Epilogue

Deux ans plus tard.

PDV Vanylle

Assise dans ce taxi, tous les souvenirs revenaient une nouvelle fois me hanter avec puissance. Dans la même posture, la tête calée contre la vitre vibrante, toutes ces images revenaient se diffuser dans ma tête ; comme un long film dont je n'avais jamais su oublier le synopsis. C'était il y a maintenant deux ans jour pour jour. Deux ans que je les avais quittés.

Mais, même si ce moment était exactement le miroir qu'il y a déjà de cela sept cent trente jours, quelque chose changeait désormais.

J'étais libérée de ce poids.
Je n'étais plus triste.
Je vivais de nouveau.

Je m'étais pardonnée.
J'avais compris mes erreurs.

J'étais tout simplement... en paix avec moi-même.

Et désormais, je n'avais qu'une seule hâte. La plus grande qui n'avait cessée de me hanter l'esprit pendant ces vingt-quatre mois. J'en rêvais, j'en pensais toute la journée, la nuit, les minutes. Même si nous nous étions envoyés de rares lettres, cela n'avait pas su apaiser cette grande envie. J'avais tant attendu ce moment que maintenant, j'étais enfin prête.

**

En attendant que ce long trajet se finisse, je discutais un peu avec le conducteur, regardant en même temps ce petit être. Je continuais encore de m'amuser avec lui, amusée de le voir tirer la langue. Je le caressais, je lui secouais le pelage avec amusement, le faisant à quelques reprises pousser des grognements.

Ce petit chiot était vraiment très excité et avait réellement la joie de vivre. Voilà pourquoi, il allait parfaitement lui correspondre. Ils seront adorables ensembles et ne pourront que bien s'entendre, je l'espérais tant.

En le regardant mâchouiller ma main sans méchanceté, mes souvenirs se remettaient encore en place pour penser à un nouveau détail. Un nouveau détail qui me mettait encore le cœur sans dessous dessus. J'allais aussi revoir mon chien. Yellow. D'ailleurs, il avait dû bien grandir et je savais qu'il avait été entre de très bonnes mains. J'espérais juste une seule chose, si cela n'était pas trop en demander après ce que je lui avait fait.

Je voulais tant qu'il me reconnaisse.

Je sais, j'allais débarquer à l'improviste dans ce fameux salon de tatouages. Je n'avais prévenu personne. Je n'avais appelé personne. Rien. Je débarquais juste du jour au lendemain, espérant secrètement que tous, ils ne me rejettent pas.

Il me restait quand même de forts doutes là-dessus, je ne pouvais le nier. J'avais abandonné ce qui m'était le plus cher au monde : l'homme que j'aimais, mon meilleur ami, mon chien. Dans une phase terrible, en plus de tout cela. Je ne méritais pas qu'ils se jettent dans mes bras, après tout.

Mais... je l'espérais tellement et je le voulais tant, que cela me mettait même les larmes aux yeux. Je voulais les revoir. Je voulais les prendre dans mes bras. Je voulais me faire pardonner auprès d'eux. Je voulais désormais rester près d'eux, surtout.

Même s'ils ne voudront peut-être pas me voir, je sais que je n'abandonnerai pas. La petite Vanylle avait désormais bien évolué ; j'allais me battre pour regagner leur confiance. J'allais me battre pour espérer revenir à leurs côtés. Je ne voulais plus me morfondre, j'en avais déjà assez fait. Rester seule pendant tout ce temps n'avait été que bénéfique pour moi.

J'avais changé.
Terriblement, même.

Le physique aussi, c'est quelque peu vrai. J'avais perdu quelques kilos et mes cheveux blonds avaient bien poussés. Mais le mental restait quand même le meilleur pour moi. Je me sentais bien dans ma peau. Je me sentais revivre. Arrivée dans cette nouvelle ville où vivait une tante éloignée, j'avais pu ainsi profiter d'une modeste chambre dans sa maison. J'avais même pu trouver un travail quelque temps après.

Dans une petite boulangerie, j'avais eu la chance de rencontrer un patron plus que formidable qui avait été d'une grande aide pour moi. Également, le petit boulanger âgé de vingt-deux ans avait été absolument adorable avec moi. Tellement gentils avec la fille encore perdue et triste que j'étais, ne pouvant faire une seule journée sans pleurer toutes les larmes de mon corps.

Grâce à cela, à ce temps précieux, à ce nouveau entourage et à cet endroit, j'avais su faire le grand pas.

