Lui

19:30.

C'était le jour J. L'anniversaire de ma mère, nous avions tout préparer, quelques invités que nous avions à notre portée, des cadeaux, la soirée.

J'avoue que j'espérais que tout se passe bien. Jazmyn, Jaxon et moi allions rejoindre le restaurant avant que ma mère ne débarque à la maison.

Mon père lui avait fait croire qu'il allait l'emmener au restaurant quand elle rentrerait.

J'étais donc en train de me préparer. Je n'avais rien fait d'extraordinaire, une simple jean noir avec un sweat, rien de plus basique.

Je mis une touche de parfum et sortis de ma chambre. Mon père était vérifiait si mon frère et ma sœur étaient bien habillés.

-Ça y est? Dis je à mon père.

-Ouais, tu connais le chemin? Ou tu préfères que je vous y emmènes ?

-Écoute ça fait tout juste trois semaine ou un mois qu'on est là, je sais juste que c'est à côté de notre ancien hôtel. Donc je veux bien que tu nous y emmènes.

-Très bien comme tu voudras.

C'est ainsi que quelques minutes plus tard, nous nous retrouvâmes dans la voiture en direction du restaurant.

Je n'avais pas vu ma mère de la journée et j'osais espérer que durant cette soirée l'ambiance serait, agréable ?

-Bon tu vas faire un effort ce soir ? Demanda mon père.

-Je n'ai pas le choix, c'est l'anniversaire de maman, dis je contraint.

-Et ça te ferait plaisir de la voir heureuse pendant son jour, dit il.

-Elle reste ma mère et je veux son bonheur tout autant qu'elle veut le mien, dis je.

-J'aime t'entendre parler comme ça, répondit mon père.

Je ne dis rien et attendis qu'on arrive. Il nous déposa et nous donna des indications puis répartis directement. J'entrai donc avec mon frère et ma sœur dans le restaurant.

Nous fûmes accueillis par Karim.

-Salut Justin ! Dit il en me tapant l'épaule. Et bonjour vous deux ! Dit il en se baissant vers mes benjamins.

-Bonjour, dit Jazmyn plus courageuse que Jaxon.

-Comment vous vous appelez ?

-Jazmyn, dit elle.

Jaxon, qui était caché derrière ma jambe, paraissait comme timide face à Karim.

-J'ai aussi une fille, tu n'as pas à avoir peur de moi, dit il en lui tendant sa main. Moi c'est Karim, et toi?

-Jaxon, dit il tout bas.

-Enchanté Jaxon, dit Karim enthousiaste. Vous pouvez aller vers le buffet les enfants, y a pleins de sucreries pour vous, dit il.

Ils s'en allèrent donc vers les friandises.

-Ce sont tes frères et sœurs?

-Oui, dis je.

-Ils sont adorables, vous êtes tous beaux dans cette famille, dit il.

-Oh merci, c'est sympa, dis je.

-Sauf toi, tu ressembles à rien, me piqua-t-il.

-Ça t'amuse ? Demandai je.

-Oui.

Je ris en le tapant à l'épaule. Quel con. J'avais de bon délire avec lui, ça se rapprochait de la relation que j'avais à l'époque où tous mes amis étaient réunis.

Cette relation me manquait.

-Bon alors, tes grands-parents ?

-Disons que ça s'est a peu près arranger, sifflai je gêné.

-Oh non mec, dit il déçu.

-Déjà je les ai écouté, après je les ai aussi invité.

-Aaah ! Dit il en me souriant.

-C'est pas un exploit...marmonnai je.

-Oh si, venant de toi si, assura-t-il.

-Tu me connais que depuis 3 semaines je vois pas de quoi tu parles, dis je.

-Ah ouais bien vu, dit il en se grattant la tête.

Je ris. C'était tellement apaisant de parler avec lui.

-Et donc pour ton ex? Du nouveau?

-Elle m'a appelé...dis je pensif.

-Ah ouais ?

-Et je lui ai raccroché au nez et bloqué.

-Putain mais t'es con !

-Ouais bon ça va hein, marmonnai je.

-Pourquoi t'as fait ça?

-J'ai paniqué je savais pas quoi faire je m'attendais pas à ce qu'elle m'appelle.

-Et en face tu lui aurais fait quoi? Tu l'aurais giflé en guise de raccrochage? Franchement Justin, tu savais pourquoi elle t'appelait au moins ?

-J'ai pas eu le temps de savoir vu que j'ai raccroché avant...

-Tu fais exprès d'être con en fait? Ça se trouve c'était grave ! Tu as cherché à savoir si c'était un problème médical, ou familial, ou...

-Bon écoute j'ai été con j'ai pas décroché j'ai juste paniqué je veux pas discuter avec elle, c'est mon ex, j'ai pas de compte à lui rendre, donc arrêtez de vouloir de m'obliger à faire un truc qui ne servira à rien ! M'énervai je.

-Mais si elle est enceinte Justin, si elle est enceinte de toi et qu'elle a besoin que le père soit au courant ? Me dit il.

