Chapitre 12
Le temps du rangement, la sensation d'irréel perdure. L'adrénaline continue de couler à travers mes veines ce qui me rend particulièrement euphorique. Si je le pouvais, je courrais partout en m'époumonant, mais je contiens ma joie. Nous remontons jusqu'au-dessus de la grotte à travers de petits chemins, puis chargeons le matériel dans le coffre dans leur camionnette. Dépossédée dans l'angoisse qui me tiraillait à l'aller, le trajet me semble bien plus court si bien que je regrette presque notre retour au centre.
— Merci encore pour cette incroyable expérience ! les salué-je.
— J'espère que vous en garderez un bon souvenir. En tous cas, le plaisir était pour nous ; vous avez été courageuse parce que votre compagnon pensait que vous ne sauteriez pas, m'avoue le moniteur.
Interloquée, je me retourne vers John qui se mordille la lèvre, cachant son sourire moqueur. Je le juge d'un faux regard réprobateur.
— Ah ouais ? boudé-je avec un air de chien battu. Tu doutes, donc, de mes capacités ? J'te retiens toi...
— Pas de tes capacités, mais de ton audace, chérie !
Il n'a pas tort. Je ne suis déjà pas très franche dans mon quotidien, alors dans des expériences hors du commun, n'en parlons pas.
— Il parle, mais il n'aurait pas sauté non plus, vous savez, fis-je remarqué avant de tirer la langue à John.
— La question est de savoir lequel fut le moins confiant...
Nos prunelles se croisent tandis que nous nous pointons du doigt dans une synchronisation parfaite. Nous sommes de vrais gamins qui provoquent l'hilarité du personnel présent. Après les avoir remerciés chaleureusement une dernière fois, nous rejoignons Victor qui nous attend sur le parking.
— Alors elle a sauté ? questionne ce dernier.
— Vous avez fini d'émettre des doutes sur mon courage, enfin, grogné-je. Et pour infos, il l'a fait aussi.
Ceinture attachée, la voiture démarre, reprenant la route vers notre future destination. Encore un mystère, pensé-je. Victor nous interroge sur l'aventure vécue et, nous, nous prenons un grand plaisir de répondre à ses multiples questions, sans omettre le moindre détail. Puis, doucement, John et moi rentrons à nouveau dans notre bulle d'intimité. Je me love dans ses bras, profitant du réconfort de sa chaleur. Ma bouche se scelle à la sienne dans un doux baiser. Je me nourris de la rudesse de ses lèvres qui, paradoxalement, me caressent avec douceur. Sa main vient se positionner sur ma cuisse, puis titille mon épiderme. Je profite de notre proximité pour embrasser sa joue, et une envie un tantinet taquine me prend par les tripes. Alors, je ne résiste pas ; d'une grande léchouille, j'humidifie sa pommette.
— Mais, ça va, sale gamine ! me gronde-t-il, en pinçant mes côtes.
Je bondis en avant et, lui administre une claque sur le front.
— Tu as finis de te montrer désagréable ?
— Oh tais-toi, tu veux, me cherche-t-il.
Silencieusement, je cherche à me venger. Mes paumes glissent le long de son visage. Mes lippes frôlent les siennes sans réellement les toucher.
— Continue et, tu dors dehors ce soir ! Avec les sangliers, menacé-je.
Son sourire disparait. Pour en avoir déjà payé les frais, il sait que je n'hésiterai pas. Le jour de notre première dispute nocturne, je l'ai jeté en dehors de ma chambre, refusant qu'il dorme de mon lit ou même sur le tapis de mon sol. L'heure tardive faisant, il a élu domicile dans le couloir avec une pauvre couverture. Aujourd'hui, j'ai honte de la rancune qui pouvait m'habiter à l'époque. Tout ça pour un problème de communication. Heureusement, par la suite, je me suis faite pardonnée par un petit-déjeuner au lit, lit auquel je lui ai redonné l'accès après m'être rendue compte que mon comportement était puéril.
— Au moins, cette nuit-là m'a permis de découvrir tes talents de masseuse, se remémore-t-il en resserrant son étreinte autour de ma taille.
— C'est vrai ; je te devais au moins ça !
A présent, cette histoire est devenue source de plaisanteries, mais il nous avait fallu une longue discussion afin que l'on parvienne à se comprendre. Je ne pouvais pas accepter qu'il prenne du plaisir à chercher sur internet des actrices sexy. Je trouvais ça blessant, voire injuriant. Pour la jeune adolescente dépourvue de confiance en elle que j'étais, ça me paraissait terriblement humiliant, comme si je n'étais pas assez jolie pour lui.
