Chapitre 1


« Demain est un mystère pour tout le monde,

et ce mystère doit provoquer le rire et l'envie,

pas la peur ou le refus. »

Marc Levy


Le 10 decembre 2017,

Le téléphone sonna, je venais de me reveiller après une longue sieste de 3 heures.

Mon portable indique 16 heures.

- Allo ?

- Allo Mimi !! Alors c'est bon tout est prêt ??

Ma meilleure amie, Caroline, alors comment pourrais-je la décrire ? Une jeune demoiselle charmante, grande, brune, elle est tellement séduisante, je ne comprend même pas pourquoi aucun garçon n'est attiré par elle... Elle a quelques problèmes de santé depuis peu. Les médecins lui auraient diagnostiqué une infection suite au papillomavirus, un virus plutôt dangereux, d'après mes sources. Ce virus serait un facteur de risque du cancer du col de l'utérus, un cancer qui touche près de 3000 femmes par an, moins répandue que le cancer du sein mais bien plus mortel...

Enfin bref, c'était la petite minute science. J'espère juste qu'elle va vite se sortir de là...

En réalité, c'est son ex-petit ami, Romain qui lui a refilé le virus, et après l'avoir découvert, l'a laissé tomber, lâchement.

Donc voilà, pendant mon séjour en Espagne, elle sera hospitalisée. Bien sûr je la contacterais tous les jours, même si je ne pourrais pas être auprès d'elle...

Revenons sur mon pays d'origine, l'Espagne. Je suis d'origine espagnol mon père est venue en France avec ses parents quand il avait 10 ans. En revanche ma mère l'a rejoint lorsqu'elle sest marié. Je parle couramment la langue, cela me permet de bien communiquer avec les membres de ma famille tels que ma grand-mère maternelle et ma tante.

Alors voilà, je vais prendre l'avion toute seule demain. J'avoue que j'ai un peu la trouille de monter dans l'avion. Mes parents me rejoindront dans une semaine en voiture.

Si je prend l'avion, c'est parce que j'ai des problèmes de cœur et étant donné que la route en voiture est fatigante, il est mieux pour moi d'éviter toute fatigue. Voilà pourquoi l'avion m'est plus avantageux.

- Oui Caroline, tout est prêt, j'ai juste perdu mon chargeur encore une fois. Je piquerais celui de mon père.

- Ah mince ! Elle réflechit quelques secondes. Je passe te déposer mon double ce soir.

Toujours serviable cette Caroline, ça fait 5 ans et putain qu'est-ce que je l'aime.

En début de soirée, ma mère toqua à la porte de ma chambre.

- C'est bon ma chérie, t'as pris tes médicaments et l'ordonnance dans ta valise ?

- Oui, maman, tout y est, je pense que je vais me coucher pour ne pas avoir beaucoup de cernes demain...

- D'accord, pense quand même à préparer tes habits à mettre demain, et revérifie ton passeport et ton billet. Ensuite tu pourras dormir sur tes deux oreilles.

Elle me fait rire ma maman, toujours très prudente. Ma mère est femme au foyer, elle s'occupe de nous depuis qu'on est né, aujourd'hui elle commence à chercher du boulot, elle signera bientôt un contrat d'institutrice comme elle avait déjà fait des études par rapport à ça.

Le 11 décembre 2017, à 8 heures et quelques minutes,

Me voilà assise dans l'avion, place 10B. Ma mère m'a pris cette place là comme ça je suis proche des toilettes, mais jamais vous ne me verrez assise sur des toilettes publiques, si dégueulasse. Je lui ai seulement dit oui pour lui faire plaisir.

A côté de moi, s'installe un homme brun, typé, je pense qu'il est Nord-africain. Son visage m'est familié.

- Bonjour monsieur, je crois vous connaître ?

Il me dévisagea, plissa des yeux comme s'il réfléchissait.

- En effet, je crois que l'on se connaît mais désoler je n'arrive pas à me remémorer.

- Ah mais oui! m'exclamai-je. Vous êtes le remplaçant de Madame Guarillou, n'est-ce pas ?

- Effectivement, Camilla n'est-ce pas ?

L'heure fila ainsi, nous avons discuté tous le trajet. Il semblait avoir quelques point commun avec moi, en effet lui aussi aimait beaucoup la médecine, le corps humain, les technologies d'aujourd'hui. Après tout, je dirais que c'est normal, c'est un prof de Science.

Il me dit alors d'un air gêné :

- Si vous voulez mademoiselle, je peux vous déposer chez vos grands-parents et on peut toujours aller boire un verre.