Vanylle Heck s'était enfin pardonnée.

Et elle n'avait qu'une seule hâte : retrouver l'homme de sa vie, son meilleur ami, son adorable chien.

**

Le conducteur m'aida avec gentillesse à descendre mes quelques valises, pour ainsi les mettre dans ce garage. Le garage d'Andrew, d'ailleurs. Par la suite je le remerciais avec sourire, puis lui donnais ensuite un petit pourboire. Je retapais enfin le code, la porte se fermant finalement. Désormais prête et sûre de moi, je me dirigeais à pieds vers le fameux salon de tatouage.

Un morceau de bâtiment qui représentait tant à mes yeux. Mes dix tatouages sur mon corps ne faisant que me le rappeler chaque matin...

Dans ma main droite, je tenais bien évidemment la laisse de ce petit chiot, le regardant se dandiner avec bonheur sur le bitume. Un petit chiot qui avait malheureusement fini à la spa quelques jours après sa naissance. Mais la bonne Étoile avait voulu que ce petit ange rencontre mon regard. Et... le déclic s'était fait en à rien de temps.

Fougueux, vif, absolument adorable. Ce petit shiba inu serait son nouveau compagnon s'il l'acceptait, bien entendu.

Continuant encore d'avancer devant moi, je ressentais désormais les battements de mon cœur s'accélérer de plus en plus vite. Il tapait avec force dans ma poitrine, sachant très bien ce que je m'apprêtais à faire. Même si je ressentais cette appréhension, cette peur, je ne pouvais empêcher de faire apparaître ce mince sourire de se dessiner sur mes lèvres.

J'allais finalement les revoir.

J'étais tellement impatiente que je sentais même mon ventre se serrer. C'était encore les mêmes sensations qu'il y a deux ans ; pourtant, cela restait avec moins de force et surtout, rien en pleurs à cet instant. Continuant encore de marcher toujours droit devant moi, le souffle court, j'arrivais finalement et quelques pas plus tard devant de salon.

LysCe.

Mes yeux se baladaient encore sur toute la façade, sur le fameux nom du salon et de tous les autres détails. Cela n'avait pas changé, à part la couleur du nom. LysCe était désormais écrit d'une nouvelle façon, d'une couler bleue. Ma préférée, d'ailleurs. Sinon, tout le reste se trouvait être à l'identique comme les deux années en arrière.

Même si tout se ressemblait, je ne pouvais m'empêcher d'admirer cela. Mon cœur continuait de tambouriner, mais je décidais en même temps de m'avancer. Arrivée devant cette fameuse porte, je prenais une grande et forte inspiration. J'ouvrais ensuite la poignée, sentant déjà le petit chiot tirer sur la laisse.

Et arrivée à l'intérieur de ce salon, quelque chose venait de suite me frapper en pleins visage. En plein cœur, surtout.

Tous mes dessins étaient désormais de nouveau accrochés au mur.

Tous.

Ceux que j'avais fait lorsque j'étais encore avec Ace. Et les tous derniers : ceux que j'avais dessinés pour qu'ils soient ainsi gravés sur ma peau. Mon Dieu. Il ne m'avait pas oublié. Je m'approchais avec calme devant ces multiples feuilles blanches, posant un doigt sur chacune d'entre elles. Je continuais encore ma contemplation, sentant comme toujours mon cœur s'affoler.

Mais subitement, j'entendais à présent de nombreux bruits de pas qui couraient derrière moi.

Ils... arrivaient.

" Arrête de courir, je vais t'arracher la tête sale gamine ! Retiens la Andrew, merde ! " Hurla une voix grave, tous mes gestes s'arrêtants instantanément en même temps que mon souffle.

Même si je ne me fixais pas sur le sens de ses paroles, mon cerveau restait bel et bien bloqué sur ce son et cette prononciation.

Cette voix. La voix qui m'avait le plus manquée. Cette magnifique voix.

Elle appartenait sans aucun doute à l'homme que j'aimais. Ace.

" Bordel je vais t'en coller une, reviens ici ! C'est moi qui accueille les clients, idiote ! " Cria une nouvelle et seconde voix, un deuxième coup me frappant déjà en plein cœur.

Mon grand enfant au sourire plus qu'adorable. Mon meilleur ami. Le deuxième homme qui m'était le plus cher au monde. Andrew.

Toutes mes émotions revenaient se déchaîner en moi ; une vague immense me consumait tandis que je m'appuyais sur le mur pour ne pas ciller. Dans deux secondes ils seraient là. Dans deux secondes ma vie allait de nouveau changer.

