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Lui
15:00.
Depuis que je m'étais confié à Karim je me sentais comme mieux. J'avais encore du mal à digérer les événements précédents mais j'avais déjà un poids en moins sur moi.
Mes parents m'avaient réveillé alors que j'étais parti pour un sommeil jusqu'à 13 heures au moins.
Mais ils avaient quelques choses à nous montrer, alors j'avais été obligé à de me réveiller.
Nous étions dans la voiture et nous dirigions vers une route qui me semblait que vaguement familière.
Une fois arrivés, nous sortîmes tous de la voiture. J'avançai main dans les poches les suivant jusqu'à l'endroit où ils voulaient nous emmener.
Nous prîmes un ascenseur. Qui nous emmena au dernier étage. Mon père sortit des clés de sa poche puis ouvrit un appartement.
Quand nous entrâmes cet appartement était richement décoré, et très agréable.
Une fine odeur de lavande était présente dans la pièce principale. Ma mère aimait ce genre d'odeurs.
-Bienvenue chez nous les enfants, dit ma mère. Bon c'est un petit appartement déjà meublé et sûrement pas aussi grand et confortable que notre maison à Los Angeles, mais c'est mieux que rien.
-Vos chambres se suivent dans le couloir là-bas, de Jaxon à Justin respectivement, dit mon père.
Nous ne perdîmes pas de temps pour aller les découvrir. Jaxon et Jazmyn avaient à première vue l'air d'aimer leurs chambres.
Je rentrai dans la mienne et la trouvai sympa, elle était comme celle de L.A. En moins bien mais typiquement pareil.
Et j'aimais bien cette ambiance. Je m'assis sur mon lit. C'était confortable, et si j'avais bonne mémoire, c'était non loin de l'hôtel et donc du café, donc je pourrais aller voir Karim quand je voulais.
Ma mère entra dans la pièce.
-Elle te plaît ? Demanda-t-elle en souriant.
J'avais encore du mal à créer un dialogue avec elle.
-Ouais, dis je.
-Tant mieux, je l'ai décoré comme celle de Los Angeles pour que tu te sentes à l'aise, dit elle.
-Merci, dis je simplement.
-Justin, tu sais pour...
-Maman, j'ai dit merci, je m'arrête à là, insistai je.
Elle comprit que je ne voulais pas plus discuter avec elle et s'en alla. Surtout si la conversation portait sur mes grands-parents.
...
20:30.
Nous avions emménagé dans l'appartement que mes parents avaient payé.
C'était assez chaleureux et confortable, petit mais on se sentait chez soi.
Ma mère était allée chez mes grands-parents avec Jazmyn et Jaxon et j'étais resté seul avec mon père.
Elle connaissait ma réponse de toute façon.
Nous étions vautrés devant un match de football français. J'avais rapidement entendu parlé de quelques équipes françaises, c'était de la culture qu'on se donnait mutuellement entre potes, avant.
-Tu es sorti ces derniers jours ? Demanda mon père.
-Disons que oui un peu, je suis allé dans un restaurant jeudi, pour me changer les idées.
-Et qu'est-ce que t'y as fait ?
-J'ai discuté avec un serveur, il s'appelle Karim et je peux t'assurer qu'il est vraiment sympa, dis je.
-Vraiment ? Quel âge a-t-il ?
-Dans la trentaine, je sais qu'il a une fille, qui doit peut-être avoir l'âge de Jazmyn ou Jaxon, dis je.
-Oh je vois. Et de quoi vous avez parlé ?
-De ma situation, j'avais besoin de me confier par rapport à tout ce qu'il s'était passé durant ces deux semaines, ma vie a totalement basculé, dis je en posant mes mains sur mon visage.
-Ça a été dur pour toi, je le sais, mais ce n'est pas mieux ainsi?
-Et ça l'est encore. Disons que je continue quelques nuits à soit souffrir de la mort de Jacques soit subir ma rupture avec Sofia, mais franchement je n'avais pas le choix, et puis tout a été si brusque, notre défaite au match, la décomposition progressive de l'équipe, je me demande même ce qu'elle est devenue maintenant...
-Mais si tu souffres pour de ta rupture avec Sofia, parl...
-Ne soulevons pas le sujet ce soir je suis pas d'humeurs à parler de Sofia, le coupai je.
-Bon. Eh bien pour l'équipe de basket renseignes toi, je veux dire, restes au moins en contact avec Jaden, ça serait la moindre des choses, en plus je pense que c'est le seul qui s'intéresse encore à ce qu'il t'arrive, dit il.
Mon père parlait exactement comme Karim. Il partait tous comme ça au final.
-Je sais mais...je ne sais pas comment revenir vers lui, peut-être qu'il a abandonné et qu'il m'en veut, dis je.
-Je n'en suis pas aussi sûr que toi, je suis sûr qu'il se soucie encore de toi, tout comme Sof...
Je le regardai intensément le coupant dans sa phrase. Il toussota nerveusement et tourna son regard vers la télévision.
-Ce traitement me nique de tous les côtés, c'est beaucoup trop pour moi, je ne sais pas si je vais résister à ça.
-C'est pour guérir Justin, il faut que tu sois fort.
Je voulus répondre mais je sentis le vomis remonter vers ma bouche.
Je me levai brusquement et me dirigeai vers les toilettes. Mon père fronça les sourcils et me suivit.
Je me mis à vomir au moins tous mes repas de la journée. Mon père arriva et ne sachant pas quoi faire, fit ce que ma mère me faisait quand j'avais besoin de vomir, c'est-à-dire me masser le ventre.
