Elle

09:00.

La prof était en retard. Ce n'était pas dans ses habitudes d'arriver en retard alors ça nous étonnait tous un peu.

Mais nous pouvions en profiter pour parler. J'étais donc seule dans un coin en train de ranger quelques affaires quand Jacques arriva en face de moi.

Ça faisait bizarre de le voir en face de moi, il n'avait jamais pris la peine de venir personnellement m'adresser la parole.

-Salut Jamora, dit il.

-Salut Webster, qu'est-ce que je peux faire pour toi?

-Bon, je vais faire vite, dans une semaine et demi tu sais que c'est l'anniversaire de Justin, et on a décidé avec l'équipe, de lui organiser un anniversaire surprise. Et comme tu es sa petite amie, tu as le droit d'être mise au courant, donc on voulait savoir si tu étais d'accord pour nous aider à préparer, et à garder le secret jusqu'au bout, on a invité une bonne partie du lycée déjà et on a déjà le lieu de la fête.

-Oui c'est une bonne idée, je suis partante, dis je.

-D'accord, il faut juste que tu en parles à ses parents, pour qu'il n'est pas eux aussi de surprise le jour J, si tu vois ce que je veux dire, dit il.

-Oui bien sûr, affirmai je.

-Bon et bien tout est parfait, il faut juste que tu t'assures que le secret reste bien secret jusqu'au bout, et tu pourrais t'occuper, des cadeaux ? Quoique non, prends simplement ton cadeau, mais tu pourrais t'occuper de l'organisation, parce que tu nous connais nous autres les gars, on n'est absolument pas organisé.

- Oui ça c'est vrai, dis je en souriant.

-Parfait, merci Sofia. Tiens moi au courant, dit il en montrant son téléphone.

Il s'en alla. Justin arriva quelques minutes plus tard. Je me demandai s'il allait bien car en sortant de l'hôpital et la veille, il avait été assez mou et pensif.

Il arriva le sourire aux lèvres, ce qui me laissa penser qu'il était de bonne humeur.

-Ça va? T'étais où ? Demandai je.

-Je parlais avec Sean, il a des problèmes avec le lycée et il risque de peut-être partir, dit il embarrassé.

-Oh je suis désolée, j'espère qu'il va rester, dis je navrée.

-C'est assez compliqué, ses résultats ne lui permettent pas de rester, il risque de rater ses examens, déjà l'année d'avant il n'avait pas réussi, dit il.

-Oh...dis je. Ça t'affecte ?

-Un peu, Sean reste un de mes plus grands amis, ça me ferait mal si il partait.

-Je comprends, dis je. Au fait tu ne m'as toujours pas dit si ça s'est bien passé avec le docteur Rys lundi, qu'est-ce qu'il t'a dit? Demandai je.

-Ah...euh...oui ça s'est bien passé, il a dit que ça avait de fonctionner.

-C'est super, ça veut dire que tu es sur la bonne voie, dis je tout heureuse.

-Ouais ça doit être ça, dit il gêné.

-Tu ne sais pas comment réagir c'est ça? Demandai je.

-Oui ça doit être ça, dit il.

-Commences par te réjouir, c'est bien parti là, affirmai je.

Il sourit nerveusement. Il ne devait sûrement toujours pas y croire.

...

J'étais chez Nadia pour l'après-midi comme j'avais terminé plus tôt. Je comptais bien lui soutirer des réponses par rapport à ce que j'avais vu vendredi dernier.

Elle rangeait des papiers tandis que je la regardais.

-Bon t'as fini de me regarder ? Demanda-t-elle en souriant.

-J'étais pensive, qui est-ce qui t'a offert ces jolies fleurs, dis je en touchant les fleurs dans le vase à côté de moi.

-Oh c'est ton père pour la Saint Valentin, c'est romantique n'est-ce pas ?

-Oui très, ça veut dire que papa t'aime bien ? Demandai je curieuse.

-Peut-être, en tout cas c'est très mignon ce qu'il a fait, Bryce ne m'avait jamais fait ça, dit elle en regardant les fleurs d'un regard nostalgique.

