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Elle

08:40.

Je n'avais pas d'appétit. J'avais perdu l'appétit depuis que Jacques m'avait violé déjà et je ne savais toujours pas quoi faire.

Je ne l'avais encore dit à personne et je ne me sentais même pas capable de le faire. Je regardai mon bol, les larmes remplissant mes yeux.

Je n'arrivais pas à comprendre comment je faisais pour continuer à aller au lycée. Mon corps tremblait.

A chaque fois que je croisais un homme ou même un garçon de mon âge, je repensais à ce que Jacques m'avait fait. Je repensais à moi qui criait pour qu'on vienne à mon secours. Aux larmes que j'avais versé et que je continuais à verser jusqu'à présent.

Justin n'aurait pas pu savoir que Jacques avait de mauvaises intentions envers moi juste par vengeance. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

Mais je me sentais mal de culpabiliser parce que c'était le meilleur ami de mon copain et qu'il devait souffrir de sa mort alors que ce dernier m'avait violé quelques heures avant de se suicider.

Je fis soudainement tomber ma cuillère au sol ce qui me sortit de mes pensées.

-Sofia fais attention, et puis dépêches toi tu vas être en retard, dit mon père qui lisait son journal. Justin ne vient pas te chercher ?

Je ramassai ma cuillère et regardai mon bol que je tentais de finir.

-Non...il reste chez lui et est injoignable depuis qu'on lui a annoncé la mort de Jacques...

-Oh...c'est vrai...tu dois être aussi perturbée par la mort de ce garçon ? Dit il.

Si seulement il savait.

-Oui un peu, mentis je. Il laisse une petite sœur seule avec sa mère qui n'est même pas capable de s'en occuper, dis je.

En parlant de la sœur de Jacques je me demandais ce qu'elle allait devenir avec sa mère qui ne faisait que boire sans arrêt et qui n'en avait sûrement rien à cirer de l'enfant qu'il lui reste.

-C'est vrai que c'est dommage, dit Nadia qui était dans la cuisine.

C'est vrai que Nadia était beaucoup plus présente maintenant, et ça même quand mon père était à la maison. C'était la seule chose positive qui arrivait dans ma vie, le fait que mon père et Nadia soient devenus si proches.

-Et Ella? Elle doit être triste, j'ai cru comprendre qu'elle fréquentait ce garçon, dit mon père en buvant de son café.

Oh non. Elle n'en avait rien à faire, il lui avait menti sur une chose assez grave et lui avait envoyé une vidéo de lui en train de me violer, ce que Ella ne savait pas c'était que c'était non pas une partie de jambe en l'air mais un viol.

Et j'avais trop honte pour le lui dire.

-Je ne sais pas, elle l'avait quitté vendredi dernier, dis je.

-Bon, peu importe elle ne vient pas te chercher?

Mes yeux se baissèrent directement vers mon bol pour le terminer. Je relevai ma tête anxieuse.

-Non...on s'est disputée, avouai je.

-Ah bon? Mais c'est ta meilleure amie, dit Nadia.

-Oui eh bien plus maintenant.

-Mais pourquoi vous vous êtes disputées ? Demanda mon père aussi surpris que Nadia.

Je déglutis. Devais je leur dire ?

Je regardai rapidement l'horloge.

-Je vous expliquerais plus tard il faut que j'y aille, dis je précipitamment.

Je me levai sans leur donner aucune autre explication et m'en allai. Je pouvais leur dire que je m'étais faite violée et que Ella pensait que j'avais juste couché avec son ex, mais c'était trop dur pour moi.

C'était selon ce que j'avais compris aujourd'hui que Jacques se faisait enterrer, et j'osais espérer que Justin n'aurait pas le courage d'y aller.

Mais en dehors du fait que je me demandais pourquoi Jacques s'était il suicidé, il y avait cette question de pourquoi il avait enfoncé le clou dans la plaie de Ella en lui envoyant la vidéo a elle au lieu de l'envoyer à Justin comme c'était une vengeance envers lui?

Non pas que je voulais qu'il voit cette vidéo, mais je n'arrivais pas à comprendre.

De plus j'avais encore vu les parents de Justin au lycée la veille, et j'avais trouvé ça bizarre qu'il revienne en l'espace d'une semaine seulement.

Trop de questions trottaient dans ma tête mais je n'arrivais pas à y répondre.

