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Elle
18:30.
Je ne savais pas quoi faire. Le mieux était d'appeler la police. Je tournai la tête et regardai ailleurs.
Quand je me retournai, Bryce n'était plus là. Je ne réfléchis pas plus que ça et appelait la police. Peu importe ce qu'il m'arriverait.
Je courus vers la victime, le téléphone à l'oreille. J'énonçai a la police tout ce qu'il s'était passé.
Je n'avais cependant pas eu le courage de leur dire qui avait effectué l'acte. Je sais que j'aurais dû leur dire, mais j'avais trop peur pour ça.
Je tentai de réanimer comme je pouvais la mère de Manuel, mais je sentais que je n'avais pas les bonnes techniques.
Putain il fallait qu'elle se réveille.
-Ne vous inquiétez pas madame Rios, les ambulances arrivent, dis je.
Je devais me calmer aussi, sinon je n'allais pas y arriver.
Des gens me regardaient soucieux. Mais personne ne faisait rien. J'avais pourtant physiquement besoin d'aides.
C'est comme s'ils ne savaient comment réagir. Pourtant c'était simple, j'avais juste besoin d'une personne qui connaisse les gestes à faire pour les personnes en détresse.
J'espérais juste que les pompiers arrivent rapidement.
...
Mon père était venu me chercher. J'essayais de me remettre de mes émotions mais c'était dur avec Nadia qui essayait de calmer Manuel par téléphone qui avait appris la nouvelle.
La première question était qu'est-ce qu'elle faisait ici si elle n'habitait pas dans cette ville.
Je ne savais pas si j'aurais la réponse.
Elle raccrocha enfin après plusieurs minutes de discutions avec son neveu.
-Moi Dieu, il est fou d'inquiétude, dit elle.
-Tu m'étonnes c'est sa mère, dit mon père. Ça va ma chérie ?
Je hochai la tête. Je n'avais pas le courage de leur dire qui avait tenté de tuer la mère de Manuel.
Mais je devais le faire, parce que la police risquerait de m'interroger. Sauf que je n'en avais pas le courage.
-Bon qu'est-ce que va faire Manuel? Demanda mon père a Nadia.
-Il n'a pas le choix il va venir pour voir sa mère et tirer tout ça au clair, dit elle. Il fallait vraiment que ça arrive maintenant.
-Ce n'est pas de sa faute, c'est grave mais c'est des choses qui arrivent, on ne peut rien à y faire.
-En tout cas même si elle ne m'a jamais vraiment aimé j'espère qu'elle va bien et si j'attrape la personne qui a fait ça, dit Nadia.
Je déglutis. Je savais tout mais je n'arrivais à ne rien dire.
Et c'était un véritable problème chez moi.
-Bon il va arriver d'ici peu donc il ira voir sa mère directement, en tout cas merci Sofia pour ce que tu as fait, mais tu ne te souviens pas de comment était l'homme qui a fait ça ? Demanda Nadia.
-Non, mentis je.
-Très bien, tu auras un premier interrogatoire, il ne faut pas que tu stresses, ils auront juste besoin que tu dises la vérité pour faire avancer l'enquête, dit mon père.
Je déglutis. Putain dans quelle merde j'étais.
Je décidai de me lever et de rejoindre ma chambre. Je fermai la porte. Je n'étais pas sereine, et si Bryce décidait de se débarrasser de moi comme j'avais vu sa tentative de meurtre?
Mais non Sofia c'est stupide. Et pourtant, ça pouvait être tout à fait possible.
Je regardai un instant par ma fenêtre et crus voir Bryce.
Je baissai directement ma tête. C'était absurde, je le voyais partout. Je relevai ma tête, le cœur battant.
Je voyais simplement un de nos voisins rejoindre son domicile. J'étais complément parano et ça me faisait vraiment peur.
J'avais déjà du mal à supporter le viol dont j'avais été victime, avec en plus ma séparation avec Justin et maintenant je devais garder en moi un secret encore plus lourd qui ne sortirait sûrement pas maintenant de ma bouche.
Quand est-ce que le monde cesserait de m'en vouloir ?