-Comment ça ? Vous étiez en couple pourtant? Demandai je.

-Bryce était quelqu'un de gentil, c'est sûr, mais il ne me donnait pas assez d'affection. Pour les 2-3 Saint Valentin qu'on a passé ensemble, c'était ciné, ciné et match de foot, aucune fleur, rien de tout ça, dit elle.

-Oh c'est pour ça que tu l'as quitté ?

-En parti aussi, s'il n'y a pas d'affection dans un couple ça ne sert à rien, dit elle. Mais c'est de l'histoire ancienne.

-D'ailleurs Nadia, pourquoi vous vous disputiez vendredi soir devant chez toi ?

Son visage se ferma, comme si elle avait vu un fantôme. Elle déglutit.

-Tu nous as vu?

-De ma fenêtre oui, j'avais entendu des cris, avouai je.

-C'était une dispute normale comme une autre, des points sur lesquels nous n'étions pas d'accords, dit elle rapidement.

-C'était quand même assez violents, dis je.

-Disons que nous n'arrivons plus à nous supporter du coup on peut difficilement se disputer calmement, dit elle. Bon tu as faim?

-J'ai mangé il y a une heure à peine Nadia, dis je en fronçant les sourcils.

-Ah oui c'est vrai excuses moi, dit elle.

Je voyais bien qu'elle me mentait sur toute la ligne, mais je ne disais rien parce que Justin avait raison, c'était ses affaires et c'était une adulte elle saurait se débrouiller toute seule.

J'entendis une voix masculine. C'était celle de Bryce, je la reconnaîtrais entre mille.

Mon cœur commença à battre de plus en plus vite. Qu'allais je faire ?

Je me levai et me rapprochai tout doucement pour voir ce qu'il passait.

-Faut qu'on parle Nadia, dit il d'un ton ferme.

-Sofia est là passes plus tard Bryce, dit elle.

-Peu importe, je n'aurais pas le temps plus tard donc c'est maintenant ou jamais.

-Eh bien ça sera jamais, répondit elle sèchement.

Il entra de force et je reculai par réflexe, allant me rassoir à ma place initiale.

-Sofia est-ce que je pourrais te demander de partir, me dit il.

Je déglutis. Il faisait plus peur de près que de loin. Je me levai sans rien dire et m'en allai, ayant trop peur pour le regarder dans les yeux.

Je sortis et me retrouvai devant la porte. Qu'est-ce que j'allais faire maintenant ?

Je n'avais pas le choix, je devais rentrer chez moi, ou bien je devrais peut-être les espionner...

Et si Bryce m'attrapait ? Non mauvaise idée.

Je rentrai chez moi et croisai mon père en train de regarder la télé.

-Papa? Mais tu n'es pas censé être en...

-Australie? Non fausse alerte, cette mission n'était pas pour moi, dit il.

-D'accord, tu sais c'est quoi le nom de famille de Bryce ?

-Hum...Attends je l'ai sur le bout de la langue, dit il en réfléchissant.

-Tu ne te souviens pas du nom que Nadia avait avant ?

-Si ! Lens. Voilà il s'appelle Bryce Lens. Comment aurais je pu oublier son nom ? Mais au fait c'est pour quoi ?

-Pour rien pour rien, j'avais juste envie de savoir, dis je.

-D'accord, dit il en continuant son activité.

Je montai dans ma chambre et pris mon ordinateur pour chercher des informations sur « Bryce Lens ». J'ouvris le premier article qui tomba sous ma main et au moment où la page chargeait, la connexion partit.

Putain de merde. Cette fois-ci j'en étais sûre, ce n'était pas une coïncidence.

J'entendis un bruit à l'extérieur. Je fronçai les sourcils, il était temps pour moi d'avoir les réponses dont j'avais besoin.

Je sortis par ma fenêtre pour pas que mon père se doute de quelques choses quand je vis l'équipement de jardinage au sol.

Je commençai à ramasser, ne comprenant pas ce qu'il s'était passé.

