30. Austin, Texas
Mon chapitre s'est supprimé, je le remets donc.
Austin, Texas √
23h30
« Laisse-moi m'occuper de tout » Lui avait-elle dit, dans l'espoir qu'il lui laisse prendre les choses en main. C'est ce qu'il avait heureusement fait. Emma avait longuement réfléchi quand elle était retournée dans son lit après avoir écouté la conversation entre Dave et Damien. Une idée saugrenue avait fait son apparition dans son esprit, lui insufflant une excitation nerveuse. C'était peut-être fou, mais elle était certaine de ce qu'elle faisait. Quand il était venu s'allonger à ses côtés, sans un bruit, et qu'il l'avait prise dans ses bras et serrée fermement contre sa poitrine, elle avait su que ce qu'elle ferait, à l'avenir, serait pour lui. Le lendemain, elle en avait parlé à la mère de Dave. Celle-ci, à la vue de tant d'amour, l'avait prise dans ses bras comme si elle était sa propre fille. Durant tout le trajet qu'avait duré le vol, Dave n'avait posé aucune question. Il était resté droit sur son siège, les yeux dans le vide ce qui avait détruit le cœur sensible d'Emma. Puis, après avoir atterri, la jeune femme avait loué une voiture. A cet instant, elle la conduisait tandis que, à côté d'elle, Dave dormait d'un sommeil agité. Pensait-il à Daisy ? Se demanda-t-elle en traversant la ville d'Austin, capitale de l'état du Texas.
C'était une jolie ville. A cette heure-là, les bâtiments étaient illuminés même si peu de personnes étaient dehors pour les admirer. Austin, ce nom avait une consonance musicale et semblait être l'endroit qui redonnerait vie au Dave qu'elle aimait. Enfin, pas Austin précisément, mais une bourgade dans le coin. Pour l'instant, Emma était admirative devant les illuminations qui rendaient toute sa splendeur perdue à l'architecture. La jeune femme passa devant un bar où des jeunes sortaient fort hilares, ils devaient peut-être fêter la fin de la semaine en buvant un verre ou deux. Elle les imaginait étudier à l'université du Texas qui fait d'Austin une ville universitaire très animée. Ils disparurent bientôt de sa vision ; peut-être rejoignaient-ils leur campus. Ses propres années universitaires lui revinrent en mémoire seulement elle ne put se rappeler si elle était sortie un jour boire un verre avec des amis. C'était vague dans sa tête comme si elle n'avait été qu'un témoin de sa vie passée.
Elle quitta Austin quelques minutes plus tard, le cœur gros : Austin, ville qu'elle n'avait que traversée, lui manquait déjà. Ce n'était pas le même manque que celui qu'elle avait envers New York, c'était différent, mais elle n'aurait pu l'expliquer. La sensation qu'elle appartenait un peu à cette ville ne disparut qu'une fois qu'elle reporta toute son attention à sa destination finale. Le GPS, inclus dans la location, lui indiquait la route ; elle prit la route Texas 71.
Comme la circulation était peu dense, elle arriva en vue de Marble Falls moins d'une heure plus tard. Cette fois-ci, dans cette petite bourgade de 6 000 habitants, on ne pouvait voir aucune illumination, ni aucune devanture éclairée mais c'était loin de l'effet ville fantôme. Cela se rapprochait plutôt de la ville paisiblement endormie. Les magasins qu'elle dépassa étaient tous fermés ou sombres, il y avait juste une station service qui semblait avoir plus d'une cinquantaine d'années et dont émanait une clarté. Elle s'arrêta vers une des pompes, non pour prendre de l'essence mais pour se dégourdir les jambes. Le vent frais de février lui frappait le visage mais la rendait plus lucide. Un grincement presque effrayant lui parvint aux oreilles : ce n'était rien d'autre qu'une vieille girouette qui tournait sur elle-même, à une vitesse effarante.
Après avoir jeté un bref coup d'œil à Dave qui dormait encore, elle poussa la porte de la station-service, un peu lasse. A l'intérieur, la lumière des néons l'aveugla un instant. Il faisait aussi étrangement froid, aussi glacial qu'à l'extérieur mais le caissier ne semblait pas être incommodé par la température : il portait au-dessous de son gilet de vendeur, un simple tee-shirt. Il leva la tête vers elle quand elle entra puis reporta l'attention à son magazine.