Préparée à les voir arriver d'une minute à l'autre, j'entendais soudainement une autre voix voler dans l'air. Mais... mais une voix non grave. Une voix désormais féminine et plus aiguë. Une voix marquée par un tas de jurons qui me faisaient soudainement repasser tout un tas de films dans ma tête.

" Fermez vos sales bouches bandes d'idiots ! J'accueille les clients et c'est tout ! Lâchez-moi la grappe, où mon poing va atterrir dans vos sales faces ! "

Cette voix.
Cette voix..
Cette voix.

Non. Non. Non. Non !

Je rêve.
Je suis dans un rêve.

" Maëlys bordel ! Reviens ici ! " Crièrent en cœur ces deux voix masculines, avant qu'une chevelure foncée ne vole dans l'air.

Descendant les escaliers en sautant deux à deux les marches, cette silhouette retombait désormais sur le sol avec agilité. Casquette à l'envers et sur la tête, elle se retournait aussitôt, prête à déballer plusieurs paroles.

" Bonjour cher client ! Je m'appelle Maëlys et je..." S'exclama ce fantôme de mes souvenirs, ses paroles se coupant aussitôt quand nos yeux se croisèrent.

Mon Dieu.

Je laissais tous mes gestes se bloquer, mon corps se figer, en oubliant déjà de respirer. Je lâchais immédiatement la laisse qui tomba à terre, mon cœur se perdant à présent dans ses multiples rythmes effrénés. Le moment, le temps venaient de se figer à l'instant. Plus personne ne bougeait. Plus personne ne parlait.

Mes yeux restaient bloquer sur elle.

Sur elle, bordel !

Des cheveux bruns, toujours plus foncés que son frère ! Des yeux verts, à l'identique ! Des sourcils plus fins ! Des lèvres roses ! Ce visage si semblable, plus petit ! Tout lui ressemblait !

Tout ! Absolument tout !

Je... me croyais encore en plein dans un rêve. Un vrai. J'y croyais dur comme fer. Elle ne pouvait pas être ici. Elle ne pouvait pas être vivante. Non. Bien sûr que non. Maëlys était morte il y a déjà de cela deux ans.

Maëlys devait se trouver au cimetière. Pas ici. Certainement pas dans cette boutique qui portait la moitié de son prénom.

Je planais. Oui, c'était donc cela.

Mais malheureusement, ce qui me semblait un rêve était subitement coupé par l'arrivée de ces deux autre silhouettes. Deux grandes. Deux masculines. Deux imposantes.

Les hommes qui comptaient le plus pour moi.

" Bah alors ? Tu la fermes enfin ta vielle bouc..." Commençait Andrew d'une voix dure, avant de soudainement relever la tête.

Un nouveau coup au cœur venait me foudroyer le corps. Des yeux bleus, clairs. Des cheveux bruns. Une virilité beaucoup plus imposante et un visage nettement plus mature. Andrew restait bloqué sur moi, sur ma personne, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités.

Et enfin, pour finir de clouer ce magnifique spectacle, cette autre voix que j'aimais tant venait plus tard se porter dans l'air, encore chargé d'émotions :

" Et, vous faites quoi, enco..." Intervenait-il, ce fragment de son se coupant exactement à l'identique que les deux voix précédentes.

Nos yeux se croisaient pour la toute première fois en deux ans. Nos cœurs revenaient se trouver, se trouver, se marquer, se lier. Tout mon être réagissait à cette silhouette et à ce visage que jamais, oh grand jamais je n'avais oublié.

Tout le monde se fixait. Tout le monde se regardait. Tout le monde se taisait. Plus personne ne comprenait. Et tout le monde restait comme ceci pendant de longues minutes. De très longues minutes.

" Pincez moi quelque chose, s'il vous plaît ; je rêve là." Soufflait finalement Andrew d'une voix basse, ma meilleure amie que je croyais fantôme lui donnant automatiquement une grande gifle sur la joue.

Mon Dieu.
Les mêmes gestes. Le même répondant !

" Je vais m'évanouir, je crois." Reprenait Andrew encore tout perdu, tandis que je reprenais peu à peu mes esprits.

Mais même si je m'étais préparée à cette scène depuis tant de mois, mes mots restaient encore bloqués dans ma bouche devenue sèche. Mon regard se perdait encore et encore entre ces trois silhouettes. Dont une qui s'était rajoutée et que je croyais encore rêver.

