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Lui

13:30.

Ça devait arriver un jour. Jacques était en train de se faire tabasser par deux mecs. Il tentait de se défendre tant qu'il pouvait.

-Justin il faut qu'on intervienne, dit Sofia.

-Mais qu'est-ce que tu eux qu'on fasse, ces mecs sont dangereux, lui dis je.

-Attends mais tu serais prêt à laisser ton meilleur ami se faire tuer sous tes yeux? Mais c'est dégueulasse Justin !

Je soufflai. Je ne savais pas quoi faire. Je décidai de tenter le tout pour le tout et d'interpeller les deux gars qui faisaient du mal à mon meilleur ami.

Quand ils virent que nous les avions vu, ils prirent la fuite, par peur que nous appelions la police sûrement. Pas très dangereux en fin de compte.

Sofia rit légèrement mais se précipita vite vers Jacques qui était en détresse.

Il avait la bouche et le nez en sans, sang qui tachait sur son tee shirt blanc. Il avait un coquard bien visible.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu te mettes dans une situation pareille ? Demandai je.

-Un règlement de compte, c'était les mecs de la dernière fois, dit il. Ceux qui t'ont tabassés, dit il en essayant de se lever.

Il retomba de douleur à son point de départ. Quel abruti.

-Laisses nous t'aider Jacques, s'empressa de l'aider Sofia. Justin tiens le de l'autre côté.

Je m'exécutai.

-On va te ramener chez toi ça sera mieux, avant que des gens se posent des questions, dis je.

...

-Aïe bordel Sofia fais attention ! Cria Jacques.

-Ta gueule, ça t'apprendra à vouloir faire le malin, tu étais censé être en cours, dis je durement.

-Et je suis obligée de mettre ce produit Jacques, sinon ça ne pourra pas cicatriser correctement, dit Sofia navrée.

-Ouais mais ça nique ta merde la, grogna-t-il.

-Parle mieux ! Déjà elle est gentille d'accepter de te soigner, tu pourrais la remercier au moins, dis je. Vas y bébé, fais comme tu peux.

Elle posa la compresse pleine d'alcool sur une de ces plaies et ce fut un boucan infernal. Au bout de plusieurs minutes, ses blessures étaient enfin soignées.

-Bon qu'est-ce que tu faisais là-bas ? Demandai je à Jacques.

-Je pourrais vous retourner la question, dit il.

-C'est toi qu'on a tabassé, fais pas l'abruti et réponds à ma question.

-J'avais des affaires à régler avec les mecs qui t'ont tabassé, et ça a mal tourné.

-Vraiment ? Dis je.

-Mais qui sont ces mecs? Demanda soudainement Sofia.

Mon meilleur ami nous regardâmes droit dans les yeux.

-Ce sont des gars à qui je vend de la marchandise, avoua Jacques.

-Quoi tu vends de la drogue? Demanda Sofia choquée.

Il ne dit rien. Je baissai la tête.

-Justin tu le savais ? Demanda-t-elle.

Je ne dis rien à mon tour. Elle fronça les sourcils intriguée par nos réactions.

-Mais c'est illégal ! S'exclama-t-elle. J'espère que tu n'es pas dedans Justin.

-Bien sur que non, Justin m'a toujours mis en garde sur ça, mais je n'ai pas le choix je dois faire vivre ma petite sœur, expliqua Jacques.

-Mais tes parents ne peuvent pas le faire ? Demanda Sofia.

-Mon père ne vit plus avec nous et je ne pense pas que ça le préoccuperait de savoir si on vit bien ou pas.

Elle fronça encore plus les sourcils ne comprenant pas.

-Jacques se faisait battre par son père, dis je pour lui expliquer.

-Et il est parti peu de temps après la naissance de ma sœur. On a du rester avec ma mère qui a commencé à se droguer et à baiser tout ce qui bouge.

-Oh...je suis désolée Jacques. Mais il y a d'autres solutions pour vous faire vivre, pourquoi ta mère n'irait pas voir un psy?

-Parce qu'elle ne le fera jamais, elle ne veut même pas lever son cul pour aller travailler. Et ce qu'elle gagne par mois lui sert à acheter des clopes ou de l'alcool.

