Chapitre 19

Notre festin commandé, nous nous habillons, nous préparons pour la journée, du moins, ce qu'il en reste. En revanche, un jour de repos ne tue personne, au contraire, je suis bien contente de laisser mon corps souffler un peu. Il faut avouer que le séjour se montre particulièrement intensif, surtout pour quelqu'un qui est restée cloitrée chez elle, sans effectuer le moindre effort physique.

— Room service, bonjour, nous interpelle une voix dehors.

Je bondis sur mes jambes et précipite sur la porte. C'est limite si je ne sui arrache pas les plateaux de son charriot. L'odeur des œufs brouillés accompagné de bacon me chatouille déjà la narine. Je m'en lèche les babines.

— John, dépêche-toi ; j'ail la dalle, grogné-je alors que ce dernier termine de s'apprêté dans la salle de bain.

— Dixit celle qui a daigné de se lever passé onze heures ! Je te signale que j'attends depuis bien plus longtemps.

J'hausse les yeux au ciel en lui tirant la langue, quand, enfin, il me rejoint. Installés sur le lit, une série lancée sur son ordinateur portable, je porte à ma bouche la première bouchée de nourriture. Mes papilles s'éveillent en extase, au point qu'un gémissement s'échappe de mes lèvres. John, lui, ricane moqueur.

— La fille va carrément avoir un orgasme...

— Gustatif, ouais ! C'est un délice.

J'aurais bien fait duré le repas, mais la faim a pris le dessus et, nous nous sommes contentés de nous empiffrer. Après le salé, vint le sucré : des fraises à trempée dans le chocolat, la crème fraiche et les éclats de noisettes. Cette vue fait naitre une idée en moi.

— Ferme les yeux !

— Je peux savoir quelle connerie tu vas encore m'inventer ?

Sous mes protestations, il s'exécute. Le visage clinquant de malice, je trempe mon doigt dans la chantilly pour lui en garnir le nez, puis j'y laisse tomber un peu de lichettes. Lorsqu'il s'apprête à geindre, mon majeur scelle ses lèvres. Ma lèvre vient chatouiller avec gourmandise mon dessert personnel.

— Encore meilleure qu'avec tes fraises.

— C'est vrai ? Je peux gouter alors ? renchérit-il, prêt à me rendre la monnaie de ma pièce.

Je n'ai pas le temps de refuser qu'il badine mes joues de chocolat. Heureusement que je sors de ma douche... Je soupire mi-désespérée, mi-charmée par la sensualité qu'il dégage. A son tour, il se nourrit à même mon épiderme. Ce contact ma taquine, me provoque, me séduit délicieusement. Je fonds face à tant de tendresse et de jeux ce qui me fait fondre assez vite. Mon cœur est incapable de résister à cette ambiance si douce, autant sensuelle qu'enfantine. Je glisse une fraise, le fruit de l'amour et de la passion, dans ma bouche, m'amusant à la caresser de ma langue.

— Tu peux jouer à ce jeu-là avec autre chose si tu le souhaites...

Je frémis sous cette proposition plus que tentante. Pourtant, j'hésite. Et si lui ou moi en voulions plus ? On ne pourrait pas se l'offrir, pas pour le moment. Tandis que je pèse le pour et le contre, la paume de John se faufile sous mon t-shirt, câlinant le bas de mon ventre. Mon dos se cambre presqu'instantanément.

— J'ai envie de toi, Rosalie.

— Je te veux aussi, mais...

Je sens le rouge me monter aux joues. C'est injuste qu'il empatisse à cause de ma propre difficulté à faire l'amour.

— On n'est pas obliger d'aller jusqu'à une pénétration pour prendre du plaisir, m'assure-t-il avant de s'emparer de ma bouche.