— Mais tu l'avais bien cherché cela-dit, rajouté-je.
— Pas intentionnellement, je n'ai jamais voulu te blesser...
Il me rassure d'un baiser baveux que je réprimande d'un soupir désespéré.
— Je sais. Tu étais simplement jeune et con, m'chou ! le provoqué-je en retour.
— Y a plus de respect ici ou je rêve !
J'hausse les sourcils, mais dans le fond, cette ambiance lourde de taquinerie me plait. Je m'y sens bien. Puis, le dicton dit bien « que bene amat bene castiguat ».
— Pour ça que tu m'aimes, minaudé-je tandis que John faufile ses doigts à l'intérieur de mes cuisses.
Je me laisser aller au contact de ses caresses de plus en plus sensuel. Je me surprends à perdre la parole. Mon crâne bascule en arrière afin de se poser sur son épaule. Le plaisir se mêle au danger. À tout moment, Victor pourrait surprendre nos câlins indécents, mais à contrario, pour rien au monde, je voudrais qu'il s'interrompre. J'humidifie mes lèvres d'un coup de langue. Ma respiration se fait haletante au fur et à mesure que ses effleurements remontent vers mon entrejambe. Il me torture délicieusement sans une seule once de pitié. Quand il se met à mordiller le lobe de mon oreille, je finis de m'abandonner : mon dos se cambre naturellement contre le buste de John, alors que je tente de ravaler mes gémissements. La discrétion, ce n'est pas mon truc, loin de là.
— John, grincé-je des dents.
— Oui, Rosalie ?
Son ton innocent me frustre. Se faire passer pour un ange alors qu'un véritable démon demeure en lui, il ne manque pas du culot.
— On est tout sauf discret...
— Quel dommage ! Et moi qui souhaitait te faire jouir...
Si on n'arrive pas bientôt, je risque de lui céder. Je sens qu'on va directement aller dans la chambre, sans passer par la case repas. D'ailleurs, le bon Dieu semble m'entendre puisque seulement quelques instants la voiture s'immobilise.
— Victor, tu te joins à nous pour manger ?
— C'est gentil, mais non, pas ce soir !
— Parfait parce que je n'ai pas faim, avoué-je en refermant la portière. Enfin, si, de toi !
Sur la pointe des pieds, j'enroule mes bras dans la nuque de John qui m'attrape par la taille.
— Ah oui ? Tu es comme ça, toi ?
Je ricane contre sa bouche, puis nous récupérons nos affaires dans le coffre. Je prends enfin le temps de contempler la bâtisse devant nous. J'ai hâte d'y découvrir la chambre qui va nous accueillir pour cette nouvelle nuit. S'annoncer à la réception, recevoir les clefs, prendre l'ascenseur, ouvrir la porte avec un brin d'inquiétude, mais surtout beaucoup de curiosité. C'est devenu notre nouvelle routine.
Le gigantesque lit qui trône au centre de la pièce est un véritable appel à s'y allonger sans plus jamais se relever. J'abandonne ma valise sur le pas de la porte, puis me laisse tomber dans l'onctuosité des draps. Mes boucles rousses se dispersent sur les nombreux coussins. Je chercher John de regard l'invitant à me rejoindre sous la couette. Sans le lâcher des yeux, je resserre et desserre, à tour de rôle, mes cuisses. De douces stimulations s'impriment contre mon entrejambe, tandis que je bascule ma tête vers l'arrière, la bouche entrouverte.
— Eteins la lumière et, viens, susurré-je d'une voix presqu'inaudible.
Je pince mes lèvres l'une contre l'autre contemplant John se débarrasser de son polo. Il me dévoile son torse contre lequel je me sens si bien. Sa respiration devient lente, mais profonde au fur et à mesure qu'il s'approche de moi. Dans la pénombre, il se meut tel un aigle qui déplie ses ailes, prêt à sauter sur sa proie. Je me redresse sur mes coudes jusqu'à pouvoir l'atteindre ; j'ai besoin de sentir son corps contre le mien, que nos langues se rejoignent dans un tourbillon de tendresse.
— Ne te laisse pas désirer, me plaigné-je en lui tendant la mien.
Je me tortille d'impatience lorsque, enfin, John pose sa paume sur ma hanche. Je frissonne. Mes jambes s'enroulent autour de lui alors que mes talons s'enfoncent dans ses fesses.
