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Lui

11:45.

Je relis la lettre plusieurs fois. Cette putain de lettre.

Je n'arrivais pas à le croire. Mon père était un si grand connard. Ma mère m'avait tout expliqué.

Je faisais les quatre cents pas dans la pièce.

-Donc tu m'as caché que papa t'avait trompé, t'as accepté ça, et maintenant tu vois les conséquences ?

-Justin si j'ai fermé les yeux sur ça c'était déjà c'était la période où ton père n'allait pas bien à cause du travail et qu'il buvait assez souvent, et aussi pour vous, pour vous protéger, tu es malade et fragile je ne voulais pas que ça t'affecte, dit elle.

-Attends mais maman t'as toléré un adultère ! T'as pardonné un adultère à papa ! Et puis là c'est encore plus compliqué, elle demande une pension alimentaire cette pute, une putain de pension alimentaire pour un gosse non voulu !

-Justin calme toi s'il te plaît, dit mon grand-père.

-Non je ne vais pas me calmer merde ! Je veux plus le voir, il me dégoûte ! Ça allait déjà suffisamment pas en ce moment il fallait qu'il se tape sa collègue de mes couilles en plus? Putain de merde. On fait comment maintenant ? On a économisé un maximum pour arriver ici, on a sacrifié notre vie à Los Angeles pour venir ici, et maintenant on doit verser de l'argent à une salope pour un bébé qui n'est même pas censé nous concerner, tout ça à cause de papa ! Bon on dégage c'est bon, dis je en enfilant ma veste et mes chaussures.

-Justin il faut que tu te calmes on va trouver une solution...assura ma mère.

-Non. Il va trouver une solution à son putain de problème, c'est pas nos affaires ça ! Gueulai je.

Je claquai la porte et me dirigeai vers la voiture, la lettre en main. Les mots défilaient dans ma tête.

Bébé, enceinte de 4 mois, pension alimentaire... mais pour qui elle se prenait ?

Ma mère suivit derrière moi. J'avais été terriblement malpoli avec mes grand-parents en ne leur disant même pas au revoir mais j'étais trop énervé et j'avais besoin d'extérioriser ma colère sur le principal fautif.

Ma mère entra furtivement dans la voiture.

-Justin s'il te plaît calme toi, ton père va gérer la situation...

-Attends mais c'est ouf quand même, tu acceptes de lui pardonner un adultère, tu nous le caches pendant plusieurs mois, et tu trouves ça encore normal que cette meuf porte un enfant de lui qui ne sera pas le tien? Et qu'en plus elle veuille le garder?

-Bien sur que non ça ne m'amuse pas Justin, dit elle les larmes aux yeux. Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse? J'ai voulu vous protéger toi et Jaxon et Jazmyn, j'ai voulu garder notre famille unie parce que j'ai vu que ton père était sincère quand il s'excusait auprès de moi et qu'il m'aimait encore, en plus de ça il n'était pas dans son état normal quand il a fait ça...elle essuya quelques larmes. Et maintenant qu'elle est enceinte je vois notre famille s'écrouler sous mes yeux. C'est pas facile pour une mère de famille de voir sa vie s'écouler devant elle à cause d'un bébé.

Je ne pus rien dire. C'était dur pour elle aussi, parce qu'elle aimait encore mon père et qu'elle ne savait pas si elle pourrait lui pardonner ça, qui était une chose d'autant plus grave.

Et je compatissais pour elle. Voyant que je n'avais rien à dire, elle démarra la voiture. Nous arrivâmes rapidement en bas de chez moi et je montai les marches jusqu'à notre étage.

Je n'avais qu'une envie, m'expliquer avec mon père. J'ouvris la porte violemment, me foutant de savoir s'il était seul ou avec mon frère et ma sœur.

-Oh bonjour Justin...

Je le teins par le col de sa chemise.

