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Lui
10:00.
J'étais en voiture avec ma mère. Bizarrement, et contrairement à d'habitude, c'était elle qui m'emmenait à mon rendez-vous.
Elle avait l'air ailleurs, et aussi déprimé, non dans le sens au bord de la dépression, dans le sens remontée.
Elle devait être facilement irritable. Je comprenais de plus en plus de qui j'avais pris ce mauvais caractère à être irritable facilement. Je ne savais pas si je devais me sentir fier de l'avoir.
Elle tenait le volant assez nerveusement, elle avait aussi activer la radio et avait mis le son assez fort pour le coup.
La fenêtre de son côté était demi ouverte et l'air passait assez facilement. Je persistais à croire que ma mère avait un comportement plus que bizarre. Elle n'était pas comme d'habitude.
-Maman, est-ce que tu m'aimes? Demandai je subitement.
Elle fronça les sourcils en me regardant.
-Justin tu sais que je t'aime plus que tout au monde, pourquoi tu me poses cette question?
-Non attends, tu m'aimes vraiment ? Demandai je à nouveau en ne quittant pas son regard.
-Bien sur que oui, tu es mon bébé, ma vie, mon tout, tu es une partie de moi Justin, et tu sais que je ferais n'importe quoi pour te préserver.
-Très bien. On est bien d'accord sur le fait que j'ai 18 ans, et que je suis majeure.
-Justin ou tu veux en venir?
-Maman, insistai je.
-Oui on est d'accord, soupirai je en regardant la route et tenant à nouveau le volant.
-Alors dis moi clairement ce qu'il est en train de se passer.
-De quoi tu parles ?
-Ne me prends pas pour un imbécile, s'il se passe quelques choses entre papa et toi tu peux me le dire, je dirais rien à Jazmyn et Jaxon.
-Il ne se passe rien Justin, dit elle en se garant.
-Arrêtes de me mentir, tu crois que j'ai pas vu ton regard, la froideur qu'il y a entre vous? Tu crois que je n'ai pas vu la façon dont tu agis quand il est dans la même pièce que toi? Tu crois que je n'ai pas lu dans les yeux de papa qu'il y avait un problème ?
-Bon Justin arrêtes avec tes questions descends, dit elle en détachant sa voiture.
Je bloquai les portières et la regardai droit dans les yeux.
-Je ne te laisserais pas sortir tant que je n'aurais pas la vérité.
-Bon écoute Justin ne me prends pas la tête je suis fatiguée, ouvres ses portières, dit elle d'un ton sérieux.
-Putain mais est-ce que c'est compliqué de me répondre simplement à une question pourtant simple. Je suis ton fils merde et je ne suis plus un enfant, j'ai le droit de savoir ce qu'il se passe dans cette famille non? J'ai été assez ignorant maintenant je veux des réponses ! M'énervai je.
Ma mère prit ses cheveux dans ses mains. Elle souffla bruyamment.
-Bon Justin ton père et moi on a des problèmes avec la banque et ça devient tendu entre nous, mais rien de plus, c'est tout. Ça va s'arranger une fois qu'on sera sur place.
Je voyais bien que ce n'était pas la vérité, mais je décidai de débloquer les portières. Si je n'avais pas la vérité sortant de sa bouche, je l'aurais de la bouche de grand-mère, elle devait sûrement en savoir plus que moi.
Je sortis de la voiture et avançai rapidement vers l'hôpital, ma mère dans mes pas.
Tant pis si ce n'était pas ma mère qui me le disait directement.
...
Nous étions sur la route pour rentrer à la maison et mon corps était assez mou.
J'avais froid et tremblai de douleur et de fatigue. Le traitement m'affaiblissait de semaines en semaines. Mais j'avais toujours l'envie de savoir ce qu'il se passait dans cette famille. J'en avais marre qu'on me cache des choses et j'étais bien décidé à les découvrir.
-Maman déposes moi chez grand-mère et grand-père s'il te plaît, lui demandai je avec le peu d'énergie que j'avais.
-Attends tu as vu ton état ? Je ne peux pas te laisser là-bas, tu es beaucoup trop fatigué.
-Maman je ne le répèterais pas deux fois, déposes moi là-bas s'il te plaît.