« Excusez-moi, savez-vous où je pourrais téléphoner ? » Lui demanda-t-elle, l'interrompant une deuxième fois. Il lui répondit par un geste vague, elle réitéra donc sa question. Cette fois-ci, elle eut droit à de véritables paroles :
« Fond du magasin... » Elle le remercia puis, n'espérant n'obtenir aucune information supplémentaire de sa part, elle suivit le peu d'indications qu'il lui avait été données. Le téléphone était vieux aussi, accroché au mur et d'un blanc poussiéreux. Emma le prit entre ses mains sans faire plus de manières et inséra des pièces à l'intérieur.
Une tonalité, deux tonalités.
« Allo ? » En les appelant à cette heure, elle était certaine qu'elle les aurait eus ; ils prenaient systématiquement leur petit-déjeuner vers six heures.
« Allo papa ? » Demanda Emma de sa voix douce qu'elle utilisait toujours après avoir fait une bêtise ! Sauf que dans ce cas, elle n'avait rien commis du tout. A vingt-quatre ans, elle n'attendait plus de sermons de la part de ses parents, même si elle en avait eu droit durant son séjour avec Dave en Auvergne. Cela avait été la première fois qu'elle était repartie vers la capitale, excédée contre son père. Ils ne s'étaient pas contactés ces derniers jours, leurs caractères entêtés les en empêchaient. Seulement, ce soir-là, Emma avait fait le premier pas ; elle désirait que de son côté, son père essaye d'être plus compréhensif envers elle.
« Emma ? D'où appelles-tu ? Ta mère a essayé de te joindre sur ton fixe »
« Je suis dans le Texas, papa... » Laissa échapper la jeune femme. Nerveuse, attendant la réponse de son père, elle tortillait le fil du combiné entre ses doigts.
« Le Texas ? » Cela avait le ton du reproche.
« Oui, du côté d'Austin précisément » Elle entendit le bruit d'une feuille dans l'appareil : son père regardait une carte de l'Amérique pour situer la localisation de sa fille. Après une brève recherche, il soupira.
« Ne me dis pas que tu es encore avec cet Américain... » Emma aurait pu crier pour lui faire comprendre qu'elle ne désirait pas ses sermons ni ses jugements mais elle se retint. De son poste, elle pouvait apercevoir le caissier, le nez toujours plongé dans sa revue. Quelquefois, quand elle haussait la voix, il se tournait vers elle et lui offrait un regard inquisiteur. Elle perturbait ses habitudes.
« Tu ne veux pas savoir la réponse, papa. Cela ne te regarde pas de toute façon » Son cœur commençait à se fermer alors qu'elle avait mis tous ses ressentiments et son orgueil de côté pour l'appeler. Elle ne désirait pas parler de la relation qu'elle entretenait avec Dave parce que c'était impossible qu'il puisse comprendre la teneur de ses sentiments.
« Je te passe ta mère » Grommela Henri avant de tendre le combiné à son épouse qui s'empressa de le coller à son oreille pour pouvoir entendre sa fille.
« Emma, c'est maman ! Comment va Dave ? » La discussion aurait pu tourner autour de ce même sujet si la jeune femme n'avait pas décidé d'y mettre un terme.
« Je venais parler de la situation de la ferme. J'ai quelques économies et... »
« Oh, c'est généreux de ta part Emma mais nous déclinons ta proposition » Ajouta Claire d'un ton presque enjoué.