" Je... r-rêve..." Me murmurais-je à moi-même, avant de me pincer avec lenteur le bras.

Ah... non.
Visiblement pas, non.

Je suis bien dans la réalité. Je suis bien face à lui. Face à cet autre lui. Face à elle. Face à trois personnes qui mettaient mon cœur dans une étrange position. Ils étaient tous là. Ils étaient tous présents. Mais même si ce silence restait ainsi pendant de très, très très longues minutes ainsi, un cri venait enfin tous nous faire réagir.

Maëlys.

" QUOI ! Mon bébé chéri est de retour ! Merde ! Je n'y crois pas, c'est bien toi ! " Hurla-t-elle soudainement, avec une puissance qui mettait déjà les murs à dur épreuves.

Tandis qu'Andrew se redressait, qu'Ace se reculait de quelques pas, un boulet de canon venait ensuite se jeter dans mes bras. Et bien entendu, étant encore trop sonnée, je tombais à la renverse tant je ne m'y attendais pas.

" Vanylle ! " Cria Ace, avant d'entendre Andrew faire de même.

" Bon sang Maëlys ! " Poursuivait-il, deux autres silhouettes venants désormais nous entourer.

Le corps à terre et l'esprit perdu, mes mains tremblantes commençaient à se lever lentement dans l'air. Elles se posaient sur ses cheveux, un souffle m'échappant. Cette odeur. Ce visage. Ce langage. Ces yeux.

" C'est impossible..." Murmurais-je, en sentant directement mes larmes couler le long de mes joues.

Maëlys... relevait sa tête, sourire aux lèvres mais elle aussi, larmes aux yeux.

" C'est moi. C'est vraiment moi." Me souffla-t-elle, avant que l'on nous attrape par les bras.

Andrew relevait Maëlys et Ace me relevait à mon tour. Désormais, nous étions de nouveaux tous face à face, le cœur battant toujours aussi plus vite pour moi. Andrew faisait un pas devant moi, déposant à présent ses mains sur mes épaules. Ses yeux bleus continuaient encore de me fixer, brillants, et presque prêts à pleurer.

" Enfin là. Enfin devant moi. Je n'y crois pas... " Me souffla-t-il, un minuscule sourire venant éclairer ce magnifique visage.

" Merde de chez merde. C'est vraiment toi... Et dire qu'on était prêt à aller te chercher, demain matin, je rêve..." Me chuchota-t-il, en me serrant avec force dans ses bras.

Je me laissais aller tout contre lui, les larmes continuants encore de s'échapper de mes yeux tant toutes les émotions reprenaient le dessus sur moi.

" Mais pousse toi ! Je veux la câliner, moi aussi ! Je te rappelle que c'est moi qu'elle voulait le plus voir ! " S'exclama Maëlys derrière nous, avant que je ne me sente poussée et reculée en arrière.

En moins de deux, d'autres bras venaient m'encercler, son doux parfum si familier me prouvant encore une fois qu'elle était bel et bien présente.

Maëlys était en train de me câliner. Maëlys se trouvait être dans mes bras. Maëlys n'était pas... morte.

" Je suis bien vivante, Vanylle. Je suis là. Et toi... aussi." Me murmura-t-elle entre ses larmes, tandis que j'acquiesçais avec ma tête, sans prononcer un seul mot.

" Et mais pousse toi, je veux la prendre dans mes bras moi aussi, sale moche ! " S'exclamait de nouveau Andrew, avant que l'on ne m'attrape encore une fois par le bras.

En moins de deux je me retrouvais agrippée, ah milieu de la pièce ;,Andrew me tenait le bras droit et Maëlys le bras gauche.

" Dégage gros moche ! " Grommelait Maëlys, alors que l'on continuait encore de me tirer dans tous les sens.

Encore toute sonnée, je me laissais faire, bien trop choquée de cette scène. Mais... finalement quelqu'un venait enfin arrêter cela. Ace me tirait vers lui, pour ainsi atterrir dans ses bras, alors que le petit chiot sautait désormais sur Andrew, espérant me défendre de ses petites dents.

" Oula, oula ! Et mais c'est qui lui ! " Cria-t-il aussitôt, les yeux désormais tout émerveillés et tout contents.

" Hum... Il est... à toi." Répondais-je enfin de ma voix, tout bas, avant de le voir ouvrir grand la bouche.