— John Quille, je te veux, maintenant !
— Eh moi qui pensais que tu étais forte pour résister...
Je minaude sous le contact de ses doigts qui parcourent mon buste. Le tissu qui nous sépare est de trop. Je désire me sentir au plus près de lui, sentir la chaleur de son corps se propager à travers le mien.
— Mais dans le fond, la patience, ce n'est pas ton fort. Et encore moins au lit...
Il ne croit pas si bien dire... Mon bassin ondule contre lui ; je ne peux plus attendre. Je glisse mes ongles le long de ses abdominaux faiblement dessinés, puis déboutonne son pantalon. Son plaisir grossit sous mon toucher tandis que les papillons présents dans le creux de mon estomac s'envolent. Nos gestes, nos douceurs et nos intentions reviennent naturellement comme si le manque de ces dernières années n'avait jamais existé. Nos courbes s'épousent complètement. Ses paumes englobent à la perfection ma poitrine alors que sa bouche fond sur mon bouton d'or. Je me liquéfie un peu plus à chacune de ses caresses.
— A mon tour de m'occuper de toi, déclaré-je en le repoussant tendrement.
Rassurée par le manque de lumière qui camoufle mon corps, je m'installe à califourchon sur son bassin. Mes tétons pointent dans sa direction tel un appel à l'amour, aux câlins. Je me perds dans son regard pendant que je parsème son haut de baisers. Puis, je m'attaque à son boxer afin de dévoiler l'objet de mon désir. Ma bouche vient s'en nourrir, savourer la tendresse de cet épiderme si fin, mais de ce sexe si puissant qui vibre sur ma langue. La pression de sa poigne sur mon crâne transperce autant la bienveillance que l'envie. J'ai besoin de plus et, lui aussi, après tout.
— Viens, m'invite-t-il en me réattirant au-dessus de lui.
Sa prise sur ma taille contrôle la vitesse de mes mouvements. Il effleure à peine mes lèvres humides, taquine mon entrée sans satisfaire mon besoin de le sentir en moins. Il n'a jamais oublié comment m'emmener au bord de la frustration. Cette lenteur qu'il maintient dans chacun de ses gestes me donnent envie de prendre le contrôle, mais enfin, son sexe rencontre le mien. Je me tends ; ça recommence. Ce contact, d'habitude si affectueux et si charnel, me brûle. Mes doigts mordent, avec violence, l'intérieur de mes joues. La douleur finira par s'atténuer. Mes pupilles fixent le plafond évitant celles de John, puis je laisse mon cerveau se concentrer sur la douceur de ses doigts. Je suis tiraillée entre le plaisir qu'il me procure et la douleur grandissante au niveau de mon vagin.
— John, stop, sangloté-je. Tu me fais mal !
— Encore ? s'étonne-t-il alors qu'il se retire.
Ses bras s'enroulent autour de moi. Tant bien que mal, je tente d'essuyer mes larmes. Ses sourcils se froncent en même temps que son sourire disparait. Je refuse de voir le doute sur son visage ; il n'est pas responsable de ma douleur.
— Qu'est-ce que je fais pour te blesser ?
— Rien, ne croit surtout pas une connerie de ce genre, mais c'est comme si je déclenchais une cystite, expliqué-je. Désolée, ce n'est pas très glamour...
Je me glisse entre se jambes, mon dos appuyé sur son torse, puis il pose sa main sur mon ventre.
— Rosie, ça t'est déjà arrivé ou jamais ?
— Je t'ai déjà dit qu'il n'y avait eu personne entre toi... et toi, soupiré-je, le cœur lourd.
— Et quand tu te caresses ?
Je secoue de la tête.
— Il faudrait voir un médecin, je pense, avoué-je. Je sais que ma... mère a eu le même problème.
— On téléphonera demain alors, quitte à réserver une nuit ou deux supplémentaires. Il est très bien cet hôtel après tout !
— T'es un amour, tu sais ! le remercié-je en attrapant de quoi mon couvrir.
18/10/2020
Hello les loulous,
Voici un nouveau chapitre ! C'est dingue comme ça va vite ; nous en sommes déjà à un peu plus de 25 000 mots alors que j'ai l'impression de seulement commencer !
Bref. Toujours heureuse de vous partager ce que j'écris donc n'hésitez pas à me donner vos avis !
MERCI DE ME LIRE ❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top