- Non mon oncle passera me prendre, c'est gentil, et oui pourquoi pas, pour boire un verre !

Bien sur, je ne compte pas aller boire un verre avec un professeur de lycée, il est fou lui.

C'était juste une façon de décliner son invitation, en espérant qu'il ait capté.

L'avion attérit tranquillement, sans secousse, les passagers applaudirent, les portes s'ouvrent, Eureka, je suis sortie.

- Au revoir, monsieur bonne continuation !

- Merci mademoiselle, à très vite !

À très vite de mes couilles. Ses approches ne sont pas passé inaperçues. En plus de faire des sourires dragueurs, combien de fois il a essayé de gratter mon numéro, ou mon Facebook.

Enfin bref, l'épisode est fini, j'oublie cette crapule.

- Salut, tonton !

Mon oncle se tenait près de la barrière, je l'ai surprit en train de regarder des vidéos sur Facebook, comme d'habitude.

Maintenant à l'aéroport, il nous est interdit de rentrer si nous ne sommes pas voyageurs, c'est le plan vigilpirate je crois.

Ça me fait plaisir de le revoir, il monta dans sa voiture et moi aussi, il y avait sa femme et sa fille. Elle me saluèrent puis nous avons très vite pris la route pour aller chez ma famille.

De par ma fenêtre, je pouvais voir le beau temps, les routes toutes propres, décoré par l'herbe verte et des palmiers tout frais. C'est si beau, l'air de la plage était de plus en plus présent. On le sentait par l'odeur de l'eau salé, et un air frais. Malgrès ce temps d'hiver glacial, je me remémorais cet endroit l'été, le soleil qui brulait notre peau, les terrain de beachvolley remplit autant que les terrains de foot ou de basketball. 

J'arrive chez ma grand-mère au bout d'une heure. La rue me rappelait toujours de bons souvenirs, on jouait au foot avec mon grand frère quand j'étais petite. On sortait au coin de la rue, près du marchand de popcorn, et on le suppliait de nous donner un petit sachet car on avait pas d'argent. On faisait du vélo, on sonnait chez les voisins puis on fuyait au loin aussi.

Bref, Cordoba, c'est ma ville à moi.

J'avançais vers le bâtiment où vit ma grand-mère.

Un klaxon soudain m'arrêta dans mes pensées.

- Bon j'y vais ma belle, on se voit demain ! Cria mon tonton par sa fenêtre.

Je lui fis un signe de la main et le salua.

Je me retourne et je sonne à la porte.

- Oh c'est ma fille, ma fille est là, Fatima viens voir ma fille est là, viens lui ouvrir vite !

Ma tante, Fatima, ouvrit la grille et me sauta dans les bras.

- Tu nous as tant manqué. Ta grand-mère est allongé dans le salon, laisse moi ta valise.

- Merci Tati !

C'est de ma famille, pourtant je ne cesse d'être timide devant elles.

- Bonjour Mami, comment vas-tu ?

Ma grand-mère se leva de son fauteuil. Et bien sûr, elle tient sur ses deux jambes, les gens du sud m'épuisent. Ils exagèrent ! D'après ce qu'elle nous disait au téléphone, je la pensais alitée.

- Ma fille, t'es si belle, si jolie, si ravissante ! Oh mais regarde moi ça Fatima, elle a même des seins maintenant !

Elle a tiré sur mon tee-shirt pour regarder ma poitrine.

- Arrête mamie ! C'est trop gênant !

- Comment ça gênant ma fille ? Y a-t-il de la génance ou une intimité entre nous ? On regarde TOUT et on ne cache RIEN, ça c'est ma devise ! s'exclama-t-elle d'un ton ferme.

Enfet ma grand-mère est vieille, et elle raconte n'importe quoi des fois. Et puis aussi, elle fait souvent ça, elle nous dit qu'elle est alitée, qu'elle ne peut plus bouger, mais en vérité c'est faux, c'est juste pour attirer notre attention, la preuve, elle sourit et elle tient sur ses deux jambes.

J'enlève mes chaussures et je vais m'asseoir sur le fauteuil.

Fatima s'approche de moi.

- Tu es si jolie ma nièce, j'aimerais tellement que tu ne sois pas ma nièce pour te présenter à mon fils.

- Mais non tata ne dit pas n'importe quoi, ton fils vaut bien mieux que moi !

Elle sourit et s'approcha de moi.

- Ce soir, on sort faire la fête, je vais te présenter à mes amies.

Cette nouvelle me fit bien plaisir, en plus j'ai une magnifique tenue.