" Non... c'est vrai ?! Bordel mais si c'est ça, alors je te pardonne tour de suite de nous avoir abandonné ! Les gars, j'ai un chien ! J'AI UN CHIEN ! " Hurla-t-il directement, m'ayant visiblement déjà tout pardonné...

Et c'est ainsi qu'il m'offrait un grand sourire, ce grand souvenir dont je n'avais jamais perdu l'image. Andrew se dépêchait par la suite d'aller câliner son nouveau compagnon.

" Je t'aime Vanylle, merde je t'aime trop, trop, trop ! " Continua-t-il avec bonheur, tandis que Maëlys revenait se nicher dans mes bras.

Avec Ace qui était encore collé derrière moi et Maëlys qui ne me lâchait plus, je reprenais enfin peu à peu mes esprits, arrivant enfin à calmer quelques peu mes larmes.

" Tu es vivante..." Murmurais-je, le souffle rapide.

" Oui. Je suis bien vivante, Vanylle." Poursuivait-elle, mes mains se reposants une nouvelle fois dans sa longue chevelure.

" Mon Dieu... J-je suis tellement... désolée pour tout." Murmurais-je avec difficulté, en sentant le souffle d'Ace me taper dans le cou.

" Je m'en fiche, je m'en fiche, et puis merde à la fin ! Tu es là et c'est le principal ! Et je compte bien rattraper tout ce temps perdu, je me fiche de cela ! Tu es là et c'est tout ce qui compte, rentre le bien dans ta tête Vanylle Heck ! " S'exclama subitement Maëlys avec un grand sérieux, alors que j'essuyais mes dernières larmes avec ma manche.

" Je m'en cogne s'ils ne veulent plus te parler, moi je reste encore avec toi et je vais immédiatement tout rattraper ce que nous avons perdu ! " Continua-t-elle avec détermination, en me souriant malgré ses petites larmes.

" Ah mais moi je lui pardonne, t'inquiète ! Le chiot pardonne tout ! T'es la meilleure, Vanylle, ne l'oublie pas ! " Renchérissait Andrew, avant que je ne me sente subitement entraîner dans une autre pièce.

Andrew et Maëlys criaient aussitôt des choses incompréhensibles, tandis que la porte claqua avec force derrière moi.

" Fermez-la ! " Cria Ace d'une voix sèche, en se retournant ensuite.

Le regard sombre et les sourcils froncés, il se déplaçait en ma direction, posant à présent ses mains contre le mur en pierre. Son visage se rapprochait désormais du mien, son souffle chaud caressant déjà ma peau. Mon cœur sursautait comme à chaque fois que je regardais ce regard émeraude. Depuis deux ans, c'était bien la toute première fois. Il n'avait pas changé.

Et au rythme de ses yeux, les frissons qui longeaient continuellement mon dos, je savais bien que je ne m'étais pas trompée. Pas du tout. Pas une seule seconde. Comment le pourrais-je ? Il n'avait jamais cessé d'exister pour moi.

J'étais comme toujours, amoureuse de lui. Mon cœur ne l'avait jamais oublié. Je ne l'avais jamais oublié. Il restait ma moitié et surtout, l'homme que j'aimais.

" Réponds à ces quatre questions Vanylle, et nous nous expliquerons ensuite et tous ensemble." Me souffla-t-il, le regard encore dur et intense.

J'avais péniblement ma salive, puis acquiesçais ensuite de la tête. J'attendais qu'il se décide à continuer, toujours nos regards bloqués l'un sur l'autre.

" Chaque jour qui passait, as-tu pensé à nous ? " Me demanda-t-il directement, toujours le visage aussi proche du mien.

Oh que oui.

" Oui... Je ne vous ai jamais oubliés. Jamais." Répondais-je dans un souffle, terriblement sincère.

Comment aurais-je pu les oublier ? Ils sont tout pour moi. Et ces deux années passées sans eux ne m'avaient fait que renforcer cela : j'avais désormais besoin d'eux pour avancer et pour finir de m'épanouir. Ils étaient mon tout, ceux qui partageraient de nouveau ma vie. Et maintenant... elle était revenue, refaisant comme toujours bien partie de ma vie.

" As-tu réussi à te... pardonner ? " Continua-t-il, son souffle se faisant désormais plus rapide contre ma peau couverte de frissons.

" Oui, oh que oui. J'ai compris, j'ai réussi... Je suis libre, maintenant..." Avouais-je avec vérité, en sentant ses mains se glisser à présent sur mes joues bouillantes.