Je sentis soudainement des mains m'attraper fortement. Je voulus crier mais la main de l'homme qui me tenait atteignit ma bouche.

Je me débattus mais mon corps se crispa quand j'entendis la voix de mon agresseur qui me rappelait à l'ordre.

C'était Bryce. Je voulais pleurer. J'avais tellement peur de lui.

-A présent tu vas arrêter de chercher une quelconque information sur moi, tu m'as bien compris ?

Je hochai la tête. Il me lâcha quand il entendit mon père arriver à l'extérieur.

J'essayai de reprendre mon calme.

-Bryce qu'est-ce que tu fais ici? Demanda mon père.

-Demandes à ta fille, elle n'arrête pas d'essayer de trouver des informations sur moi, de fouiner dans mes affaires, tu sais que je peux porter plainte pour atteinte à la vie privée, dit Bryce.

Mon père m'ordonna de rentrer, je le fis, mais ce qui était sûr c'est que je n'étais pas sereine.

Une fois dans la maison je m'assis sur une chaise de la cuisine. J'étais sûre qu'il avait quelques choses à se reprocher, quelques choses que Nadia nous cachait.

Mon père rentra dans la maison.

-Sofia tu te rends compte de e que tu fais? Demanda mon père.

-Mais papa, ce Bryce n'est pas quelqu'un de normal, vendredi soir je l'ai vu se disputer avec Nadia comme s'il voulait lui faire du mal, et puis la dernière fois quand vous étiez absents, je l'ai vu taper....

-Sofia stop ! Tu n'as pas le droit de fouiller dans la vie des gens, c'est grave ce que tu fais ! Dit mon père en haussant le ton. Tu vas me donner ton ordinateur pour commencer, et ton téléphone avec, dit il.

C'était une blague. Mon père ne m'avait jamais rien confisqué de toute ma vie. Pourquoi ne voulait il pas m'écouter? Pourquoi préférait il faire confiance à Bryce ?

J'étais sûre qu'il faisait du mal à Nadia. Et je trouvais ça dégueulasse. Le pire c'était le fait qu'il retourne autant mon père contre moi.

Je soupirai et lui posai mon téléphone sur la table. Je montai prendre mon ordi et je posai sur la table aussi.

-Tu réfléchiras à tes actes, et tu t'excuseras auprès de Bryce lors du dîner que je lui ai proposé pour réparer tes bêtises qui aura lieu samedi.

-Quoi mais papa!

-Sofia, dit il.

Je tus et montai dans ma chambre en prenant soin de claquer la porte. J'avais besoin de me confier à quelqu'un. Mais je ne pouvais ni appeler ni envoyer un message à qui que ce soit, la fenêtre de ma chambre était donc ma seule solution.

Je m'habillai et ouvris la fenêtre pour sortir et aller chez Justin.

Je marchai assez rapidement, à pied ça devrait me prendre une quinzaine de minutes, il n'était pas si éloigné que ça de chez moi, un quartier plus loin à peine.

Je marchai la tête baissée, les mains dans les poches. J'avais vraiment besoin de Justin à ce moment-là.

J'arrivai enfin devant chez lui. J'allais procédé comme lui, je ne voulais pas que ses parents sachent que j'étais chez eux, ils préviendraient sûrement mon père de ma présence une fois qu'il se serait rendu compte que j'étais partie de chez moi.

Je rentrai discrètement quand Justin ouvrit la porte de sa chambre.

-Sofia mais qu'est-ce que tu fais là ? Demanda-t-il.

J'accourus vers lui et posai mon doigt sur ses lèvres en lui ordonnant de se taire.

Je le fis avancer dans la pièce puis fermai la porte derrière lui.

Il s'appuya contre la porte de sa chambre pour que personne ne rentre puis me tira vers lui.

-Je répète ma question, qu'est-ce que tu fais ici? Demanda-t-il en posant ses mains sur mes hanche.

-Il faut qu'on parle, sérieusement. Mais s'il te plaît, si mon père t'appelle et te demande où je suis, ne lui dis pas que je suis ici avec toi.