J'avais déjà osé imaginer ce que cela ferait de se faire violer, je pensais même être moins forte mentalement si ça m'arrivait, mais je n'avais jamais imaginé que je serais autant anéantie.

Mon corps tremblait à chacun de mes pas, mouvements, souffles. Et le pire c'était que mon petit ami pleurait son meilleur ami, alors que ce dernier n'était qu'un connard.

N'importe qui m'aurait dit de foncer tête baissée et de tout raconter à Justin mais je ne voulais pas l'anéantir plus qu'il ne l'était déjà.

J'arrivai devant le lycée et marchai encore plus lentement qu'à mon habitude.

Je n'avais pas envie d'y aller, voir le casier de Jacques par lequel j'étais obligée de passer pour rejoindre mon premier cours de la journée, voir Ella me dévisager, devoir participé en cours et avoir le regard de toute la classe sur moi.

De plus cela faisait tout juste une semaine que Justin avait révélé être victime d'un cancer du sang, et les gens continuaient à en parler sans arrêt. Ils en parlaient comme si c'était une chose répugnante pour certains, et ça me faisait mal pour Justin.

J'arrivais devant la salle et entrai directement pour m'installer au fond de la classe, personne ne chercherait à me parler ni même à me regarder.

Très vite les autres élèves entrèrent dans la pièce et elle fut rapidement remplie jusqu'à la première sonnerie.

Tous les élèves étaient installés. La prof entra suivi de la principale, ce qui nous incita à nous lever. Elle nous autorisa à nous asseoir.

Je remarquai que les amis de Justin étaient présents donc cela me laissait conclure que l'enterrement était prévu pour l'après-midi.

-Comme vous le savez un camarade de votre classe est mort ce week-end et j'aimerais juste connaître la température de la classe, donc votre professeur va faire l'appel pour commencer.

Elle s'exécuta, bien sûr quand Justin fut appelé personne ne répondit et cela interpella la principale.

-Quelqu'un aurait des nouvelles de Justin ? Demanda-t-elle.

Par quelqu'un elle voulait sûrement dire moi. Elle tourna son regard vers moi, et toute la classe le fit. Oh putain.

-Sofia, vous avez pu lui parler récemment ? Demanda-t-elle.

Je mis du temps pour répondre.

-Je sais juste qu'il reste chez lui parce qu'il n'a pas la force de venir en cours depuis qu'il a appris la mort de Jacques, dis je en rougissant.

Elle acquiesça simplement et la prof continua l'appel.

Je laissai mon regard traîné sur ma table, pour ne croiser le regard de personne.

-Du coup j'aurais aimé savoir votre ressenti face à la mort de votre camarade ? Certains savent ce qui l'aurait poussé à se suicider ? Était il persécuté au lycée ?

Personne ne parla tout d'abord puis Ella leva la main. Mon cœur se mit à battre à la chamade.

-Jacques était loin d'être persécuté, il avait des conditions de vie difficile, mais il n'était pas harcelé. En revanche c'était un menteur, un menteur et un connard, il jouait avec les filles, et les blessait sans aucun scrupule, témoigna-t-elle.

-Votre langage s'il vous plaît, dit la principale.

-Excusez moi, dit elle en baissant le regard.

Je déglutis. Elle ne m'avait pas mentionné mais j'étais sûre que si elle le pouvait, elle m'insulterait de tous les noms, rien que pour me rabaisser et m'enfoncer encore plus dans ce qu'elle pensait être une bêtise de ma part.

Oui c'était une bêtise de ma part de ne toujours pas lui avoir avoué que Jacques m'avait violé.

Plusieurs autres filles de la classe témoignait sur ce qu'avait dit Ella. Les histoires se répétaient, elles étaient tombées amoureuses de lui puis il les avait poignardé dans le dos au moment où elles étaient le moins prête.

Pour Ella c'était différent, il n'avait non seulement jamais couché avec elle, mais en plus il l'avait blessé avec cette vidéo.

Je ne pouvais m'empêcher de croire qu'avec Ella, Jacques avait été différent, pas comme avec les autres filles, parce que quelques parts il l'avait peut-être réellement aimé. 