-Toi ne m'adresse pas la parole ! Crachai je. Pourquoi t'as fait ça ? Pourquoi tu nous as fait ça ? Notre famille ne convenait pas ? On n'était pas assez bien pour toi ? T'étais obligé de créer tout ça? C'était quoi ton but en faisant ça ? Réponds !

Mon père arrivait à peine à répondre. Il lança un regard de détresse à ma mère qui venait d'arriver derrière nous.

Elle me sépara de lui, même si je persistais.

-Justin c'est ton père calme toi ! S'interposa-t-elle entre nous.

-Je ne veux plus te voir ! Je veux que tu dégages de notre vie ! Je ne veux plus jamais entendre parler de toi ! Dégages ! Crachai je.

Il reprit ses esprits et fut forcé de sortir de la maison, sous le regard insistant de ma mère.

Il sortit et ferma la porte. Jazmyn sortit du couloir en pleurant. Je compris qu'elle avait tout vu. Et je me sentais mal qu'elle ait assisté à ça.

Elle fit demi tour dans sa chambre et prit soin de claquer la porte. Réalisant la bêtise que j'avais faite, je m'assis et mis ma tête dans mes mains.

Notre famille volait en éclat.

...

17:00. 

Je n'avais pas d'énergie. Ça faisait quatre jours que je ne parlais plus à mon père, et deux jours que j'étais parti à l'hôpital pour effectuer mon traitement habituel.

Je n'avais pas du tout le moral, la maladie me prenait beaucoup d'énergies, et les deux réunis pouvaient laisser place à une dépression que je ne voulais surtout pas faire.

Je me demandais bien ce que le monde avait contre moi pour m'infliger tout ça en même temps.

Et pour la première fois depuis quelques semaines, j'avais besoin de Sofia. Mais j'avais beaucoup trop de fierté pour aller la voir, sachant qu'elle m'avait...et puis merde.

J'étais cloîtré chez moi, je n'avais même pas la force pour aller consulter mon ordinateur ou juste regarder ne serait ce que la télé. Mais je ne sortais pas de ma chambre vu que mon père était revenu, parce que ma mère lui avait demandé de revenir, et que je ne voulais donc pas le croiser.

De plus, Jazmyn ne m'adressait définitivement plus la parole, Jaxon avait dû apprendre ce que j'avais fait à notre père et ne venait même pas me voir. La seule personne de cette famille qui était encore apte à me parler était ma mère.

Et j'avais besoin d'elle parce qu'elle était plus forte que moi et qu'elle saurait comment me réconforter.

Mais j'avais de quelqu'un de l'extérieur pour me réconforter, et je visais Karim, c'était mon confident extérieur avec qui j'avais une affinité naturelle.

Je m'habillais donc légèrement, jogging débardeur sweat, je mis mes claquettes malgré les chaussettes que j'avais déjà et sortis brouillon de chez moi.

J'enfilai ma casquette et mis ma capuche. Je pris un taxi et allai vers le café. C'était vraiment pas très loin de chez moi, je ne comprenais pas pourquoi je perdais mon argent dans des taxis inutiles.

Je rentrai dans le café, malgré ma dégaine de clochard. Je vis Karim en plein service, j'allai donc cette fois-ci m'asseoir à une table. J'attendais qu'il me remarque, et il ne mît pas de temps à le faire. Je pouvais vomir à n'importe quel moment, mais j'avais vraiment besoin de parler, tant pis pour la fatigue.

Il vint vers moi et me salua.

-Ça fait longtemps Jay, dit il.

-C'est moi qui devrait dire ça tu ne donnais pas de signe de vie depuis la fois ou je t'avais vu sortir en catastrophe du café.

-J'avais des problèmes avec ma fille, je suis désolé, dit il gêné. Alors, que me vaut l'honneur de ta visite ?

-J'ai des problèmes en ce moment...

-Sofia?

-Non. Ma famille est en train de perdre pied.

-Comment ça ? Demanda Karim.

Je lui expliquai la situation. Il était effectivement surpris par les événements.