« Vraiment maman, ce n'est que de l'argent »
« Je t'ai laissé un message sur ton répondeur, tu n'as pas dû l'écouter » Evidemment qu'elle ne pouvait le lire, elle était au milieu du Texas, à des milliers de kilomètres de son logis et avec tous ces événements tragiques, elle n'avait pu rentrer à Paris. « Un mystérieux donateur a vu un grand potentiel dans notre ferme et a décidé de nous aider en investissant dans notre coopérative laitière ! La somme modique d'un demi-million vient d'être versée ! » Emma resta silencieuse, s'attendant à une de ces blagues de mauvais genre. Elle ne connaissait personne qui soit aussi insensé pour donner une telle somme à une petite entreprise en vue d'être liquidée mais elle croyait au miracle. Elle préférait se réjouir d'un mensonge que pleurer sur la vérité. Elle versa malgré tout quelques larmes de joie quand elle entendit sa mère rire. En sauvant une ferme, la mystérieuse personne lui rendait une part de son enfance. Les derniers jours, elle avait ressassé la terrible idée de devoir assister au déménagement de ses parents. Où seraient-ils allés ? Qu'auraient-ils fait ? Son père n'avait aucune qualification en dehors de la traite des vaches et il avait toujours catégoriquement refusé de vivre en ville, lieu de perdition d'après lui ; quant à sa mère, elle aurait suivi Henri car le mariage était une institution sacrée dans la famille Bolet.
Emma et Claire restèrent encore un instant à l'appareil, bénissant cet heureux bienfaiteur puis elles raccrochèrent. La jeune femme, choquée, tenait encore le téléphone à la main bien que la conversation soit tout à fait terminée. C'était la meilleure nouvelle qu'elle ait pu recevoir. Elle salua le vendeur puis regagna la voiture. D'une humeur si joyeuse, elle aurait pratiquement pu enlacer fortement Dave et le couvrir de baisers comme s'il était cette étrange personne qui avait vu plus loin que le manque d'argent sur un compte bancaire et qui avait accepté de jouer une somme aussi colossale dans une si petite entreprise. Elle ne le fit pas ; il dormait encore.
Marble Falls, Texas
5h01
Quand Emma ouvrit les yeux, le soleil venait à peine de baigner l'horizon de ses chauds rayons. La nuque endolorie, elle se massa. Dormir dans une voiture n'était pas vraiment confortable mais elle n'avait pas eu le courage de chercher un hôtel. Après avoir quitté la petite station-service, elle avait garé le véhicule sur un parking public puis elle s'était laissée happer par la noirceur.
Elle pensait trouver à côté d'elle Dave mais il n'était plus dans la voiture. Où aurait-il pu aller ? Elle parcourut le parking du regard, recherche infructueuse. Tout semblait calme dehors. Elle se serait trouvée à New York ou à Seattle, elle aurait pu entendre le bruit de la circulation mais à Marble Falls, le calme régnait, envahissait chaque recoin de la ville, engloutissait même le son lointain des cloches. Les habitants dormaient encore à poings fermés. Elle sortit de la voiture.
Un vent tiède la surprit ; ce n'était plus cet air glacial de la veille. C'était un tout autre jour. Bien qu'elle se soit attendue au silence des lieux, ce dernier la frappa. La quiétude de la nature environnante lui rappelait sa chère Auvergne. Au loin, elle pouvait voir un ruban bleu qui s'étirait vers l'infini : le Colorado River. Elle s'imagina un instant voguer sur un radeau et se laisser emporter par le calme de cette eau qui la mènerait à travers des paysages ciselés par l'érosion, d'où l'origine de la formation du Grand Canyon.
Alors qu'elle faisait le tour du parking, elle l'aperçut. Il était assis sur l'herbe, faisant face au spectacle éblouissant de l'aurore qui se dessinait derrière un pan de colline. Et pourtant, devant ce magnifique paysage, il n'éprouvait rien d'autre que de la douleur. Il ne voyait ni les couleurs chatoyantes de la fin de février qui signifiaient le renouveau, le Colorado river qui coulait au loin n'arrivait pas à le consoler. Les pleurs intérieurs de Dave étaient certainement supérieurs au débit de ce fleuve. Sa peine dépassait toute estimation. Il était muet et sourd à ce qui l'entourait : le vent qui sifflait dans les hautes herbes, le chant des oiseaux bien matinaux, il ne les entendait pas. La souffrance peut changer bien des choses, l'intérieur d'un être est brisé, il en est de même pour l'extérieur.