Et si il avait envoyé cette vidéo à Ella c'était peut-être pour qu'elle l'oublie définitivement et qu'elle ne risque pas de regretter sa relation avec lui. Peut-être qu'il avait envoyé cette vidéo à Ella parce qu'il voulait la blesser elle et qu'il savait que je finirais par dire à Justin qu'il m'avait violé.

Il avait vu juste, Ella le détestait mais moi je ne comptais pas le dire à Justin, du moins je n'étais pas prête.

Le débat était lancé quand on ouvrit la porte violemment. Des policiers arrivèrent, se dirigeant vers Martin.

Qu'est-ce qu'il se passait encore?

-Excusez nous d'interrompre ce cours mais le jeune Martin est en état d'arrestation pour trafic de stupéfiants. Vous avez le droit de garder le silence monsieur Garrix, dit l'un d'entre eux.

Ils embarquèrent Martin et sortirent comme de rien était.

La classe devint soudainement bruyante.

Jaden écarquilla les yeux comprenant à peine ce qu'il venait de se produire. Ils partaient tous un par un et j'avais des doutes pour la suite de leur équipe.

-Veuillez vous calmer s'il vous plait, dit la principale. Nous reprendrons le débat plus tard, en attendant vous allez reprendre votre cours avec votre professeur et vous calmez suite à ce qui de se passer.

Plus facile à dire qu'à faire. La police venait quand même d'embarquer une de nos camarades.

J'avais l'impression que les problème n'avaient pas fini de s'accumuler.

...

J'avais décidé d'aller voir Justin. J'en avais marre de tomber sur son répondeur et je voulais des réponses.

Quand j'arrivais devant la maison des Bieber, je fus surprise de voir le coffre de leur voiture ouvert avec des valises à l'intérieur.

Il partait en vacances ? En mars?

Je toquai chez eux. C'est Patricia qui m'ouvrit.

-Oh Sofia, bonjour comment vas-tu ? Demanda-t-elle en me faisant la bise.

-Bien et vous? Mentis je.

Je m'étais faite violée je ne me sentais pas « bien », mais ça elle ne le savait pas et elle ne risquerait de ne jamais le savoir.

-Oui, entres, ne restes pas dehors, dit elle en me laissant entrer.

Je rentrai donc en souriant timidement. Je saluai Jeremy d'un signe de main. Je remarquai qu'il avait couvert leur canapé, et pas mal d'autres choses.

Les stores étaient fermés. Je me demandais réellement si ils n'étaient pas en train de déménager.

Et cela m'interpellait particulièrement.

-Comment va Justin? Demandai je tout doucement.

Ses parents se regardèrent droit dans les yeux pendant un certain temps.

-Il est rentré de l'enterrement de Jacques il y a tout juste 3 bonnes heures mais depuis il reste dans sa chambre, je ne sais pas trop comment il est a ce moment précis, avoua sa mère.

J'aurais dû m'en douter. Il n'était pas du tout dans son assiette. Je ne voulais pas trop les soûler avec mes questions, mais j'avais vraiment besoin de savoir ce qu'il faisait.

-Vous déménagez? Demandai je.

Ils se regardèrent à nouveau.

-Vous savez s'il y a quelques choses vous pouvez me le dire, dis je pour captiver leur attention vers moi.

-Justin ne t'a donc pas dit? Demanda Patricia.

-Dit quoi?

Elle baissa les yeux. Elle se rapprocha de moi et prit mes mains dans les siennes.

-Tu devrais aller voir Justin, vous avez besoin de parler sérieusement, dit elle.

J'avais un peu peur, vu la voix qu'elle avait prise mais j'acquiesçai quand même.

Je montai les escaliers tout doucement. La porte de sa chambre était entrouverte.

Je toquai doucement mais personne ne me permit d'entrer. J'entrai et ne vis personne dans la pièce. Des cartons trainaient partout, et une valise était étalée sur le lit.

Les murs de sa chambre étaient à présent vide. Plus de photos, ni de posters, plus rien.

Sa chambre était en train de se vider petit à petit.

Je regardai ce qu'il avait dans les cartons et c'était en parti les posters de Justin, les photos, des papiers et des livres.

J'entendis soudainement un bruit derrière moi.

-Qu'est-ce que tu fais ici? Dit une voix rauque et masculine qui apaisait mes oreilles.

Je me retournai et souris en le voyant. C'était le premier réel sourire que j'avais fait depuis le soir où tout s'était passé.