-Mais pourquoi tu ne travaillerais pas?

-Je ne pourrais pas et travailler et aller au lycée.

-Pourtant tu as le temps pour vendre de la drogue.

-Peu importe. Et puis je ne pourrais pas aller ma petite sœur sinon.

-Eh bien demandes à ta mère.

-Crois moi c'est une mauvaise idée, sa mère serait capable du pire, intervins je enfin.

-Bon eh bien demande à quelqu'un de le faire pour toi.

-Les gens ne font pas les choses gratuitement Sofia, dit Jacques.

Elle baissa la tête en réfléchissant.

-Donc tu te vois obliger de faire ça ?

-Oui.

-Et Ella est au courant?

Il me regarda. A ce stade je ne pouvais rien faire pour lui.

-Elle est obligée de savoir ça ? Demanda Jacques.

-C'est ta petite amie tu ne peux pas lui cacher un truc pareil, s'énerva Sofia.

-Bon stop, dis je. Je raccompagne Sofia chez elle et je reviens avec des médicaments, dis je à Jacques.

Sofia ne dit rien et avança vers la sortie. Nous sortîmes de l'appartement et allâmes prendre l'ascenseur.

-Ca fait combien de temps qu'il fait ça?

-5 ans je pense déjà, il a commencé très jeune et ça m'attriste, tout ça à cause de sa mère, et de son père aussi, dis je appuyé contre un mur de l'ascenseur.

-Tu ne peux vraiment rien faire contre ça?

-Qu'est-ce que tu veux que je fasses? Il est trop tard pour le faire revenir en arrière.

-Tu dois avoir raison, dit elle en baissant les yeux.

Je ne dis rien de plus. Nous sortîmes et nous dirigeâmes vers l'arrêt de bus.

-Tu penses qu'il le dira à Ella?

-Ce n'est pas la seule chose qu'il devrait lui dire.

-Qu'est-ce qu'il doit lui dire d'autres? Demanda Sofia intriguée.

-Ca le regarde Sofia, mais connaissant Jacques, si ça ne sort pas par lui, ça sortira tôt ou tard quoiqu'il arrive.

-Ca blessera Ella?

-Jacques seul le sait, dis je pour ne pas trop révéler de choses à Sofia.

-Justin, dit elle.

-Oui?

-Si tu savais quelques choses sur Jacques qui blesserait ma meilleure amie, tu me le dirais n'est-ce pas?

-Oui, mentis je.

-Tu me le jures?

-Quoi tu n'as pas confiance en moi? je t'ai dit que je te le dirais.

-Si si, je te crois je voulais juste être sûre que tu me dis bien la vérité.

J'avais menti maintenant à ma petite amie. Je me sentais peut-être un peu, voire beaucoup mal après ça. Mais je ne me voyais pas lui dire que sa meilleure amie avait baisé avec un mec qu'elle croyait être le sien et que mon meilleur ami lui ait dit que c'était lui alors qu'il savait pertinemment qu'ils n'avaient rien fait ensemble.

Son bus arriva rapidement. Elle m'embrassa la joue et me sourit.

-On se voit demain alors, dit elle.

-Oui, je viendrais te chercher, lui dis je en la laissant monter.

Le bus s'en alla. Je pris rapidement les médicaments à la pharmacie puis remontai chez mon meilleur ami. Je toquai et il m'ouvrit.

-Tu ne lui as rien dit j'espère? Demanda Jacques.

-J'ai même dû mentir à cause de toi, si elle l'apprend, je suis dans la merde, dis je en lui donnant le sachet.

-Excuses moi Jay, j'te promets d'essayer de lui parler dès demain, dit il.

-Tu vas risquer de la perdre? Tu t'en aies lassé ou quoi?

-C'est toi qui me disait qu'il fallait que je lui avoue moi-même. Et puis peut-être qu'elle ne s'en voudra qu'à elle-même, dit il.

-Peut-être, mais c'est une fille, ne crois pas que ça sera aussi facile, dis je en enlevant ce qui couvrait le peu de cheveux qui me restaient.