Le problème c'est que j'avais peur qu'elle me dise qu'elle était enceinte. Je ne voulais pas repartir à LA, ça serait un retour en arrière, et moi je voulais avancer.

Puis un bébé, je n'étais pas prêt pour ça.

-On s'est toujours protégé, et puis t'imagines ? J'ai un putain de cancer et je dois être père d'un enfant, sachant que je viens d'avoir 18 ans? Impossible pour moi.

-C'est une supposition Justin, après j'espère que ça n'est pas la réalité, me souhaita-t-il.

Je haussai les épaules quand mes grands-parents arrivèrent. Merde.

-Bon je te laisse j'ai des clients moi, dit (comme par hasard) Karim.

Je pus a peine lui répondre qu'il était déjà parti. Il était temps de devenir sociable.

Jazmyn et Jaxon le furent pour moi. Ils avaient l'air content de les voir. C'était sûr qu'ils ne pouvaient pas ressentir ce que moi je ressentais.

-Bonjour Justin, dit mon grand-père en me tendant sa main.

J'eus quelques secondes de réflexion puis tendis enfin ma main. Effort puissance 18.

Je saluai ainsi aussi ma grand-mère et les laissai s'installer. Je reçus un message de mon père, ils arrivaient bientôt.

Je rangeai rapidement mon téléphone après lui avoir répondu et fus interpellé par Jazmyn.

-Pourquoi tu parles pas à papi et mamie ?

Je ne voulais pas être désagréable et casser la « bonne ambiance » qui était présente alors je contournais la conversation.

-Je t'expliquerais plus tard, lui promis je.

Elle hocha la tête et alla s'asseoir.

-Jaxon, interpellai mon petit frère.

-Oui? Fit il.

-Préviens les grands-parents que maman et papa arrivent.

-D'accord j'y vais avec ma super vitesse d...

-Oui bon vas y Kirikou, fis je en roulant des yeux.

Je prévins ensuite Karim qui prépara les confettis. Nous les vîmes arriver de loin.

Ma mère avait les yeux bandés. Une fois qu'ils passèrent la porte, mon père tira sur le bandeau et nous criâmes un surprise en cœur.

Ma mère avait l'impression de rêver. Pourtant ce n'était rien comparé à ce qu'on aurait pu faire.

Elle nous remercia tous en nous embrassant. Et la soirée put commencer. 

Nous étions assis autour d'une table. Mon père, ma mère, mon frère et ma sœur, mes grands parents et un ami de mon père de longue date étaient présents.

L'ambiance n'était sûrement pas adéquat pour Jazmyn, Jaxon et moi, mais de toute façon c'était pour faire plaisir à ma mère et puis j'étais sûr que mes benjamins n'en avaient rien à faire du moment qu'ils mangeaient et étaient considérés sur cette table.

J'étais plutôt à l'écart dans leur discussion quand ma grand-mère commença la discussion avec moi.

Au même moment Karim passa devant moi en souriant malicieusement. Il m'aidait beaucoup cet idiot.

-Alors, parles moi de cette Sofia, dis je.

-Pourquoi je devrais faire ça ? Je pense en plus que ce n'est pas le moment adéquat pour en parler.

-Mais c'est le moment adéquat pour rattraper le temps perdu.

Ah oui, merde.

-Eh bien, elle était une petite amie adorable, elle s'inquiétait beaucoup pour moi par rapport à ma maladie, était toujours présente, même si elle avait ses petits problèmes, mais j'étais toujours à la première place dans sa tête.

-Et pourquoi ne l'as-tu pas emmené ici?

-On n'était ensemble que depuis deux mois et puis elle aurait sûrement pas accepté de me suivre, Los Angeles c'est toute sa vie et puis il y a les examens de fin d'année, et puis son père n'aurait peut-être pas accepté.

-Pourquoi tu l'as quitté alors ?

-Parce que...je ne supporterais pas de savoir que je l'ai laissé seule, inquiète pour moi, à LA, et elle souffrira moins comme ça. En plus les relations à distance c'est pas trop mon délire...

-Elle aurait pu te rendre visite pendant les vacances, on l'aurait fait venir, dit elle.

-Oui mais j'en ai décidé autrement, dis je.

Elle comprit que ce sujet m'irritait un peu, un peu beaucoup trop d'ailleurs.

Je mangeai donc un bout de mon repas quand elle revint rapidement vers moi.

-Tu l'aimes encore cette fille ? Demanda-t-elle.

Je déglutis puis la regardai.

-Ça me passera...mentis je.

-Tu devrais lui parler, tu t'es fait autant de mal que tu as du lui en faire...

Je ne répondis pas. J'en avais juste marre qu'on me prenne la tête avec ça, et comme je ne voulais pas tout gâcher, je me canalisais pour avoir un minimum de retenue.

Ma mère se leva subitement en entendant la musique et vint vers moi. Je fis les gros yeux en la voyant me tirer vers elle.