Je me levai et courus dans ses bras. Je le serrai contre moi. J'avais besoin de lui. J'arrivais difficilement à surmonter mon viol toute seule, et j'avais besoin d'être avec Justin pour que tout aille mieux.

Il ne me serrait pas plus que ça dans ses bras à lui. J'avais oublié qu'il n'était pas bien.

Je reculai légèrement. Je tentai d'avoir un regard qui croisait le mien, mais il fuyait décidément mon regard.

-Je suis désolée Justin, dis je d'une voix basse.

-Ça ne le ramènera pas Sofia...

-Je sais que c'est dur pour toi, c'était ton meilleur ami...

-Peu importe ce qu'il était  pour moi, il est mort ça n'a plus d'importance.

-Oui mais tu le connaissais depuis que vous étiez tout petits, rétorquai je.

Il soupira en rangeant quelques affaires. Il prit un cadre photo qu'il mît dans un carton.

-Ne parlons plus de Jacques, s'il te plaît.

Je ne pus qu'accepter. Je repris le cadre en le regardant. C'était une photo de Jacques et lui quand ils étaient petits.

-J'aimais bien le voir là ce cadre, dis je en le reposant à sa place.

-Tu veux enfoncer le couteau dans la plaie? Demanda-t-il en soufflant.

-Excuses moi c'est vrai...

Je sentais bien qu'il ne voulait pas trop parler, mais nous avions apparemment besoin de le faire.

-Comment s'est passé ton rendez à l'hôpital ? C'était les résultats des examens?

Il soupira et me regarda enfin dans les yeux. Ses yeux or s'étaient éteints et ils étaient d'un brun foncé et vide d'émotion.

Ça me faisait mal de ne plus voir cette belle couleur pleine de vie apparaître dans ses yeux.

-Ça n'a pas fonctionné Sofia, dit il en fermant le carton où il avait posé le cadre.

-Encore?

-Sofia, je t'ai menti. Ça ne fonctionnait pas déjà depuis un moment, depuis que tu as commencé à m'accompagner à l'hôpital. Les résultats n'étaient pas bons.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Demandai je inquiète.

-Parce que, je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour moi, tu étais heureuse.

Ce n'était plus le cas à ce moment-là.

-Mais c'est stupide Justin, tu aurais dû me le dire, commençai je à m'énerver.

-Je ne voulais pas que tu t'inquiètes inutilement, je ne voulais pas gâcher ta joie, tu comprends Sofia?

-Non je ne comprends pas ! Je suis ta petite amie, pourquoi tu ne m'en avais pas parlé Justin ? Pourquoi ? J'avais le droit d'être au cour...

-Sofia s'il te plaît ! Finit il par hausser le ton sur moi. Écoute moi, m'ordonna-t-il.

Je le regardai droit dans les yeux. Il prit une grande inspiration. J'avais peur de ce qu'il allait m'annoncer.

Je pris sa main dans la mienne, mais il la lâcha.

-Je pars en France demain soir, finit il par dire.

-Comment ça ?

-Récemment, une amie de ma mère avait parlé de la chimiothérapie en France, elle nous avait dit que ça allait nous revenir moins cher, et que ça serait mieux pour moi, suite à ça j'ai appris que mes résultats n'étaient pas bons, et le médecin m'en a reparlé, j'ai beaucoup réfléchi avant de prendre cette décision, ça a été difficile pour moi de choisir, j'avais toute ma vie à Los Angeles et je ne me voyais pas partir du jour au lendemain pour aller me faire soigner dans un autre pays, de l'autre côté de l'Atlantique.

-Justin tu n'es quand même pas en train de me dire que tu pars réellement ? Lui demandai je.

-Sofia, dit il en regardant vers le ciel puis en posant les yeux sur moi. Je n'ai pas le choix. Ça sera mieux pour tout le monde, regardes mes parents, ils n'en peuvent plus, ils travaillent sans relâche pour payer un traitement qui ne fonctionne même pas, ils prennent sur leurs heures de repos, et puis Jazmyn et Jaxon? Ils se sentent recalés de leur propre famille. Ce n'est pas une vie ça, et puis toi qui prend sur les jours de cours pour venir me voir ou même m'accompagner à l'hôpital.