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J'avais déjà repassé ma robe au cas où tata me sortirait. Je suis plutôt prévoyante.

Alors, c'est une robe bleu marine avec des manches 3/4, le haut de la poitrine était en dentelle, le reste était un simple uni bleu.

Pour pas prendre de risque, je met simplement des chaussures noires avec un léger talon.

Enfin, je détache mes cheveux.

Ah oui ! Je vous ai pas préciser, mais j'ai des cheveux bouclés et épais, une vraie crinière, Caroline ne cesse de me dire que mes cheveux sont sublimes et que les garçons adorent ça. À part elle, jamais on m'a parler de mes cheveux...

Peut-être parce que je ne suis pas extrêmement voyante au lycée, je ne fait pas vraiment partie des filles populaires, bien habillée. Moi j'étais dans un coin, un livre à la main, ne voulant pas savoir les histoires d'amour de celle-ci ou de celui-là.

Bref, je me détache les cheveux pour la soirée.

Je ne pris pas la peine de me maquiller. Si je danse, je risque de suer et donc que mon maquillage coule. Donc non merci ! 

Tata mis une robe longue rouge moulante, avec une ouverture jusque sa cuisse gauche, et des escarpins noires avec des paillettes. Elle s'est fait un jolie chignon bas derrière la tête et bien sûr elle n'a pas hésiter sur sa couche de maquillage.

Enfin elle mis une grosse bague, des boucles d'oreilles imposantes et dorées. 

Elle a mis un rouge à lèvre pétant très rouge. Ça donne un effet sexy. Comment peut-elle être célibataire à 52 ans ??

Elle est splendide, même si elle a déjà eu deux maris et a divorcés deux fois de suite, elle est censé accumuler les conquêtes. Surtout si elle s'habille comme ça à chaque soirée !

- Ne te méprends pas, je m'habille de cette façon pour me plaire à moi et à personne d'autre. Me dit-elle d'un ton hautain.

- Oh mais je t'ai rien dit, t'inquiète, t'es sublime Tata.

- Je sais, pas besoin de me le rappeler. Tiens prends un masque, c'est une soirée masque ou théâtre ou je sais pas quoi enfet. Kate m'a donné ça.

Elle me donna un masque qui couvrait seulement les yeux et que l'on tenait à la main.

- Porte le toute la soirée.

Le masque était gris, ça n'allait pas avec ma robe.

- Tu n'en as pas un rose à paillette par hasard Tata ?

- Hé mais t'es plus une gamine hein ! T'as 20 ans, porte quelques chose de sexy, pas d'enfantin ! J'y crois pas, elle m'a dit « rose à paillette ».

Tata roula des yeux, m'ouvrit la porte d'entrée.

Je pouffai de rire.

C'est dans cette ambiance que nous avions pris la route, je la taquinais, elle en avait marre, et c'était drôle.

On prend le premier taxi qui s'arrêta à nos côtés.

- Résidence des beaux-lieux je vous pris, dit-elle au chauffeur de taxi.

- Tati c'est quoi comme soirée ?

- Enfet, c'est une soirée où pas mal d'homme d'affaire seront présent. C'est une soirée où ces hommes là vont faire la promotion du parfum «mela d'inverno », une marque italienne. Je dois régler un soucis avec l'un d'entre eux concernant le droit de mes enfants.

- Ah je vois... Ton ex-mari ?

- Oui, c'est pourquoi, dès que j'arrive je te laisse avec Kate, allez prendre un cocktail, rencontre quelques gens, discutent avec eux sur leur travail, il y a des hommes d'affaires, des parfumeurs, surement quelques scientifiques du genre chimiste, ça peut toujours te donner des idées, et prend des contacts, on sait jamais pour plus tard... Y aura surement des avocats, quelques médecins, ça peut être cool.

- Ok ! Ça marche Tata mais ne te prends pas la tête avec ce monsieur, tu le sais que les hommes ici sont des monstres.

- T'en fais pas pour moi ma chérie, elle regarda à travers la vitre du taxi, son regard se perdit dans le paysage.

- Tiens, mets du rouge à lèvres, ça t'ira bien, me dit-elle.

Je plaignais ma tante. Elle a eu une vie si difficile. Pour faire court, elle travaillait en tant que chimiste dans sa jeunesse pour devenir parfumeuse ensuite, puis elle a rencontrer un homme dans un restaurant par hasard, il était un homme dans la politique, je ne sais plus quel poste, peu importe, plutôt du genre très connu, il vivait en Amérique du Nord, elle l'a suivit, ils se sont mariés.