Après avoir vomi une bonne partie de mes repas, je revins dans le salon et me couchai sur le canapé en tenant mon ventre.
On aurait dit une meuf qui avait ses règles. J'avais très mal à la tête et sentais la fatigue me prendre soudainement.
J'avais des effets secondaires de femme enceinte, je me posais limite des questions sur mon sexe à ce stade là.
-Purée comment ta mère gère ce genre de choses ? Demanda-t-il.
-Elle a pris des cours avec le docteur Rys, et elle lit un livre qu'elle a achetée pour ça. Je ne sais pas si elle t'en a parlé mais elle prend très à cœur ce genre de conneries, ça apprend comment s'occuper de votre enfant quand il a un cancer du sang. Étant donné que ce n'est plus elle qui s'occupe de moi en majorité, tu devrais peut-être commencer par là.
-Ah oui, elle m'en avait très vaguement parlé, elle m'avait demandé d'en faire de même mais j'étais trop occupé par le travail, et je me rends compte que j'aurais dû apprendre les gestes nécessaires.
-Il n'est pas trop tard tu sais, l'encourageai je.
Il sourit.
-Mais tout d'abord faut qu'on trouve quelques choses à manger pour ce soir, ta mère est partie et ne nous a rien laissé, dit il.
-J'ai pas tellement faim, et si c'est pour que ça finisse aux chiottes, roulai des yeux.
-C'est vrai tu as raison, avoua-t-il. Mais il faut que tu te nourrisses un minimum...
-Je suis juste fatigué moi, dis je en m'affalant sur le canapé.
Il soupira puis sortit des casseroles. Je l'entendis allumer le feu. Je me demandais ce qu'il pouvait bien préparer mais je n'avais pas assez de force pour regarder.
Il prépara pendant une bonne trentaine de minutes, et je ne pouvais pas nier le fait que ça sente bon.
Il vint vers moi avec deux assiettes et les posai sur la table basse.
Je regardai le plat qu'il avait préparé avec doutes.
-C'est comestible ? Non parce que tu sais je suis pas un pigeon pour manger tout ce qu'on me donne, dis je en fronçant les sourcils.
-Ta gueule et manges, dit mon père.
J'essayai de trouver une force quelconque pour au moins me redresser. Je pris mon assiette et regardai ce qu'il y avait dedans.
-Bon je t'avoue que je ne sais pas trop ce que j'ai fait mais je pense que c'est mangeable, avoua-t-il.
Je le regardai en haussant les sourcils. Je pris une fourchette de ce qui pouvait ressembler à des pâtes collées entre elles.
Je les mis dans ma bouche mais les recrachai directement.
-Quoi? Dit mon père.
-T'es conscient que ce truc est encore plus dégueulasse que la bouffe de la cantine au lycée ? Dis je.
-Respectes moi j'ai cru bien faire en préparant le repas, dit mon père en osant à peine manger ce qu'il avait lui-même préparer.
-Ah bon ça n'a aucun goût puis ça colle, dis je en me levant.
J'allai observer la casserole de « pâtes ». Je rajoutai du sel et mélangeai le tout en ajoutant ce qu'il manquait pour moi.
Après quelques minutes supplémentaires de préparation, ou pour dire de finalisation, je trouvais le plat plus riche en goût.
Je revins m'étant servi de ce que j'avais préparé et mangeai devant mon père comme si de rien était.
-C'est bon au moins ?
-Meilleur que ce que tu as préparé, dis je.
Il me donna un petit coup dans l'épaule et je ris. Ça me rappelait mes moments avec Sofia. Shit.
Après avoir bien mangé je me couchai sur les genoux de mon père, trop fatigué pour faire quelques choses de plus.
-T'es fatigué bonhomme, dit il en posant sa main sur mon front pour vérifier si j'avais de la fièvre.
-Ouais je suis mort là, soupirai je.
-Bah vas y dors, dit il en tapotant mon épaule.
Il avait à peine fini sa phrase que mes paupières devinrent lourdes. Je m'assoupis quelques minutes plus tard sur mon père.
Notre relation se renforçait grâce à la maladie, c'était la seule chose que cette putain de maladie avait réussi à faire, même si notre relation était déjà assez fusionnel avant.
...
13:30.
Je me baladais dans Paris un dimanche après-midi.
J'avais besoin de prendre un peu l'air avant de repartir à l'hôpital le lendemain.
J'arrivai devant une cabine téléphonique. Ma mère m'avait donné des sous pour appeler Jaden, cela ne voulait en aucun dire que je m'étais réconcilié avec elle.
J'avais pris mon courage à deux mains et j'allais garder contact avec le seul véritable ami qu'il me restait.
Alors je rentrai dans la cabine et composai le numéro de mon ami après avoir fait les démarches nécessaires pour faire fonctionner ce truc.
Ça sonnait, et j'espérais juste qu'il me réponde. Mais personne ne répondit.
Je déglutis, je n'allais pas abandonner si vite. Je réessayai une seconde fois avant de réaliser une chose importante.
Le putain de décalage horaire de 9 heures que nous avions. Il était 4 heures du matin là-bas, mais ce n'était pas une raison.
Jaden avait l'habitude de se faire réveiller par des appels de ma part ou de celle des autres gars.
Mais il ne pouvait pas savoir que c'était moi. Alors il aurait répondu en temps normal.
Mais cela voulait sûrement dire qu'il dormait.
Je réessaierai le soir, en espérant qu'il me réponde.
Car j'avais besoin qu'il me réponde.
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On a atteint les 9k vues sur cette histoire et les 12k du côté de FOB 👏🏾 Merci pour tout c'est tout ce que j'ai à dire ❤️
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