" Avant-dernière question ; es-tu prête à rester à nouveau à nos côtés ? Si oui, plus jamais nous te laisseront partir. Comprends le bien, Vanylle. Plus jamais. Tu resteras ici avec nous." Poursuivait-il d'un ton toujours aussi sérieux, tandis que je sentais mes larmes revenir sur mes joues.

" Je resterai avec vous et plus jamais je ne vous quitterai, je te le jure." Chuchotais-je, encore terriblement sincère.

Ace hocha à son tour sa tête, avant de laisser échapper un soupir. Un court moment de silence s'entama par la suite, le voyant ainsi se préparer à me poser la dernière question. Celle qui je pense, me donnerait le droit oui ou non avec ma réponse, de rester à leurs côtés...

" Dernière question. Est-ce que... tu m'aimes ? " Finissait-il d'une voix basse, ma respiration s'arrêtant instantanément.

Un nouveau moment de silence revenait s'installer entre nos deux souffles. Mais, quelques secondes plus tard suffisaient déjà à ce que mes lèvres bougent toutes seules.

J'en étais tellement sûre. Je le savais. Je ne pouvais pas me tromper. Pendant deux ans, je ne pensais qu'à cela. Qu'à lui.

" Oui. Je t'aime. Plus que tout au monde. Tu es l'homme de ma vie, Ace." Murmurais-je, ma respiration se débloquant directement à l'entente de mes paroles.

Et enfin... un grand sourire, magnifique, sublime, se dessinait sur son visage ; celui-ci venait d'ailleurs finir de m'achever le cœur. Et le pire était également quand j'eus aperçu ses petites larmes, au coin de ses jolis yeux émeraudes.

Et... cette phrase finissait le tout en beauté, mon cœur rebattant encore à vive allure.

" Tu es la femme de ma vie. Je t'aime aussi, Vanylle. Et plus jamais je ne te laisserai partir, plus jamais." Me murmura-t-il, ses lèvres s'écrasant directement contre les miennes, toutes mes larmes revenants ainsi sur ma peau.

Je venais de tous les retrouver.
J'étais enfin comblée.
Et plus jamais, je ne les quitterai.

J'avais retrouvé mon meilleur ami. Ma meilleure amie était vivante, bien vivante et désormais avec nous.

Et enfin... l'homme de ma vie serait de nouveau à mes côtés.





**

(Fin triste, oui c'est ça, n'est-ce pas... 😜 Au fond, je n'allais pas faire une fin triste, vous le savez ; j'aime trop ce couple et ils ont en trop bavé pour ne pas être ensemble haha. 😌 Oui je sais, le flashback devait sortir avant ce bonus ; mais je n'avais pas encore envie de l'écrire et donc, j'ai préféré écrire cela car j'étais bien plus inspirée. Néanmoins il viendra bien un jour ! Quelques points également, juste pour préciser, encore une fois :
• Yellow n'est pas présent dans le bonus.
• Maëlys va très bien et je sais qu'en réalité, quand on sort du coma après + d'une année, tout ne se passe pas aussi bien que cela ; il y a forcément des conséquences physiques et mentales. Mais j'ai fait le choix que non, pas ici. C'est une fiction, je le précise encore, donc.
• Vanylle n'a donc pas su pour Maëlys durant ces deux années, oui ; Ace ne lui a pas dit et il avait fait promettre à Andrew de faire de même. Ils voulaient qu'elle continue de se retrouver et également, ils savaient qu'elle ne reviendrait pas encore même s'il elle savait qu'elle était vivante. Elle n'aurait pas osé et elle devait encore se pardonner, malheureusement.
• Vanylle leur a bien écrit des lettres ce qui fait qu'ils avaient donc son adresse ; pourtant Ace n'a pas voulu aller la chercher et a préféré attendre et Andrew n'a pas osé, sachant très bien qu'elle voulait rester seule et se retrouver.
• Oui j'aurai plus davantage d'écrire les retrouvailles avec Vanylle et Maëlys ; mais ce bonus commençait à devenir trop long : plus de 4000 mots, c'est déjà trop... 😶
• Oui, c'est une note d'auteur très longue, oupsi.

Voilà ! Si vous avez d'autres questions, j'y répondrai bien entendu ! Merci mille fois et infiniment en tout cas pour tous les gentils commentaires, ceux qui m'ont extrêmement fait plaisir ! Merci d'avoir été autant à commenter et à me suivre, sincèrement ! Un gros meeeerci ! Vous êtes géniaux. Bisous bisous et bonne l'écriture !) ♥️

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