Chapitre 6

Le 6 Octobre.

Le samedi suivant celui-là.

-Tu vas y aller ? Me demande Erwin assis en face de moi dans ma péniche le regard sombre.

-Je ne sais pas. Je le reverrai, si je vais à son Gala. Mais et si ça passe mal ?

-Tu ne peux pas le savoir à l'avance, Livaï.

Je soupir et m'adosse contre mon canapé. Je le sais bien, ça ! Mais est-ce que je suis prêt à tenter le diable pour me rapprocher de nouveau d'Eren ? Bien sûr, c'était mon but premier en venant à Paris, mais en l'ayant vu dans cet état hier, je me dis que mon égoïsme et sans fin.

-A ma place, qu'est ce que tu ferais, toi ? Je demande à Erwin en attente de l'illumination.

-Si j'avais largué Eren comme une merde, que je revenais le voir un an plus tard et que je recevais une invitation pour balancer mon argent par les fenêtres de sa part ? Je repartirai d'où je viens.

Je le regarde, blasé. Il me connait, il sait que j'ai l'esprit de contradiction. S'il me dit de faire quelque chose, je ferais l'exacte opposé. Je n'ai jamais fait ce qu'on me disait de faire, même M. Fritz avait du mal à l'époque.

Eren n'a eu aucun mal, me chuchota une voix dans la tête.

-Tout ça m'épuise ! Je m'exclame en prenant ma tête de mes mains.

-C'est de ta faute Livaï, me dit mon meilleur ami pour me rassurer.

-Et si je tombe et me ridiculise devant lui ? Ou pire ! Imagine que je tombe sur sa petite amie !

-Tu resembles à un adolescent qui tombe amoureux pour la première fois, tu m'effraies, dit-il en frissonnant.

-Tu sers à rien ! Je cris en me levant d'un bond prêt à pleurer de rage.

Erwin se fige, étonné. Ce genre de réactions n'était pas le genre que je pouvais avoir... Jamais.

-Je... Je vais te laisser... murmura le blond en se levant lentement, comme devant un chien enragé.

-Bonne idée, je déglutis.

Une fois devant ma porte d'entrée, Erwin me sourit gentiment et me caressa l'épaule.

-Alors t'es vraiment amoureux de lui ?

Je claque ma langue sur mon palet et détourne le regard, repensant à nos moments passés ensemble, son rire, la façon dont il me regardait, la façon dont ses doigts parcouraient mon corps bouillant. Je sentis mes joues s'enflammer à ses souvenirs.

-Hum... Livaï ? M'appelle le blond.

Je le regarde, toujours rouge de gênes.

-Tu... Tu ne parles à personne de ce que tu viens de voir, ou je te tue ! Je le menace en pointant mon doigt sur sa poitrine.

Il me fait un sourire espiègle et sort. Je referme la porte rapidement derrière lui et tombe à terre, tremblant.

Eren...

Je grogne, encore indécis. Je ne dois pas y aller, ça serait lui dire que je tiens encore à lui, ça serait me donner de faux espoirs, ça serait le tourmenter pour rien, ça serait égoïste de ma part !

Mais je suis égoïste. Mon corps tout entier le réclame, mon coeur, mes pensées, tout mon être tourne autour de son image, de mes regrets. Je veux y aller !

-Et merde ! J'hurle avant de me lever furieux.

Et pourquoi je suis tombé amoureux de lui, déjà ?

Je le revois dans notre ancienne cuisine à Hanji Erwin et moi. Plaisantant et riant. Me regarder cuisiner, passer près de moi, se lier d'amitié avec moi. J'étais déjà accro. A son regard, à sa voix, à sa mâchoire qui me faisait rêver. A lui tout entier.

Durant notre séjour sur le bateau, je commençais à rêver de lui, je ne me reconnaissais plus. Et il est venu, cette après-midi là. Et il m'a transformé. Tout était de sa faute ! S'il n'était pas venu me voir, ce jour là, on n'en serait pas là !

C'est toi qui l'aurait prit avant la fin du séjour, me murmura une voix dans ma tête.

Satané cercle vicieux...

Je passe une main tremblante dans mes cheveux. On est un homme ou on ne l'est pas ! J'y vais !

Un frisson parcouru mon corps. Je n'avais envie que de ça, le revoir une soirée entière, quitte à être égoïste.