-Allez viens Justin ! Dit elle.

-Pourquoi? Demandai je frustré qu'on me coupe dans mon repas.

-Parce que allez ! M'encouragea-t-elle. On va faire le karaoké je suis sûre que tu chantes hyper bien !

Je roulai des yeux en me tapant le front. Mais j'étais obligé d'accepter, en sachant que ça serait un massacre.

Mais j'aimais la voir heureuse alors j'acceptais.

...

18:00.

Je me reposais dans ma chambre. La soirée de la veille m'avait épuisé. Mais tout s'était passé pour le mieux. C'était le principale.

Je tentai de trouver une pointe de confort pour dormir encore quelques heures quand quelqu'un toqua à ma porte.

-Oui? Dis je.

-Justin je peux rentrer ?

C'était ma mère. Je lui permis d'entrer.

-Il faut qu'on appelle Elisabeth, pour prendre des nouvelles de Maya.

-Ah oui c'est vrai bonne idée, dis je en me levant difficilement.

-Oh excuse moi tu dormais chéri ?

-Je me reposais un peu c'est tout, dis je.

-Bon attends.

Elle me donna l'ordinateur et s'installa à côté de moi dans le lit. Elle m'invita à me coucher sur ses cuisses puis posa l'ordinateur à notre portée à tous les deux.

-Ton père est sorti avec ton frère et ta sœur donc ça nous permettra de partager un moment mère et fils, non? Dit elle.

-Si si, dis je.

Je rentrai le mot de passe. Elle ouvrit Skype et attendit que ça charge.

-Tu sais mon cœur, je suis contente que tu te sois aussi bien comporté hier, c'était vraiment exemplaire et gentil de ta part à mon égard.

-T'es ma mère, je te dois ça. Et j'aime te voir sourire donc ça m'a fait plaisir.

-Mais tu mets tellement rarement tes différents de côté, ça me prouve que tu grandis mon grand, dit elle en me souriant.

-Ça doit être ça, dis je en lui souriant.

Elle se pencha vers moi pour me donner pleins de baisers sur les joues et le front.

-Maman, le plaignis je.

-Quoi? Dit elle amusée.

-Si tu me traites comme Jaxon j'aurais du mal à grandir et gagner en maturité.

-Mais tu es mon Justin d'amour, j'ai le droit de profiter de toi avant que tu décides de t'en aller.

-J'ai 18 ans maman, dis je.

-Roh d'accord je vais laisser le grand Justin grandir tranquillement alors, dit elle en appuyant sur le nom de Elisabeth.

-Mais tu sais que tu seras toujours ma mère et que je t'aimerais toujours.

Elle sourit émue par ce que je venais de dire. Elisabeth décrocha en présence de Maya. Elle avait l'air plus rayonnante et beaucoup moins maigrichonne, et cela voulait dire qu'Elisabeth s'occupait très bien d'elle.

-Salut Eli ! Et salut Maya ! Comment allez vous ?

Elle lui répondit tandis que Maya était à ses côtés et à me faire des coucou.

Elle était adorable et ça me faisait tellement plaisir de la voir heureuse.

-Et toi Justin comment tu vas ?

-Bien bien, enfin bon, je fais comme je peux.

-Tant mieux alors, tiens bon.

-En tout ça merci pour tout Eli, pour tes conseils, pour Maya, ça tenait vraiment Justin à cœur que Maya s'en sorte, dit ma mère.

-Oh ce n'est rien tu sais, dit Elisabeth. Je pouvais bien faire ça pour vous.

Nous prîmes ainsi des nouvelles de Maya. Elle continuait à aller dans son école et était beaucoup mieux prise en charge par Elisabeth que par sa propre mère, qu'elle continuait à voir de temps à autre, décision prise par le juge pour enfants.

Cette dernière vivait dans un foyer dans des conditions compliquées mais minimales pour une femme enceinte.

Mais j'étais plutôt satisfait, elle ressentirait à présent ce qu'elle faisait vivre à ses enfants autrefois.

-Et est-ce que tu penses Jacques il va bientôt venir me chercher ? Me demanda Maya en me souriant.

Je fus déstabilisé par la question. Quelques larmes coulèrent le long de mes yeux, c'était assez dur de me parler de Jacques.

C'était encore assez récent, même un mois après. Ma mère caressa mon visage en me souriant.

-J'aimerais tellement te dire que oui Maya, dis je.

Elle ne comprit pas vraiment pourquoi je pleurais mais ne persista pas dans ses questions.

-Bon Pattie on va vous laisser hein, dit Elisabeth. En tout cas bonne continuation pour toi Justin, on se tient au courant Pattie, dit elle.

Nous raccrochâmes quelques secondes plus tard.

Ma mère me regarda en fermant l'ordinateur.

-Tu as fait le bon choix mon bébé, dit elle en posant un baiser sur le front.

Je souris en essayant mes larmes et me couchai sur elle pour m'endormir.

Oui, je l'avais fait pour Jacques.