-Justin je comprends tout à fait ta décision mais il y a d'autres solutions, je peux vous aider, je ne sais pas mon père pourrait vous aider financièrement et puis s'il refuse moi je pourrais travailler pendant mon temps libre pour vous aider à payer les opérations, il y a toujours un plan B, Justin.

-Non Sofia, il en est hors de questions, je ne veux pas que vous contribuez à payer mon traitement, je vais me sentir redevable et je déteste ça. Et puis si je continue à me faire soigner ici, le traitement serait insupportable pour moi, et je risque d'y laisser ma vie. Soit raisonnable quelques minutes, tu dois supporter un malade qui fait des hémorragies une fois par phase, qui a des sauts d'humeur, qui n'est même pas capable de te rendre complément heureuse.

-Justin je t'interdis de dire ça, dis je en posant ma main sur sa joue. Tu me rends heureuse.

-Pas assez pour ce que tu mérites, dit il en enlevant ma main délicatement.

Il prit un autre carton et commençait à le remplir. J'espérais simplement qu'il me dise que c'était une blague.

Mais je commençais à comprendre que ça ne l'était pas.

-Donc tu pars réellement ? Tu es prêt à tout laisser ici?

-Qu'est-ce qui me retient franchement? Sean est parti, Jacques est mort à cause de cette décision qu'il n'a pas su supporter, l'équipe perd chacun de ses membres, et puis je ne pourrais même pas jouer si je reste, à quoi bon Sofia?

-Martin a été embarqué par la police ce matin, dis je à voix basse.

-Tu vois ! Dit il en lâchant le carton violemment. Je n'ai plus rien qui me retient ici.

-Mais moi Justin ? Nous dans tout ça ?

Il ne répondit pas. Il soupirait simplement. J'avais l'impression que ce n'était pas tout.

Je savais déjà pourquoi il s'était disputé avec Jacques, mais j'avais l'impression qu'il en gardait plus.

-Si tu pars, je partirai avec toi, décidai je.

-Quoi?

-Je ne te laisserai pas te battre seul Justin, dis je.

-Sofia il en est hors de questions, tu restes.

-Pourquoi?

-Tu as des études à terminer.

-Alors je t'attendrais si tu ne veux pas que je parte.

Il se tourna vers moi et vint poser ses bras sur mes épaules.

-Sofia, tu es une fille très intelligente, tu as un bel avenir devant toi, saisis le et réussis ta vie, fais ce que tu as toujours rêvé de faire, deviens quelqu'un d'aussi important que ton père Sofia. Tu es une fille forte qui a su vivre sans sa mère, et qui continuera à être forte sans moi. Je ne te remercierais jamais assez d'avoir été une petite amie en or pour moi, je ne te remercierais jamais assez d'avoir été ma première fois, de m'avoir rendu heureux durant toutes ces semaines, de m'avoir donné des cours de soutien, et d'avoir joué à ce jeu malsain avec moi. Je ne te remercierais jamais assez d'avoir fait autant de choses pour moi, merci pour tout Sofia.

Je ne voulais pas y croire, je ne voulais pas qu'il le fasse, et pourtant je sentais qu'il allait le faire. J'avais les larmes aux yeux, je ne voulais pas que les mots sortent de sa bouche.

-Je ne te remercierais jamais assez de m'avoir soutenu. Et maintenant je veux que tu le fasses avec la personne avec qui tu finiras ta vie, je veux tu aies une vie décente.

-Justin s'il te plaît...le suppliai je en fermant les yeux.

-Sofia, c'est fini. Je ne veux pas te faire souffrir encore plus que tu le ne fais déjà.

Mon cœur se brisa. Je reculai. Je mordis ma lèvre durement. Mes larmes coulèrent toute seule sur mes joues. Je ne pouvais pas le croire, tout sauf ça.

Il venait délibérément de me quitter. J'arrivais à peine à le croire. Je voulais tout arrêter, je voulais que ce putain de cauchemar se stoppe. Je voulais qu'il me dise que ce n'était pas réel.

Il me tourna le dos.

-Justin pourquoi tu me fais ça ? Demandai je entrecoupée par mes larmes.

-Sofia s'il te plaît, vas-t-en.

-Justin...essayai je une dernière fois.

-Oublies moi Sofia, oublies mon prénom, tout ce que tu sais sur moi, oublies mon existence, s'il te plaît. C'est déjà assez dur comme ça.