Je me réjouis comme un enfant de cette soirée en perspective. J'attrapais mon manteau, mon portefeuille et mon portable avant de sortir de la péniche.

Il me fallait une tenue !

Mes pas me conduisent au métro... Il me fallait vraiment une voiture, pour éviter de prendre ces transports en commun répugnant qui sentaient toujours la pisse où le vomit.

La voix du métro annonça mon arrêt, et je sortis de ce sous sol écoeurant. La foule était dense sur les champs Élysées. J'ésperais trouver mon bonheur ici. Après tout, je m'étais débarrassé de pratiquement toute les belles tenues que j'avais avant de venir ici.

Mon dévolu se posa sur un costard de couleur vert militaire que j'assortis avec une cravate noire à fines rayures blanches. Le tout pour une somme plutôt couteuse...

Je rentrais, toujours en prenant le métro, qui se trouvait bondé.

Serré contre une vitre, j'avais callé mes achats près de moi. Hors de question de me les faire voler, ils m'ont couté la peau du cul ! Je devrais économiser un peu pour pouvoir donner assez d'argent lors du Gala pour ne pas avoir l'air radin.

Le métro freina soudainement et je me retrouvais propulsé un peu plus loin. C'est pour ça qu'on dit qu'il faut toujours se tenir ! Je tombe lourdement sur une personne derrière moi, mon corps rattrapé par le sien.

-Excusez-moi... je bredouille en reprenant mes esprits et en levant la tête.

Des yeux verts.

-Eren ! Je m'exclame.

Sa bouche était entrouverte, sa main retenait mon corps de s'effondrer au sol, ses yeux étaient exorbités, et ses joues teintes d'un pigment rouge adorable. Il détourna le regard rapidement, mal à l'aise.

-Livaï... ta main... Bégaya le brun en se mordant la lèvre inférieure.

Je baissais mes yeux sur cette dernière, qui s'appuyait sur son entre jambe pour me retenir de tomber. Ce fut à mon tour d'être rouge et mal à l'aise. Je retirais brusquement ma main de la et croisais les bras, me détachant de lui.

-Pardon... Je murmure gêné dans le brouhaha du métro.

Je remarque qu'il est bien loin de son université. Il habiterait par chez moi ?

-Qu'est-ce que tu viens faire-là ? Je lui demande curieux en décidant enfin de m'accrocher à l'une de ses barres pleines de microbes en les fixant d'un regard dégouté.

Je perçu un faible sourire sur son visage redevenu stoïque. C'est moi qui le fait rire, là ? Je retiens mon agacement, réalisant que c'est une bonne chose si je réussi à le faire sourire.

-Je venais justement te voir.

Surpris, j'en restais la bouche ouverte.

-Ne t'imagines rien, je voulais savoir si tu serais présent où non pour le Gala. On en a besoin pour nos statistiques et le plan de table de la soirée.

-Le plan de table de la soirée ? Le Gala se déroule pourtant de 18H à 21H, et il y avait marqué que c'était un banquet ouvert.

-Oui, mais il y a la soirée qui suit, après. 21H à minuit. Tu y es invité, bien entendu.

-Ah ? Je m'étonne en levant sun sourcil.

Il toussota.

-Tu vas donner de l'argent, ce n'est pas rien. c'est pour remercier les donneurs... De grosse sommes... se justifia-t-il.

Nous y voilà ! Je me doutais que je devrais donner une somme importante, mais au moins comme ça, c'est clair !

-Ça te déranges de donner beaucoup ? Me demande Eren en se rendant compte de sa maladresse.

-Un peu...

-Tu comptes quand même venir ?

Je crus entendre de l'espoir dans sa voix. Il voulait que je vienne ? Ou peut-être que non, en fait... Mais pourquoi m'avoir invité s'il ne voulait pas de moi ?

-Oui, je viendrais, je répondis en montrant mon sac, je reviens avec ma tenue.

Il se pencha sur mon sac, et je vis la curiosité dans ses yeux. Le connaissant, il avait envi de voir ma tenue.

Je faillis lui proposer de venir chez moi, pour me voir avec, et me dire si ça convenait. Mais je me retins juste à tend, me rappelant que nous n'étions plus censé être quoique ce soit l'un pour l'autre.

Je finis par descendre à mon arrêt et il me salua, avant de prendre un métro en sens inverse, qui le ramènerait chez lui.

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