-Je sais. Par contre tes cheveux ça va plus du tout là, tu ne crois pas qu'il faudrait faire quelques choses?

-Je ne sais plus quoi faire, soufflai je. Sofia a déjà essayé de faire quelques choses même si ça tombera quoiqu'il arrive.

Il réfléchit en tournant autour de moi.

-Tu me fais confiance? Demanda-t-il.

-Toujours, dis je en lui souriant.

...

Je venais de rentrer chez moi. Je n'étais pas vraiment fier de ce que Jacques avait fait à mes cheveux mais c'était déjà mieux que rien, j'avais l'impression de commencer à me faire à la maladie, même si c'était elle qui prenait le dessus sur moi en ce moment.

Mes parents étaient en train de discuter.

-Bonsoir, dis je en les coupant.

-Bonsoir mon cœur, comment va Sofia alors? Demanda ma mère.

-Bien bien, de quoi vous parliez?

-De comment nous allions faire à présent, il faut qu'on fasse plus d'heure, sinon nous n'aurons jamais assez pour pouvoir payer ton traitement. 85 000 dollars est une grosses somme pour nous, expliqua mon père.

-Vous allez pouvoir la payer au moins? Demandai je.

-On n'est pas riche mais on n'est pas fauché non plus, nous pouvons nous en sortir pour cette fois-ci, dit ma mère.

-Tant mieux alors.

-Mais il va falloir qu'on trouve quelqu'un pour rester avec toi les jours où tu n'iras pas en cours, si nous voulons faire des heures supplémentaires il faut que tu ne sois pas seul, il en est hors de question, dit elle.

-Mais quelqu'un comme qui? Demandai je.

-Je sais pas, Sofia? proposa mon père.

-Il en est hors de questions, je ne veux pas qu'elle rate son année à cause de moi ! M'exclamai je. Et les cours manqués? Elle ne peut pas prendre et pour moi et pour elle.

-Eh bien qui veux tu prendre toi? Demanda ma mère.

Je réfléchis un instant. C'est vrai que je n'avais personne en tête pour le moment.

-Et en plus il faut quelqu'un pour prendre Jazmyn et Jaxon, dit mon père en frottant le visage.

-Les voisins pourront le faire, et Justin le fera quand il pourra aussi, dit elle.

-Bon je propose qu'on en reparle plus tard, dit mon père. Au pire des cas tu resteras à l'hôpital les deux jours Justin.

-Et les frais d'hospitalisation? Tu y penses? Mauvaise idée, ça serait de l'argent perdu, dit ma mère.

-Peu importe, j'ai eu une idée, j'en ai parlé avec Sofia mais elle n'est pas encore bien décidée, et j'aimerais votre avis, et surtout votre accord, commençai je.

-Nous t'écoutons, dit mon père.

-Eh bien voilà, j'aimerais aller vivre à Boston avec Sofia l'année prochaine car les écoles dans lesquelles nous voulons aller sont là-bas, dis je.

-Mais Justin vous serez trop jeunes... Et puis c'est beaucoup trop loin Boston, et tu as pensé au prix du loyer que vous paierez, intervint ma mère.

-J'ai des économies et puis on travaillera, ça nous aidera, puis quoiqu'il arrive ça arrivera un jour, argumentai je.

-Mais es-tu vraiment prêt? Tu y as réfléchi? Ta mère a raison, tu es trop jeune pour ce genre d'engagements, rétorqua mon père.

-Mais de toute façon vous ne me suivrez pas jusqu'à Boston, et puis Sofia est mature je ne risque rien si je suis avec elle, essayai je de les convaincre.

-On en reparlera plus tard tu veux bien, dit mon père.

-Et s'il te plaît enlèves ta casquette, ça fait racaille et tu sais que je n'aime pas, dit ma mère.

Je l'enlevai et ils furent surpris face à mon changement capillaire.

-Vous aimez? Demandai je.

-C'est...spécial, avoua ma mère.

J'avais prévenu qu'hier je ne posterais pas mais je rattraperais les chapitres pendant les vacances 🙃

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