Chapitre 27

Au final, la nuit dernière, je n'ai pas pu m'endormir avant 2h30 du matin. Et évidemment, j'ai été réveillé par Eren qui n'arrêtait pas de gesticuler en dormant. J'ai fini par abandonner tout espoir et je me suis laissé bercer par sa respiration, malgré son bras étalé sur mon torse et son pieds désagréablement écrasé sur le creux de mon genoux.

Je ne me souviens pourtant pas, les quelques fois où j'avais dormi avec lui, qui était si actif quand il dormait.

C'est en entendant des pas dans la neige à l'extérieur de la maison, et des rires d'enfants qui partaient à la luge ou au ski, que je compris que je pouvais me lever.

-T'es vraiment une marmotte... Je marmonne en regardant Eren dormir de façon très peu gracieuse, le visage entremêlé de cheveux dans l'oreiller et la bouche ouverte.

Je pousse son bras contre le matelas, et me dégage en douceur de son pieds. Il se tourne et écarte les bras, dans la position de l'étoile de mer. Vu comme ça, on aurait dit qu'il n'attendait que mon départ pour prendre toute la place. Place qu'il prenait déjà, alors que j'étais à côté de lui.

J'enfile mon pyjama et m'enroule dans une couverture, prévoyant un froid polaire en sortant de la chambre.

Eren ne m'avait pas menti, en disant que le chauffage ne marchait pas au salon. Il faudrait en toucher un mot au directeur du complexe de chalets. Le plus tard sera le mieux, en fait. Plus de temps je peux passer avec Eren -même s'il occupe plus de la moitié du lit- mieux mon coeur se portera.

J'allume la télé et la règle sur une chaîne pour enfant. C'est en chantonnant le générique d'un dessin animé que je prépare note petit déjeuner. Je ne connais pas ses goûts actuels, et ne préfère pas m'aventurer à lui préparer du café. Après tout avant, il n'en prenait jamais. Il m'avait dit une fois, que l'odeur le faisait vomir.

Je constate que nous n'avons rien à manger avec notre boisson, et je m'empresse d'aller dans la salle de bain. Je me coiffe rapidement et m'habille d'un pantalon de jogging chaud, un pull vert de Noël ringard et une doudoune noire. C'est bien par ce que je ne connais personne ici, que je sors comme ça.

Je laisse un mot sur la table de la cuisine à Eren, au cas où il viendrait à se réveiller avant moi. Ce qui franchement, je doute.

Avec mes petits billets de 20 dans la poche, je m'empresse d'aller à la supérette hors de prix de la résidence, et achète le nécessaire : madeleine pour le matin, pain frais que l'on pourra congeler, croissants et pains au chocolats pour ce matin, des pâtes, du riz, quelques carottes et courgettes, des œufs, du lait, du chocolat en poudre et du sucre... et son putain de Nutella pour lequel il m'hurlait dessus lorsqu'il était chez moi.

Je passe à la caisse, et munis de mes deux sacs de trois tonnes et demi, retourne dans le chalet miniature. A mon retour, mon brun n'est toujours pas réveillé, et ils passent Scooby-Doo à la télé.

C'est en enrobant également ce générique, que je commence à ranger mes quelques courses.

Brusquement, je sens contre moi des mains brûlantes, et un menton se pose dans le creux de mon épaule. La cuisine est envahie par une odeur de chaleur et de sommeil, et mon coeur s'accélère.

-B'jour... me salue Eren ses bras entourant ma taille et son nez chatouillant ma nuque.

-Bonjour.

Je suis figé. Est-ce que ce gamin sait l'effet qu'il me fait ? Est-ce qu'il sait que quand il fait ça, je n'ai qu'une envie, c'est de l'embrasser ? Qu'il me serre encore plus fort dans ses bras ? Qu'il me dise qu'il m'aime, et que je suis l'une des personnes les plus importantes pour lui ?

Pour ce qui est du dernier, je peux toujours courir. Je suis l'une des pires choses qui lui ait arrivé. Comment pourrais je être important ?

-J'ai bien dormi, m'informe-t-il en resserrant sa poigne contre moi.

-Moi pas.

-C'est à cause de moi ?

Essentiellement, oui. Tu t'es littéralement étalé de tout ton long (et dieu sait que tu es grand putain) sur moi. Sois je recevais des coups de ta part, soit je reste subjugué par ta beauté de prince endormit.

-Non. J'avais juste pas sommeil. Tu veux quoi au petit dej ?

Le brun fini par me lâcher, et part farfouiller dans les sacs de courses.

-Tient... t'as pas pris de café ?

-Tu... avant tu n'aimais pas... je bégayes en me rappelant que par habitude, je n'en avais pas acheté.

-Et tu t'es rappelé de ça ! Il s'exclame en attrapant le cacao en poudre, tu es incroyable Livaï.

Je me retourne, le sucre en main.

-Quoi ?

-Je n'aime toujours pas le café. Je suis juste étonné que tu te rappelles de ce détail, c'est tout.

Lorsque je vois son sourire éclairer de tant d'innocence son visage... j'en rougirai de plaisir.

-Et toi, j'imagine que tu prends toujours le même thé !

-J'ai emporté le mien dans mes bagages, j'avais peur qu'ils ne l'aient pas en stock dans la supérette.

Il m'aide à préparer le petit déjeuner, et nous finissons sur le comptoir de la cuisine à le prendre, en faisant l'éloge de l'ancienne et vrai version de Scooby-Doo, et en critiquant la nouvelle version.

Au moment de laver nos tasses, il se propose pour le faire, et attrape mes mains pour me prendre les tasses. Ses doigts s'entremêlent aux miens, et par pulsion plus que par envie, je caresse le dos de sa main.

Je me détourne, rouge de honte, en espérant qu'il n'ait rien remarqué.

-Je vais me laver les dents, je lui dis sèchement comme pour effacer l'incident qui venait de se passer.

Je ne devrai pas être aussi gêné que ça avec lui !

Premièrement, nous sommes la entre amis, par ce que son premier colocataire Sam ne lui convenait plus. Deuxièmement, il m'a prit dans ses bras tout naturellement ce matin, ma réaction de maintenant était totalement exagéré par rapport à plus tôt. Troisièmement... ça ne me ressemble pas d'être ainsi, bordel !

Je me regarde dans la glace et soupire longuement en voyant mes cernes. Cette laideur est affligeante... si ce n'est pas mon caractère qui fera tomber Eren amoureux de moi, ce ne sera certainement pas mon physique. En ce moment, je dors si peu que je pourrais postuler comme zombie dans « The Walking Dead » sans avoir besoin d'aucun maquillage.

-Livaï, bouge ton cul, j'ai envie de chier ! S'écrie Eren de l'autre côté de la porte.

Mes yeux se posent sur la cuvette dans mon dos, et je vais ouvrir la porte, ma brosse à dent caler dans ma bouche.

-Chi t'es chi preché que cha, vas j'y, cha me dérange pas, je lui dis en souriant malicieusement.

Évidemment, il lève les yeux au ciel et me referme la porte au né. Tu apprendras à attendre, beau Eren. Tout va à point à qui sait attendre...

Enfin, ça serait plutôt à moi que cette citation s'applique en ce moment. Après tout, qu'est ce qu'on en a à foutre que l'autre gamin ait envie de poser une grosse caisse !

J'ai posté ce chapitre avec deux jours de retards, car je n'ai pas du tout eu le temps d'écrire cette semaine ! Désolée !!

J'espère que vous m'excuserai !

Et au cas où vous n'auriez pas vu mes précédents messages... BONNE ANNÉE !!

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