Ses doigts tirent délicatement sur mes cheveux alors que nos lèvres se dévorent avec fougue. Mon dieu, ces baisers-là m'avaient manqué, ceux qui font ressortir la tigresse habitant en moi, ceux qui envoient balader ma dernière once de raison. Je m'agrippe aux épaules de John, me maintenant à flot, alors que chacune de ses caresses accroit le désir qui coule dans mes veines. Ses prunelles, étincelantes, me dévorent comme si j'étais la huitième merveille de ce monde. Je sens le bonheur gonfler dans ma poitrine. Il fait de moi sa pénitente, incapable de partie, je suis ensorcelée par l'amour qu'il me porte.

— Je t'aime, John ! susurré-je en m'attaquant à son oreille.

Je lui en mordille le lobe, puis le couvre de bisous, dessinant un sinueux chemin jusqu'à ses pectoraux sur lequel je me pose un instant. Chaque centimètre de sa peau sera couvert de la trace de mes lèvres, de mon empreinte lorsque j'aurais fini. Il portera mon odeur comme l'on porte un parfum. Ses gémissements sonnent telle une mélodie ; je ne me lasserai jamais de l'entendre grogner de plaisir, murmurer mon prénom avec supplice, geindre pour que je poursuive. Et je n'ai atteint aucune zone sexuelle jusqu'ici. Mon objectif est bien de le rendre fou, addict. J'entreprends de déboutonner son short, et de glisser un doigt sous l'élastique de son boxer, me jouant de sa patience, de son envie. Quand il s'attend à ce que je le libère de l'emprise du tissu restant, je le replace correctement, puis plonge mon regard dans ses yeux. Une lueur de frustration l'anime, je le vois à sa mine plaintive.

— Rosie, je me sens un peu trop à l'étroit à mon goût !

— Je sais bien, souris-je en retour, avant de finir par exécuter sa demande.

Son sexe se dresse une fois libéré. Ma main se pose de dessus l'englobant à la perfection. Je sens le sang pulser dans ses veines contre ma paume ; son rythme cardiaque s'accélère à chaque changement de pression. Ma seconde main caresse son pubis épilé, ses bourses, ses cuisses, tandis qu'il me câline les cheveux. J'aime lorsqu'il me laisser gérer, qu'il se retrouve à la merci de mes envies. Il perd le contrôle de sa respiration et, se retrouve à haletant. Je vais le chercher de mes lèvres, attrapant son mini-lui dans ma bouche. Je prends le temps de redécouvrir, de la langue, chaque recoin de ce sexe à qui je me suis offerte il y a des années, mais que je n'ai jamais eu le temps de connaitre minutieusement. Elle passe sur chaque gonflement veineux, chaque muscle contracté, sans oublier son gland humide. Quant à mes prunelles, elles ne peuvent pas se détacher de son visage. Il plane les yeux mi-clos, la bouche entrouverte.

— Putain, Rosalie ; tu es douée...

Je relâche ma proie un instant, laissant mon pouce prendre le relais.

— C'est vrai ? m'inquiété-je de ma performance.

— Oui, carrément, bafouille-t-il sur le point de prendre pied. Encore plus pour une première fois.

Conquise, je parcours sa hampe de ma langue. Un filet de bave nous relie, puis se rompt alors que je remonte au-dessus de lui. Mon bassin s'appuie sur le sien, comprime son pénis qui vibre. Rien ne pourrait briser le contact visuel qui nous unit à l'heure actuelle. Je ne peux m'empêcher de mordiller ma lèvre inférieure, de la tirer entre mes dents. Il vient de me voir nue, mais retirer de moi-même mon haut me semble encore différent. Pourtant, je sais que je veux sentir son regard enflammer mon épiderme. Je lui attrape alors les deux mains et les plaquent sur ma poitrine.

— Vire moi ce joli t-shirt, murmure John, en attrapant mes deux seins.

L'effet opère dans l'instant : mos dos se cambre, alors que mon crâne bascule en arrière. Nous évoluons dans une synchronisation parfaite comme deux danseurs qui progressent sur scène. Les mouvements de l'un provoquent ceux de l'autre, un simple coup d'œil traduisant nos désirs les plus enfouis. Naturellement, nos corps s'emboitent. Je perds la maitrise de mon être. Ma respiration, elle, devient plus profonde à chacune des nouvelles caresses, réveillant le plaisir qui me consume.