...
11:20.
Je sortais de mon interrogatoire, ça avait été un fiasco. J'avais tout dit, sauf le détail le plus important, et les policiers croyaient que je n'en savais pas plus.
J'avais honte d'être aussi timide et de ne pas avouer les choses. L'enquête n'allait pas avancer si je restais muette.
En tout cas j'avais raté ma matinée de cours et trouvais plus judicieux d'aller voir l'état de la victime sur place.
Manuel était arrivé assez vite et était déjà à l'hôpital avec sa mère. Après la perte de son père il ne risquerait sûrement pas de perdre sa mère en plus.
Et je le comprenais parfaitement. J'arrivai rapidement à l'hôpital et demanda ma chambre de la mère de Manuel.
Je me demandai très vaguement qu'est-ce que la famille de Jacques était devenue, j'espérais en tout cas qu'elle s'en sortait bien, même si je détestais Jacques du profond de moi a présent.
Je toquai tout doucement et entrai. Je pus voir Manuel, assis à côté de sa mère.
Cette image me faisait vraiment mal pour lui. Je m'approchai doucement. Il me vit et me lança un faible sourire.
-Comment va-t-elle ? Demandai je.
-Elle va comme elle peut, mais elle a besoin de beaucoup de repos, déjà le plus important c'est qu'elle ait repris un rythme cardiaque normal, dit il.
-J'espère pour toi qu'elle s'en sortira, dis je.
-Moi aussi, en tout cas merci beaucoup Sofia, heureusement que tu étais là.
-C'est normal, tu es comme un frère pour moi, dis je en lui souriant.
Il sourit à son tour.
-Tu sors d'où comme ça ? Tu ne devrais pas être en cours à cette heure ci ?
-Non ce matin je n'y suis pas allée, j'avais un interrogatoire, dis je.
-Oh je vois...mais sinon tu es sûre que tu n'as rien vu, juste le corps de ma mère ?
Pourquoi me posait il cette question? J'avais l'impression qu'il savait que j'en savais plus que ce que je faisais croire.
-Hum oui...pourquoi tu me demandes ça ?
-Eh bien je ne sais pas peut-être que tu as vu quelques choses en plus qui pourrait aider la police à retrouver le coupable, mais visiblement non donc bon, dit il pensif. Je ne comprends vraiment pas, ma mère n'avait de problèmes avec personne, je ne vois pas qui aurait pu tenter quoi que ce soit contre elle.
Je déglutis. J'étais tellement mal de ne pas pouvoir dire ce que je savais.
-Sinon toi ça va? Demandai je pour contourner le sujet, même si c'était dur vu que sa mère était présente entre nous.
-Oui oui, et toi ?
-Disons que ça peut aller, Justin m'a quitté...soupirai je.
-Quoi? Mais pourquoi?
-A vrai dire je ne sais pas trop mais j'en conclus qu'il ne devait plus m'aimer...
-Il n'avait pas le droit de te faire ça, dit Manuel révolté. Te quitter sans aucune explication c'est dégueulasse !
-Écoute Manuel c'est trop tard maintenant...
-Mais tu l'aimes encore?
-Bien sur que oui...
-Je vais aller le voir, il n'a pas le droit de te traiter comme ça, tu mérites le plus grand des respects.
-Il est à Paris ça ne sert à rien. Et je ne le reverrais plus, soupirai je désespérée.
-Je suis vraiment désolé Sofia, dit il.
-C'est rien Manuel, tu n'y es pour rien.
Je me passai de lui dire que je m'étais faite violer car je ne voulais pas qu'il pète les plombs et de plus je détestais en parler.
-Tu veux un câlin? Me demanda-t-il.
Je souris et allai me réfugier dans ses bras, c'est bien ce qu'il me fallait, j'en avais réellement besoin même si ça ne réglerait pas mes problèmes.
...
Je sortis de mon dernier cours et marchai rapidement pour pouvoir prendre mes affaires rapidement et rentrer chez moi.
Je ne voulais pas rester une minute de plus au lycée. Le lycée était devenu un endroit si nostalgique que je ne préférais pas traîner à l'intérieur, et voulais donc y passer le moins de temps possible.