Il m'en demandait trop. Il me demandait l'impossible. J'étais amoureuse de lui, je ne pouvais pas l'oublier, on n'oubliait pas comme ça son premier amour.

Je déglutis durement puis me dirigeai vers la porte. Je descendis rapidement. Mes larmes ne faisaient que couler. Les parents de Justin eurent à peine le temps de me voir passer que j'étais déjà dehors.

Mes larmes tombaient abondamment sur mes joues. Mes yeux devaient être rouge tellement je pleurais. Mais c'était trop pour moi, c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.

Justin avait fait ce que je voulais qu'il ne fasse pas, pas maintenant que j'avais perdu Ella, a cause de Jacques qui m'avait violé.

Et quand j'y repensais, je n'avais même pas eu la force de lui dire. Mais c'était trop tard, il allait partir, m'oublier, et ne jamais savoir ce que m'avait fait son ordure de meilleur ami.

Il allait continuer à pleurer ce salaud. Il allait continuer à regretter les raisons pour lesquelles ils s'étaient disputés, et tout ce qu'il aurait pu lui dire avant qu'il meurt.

Mais il ne savait pas que ce même Jacques avait violé sa petite amie le soir de son anniversaire. Et s'il le savait, j'osais imaginer la haine qu'il éprouverait envers celui qu'il pleure.

J'avais eu peur de perdre Justin comme j'avais perdu ma mère, et là c'était le cas, la maladie l'éloignait de moi, et il avait décidé de mettre fin à notre relation, et il pensait que c'était pour nous deux en plus.

Stupide. C'était stupide.

J'avais cependant la gorge nouée et ne cessais de pleurer. Il partait de l'autre côté de l'Atlantique, me laissait ici, et me quittait, comme ça, sans plus d'explications.

J'avais l'impression que le monde était contre moi.

J'arrivais quelques longues minutes plus tard chez moi, les larmes coulantes sur mes joues rosées.

Une fois dans la maison, je lâchai mon sac au sol. Mon père arriva au même moment dans l'entrée, un sourire aux lèvres quand il vit mon visage rempli de larmes.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive mon ange? Dit il en accourant vers moi.

Je m'effondrais dans ses bras. Nadia fut interpellée et descendit précipitamment.

J'essayais de placer mes mots correctement pour faire une phrase correcte, mais c'était comme si je ne savais plus parler.

-Sofia il faut que tu te calmes et que tu nous expliques, dit Nadia.

-Justin m'a quitté. Il m'a quitté alors qu'il part en France demain, je ne le reverrais plus jamais, réussis je à dire.

Mon père me serra encore plus contre lui.

-Mais je ne comprends pas, il t'a expliqué pourquoi? Demanda mon père. C'est peut-être à cause de la mort de Jacques ?

-Non ce n'est pas à cause de Jacques. Il dit qu'il ne veut pas me faire souffrir, il veut que je l'oublie, complètement.

Je pleurais sans m'arrêter, j'avais l'impression de me déshydrater.

-Oh mon ange...souffla mon père dans mon oreille.

-Tu vas t'en remettre ma belle, dit Nadia. Des petits amis tu en auras d'autres.

-Mais c'était mon premier amour, soupirai je en essayant de m'arrêter. Mais ce n'est pas tout.

Mon père se détacha de moi et me regarda d'un air grave.

Je baissai la tête. Je voulais vider mon sac, je voulais ne plus souffrir comme je le faisais.

Je ne devais plus rien garder pour moi.

-Je me suis faite violer le soir de l'anniversaire de Justin, par Jacques, le meilleur ami de Justin qui est mort. Il m'a violé papa, avouai je en m'effondrant au sol, cachant mon visage pour pleurer.

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Justin 😍 j'étais pas prête à ce qu'il ait 24 ans putain 💗💍 (voilà pourquoi j'ai mis un média)

Enfin bref, j'ai un petit sondage à faire, j'aimerais savoir si tous les lecteurs ont Twitter? Et si tous les lecteurs ont Instagram ?

Comme le compte Snapchat n'a pas marché (en parti parce que tout le monde n'avait pas Snap) je me disais que le faire avec Instagram ou Twitter serait mieux.

Donc mettez moins au courant en commentaires (pour les gens qui y arrivent encore 🌝).

Merci

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