-Ouais c'est chaud putain...

-Je ne te le fais pas dire...

-Bon déjà pour tes frères et sœurs ça devrait leur passer, ensuite pour ton père laisse le gérer, c'est un adulte et il saura comme assumer les conséquences.

-Je sais mais ça m'énerve qu'il nous ait fait ça, ça a toujours été un exemple pour moi et je ne comprends pas pourquoi soudainement, il détruit notre vie de famille comme ça, dis je.

-On fait tous des erreurs Justin, c'est humain, dit il.

-Je sais mais...pourquoi il faut que ça tombe sur nous?

Il voulut répondre mais mon téléphone se mit à sonner. C'était mon père. Je n'allais bien sûr pas répondre.

-Je suppose que tu ne répondras pas, conclut Karim.

-Exactement.

Le téléphone ne s'arrêtait pas de sonner, malgré le fait que je refuse de répondre. Pourquoi persistait-il autant?

-Tu devrais répondre.

-Pourquoi je devrais répondre à un connard de son style ?

-Parce que c'est ton père.

-Je n'ai pas envie de lui parler.

-Mais s'il est au courant que tu ne lui parles plus, pourquoi persisterait il a t'appeler ?

Il marquait un point sur ce coup là. Je pris le téléphone et répondis.

-Quoi? Dis je sèchement.

-Il faut que tu viennes à l'hôpital rapidement, ta mère a fait un malaise.

-Quoi? Répétai je mais d'un ton plus accentué.

-Je n'ai pas le temps de t'expliquer viens au plus vite.

Il raccrocha dans la foulée.

-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Karim.

-Je sais pas apparemment ma mère est à l'hôpital et je dois y aller au plus vite, elle a fait un malaise d'après lui, dis je complètement stressé.

-Quoi? Maintenant ?

-Oui, putain de merde, jurai je.

-Bon viens je t'y emmènes, dit il en enlevant son tablier de serveur.

-Comment ça ?

-Justin y a pas de temps à perdre et puis tu vas pas payer un taxi alors que t'as dû en payer un pour venir ici. Allez on y va.

Je me levai sans broncher. Il était vraiment le meilleur. Il demanda à un de ces collègues de le remplacer quelques minutes, le temps de m'amener à l'hôpital.

Il nous fallut quelques secondes pour arriver dans sa voiture. Paris était une ville remplie, et la circulation était donc très encombrée, ce qui nous a fallut quelques fois rouges grillés.

Nous arrivâmes finalement à le plus proche du travail de la mère comme elle était censée travailler ce jour là.

-Merci beaucoup Karim, dis je.

-Je ne peux pas t'accompagner à l'intérieur parce que j'ai pris trop de jour de repos et je ne peux pas me permettre de m'absenter comme je l'ai fait. Tu me tiens au courant d'accord ?

-Pas de problème, dis je en sortant du véhicule.

Je rentrai dans le bâtiment et interpelait des infirmières pour qu'elle m'aide. Un infirmière finit par me rediriger vers un médecin.

-Bonjour je cherche madame Bieber s'il vous plaît, dis je.

-Ah oui vous devez être son fils, je suis le docteur Gaultier, c'est moi qui prend votre mère en charge.

-Comment elle va ?

-Elle va bien je vous rassure. Mais avant que je vous donne son état je vous prierais de mettre ses petits sachets bleus sur vos pieds, nous sommes dans un hôpital monsieur, dit il en pointant la boîte où il y avait des sachets pour protéger les pieds.

Il me prenait déjà la tête alors que je voulais juste avoir des nouvelles de ma mère. 

-Bon donc comme je disais, votre mère va très bien, elle est tout simplement un mois et deux semaines et demi.

-Comment ça ? Dis je en me relevant.

-Votre mère est enceinte.

Je sais pas si je vais faire la semaine de rattrapage de chapitres cette semaine, je vais voir (je suis en vacances donc j'ai le temps).

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