Lui

19:00.

-Attendez c'est quoi la blague là? Vous êtes pas sérieux j'espère ? M'énervai je contre mes parents. Qu'est-ce qu'ils font ici ?

-Justin calme toi s'il te plaît, m'ordonna ma mère.

-Comment veux-tu que je garde mon calme alors que tu les as appelé sachant que je ne veux pas parler avec eux ?! Putain mais vous comprenez rien !

Mes grands parents étaient là, assis sur le canapé, à me regarder gueuler, tandis que mes parents tentaient de me calmer.

Je ne voulais pas avoir une discussion avec eux. Je ne voyais même pas à quoi ça servirait.

-Bon Patricia, laisses tomber, tu vois bien qu'il ne veut pas, vous n'allez pas l'obliger ? Dit finalement ma grand-mère.

-Oui ta mère a raison, ajouta mon grand-père.

-Mais c'était important pour moi que vous ne soyez plus en froid, car ils restent tes grands parents Justin, affirma ma mère.

-Écoute je suis fatigué, je ne suis pas d'humeur à parler avec eux, alors s'ils voulaient prouver qu'ils étaient mes grands-parents ils n'avaient que le faire les 18 années précédentes, maintenant c'est trop tard ! Crachai je en me dirigeant vers ma chambre.

...

20:40.

Quelques jours étaient passés depuis que j'avais mal parlé en présence de mes grands-parents.

J'étais toujours en froid avec ma mère, je m'étais rapidement expliqué avec mon père par rapport à mon comportement, mais je sentais que ça allait être dur pour moi.

Jazmyn et Jaxon avaient repris l'école tranquillement, et moi je recevais des cours écrits que mes parents m'obligeaient à travailler quand j'avais un minimum d'énergie.

L'énergie c'était ce qu'il m'avait manqué durant cette longue semaine. J'avais eu comme l'impression qu'on me grignotait l'énergie que j'arrivais difficilement à accumuler depuis que j'avais commencé la chimio en France.

J'avais donc décidé, en ce dimanche soir là, de m'éclipser seul dans ma chambre.

Je tentai de me reposer avant ma prochaine chimio, je voulais récupérer le plus de force possible pour ne pas être trop crevé face au docteur Flynn demain.

Mais une personne n'était pas du même avis que moi. J'entendis mon téléphone sonner dans un coin de ma chambre.

J'avais une grande flemme de répondre, et j'étais trop fatigué pour me lever et prendre mon téléphone qui était sur mon bureau.

Je laissai sonner plusieurs minutes mais la personne avait sûrement réellement besoin de me parler.

Putain de...

Je me levai avec le peu de force que j'avais et pris mon téléphone en tombant sur un numéro que j'avais sans doute dû effacer vu qu'il n'était pas enregistré.

Et il provenait de Los Angeles, je savais que j'aurais dû changer mon numéro pour un numéro français.

Mais j'attendais toujours l'appel de Jaden et je n'avais pas encore pris l'initiative de changer de numéro et de bloquer ma carte sim de LA.

Je répondis enfin, en ayant juste un espoir pour que ça soit Jaden.

-Allô? Dis je d'une voix assez clair pour qu'on m'entende.

La personne n'avait pas l'air d'être dans son état normal, elle avait l'air chamboulé par mon simple allô.

-Jaden? Réussis je à dire.

-Non...Justin...c'est...Sof...bégaya la personne derrière le téléphone.

Quand j'entendis un semblant de voix féminine, mon cœur se serra. J'aurais dû être content d'entendre sa voix, une voix aussi douce que le miel, une voix qui me rendait heureux autrefois, mais non, je commençais à avoir peur.

Et même si j'étais sûr que c'était elle, j'avais besoin de l'entendre à nouveau pour en être réellement sûr.

-Sofia? Demandai je pour être sûr.

Sa façon de reprendre son souffle pour répondre, sa façon déglutir, ça ne pouvait être qu'elle.

Et sur le coup, je paniquais et raccrochai. Je n'avais pas le force de parler avec elle.

Je voulais qu'elle m'oublie pour son bien. Je l'aimais certes encore, mais j'avais besoin qu'elle oublie quoi j'avais été pour ce que j'étais encore pour elle, juste pour que tout soit plus simple.

Je posai mon téléphone sur mon lit. Je posai mes sur mon visage. Putain.

Je n'aurais pas dû raccrocher, je n'aurais pas dû négliger son appel. Avait elle quelques choses d'important à me dire ? Avait elle un problème?

Quoiqu'il lui arrivait, elle devait comprendre qu'on avait rompu et devait m'oublier une bonne fois pour toute. C'était sûrement trop violent comme rupture avec elle, mais je n'avais pas eu le choix.

Mais on a toujours le choix Justin, me souffla ma conscience.

Mais cette fois-ci je ne m'en étais pas laissé le choix. Il fallait que je mette mes sentiments de côté pour être raisonnable.

Je passai mes mains dans mes cheveux. Je déglutis puis repris mon téléphone. J'hésitai puis me décidai à la bloquer.

Encore un choix merdique Justin.

...

12:30.

Je tenais ma tête en observant par la fenêtre.

Je ne voyais que le paysage que j'avais de la chambre d'hôpital. J'étais mal, mal à l'idée de l'avoir bloqué et de ne pas avoir parlé avec elle.

Je l'aimais encore putain, à quoi je jouais ?

Je ne saurais répondre. Je pensais que c'était mieux pour nous, j'avais paniqué. Avais-je eu réellement le temps de réfléchir à mes actes, j'aurais dû prévoir ça ?

Si elle me détestait réellement elle ne m'aurait pas appelé, cela voulait dire qu'elle avait un problème, mais est-ce que ça me regardait réellement? En quoi était-ce mon problème ? Nous n'étions ensemble.