Emma le rejoignit en quelques enjambées et au lieu de lui adresser la parole, elle s'assit à ses côtés. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Souvent, les mots ne sont pas assez puissants pour pouvoir expliquer l'état dans lequel nous nous trouvons. Le silence parle de lui-même. La jeune femme posa seulement sa tête contre son épaule pour lui montrer qu'elle était là mais que s'il ne souhaitait pas parler, ce n'était pas grave. Ils avaient tout le temps de discuter de cela plus tard. Pour l'instant, chacun se focalisait sur le paysage qui leur faisait face d'un œil plus ou moins contemplatif. Dave, qui était dans la douleur, ne voyait presque rien de la beauté de la nature. Le jeune homme, comparable à un héros romantique dont la souffrance ne fait surgir que les coins désolés de la nature. Il regardait sans bouger la tristesse d'une nature en proie au mois de février. Emma, plongée dans un tout autre état, pouvait s'approprier la sérénité que lui apportait l'image d'un paysage bucolique. Elle n'en voyait que les couleurs chatoyantes se superposant pour former un tableau bien flatteur.
Elle plaça un baiser tendre sur la joue de son amant qu'elle sentit frémir. Emma craignait qu'il ne se transforme en un déchet humain, une sorte de sac d'os qui ne pouvait plus être en proie aux sentiments.
*
Emma se gara devant l'Hampton Inn, un des plus beaux hôtels de Marble Falls mais aussi le seul à posséder une vue splendide sur le Colorado River. C'était un bâtiment moderne et imposant, retiré du centre de la ville pour plus de tranquillité. Si Emma l'avait choisi ce n'était pas tant pour ses deux piscines où, quand on y nageait, on surplombait le fleuve du Colorado mais plutôt dans un souci de confort. Elle voulait que Dave puisse voir les merveilles de la nature, le soleil jouant avec l'eau. Emma demanda la chambre la plus chère, sans se préoccuper de la somme qu'elle devrait payer à la fin du séjour. Tout ce qu'elle faisait, c'était pour rendre à Dave cette lueur d'espoir qu'il avait perdue. Quelques centaines de dollars ne représentaient rien pour elle qu'un peu de chaleur superficielle. Emma n'avait aucun problème à se détacher de biens matériels.
Ils restèrent une heure dans la chambre. Dave se retira dans la salle de bain pour se laver sans adresser la parole à son amante. Il savait que ce ne pouvait être de l'eau chaude qui pourrait lui insuffler une once de vie, d'espoir. Il savait pertinemment bien qu'il ne trouverait aucun réconfort sous le jet d'eau puissant de la douche et pourtant, il préféra s'enfermer dans la salle de bain plutôt que de converser avec Emma bien qu'il soit persuadé qu'elle soit la seule à pouvoir le sortir de son état d'anéantissement dans lequel il avait plongé.
La jeune femme pour s'occuper l'esprit alluma la télévision sans désir de la regarder. Le simple filet de paroles qui sortait de la bouche du présentateur météo la rassurait étrangement, remplissait le silence pénétrant de la chambre. Emma s'assit sur un des fauteuils près de la fenêtre où elle pouvait apercevoir le fleuve. Elle regarda ce long ruban bleu avec affliction : elle ne pensait qu'à la peine et la douleur qui habitaient Dave. Comment pourrait-elle lui ouvrir les yeux ? Que devait-elle lui dire pour lui faire voir la beauté de la vie ? Daisy était morte mais le monde continuait à tourner et c'est ce que Dave ne comprenait pas. Il ne pouvait se dire que la disparition d'un être aussi innocent puisse passer inaperçu à la face de la Terre. Ce ne pouvait être possible, c'était inacceptable à ses yeux.
