Eren et moi avons parlé littérature une bonne partie du trajet. Après quoi j'ai continué mon livre et il est allé sur une application de lecture sur son téléphone. Il paraît que c'est une appli, pour des jeunes auteurs amateurs qui s'amusent à écrire et où on peut lire ce qu'ils font. Zattpad ou un truc dans le genre.

J'ai essayé de voir quel genre de livres il lisait, mais il se retranchait toujours du côté de la fenêtre, le cachant son écran.

Je voyais bien qu'il s'amusait de ma persévérance, et me taquinait en haussant les sourcils et se protégeant avec ses jambes, repliés sur lui même. J'aimais bien cet aspect enfantin qu'il laissait ressortir.

Je finis pas fermer les eux et somnoler. Les légères secousses du train me berçaient si bien, que j'aurai pu m'endormir. D'ailleurs, on pouvait croire que je dormais.

C'est peut être pour ça, qu'au bout d'un moment, j'ai senti Eren s'appuyait contre mon épaule, afin de continuer sa lecture.

J'ouvrais un œil pour le voir à moitié allongé sur moi, en train de lire. Je continuais de faire semblant de dormir, afin de ne pas le déranger. Et puis surtout, pour garder un contact avec lui.

Lorsque le train entra dans notre gare, Eren s'était de nouveau éloigné. Histoire de dire « je n'ai rien fait ».

-Comment on se rend à l'hôtel ? Je lui demandais après être sorti du train.

Ma main serrait la poignée de ma valise. Ce n'est pas comme si j'allais la perdre, mais garder une poigne de fer dessus, me permettait de garder contenance.

-On à une navette qui fait les différents hôtels et résidences de la ville. On descendra a l'arrêt de la forêt blanche, m'expliqua Eren en m'entraînant a l'arrêt de bus.

-On longera dans un hôtel ? Dans une résidence ?

-C'est un petit chalet. Comme je te l'ai dis, il n'y a qu'une chambre mais avec un canapé clic clac dans le salon. Je t'ai montré les seules photos que j'avais.

J'hochais la tête et fesserais mon emprise sur ma valise.

Inspire.
Expire.
Cette semaine se passera bien.

Le bus arriva quelques minutes après, et la moitié des personnes descendu à cet arrêt montèrent en même temps que nous. J'étais écrasé contre une vitre et une barre de fer. Je voyais le sourire moqueur d'Eren, qui était assis bien tranquillement, en face de moi.

J'eus envie de lui tirer la langue, mais je n'étais pas assez gamin pour le faire. Je ne m'appelle pas Eren, moi.

Il me fit un signe de tête au moment de descendre du bus, et je réussis à en sortir vivant, en faisant des coudes pour passer.

-J'ai cru mourir étouffer, dis-je au brun en le suivant sur un sentier tracé dans la neige.

La neige au sol devenait brune, salit par la terre et le goudron. Mais celle qui se trouvait à quelques mètres au dessus du trottoir, à notre gauche, était blanche et pure. Sûrement les vestiges d'une tempête de neige datant d'il y a quelques jours.

-Il y avait une vieille dame qui sentait le parfum de mémé à côté de moi, reprit Eren suite à mon intervention, j'avais envie de vomir.

-Quel est ton problème avec les parfums de vieux ?

-Ils puent !

-Je ne suis pas d'accord : l'eau de colognes des hommes âgés sent très bon.

-Alors tu es un vieux, Livaï.

-C'est les gamins dans ton genre qui ne savent pas apprécier les odeurs à leur juste valeur.

-Je sais repérer un mcdo à 3km, prédire quand la pluie va tomber et je peux savoir exactement où tu es les yeux fermé. Tout ca grâce à mon odorat.

Je ne soulevais pas le fait qu'il ait dit qu'il pouvait me retrouver à l'odeur, et continuais de marcher à côté de lui. Un petit sourire aux lèvres en plus.

Nous entrons dans un petit bâtiment où l'on nous donne les clés de notre chalet. Numéro 19. Nous ressortons du petit bâtiment, et de retour sur le sentier, nous cherchons notre chalet.

Ceux que je vois pour l'instant font en réalité la taille d'un gros mobile home, et leurs devantures plutôt basique. Mais je reconnais que le tout en bois rend du charme aux chalets.

-Min odorat qui ne me trompe jamais l'indique que c'est par la ! S'exclame Eren en pointant du doigt le mobile home 18.

Il s'approche de celui qui se trouve derrière, et je ramasse une poignée de neige, qui me gèle la main. J'expire une fumée qui brouille ma vision, et regarde la neige qui givre ma main, avant de regarder le brun, tir fier d'avoir trouver notre bungalow.

Je lui lance la boule de neige dans la nuque et au moment où je le vois sursauter, me mets à couture vers le chalet 19.

-Et celle la, tu l'avais senti venir, M. odorat ? Je le châtie avant d'ouvrir à la volée le mobile home.

Je tente de l'enfermer à l'extérieur, en vain.

Je l'entends crier et rire derrière la porte qu'il pousse pour rentrer à son tour.

Je m'écarte brusquement et le laisse entrer dans un crissement de boots et de valises.

-C'était un coup bat ! S'écrie-t-il en refermant la porte à clé derrière lui.

Il enleva sa doudoune et son écharpe, qui était trempée par ma faute. En souriant, je regarde le chalet autour de nous.

Petit, mais cosy. On entre directement dans une petite cuisine fonctionnelle, ouverte sur un salon miniature. Le canapé est au milieu, et recouvert d'une fine couverture. Devant elle, une télévision, et une fausse cheminée. Ce n'est pas exactement la cheminée que j'attendais, avec le bruit du crépitement de bois si familier.

-Je vais voir les autres pièces, je lui dis avant de constater qu'il me suit.

Derrière la cuisine et le salon, un couloir de 4 mètres carrés sépare les trois dernières pièces : des toilettes minuscules, une salle de bain avec une baignoire, et une chambre qui donnait à peine la place de poser une valise sur le sol.

-Tu prends la chambre ? Je demandais à Eren avant de voir qu'il hochait négativement la tête.

-Je t'ai embarqué ici, tu la prends toi. Je devrai survivre à une semaine sur un clic clac !

Il ricana et se massa une main dans les cheveux.

À ce moment, je n'avais qu'une envie, le prendre dans mes bras et lui arracher ce pull-over et ce tee shirt. Passer mes mains froides sur son corps bouillant, et me réchauffer en me collant lui. Goûter sa peau pour me rassasier, et respirer le parfum de ses cheveux pour me laisser envoûter.