Et si elle était...enceinte? Impossible. Nous avions toujours fait en sorte de ne pas arriver à ce genre de conneries, et puis un bébé, ça serait beaucoup trop irréel.

Elle se serait déplacée si c'était ça. Je devenais paranoïaque.

Je secouai la tête et là tournai vers mon père qui venait de rentrer dans la pièce.

-On peut y aller Jay.

Je fermai ma veste et le suivis. J'avais putain de froid, pourtant le temps était plutôt agréable.

Effet secondaire de merde. Je continuais à cogiter sur ce putain d'appel que j'avais refusé. C'était incroyable ce qu'elle pouvait me retourner le cerveau.

Je devais oublier ce qu'il s'était passé, c'était mieux. Et puis je ne voyais pas comment j'arrivais à vivre ma rupture précipitée avec Sofia et la mort de Jacques.

Psychologiquement, c'était censé être dur pour moi. Mais je ne savais pas, j'avais tellement souffert qu'à présent ma souffrance devait se manifester par la réflexion permanente que j'avais.

J'étais beaucoup trop pensif.

-A quoi tu penses ? Demanda mon père alors que nous nous installions dans la voiture.

-Je...à rien laisse tomber.

-Tu peux tout me dire tu sais, dit il.

-Hier soir, j'ai reçu un appel de Sofia, le temps qu'elle me dise que c'était elle, je lui ai raccroché au nez, et je ne sais pas si ça a été la bonne solution.

-Rappelles la, m'ordonna-t-il.

-Non ! Haussai je le ton.

-Pourquoi? Tu crois que c'est franchement intelligent ce que tu fais ?

-Elle doit m'oublier.

-Ce n'est une solution Justin.

-C'est ma vie putain ! Je sais quand même ce que je fais !

-Tu es en train d'agir sans réfléchir, tu l'aimes encore pourquoi tu vous fais souffrir !

-Parce qu'une fois qu'elle aura souffert elle passera à autre chose et ne s'inquiétera pas pour moi, et puis je n'aime pas les relations à distance.

-Mais tu n'as jamais essayé !

-Et alors ? Je sais ce que je veux et là je veux que Sofia m'oublie et s'épanouisse.

-Tu es son premier amour Justin!

Je mis du temps avant de répondre. Je commençai à perdre de la voix et gagner en fatigue.

-Elle a aussi été mon premier amour, mais j'ai fait mon choix...

-Tu sais au moins pourquoi elle t'a contacté ?

-Sûrement pour avoir des explications...

-Tu devrais lui en donner, finit il par dire calmement.

-Oh fous moi la paix...soupirai je de fatigue en m'appuyant contre la fenêtre.

-En tout cas, si tu ne veux pas parler à Sofia tu parleras à tes grands-parents, dit il.

-QUOI?

-Tu as très bien entendu.

-Mais tu peux pas me faire ça ?

-Tu préfères parler à Sofia.

Je ne dis rien et m'enfonçai dans mon siège. Je n'avais pas assez de force pour gueuler.

C'était dégueulasse de me faire ça. Mais je n'avais sûrement pas le choix.

-Ils sont à la maison, je te laisse les clés et j'espère que tu auras une discussion posée et sérieuse avec eux, sinon j'envoie Sofia ici avec le premier avion provenant de Los Angeles. Moi j'ai des choses à faire à plus tard.

Il me laissa sortir et je compris que j'étais contraint de monter. Je montai donc chez moi et rentrai dans l'appartement. Mes grands-parents parlaient avec ma mère.

Je leur montrai bien que ça ne m'amusait pas d'être là.

Je ne dis rien à personne et m'assis en face d'eux.

-Bon dépêchez vous...soufflai je.

Ma mère voulut intervenir mais fut arrêté par mon grand-père.

-Bon Justin, nous avons raté 18 ans d'attachement familial à ton égard et nous en sommes réellement désolés. Nous avons mal agi a ta naissance, ta mère t'avait eu beaucoup trop tôt pour nous et nous lui avons longtemps voulu pour cette bêtise, mais du moment que tu la rends heureuse, n'est-ce pas la meilleure des choses ? Tu as été le rayon de soleil de ta mère durant les 18 années qui ont suivi ta naissance et quand nous voyons les sacrifices qu'elle fait pour toi, nous comprenons que nous avons fait la pire erreur de notre vie en refusant de t'accepter comme notre petit fils de sang. Alors ta grand mère et moi, nous ne savons pas comment nous faire pardonner, mais nous voulons que tu saches que nous t'aimons infiniment et que nous continuerons à le faire, quitte à rattraper le temps perdu, dit mon grand père, sous les hochements de tête de ma grand-mère.

Je réfléchis un bon bout de temps. Je regardai ma mère dans les yeux puis me levai.

-Pour l'instant je suis vraiment fatigué et j'ai beaucoup trop de choses qui me passent par la tête, donc je ne sais aps si je suis prêt à vous pardonner, donc nous devrions remettre la discussion à plus tard, sur ce, bonne journée.

Je me dirigeai vers ma chambre puis me retournai à nouveau vers eux.

-Vous pourrez nous rejoindre au restaurant à côté de notre hôtel dans le 15eme arrondissement dans une semaine, on vous tiendra au courant.

Je faisais bien sûr allusion à l'anniversaire de ma mère.

Je poussai un long soupir puis fermai la porte de ma chambre en me jetant dans mon lit. Je savais que j'aurais du mal à les accepter à nouveau dans ma vie.

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Je reprends les un chapitre par jour, mais je ne pense pouvoir rattraper qu'un seul chapitre sur tout ceux que je dois rattraper 🌝