Quand Dave sortit de la salle de bain, son anatomie n'était cachée que par une simple serviette blanche. Cette simple vue sortit Emma de ses songes les plus profonds et la plongea dans la contemplation d'un corps comparable à celui d'un dieu grec. Ses cheveux mouillés collaient à son cou et à son front d'une manière si rebelle que la jeune femme crut exploser de passion. Elle se sentait toute retournée, ne pouvant quitter des yeux ce corps qu'elle désirait contre elle. Elle tentait de se raisonner, de garder un comportement calme mais ses pulsions étaient trop fortes pour qu'elles passent inaperçues. Dave ne se rendait compte de rien et il continuait de déambuler dans ce simple apparat. S'il avait su que cela avait un quelconque effet sur la lucidité de son amante, il aurait enfilé un boxer et un tee-shirt mais le jeune homme était tellement en dehors du temps qu'il ne pensait plus qu'à sa douleur. Emma s'approcha de lui, semblable à un félin voulant surprendre sa proie et enroula ses bras autour de sa taille. Ce simple geste surprit Dave qui sortit subitement de son monde dystopique pour rejoindre un monde plus réel où Emma jouait l'élément central.
« Te rends-tu seulement compte de l'effet que tu as sur moi quand tu déambules ainsi ? » Chuchota-t-elle en le serrant contre elle, sentant la chaleur de son corps mais aussi la douceur de sa peau.
Il se retourna pour lui faire face, la dépassant de plus d'une tête. Déplaçant ses mains sur sa peau, elle dessina le contour de ses muscles pour remonter jusqu'à son cou où elle s'arrêta. Il semblait qu'elle s'accrochait à lui comme peut le faire un bébé koala. Les yeux dans les yeux, ils se dévisagèrent. Emma trouva dans le visage de Dave une expression de tristesse infinie ; le jeune homme vit en elle sa seule chance de salut.
« J'ai mal Emma » Avoua t-il pour la première fois à son amante et le dire ainsi à haute voix lui enleva un mince poids mais qui ne fit pas disparaître toute sa souffrance, seulement l'adoucir légèrement « Affreusement mal » Emma le sentit frémir après sa révélation. Une larme roula sur sa joue, puis une deuxième. Dave venait de laisser sa peine le submerger mais ce n'était pas plus mal. Aujourd'hui les pleurs, demain les rires. Emma le vit dans sa phase la plus vulnérable, cet homme autrefois sans peur. Cet homme maintenant en proie à des sentiments qu'il n'avait que peu connus dans sa vie.
Il tressaillit quand elle caressa sa joue de la paume de sa main et quand elle suivit le contour de sa mâchoire. Elle poursuivit ses caresses puis, quand elle entendit Dave susurrer à son oreille « Fais disparaître la douleur, Emma », elle perdit le contrôle et elle plaqua ses lèvres contre celles de son amant dans un geste doux et tendre qui fut un brusque et violent retour à la réalité pour Dave. De tendres, ils passèrent à plus passionnés et bientôt leurs mains se baladaient sur la totalité de leurs corps en des gestes saccadés par l'impatience. Le jeune homme la souleva du sol pour la porter jusqu'au lit. Bouche contre bouche, ils retrouvaient tous les deux ce goût exquis de l'amour et se laissaient aller. Leurs membres bougeaient d'eux-mêmes sans qu'ils ne puissent rien faire. Il y avait quelque chose d'infiniment poétique dans cet entrelacement mais de dramatique aussi. Pour oublier la douleur qui encombrait son cœur, Dave mua sa souffrance en une passion mortelle, pressant Emma contre lui, la couvrant de baisers enflammés, lui insufflant tout l'amour qu'elle méritait. Elle était terriblement belle sous lui, ses cheveux roux lui donnaient l'air d'une Vénus rousse. Emma était ouverte à toutes les contrées que Dave voulait lui faire découvrir, elle ne pouvait refuser ce qu'elle avait tant admiré peu de temps auparavant.
Les bras puissants de Dave s'enroulaient autour du corps de sa dulcinée, ses mains retrouvaient leur place dans la crinière rousse de la jeune femme. Dave n'était plus qu'un homme emporté par ses pulsions, un instrument entre les mains d'Emma mais il n'avait ni la sensation d'être utilisé, ni d'être superficiel dans la vie de son amante. Cette sensation de bonheur fit disparaître momentanément la souffrance et tandis qu'il se laissait être aimé, il réalisait qu'Emma était réellement son salut. Il accueillit sa rédemption par un cri de plaisir et remercia la personne qui avait mené à lui cette amante compréhensive et merveilleuse.
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