Elle

08:30.

Je déjeunai tranquillement. Une nouvelle journée de cours commencerait pour moi.

J'allais encore devoir me passer de voir Justin, ça allait vraiment être comme ça jusqu'à la fin de l'année ? Deux jours sans Justin?

Je ne savais même pas qui comment s'était passé son rendez vous de la veille.

Je décidai de le lui demander.

« Salut Jay ❤️ Comment s'est passé ton rendez vous ? »

Mon père prenait son café et je n'avais pas pu l'interroger sur l'identité de la personne qui passait souvent chez Nadia.

Je décidai donc de le faire maintenant.

-Alors, c'était qui ce Bryce?

-L'ex mari de Nadia, ils ont des affaires à régler avec la justice sur leur divorce et il est revenu pour tout régler avec elle, c'est en tout cas ce que Nadia m'a dit, dit mon père.

-Oh je vois, je n'ai donc pas de soucis à me faire sur ce sujet, mais c'est pas lui là-bas ? Demandai je en voyant sa silhouette par la fenêtre.

Mon père regarda par la fenêtre.

-Oh mais oui, c'est le moment de parler avec lui, tu verras il est très gentil, affirma-t-il en allant ouvrir la porte.

Il ouvrit la porte et l'appela. Ce dernier se retourna et vint vers chez nous. Je me levai et restai à quelques mètres de mon père.

-Hey Bryce ! Ça fait longtemps ! Dit mon père.

-Oh James, oui en effet, dit il en bafouillant.

-Comment ça va depuis?

-Oh...euh...bien merci.

Il avait l'air nerveux, c'était limite flippant.

-Tu as pu voir ma fille Sofia, dit il en souriant alors que je m'étais rapprochée.

-Oh oui, elle a bien grandi, dit il en riant nerveusement.

-Ça serait bien que tu viennes dîner à la maison un jour, histoire de, et puis tu pourrais ramener Justin Sofia, proposa mon père enthousiaste.

-Euh...pourquoi pas, dis je.

-Son copain est impeccable, si c'est lui mon futur beau fils je serais ravi, affirma mon père.

-Papa, n'abuse pas, dis je en riant.

-Oh...faut que je vois sur mon planning mais je ne suis pas sûr d'avoir le temps, je verrais, dit il en vérifiant son téléphone. En plus je dois me sauver là.

-Ah c'est dommage, on espère de revoir bientôt, dit mon père.

-Oui, allez bonne journée, dit il en s'en allant rapidement.

Mon père ferma la porte.

-Tu ne trouves pas qu'il était nerveux ? Demandai je intriguée.

-Peut-être qu'il avait quelques choses à faire, et qu'il n'avait pas le temps de s'éterniser avec nous, dit mon père.

-Mouais, je trouve ça quand même assez étrange, c'est limite s'il n'y a pas quelques choses qui le préoccupait, dis je douteuse.

-Tu sais ces affaires de justice ça préoccupe toujours les gens, il veut vite en finir je pense, bon dépêches toi de ton côté. Tu as des nouvelles de Justin ?

-Je lui ai envoyé un message, j'attends sa réponse, dis je. J'espère que tout s'est bien passé, c'était hier qu'il avait les résultats de ses examens.

-Ne t'inquiètes pas, connaissant Justin ils devraient être positif, dit mon père confiant. Et Manuel? Apparemment il est arrivé tu as pu le voir?

-Ne m'en parles, soufflai je.

-Quoi? C'était ton meilleur ami d'enfance, tu m'avais même dit que vous étiez tombés amoureux.

-De 1 à présent je suis avec Justin et de 2 on était petit papa, marmonnai je.

-D'accord mais ça ne répond pas à ma question, tu l'as vu ou pas?

-Oui. Et il a frappé Justin. Enfin Justin a commencé mais il avait toutes les raisons de le frapper, il disait du mal de lui.

-Oh...qu'est-ce qu'il a dit exactement?

-Que Justin profitait de ma gentillesse, je ne pense même pas qu'il croit que Justin est vraiment malade ce qui le pousserait à dire qu'il fait semblant, il me dégoûte. Moi je n'ai pas dit de mal de sa copine, et le pire c'est qu'il ne connaît même pas Justin.

-Il a changé dis donc...

-Je ne te le fais pas dire, dis je en levant. Bon j'y vais papa, à ce soir, dis je en lui embrassant la joue.

-A ce soir chérie.

Je m'en allai de chez moi. Je regardai mon téléphone. Un message de Justin m'arrache un sourire. Je l'ouvris et trouvai ça douteux.

« Rendez-vous à midi dans le fast-food en face du lycée. Il faut qu'on parle. »

Je fronçai les sourcils mais décidai d'accepter son rendez-vous. Je détestai quand il disait qu'il fallait qu'on parle, ça me stressait.

Je pris les transports en commun. J'arrivai devant le lycée mais fus déçue de voir Manuel qui m'y attendait.

-Qui t'as donné l'adresse de mon lycée ? Demandai je sèchement.