Elle fronça les sourcils mais fut contrainte d'accepter, comme j'insistais. C'est ainsi que quelques minutes plus tard nous arrivèrent devant chez eux.
-Tu veux que je t'aide à descendre ? Demanda ma mère en me regardant.
-Non c'est bon je vais me débrouiller, dis je en détachant ma ceinture.
-D'accord, dit elle. Tu rentreras ce soir ?
-Je sais pas, ça dépend de mon état, dis je en sortant de la voiture.
-Fais attention à toi Justin, dit elle légèrement inquiète.
-C'est bon je suis pas Jaxon maman, grognai je.
-Bon à plus tard, je t'aime Justin, dit elle en me regardant m'en aller vers la maison.
-Oui moi aussi maman, marmonnai je.
Je me dirigeai donc vers la maison familiale. Je toquai et on m'ouvrit assez rapidement.
Ma grand-mère sourit en me voyant à son pallier.
-Justin, qu'est-ce que tu fais ici?
-J'avais envie de parler avec quelqu'un, dis je.
Elle voyait bien que j'étais fatigué et me fis entrer rapidement.
Elle me fit asseoir sur le canapé.
-Tu as besoin de quelques choses? Demanda-t-elle.
-Juste d'un truc pour me couvrir s'il te plaît, j'ai froid.
-Tout de suite mon grand, dit elle en montant à l'étage.
Elle revint assez rapidement.
-Tu sors de l'hôpital? Demanda-t-elle en me couvrant.
-Oui, dis je en la remerciant.
-C'est pas raisonnable tu aurais du rester à la maison pour te reposer mon grand, mais maintenant que tu es ici c'est mieux que tu restes. C'est ta mère qui t'a déposé ?
-Oui, elle est au courant que je suis ici.
-Tant mieux, ton grand-père ne sera pas là avant demain matin, il n'est pas sur place.
Je hochai la tête.
-T'en sais plus sur maman? Demandai je.
-Non, pas plus, elle ne m'a rien dit depuis le déjeuner.
-Merde...
-Elle finira par te le dire je pense, et puis dès que je le sais je te fais signe d'accord ?
-Merci, dis je en lui souriant.
-Bon je pense qu'on est ensemble pour le reste de la journée.
-Il faut croire, dis je.
Elle commença donc à nous trouver des choses à faire, des choses qui ne me fatigueraient pas et de préférences qui ne me feraient pas bouger.
C'était assez sympa avec elle, elle était aussi bavarde que ma mère et on sentait bien qu'elle aimait passer du temps avec moi, parce que qui aime passer du temps avec un malade?
Sofia idiot, me dit ma conscience.
En dehors d'elle et ma grand-mère, personne. Et j'étais heureux qu'une autre personne se soucie un peu plus de moi.
Il y avait Karim aussi, mais il n'avait pas l'air disponible pour le moment.
Le temps passait et nous arrivâmes rapidement au soir. Ma grand-mère nous avait commandé des pizzas, et avait pris soin de mettre un saut à côté de moi.
Elle pensait à tout. Nous regardions un film d'horreur pour faire passer le temps, et ça nous plaisait à tous les deux.
-Dis moi, c'est ton père qui t'a influencé à faire autant de tatouages ?
-Oui un peu, mais j'en ai pas vraiment beaucoup tu sais, dis je.
-T'en as déjà assez sur tes gros bras, dit elle en touchant. Ta copine aimait?
-Elle aimait ouais, dis je en la regardant toucher mes tatouages présent sur mon bras.
-Je sens que ses lèvres sont passées par là, dit elle en pointant mon torse avec son doigt, ici, dit elle en pointant mon cou, et...hum..., dit elle en cherchant. Ici ! Dit elle en pointant mon petit oiseau.
-Putain mamie ! Criai je. T'es gênante !
Elle éclata de rire.
-Arrêtes de rire c'est pas drôle, dis je ne faisant mine de bouder.
-Oh c'est bon Justin, je plaisantais, en revanche si elles sont vraiment déjà passées par là ça devait être spécial entre vous.
-Très franchement grand mère, c'est comme si tu demandais à quelqu'un dans la rue la façon dont il faisait l'amour, tout ce qu'il s'est passé avec Sofia restes entre elle et moi.