Ils eurent trois enfants. Puis ça a mal tourné entre eux, il la trompait, elle a divorcé, est revenue vivre chez sa mère le temps d'économiser pour s'acheter une maison. Quant aux enfants, ils sont partis vivre avec leur grand-père paternelle en Inde. Ah oui, parce que je vous l'ai pas dit mais il est indien.

Ensuite ils ont eu des soucis de papiers quand leur premier garçon a eu 18 ans il a demandé à obtenir plus d'argent auprès de son père qui ne leur filait pas un sous pour pouvoir étudier dans une école privé.

S'en suit la mort du grand-père qui donna tous son argent à ses petits-enfants ainsi qu'à ma tante (oui, ils s'entendaient bien malgrès le divorce du fils) sauf que l'ex mari de ma tante n'était pas d'accord. Il y a donc eu des problème juridiquement avec des avocats et tout un blabla.

Au final, je ne sais pas comment cette histoire va se finir. Ce qui est sûre, c'est que ce n'est que le début...

Ma tante doit donc se battre pour les droits de ses enfants, le soucis est que chaque pays a ses propres lois sur l'héritage, les accords des parents.

- Vous êtes arrivés à la Résidences mesdames, passez une agréable soirée.

- Merci, ça vous fait combien ?

- 10 euros madame.

Elle lui fila l'argent et on sort.

- Il est gentil le chauffeur !

- Tous des hypocrites oui ! Ils pensent qu'à l'argent surtout ! La courtoisie est un grand facteur ici ma chère !

Ma tante me pris par le bras, avec son sac noir dans l'autre main.

- Profite bien de ce soir, les serveurs sont mignons d'ailleurs, il y aura surement les fils de certains aussi.

- Non merci ça ira !

Ma tante pouffa :

- C'est ce que je disais aussi avant !

On entra dans la résidence, je tins mon masque sur mes yeux.

- Fatou ma chérie !

Kate débarqua avec sa grande voix imposante, criant haut et fort que nous sommes arrivées. Très gênant.

- Oh mais Camilla ! Comme tu as grandit, tu es sublime, mais quelle silhouette ! Magnifique robe ! Et tes cheveux ! Qu'est-ce que je t'aime ! Tu me rappelles ma jeunesse !

Elle me prit par le bras et m'embrassa fort sur la joue. Son maquillage me colle, c'est d'autant plus gênant.

- Kate, sais-tu où est Sazal ?

- Il est dans la salle commune, il t'attend. Tiens prend un verre d'abord ! Et destresse chérie, tu vas gérer.

Ma tante s'empresse et monta les grands escaliers.

Je pris le temps d'observer la salle. Un grands tapis vert longeait toute la salle. Des tables hautes se trouvait un peu partout. Les lustres était splendides, immenses, et imposants, ça me donne des frissons. Sur les murs, des tableaux au cadres dorés, des miroirs grandioses. Quelques plantes fleurissait la salle et cela donnait un aspect royal à la grande pièce.

Toutes les femmes avaient un masques quasi-identiques au miens, seules les couleurs variaient selon la coiffure et les tenues. Tous les hommes avaient des costumes, taillés, classes, bien coiffés, les parfums des hommes se sentait partout.

- Oh Kate, t'aurais du parfum s'il te plait !

- Oui tiens ma puce, parfume toi, ce parfum ensorcelle tous les hommes de la ville ! s'exclama-t-elle même s'il était un peu trop fort à mon goût.

- Alors je t'explique, aujourd'hui, c'est une soirée on va dire comme les avant-première des films ou séries au cinéma. Les gens sentent le parfum, disent ce qu'ils en pensent, en parlent autour d'eux, et aussi on fait connaissance entre nous, c'est le business.

Un serveur s'approcha de nous. Effectivement, plutôt séduisant. 

- Bonsoir mesdames, que devrais-je vous servir ?

- Vous en faites pas, je vais me déplacer au bar, merci !

Kate me regarda surprise,

- Fais toi servir voyons !

- Non je n'ai personne avec qui discuté, je vais d'abord boire un verre histoire de me détendre. Je peux y aller seule.

Que m'arrive-t-il ? J'ai une sensation étrange qui envahit tout le haut de mon corps. Mon coeur battait vite. La pièce me semble petite. Le monde autour est bruyant. Le fond de cornemuse, brisait mes tympans.

Je repris ma respiration.

Inspire. Expire.

Deux fois.

Je vais mieux.

Je tourne le regard, le monde semble sa reprendre place.

La soirée va être longue, j'ai un mauvais pressentiment...

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