— John, répété-je sur le point dans m'envoler.

Mes cuisses se referment autour de lui, alors que j'enfonce mes fesses dans le matelas. Il maintient mes genoux ouverts, coince mon bouton d'or entre ses lèvres. Un spasme me traverse ; je finis par lâcher prise, par m'abandonner à lui lorsque ses frôlements s'arrêtent. Ils me contemplent perdre pieds ; il m'a avoué adoré cela, observer sa partenaire en transe, mais comblée. Je flotte. En silence, John laisse ses doigts se balader sur mon corps jusqu'à ce que je revienne à la réalité, le cœur battant. Je me love contre son torse, profitant de cette ambiance torride entre nous, de cette odeur de sexe mélangée à nos parfums. Je retrouve le chemin de ses lèvres, encore luisantes de mon bien-être auquel je ne me refuse pas de goûter moi aussi.

— Je vais te manger, déclaré-je alors que son index se fraye une place entre mes lippes.

— Gourmande va !

La gêne voile mes yeux. Ces paroles au sens double m'ont toujours énormément troublée. Je ne peux pas l'expliquer. Il s'agit d'un ensemble : l'excitation, l'envie, le bonheur qui s'agitent en même temps dans mon ventre. Mais je ne compte pas lâcher John sans qu'il jouisse à son tour. Je retrouve alors la direction de son sexe, le reprend à nouveau dans ma bouche et, décide d'en jouer. Autant les différences de pressions que de rythmes sont un moyen de le rendre dingue. Je me surprends en aventurant mon doigt vers son petit trou. Je le titille à l'aguet de ses réactions.

— Vas-y, ne t'inquiète pas, m'encourage-t-il, alors qu'il me libère l'accès.

Replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille, il dévoile mon visage rougi. J'ai peur que la sensation ne lui plaise pas, mais rapidement, ses injures me rassurent, voire, m'arrachent un large sourire. Mon traitement le torture délictueusement si bien qu'ils ne résistent pas longtemps avant de s'effondrer à son tour dans mes bras.

— Ton corps m'avait manqué, passé-je aux aveux.

— J'ai vu ça.

— Ose me dire que ce n'est pas réciproque !

Son bras s'enroule autour de ma hanche et m'attire vers lui.

— Absolument pas ; je ne vois pas de quoi tu veux parler ! rétorque-t-il alors qu'il parsème mon cou de baisers.

— T'es un enfoiré quand tu t'y mets.

Je maugrée dans ma barbe, mais dans le fond, tout ça n'est que provocation. Qui aime bien châtie bien, parait-il. Et heureusement quand on y pense. La vie pourrait vite devenir un enfer si nous devions rester sérieux en toutes circonstances.

— Une des raisons pour lesquels tu m'aimes, je te rappelle !

— Tu m'agaces.

Je soupire, désespérée, face à tant de réparties. Il a le mot pour répondre à tous, un vrai gamin sur les bords. Néanmoins, il n'a pas tort ; cette facette m'a bien séduite un nombre incalculable de fois. L'amour vache comme on l'appelle souvent, mais c'est pour moi le véritable amour, celui où l'on ne se prend pas la tête pour des broutilles, où on reste soudé dans les épreuves de la vie pour s'élever l'un à l'autre, sans se lâcher. Soit nous franchissons l'obstacle ensemble, soit nous nous rétamons mains dans la main, mais il n'existe pas d'alternatives intermédiaires. 

04/11/2020
    Bonsoir les loulous !

    À ce rythme-là, ça va être un jour un chapitre. Je peux déjà vous garantir celui de demain qui est bien entamé. Mais pour connaitre tous les détails, RDV sur mon instagram (@rose_espee_).

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MERCI DE ME LIRE ❤

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