-Donc elle s'appelle Sofia, dit elle en riant.
Je me mis à rougir. Je ne répondis pas plus que ça.
-Bon d'accord j'arrête, dit elle en comprenant que je n'aimais pas parler d'elle.
-Merci, dis je en souriant fièrement.
-Et je te ferais remarquer que tu m'as appelé mamie.
-Sérieux ? Dis je étonné.
-Tu ne t'en rends même pas compte, dit elle en ricanant.
Je ris avec elle puis m'assoupis sur ses genoux. Elle passa ses doigts sur mon visage et mes cheveux.
Tout comme Sofia auparavant.
Je commençai à plisser des yeux, trouvant mes paupières lourdes. Puis sous les caresses de ma grand-mère, je m'endormis comme un bébé.
...
11:00.
Je me réveillai assez en forme. J'avais tellement bien dormi.
Je me relevai et me frottai les yeux pour bien me réveiller. J'avais dormir assez longtemps pour tout dire.
J'enfilai le sweat que ma grand-mère m'avait laissé sur la chaise présente dans la pièce. Il couvrait tout mon torse et me donnait assez chaud mais c'était plutôt agréable.
Mes pieds tremblaient un peu au toucher avec le sol froid, mais j'arrivais encore à marcher.
Encore heureux.
J'entendais cependant du bruit au rez-de-chaussée. Je descendis tout doucement pour ne pas qu'on m'entende et pour que je puisse entendre discrètement.
Il y avait visiblement mes parents, ou du moins ma mère, et mes grands-parents dans la même pièce.
Je m'arrêtai pour écouter la conversation.
-Je ne veux pas le dire à Justin parce que non seulement il n'aura plus la même vision de son père mais en plus il est fragile et je ne veux pas que ça le blesse et que ça l'affecte ! Criait ma mère.
-Mais Patricia tu te rends compte de la situation ? On parle d'un enfant là ! Et puis c'est grave ce que Jeremy a fait ! Dit ma grand mère.
-Je sais et je ne suis pas plus fière que ça de ce qu'il nous a fait...
-Il a détruit votre famille Patricia, ajouta mon grand-père.
-Je sais, mais le mal est fait. Maintenant il doit en assumer les conséquences, je ne peux pas l'aider, Justin est malade et je veux me consacrer à lui.
-Je n'arrive pas à croire qu'il ait osé faire ça alors que financièrement ça n'allait pas mais en plus vous avez un enfant gravement malade, dit mon grand-père en tournant dans la pièce.
-Et toi qui nous disait que Jeremy t'aimait, souffla ma grand mère. Il vous tire tous vers le bas, et puis cette jeune femme tu la connais ?
-Non, enfin si peut-être, c'est sa collègue de travail, enfin son ancienne. Mais à partir du moment où elle porte un enfant de Jeremy, on doit quand même l'aider à s'en sortir si ses revenus ne sont plus assez consistant pour le bébé et elle, sachant qu'elle doit avoir connu le même sort que Jeremy et d'autres collègues. Quoiqu'il en soit je dois récupérer Justin maintenant maman.
Mon cœur se brisa. Avec ce que je venais d'entendre je ne pouvais que comprendre ce qu'il se passait.
Et c'était tout sauf ce à quoi je m'attendais. Et tout compte fait, je ne voulais peut-être pas savoir ce qu'il se passait entre eux.
Sous le coup du choc, je cassai (sans faire exprès) un cadre photo, ce qui coupa la conversation que ma mère entretenait avec mes grands-parents.
Sur le coup, j'étais aussi énervé que dégoûté.
Ils regardèrent vers l'escalier et je descendis, sans savoir comment contrôler mes émotions.
-Donc c'était ça...dis je en fronçant les sourcils.
-Justin...ce n'est pas ce que...
-Non Patricia, il a le droit de savoir, la coupa ma grand mère.
Ma mère avait envie de pleurer, et pour une fois je la comprenais.
-Je ne voulais pas que tu l'apprennes comme ça chéri, dit elle en me regardant, les yeux baignant de larmes.
Sauf que c'était trop tard, c'était clair et net. Mon père avait trompé ma mère, la dernière chose que je voulais qu'il arrive dans notre famille.
Et pire encore, cette salope portait un enfant de mon père.
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