Arrivée à mon casier je mis tous mes cours de la journée dans mon sac et que je sentis quelqu'un me claquer les fesses.
Mon cœur s'arrêta de battre. Je restai crisper et bien collée aux casiers devant moi. De très mauvais souvenirs apparaissaient dans mon esprit.
Et j'étais mal a l'aise. Une voix parvint mon oreille.
-Salut Jamora, dit Lewis.
Je fermai les yeux puis les rouvris et eus la force de me retourner. Il me regardait, la main contre les casiers tout prêt de ma tête.
-Qu'est-ce que tu me veux Lewis? Demandai je en fronçant les sourcils.
J'étais particulièrement mal à l'aise. J'étais sûre qu'il ne savait pas ce qu'était que de se faire violer et après de se faire toucher le cul par un autre mec du lycée.
C'était vraiment une sensation horrible.
-Je vérifiais juste si ton cul en valait autant la peine que ce qu'on se disait avec mes potes.
-Attends vous parlez de mon cul? Demandai je presque outrée.
-Bah oui, on s'est dit que tu devais être un bon coup et puis avec la réputation que t'as, dit il en souriant.
-De quelle réputation tu parles ?
-Tu ne sais pas? Tout le monde dit que t'aime te faire sauter, Abel, un des joueurs de basket du lycée, Justin, le mec le plus populaire du lycée, puis son meilleur ami Jacques, tu veux tous te les faire ? Certains racontent que ta prochaine cible est Jaden.
-De 1 je n'ai jamais rien fait avec Abel, de 2 j'étais avec Justin et je n'allais voir nul part ailleurs...
-En tout cas les suçons que t'avais en venant en cours ils en disaient longs sur tes activités extra scolaires.
-Je fais ce que je veux avec Justin d'accord ? Et puis je n'ai jamais rien fait avec Jacques et je ne prévois encore mo...
-C'est pas ce que ta pote Ella dit, le contredit il.
-Quoi? Mais de quoi tu parles ?
-Eh bien j'ai demandé à Ella pourquoi vous ne traîniez plus ensemble et elle m'a dit que ça t'amusait de te taper son mec alors que t'en avais déjà un, dit il.
C'était pas possible putain. Je baissai la tête et débutai une marche décidée vers la sortie du lycée.
-En tout cas si tu veux qu'on s'capte je suis là hein, dit ce porc de Lewis.
Je ne répondis pas et sortis rapidement du lycée en laissant des larmes coulées sur mes joues.
Tout s'empirait pour moi. Pourquoi fallait il que mes problèmes s'accumulent toujours autant ?
Je marchai jusqu'à l'arrêt de bus. Mes larmes menaçaient de continuer à couler, mais je les retenais.
Je serrai mes poings. Je comprenais tout à fait qu'Ella veuille se venger, et ce que je craignais commençait à arriver, elle le faisait.
La réputation qui s'était bâtie sur moi au lycée était dégueulasse. J'avais envie de m'effacer de ce monde.
Tout ça devenait invivable.
Le viol, puis ma séparation, la tentative de meurtre de Bryce et puis maintenant ma réputation qui en prenait un coup.
Quand est-ce que tout ça allait s'arrêter ?
J'arrivais devant chez moi rapidement et lâchai mon sac devant la porte, puis glissai le long de cette dernière faisant couler des larmes abondamment sur mon visage. Heureusement il n'y avait personne pour me voir pleurer ainsi.
Je n'en pouvais plus. Réellement plus.
Je vis un placard entrouvert. Je m'avançai vers ce dernier et pris la bouteille de whisky qu'il y avait.
Ma main tremblait mais j'arrivais à tenir la bouteille dans cette dernière.
Tant pis, je n'avais plus rien à perdre.
—
A partir d'aujourd'hui je posterais tous les deux jours pour que je puisse retrouver mon rythme d'écriture normal parce que ça devient dur pour moi d'écrire en temps et en heure.
Je vous informerais de quand je reprendrais les publications par jour.
Donc à samedi 💭
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