi tu te trompes. Tu n'as aucun effet sur moi ! Rétorqua Eren sur la défensive.

- C'est vrai, je ne te fais aucun effet ?

- A part me donner envie de vomir ? Aucun. » Déclara celui-ci en prenant un livre et en le plaquant sans vergogne contre le buste de Levi.

Puis il s'enfuit tandis que le brun lisait le titre de l'ouvrage en question d'un sourire en coin. Il s'agissait de ''La Mégère Apprivoisée''.

Si Levi voulait reconquérir Eren, il allait devoir frapper fort.

Le livre ''La Mégère Apprivoisée'' est une œuvre de William Shakespeare. J'ai choisi d'y faire référence car le film n'est autre qu'une adaptation moderne de cette œuvre.