-C'est Nadia, avoua Manuel.

-Je pense que tu n'as pas compris, laisses moi tranquille, dis je sèchement en continuant ma route.

-Sofia, il faut qu'on parle s'il te plaît, insista-t-il.

-Si c'est pour qu'on parle de Justin je n'ai qu'une chose à dire, Justin est mon petit ami et je l'aime, c'est tout ce que tu as à savoir.

-Sofia, je veux m'excuser pour ce que j'ai dit.

-Tu le penses toujours quoiqu'il arrive.

-Peu importe ce que je pense en ce moment ou pas, je m'excuse, dit il en me retenant.

-C'est à Justin que tu dois surtout des excuses, dis je en me tournant vers lui.

Il baissa les yeux.

-Et je doute qu'il les accepte, ajoutai je en me détachant de lui.

-Mais j'ai vraiment l'impression qu'il profite de toi, tu sais il y a pleins de garçons comme ça.

-Et toi tu es le garçon parfait peut-être? Écoute quand j'ai rencontré Justin il était puceau, Justin ne fume pas, il ne boit pas, il ne conduit pas sous influence, il est raisonnable tu m'as bien compris? Et même s'il était comme ça, je suis sûre qu'il serait quelqu'un de bien, alors maintenant tu vas laisser notre couple tranquille, crachai je.

-Mais So...

Je lui donnai une gifle. Il se tint la joue et recula, ne comprenant pas mon geste. Ça ne me faisait pas du bien d'en arriver à là pour qu'il me foute la paix. Je me retournai sans rien dire et m'en allai.

Je ne voulais plus entendre parler de Manuel.

...

J'attendais Justin au fast-food. Il avait un retard de quelques petites minutes, mais rien de grave.

Il arriva enfin. Je lui souris et me levai.

Il me prit dans ses bras et m'embrassa le front. Il avait un sweat gris et un jogging noir ainsi qu'une casquette noire aussi. Il avait l'air fatigué.

-Tu es en retard de 6 minutes, le taquinai je.

-Je suis venu à pied, dit il simplement.

-Ça explique tout, ça va?

-Je sais pas vraiment, toi ça va?

-Moui, j'ai vu Manuel ce matin?

-Et? Demanda-t-il en fronçant les sourcils.

-Il voulait s'excuser. Il a continué à utiliser ses propos désobligeants a ton égard et je l'ai giflé.

-Bien fait pour lui, il n'a eu que ce qu'il méritait.

Je roulai des yeux amusée. Une serveuse vint prendre notre commande, enfin du moins la mienne comme Justin n'avait pas l'air de vouloir grand chose.

-Tu ne manges pas ? Lui demandai je.

-A quoi bon, je n'ai même pas faim.

-Oh je vois. De quoi voulais tu me parler ?

-Les examens nous coutent 85 000 dollars, fit il.

-Quoi? 85 000? Mais c'est énorme comme somme !

-Et le pire, c'est que la première phase d'induction n'a eu aucun effet. Il va falloir en faire une deuxième, soufflai je.

Je baissai les yeux. La serveuse posa mon plat face à moi.

-Et ça veut dire que...

-Oui, on doit repartir à zéro et la seconde sera plus intensive, souffla Justin.

-Je suis vraiment désolée Justin, mais tes parents pourront payer les premiers examens ?

-J'espère, dit il peu sur de lui.

Je posai mes mains sur les siennes.

-Alors on va continuer à se battre, et je serais là pour te soutenir, affirmai je.

-T'es mignonne, mais quoiqu'il arrive la maladie est clairement en train de dominer, dit il.

-Justin, moi je crois qu'on est plus fort que la maladie, et c'est toi qui me l'a fait promettre, je veux tu y crois, même si ça peut paraître impossible comme ça, insistai je.

Il baissa les yeux vers mes mains en soufflant.

-Ça ne sert à rien, dit il en détachant ses mains des miennes.

-Si ça sert, tu me disais qu'il ne fallait pas s'inquiéter, que quoiqu'il arrive on allait y arriver, penses au mal que ça me ferait de te voir mourir alors que tu ne t'aies pas battu?

-Sofia...

-Justin promets le moi, promets moi que tu te battras, moi je suis prête à me battre, parce que je veux que tu vives, d'accord ça n'a pas marché une fois, mais qu'est-ce qui te dit que ça ne fonctionnera pas la deuxième fois ? Aies confiance Justin, moi j'y crois, et tes parents y croient aussi, alors ne nous abandonne pas et bats toi.

Il soupira. Il me regarda droit dans les yeux.

-Bon. Je le ferais, parce que je t'aime, parce que j'aime ma famille et que je veux y croire, mais à une seule condition.

-Laquelle?

-Que tu passes l'après-midi avec moi, dit il en souriant.

-Te voir sourire me fait déjà plus de bien, et oui j'accepte de passer l'après-midi avec toi.

-Tant mieux, dit il.

Je mangeai donc, sous le regard attentif de Justin.

Je finis et nous sortîmes du fast-food après avoir payé.

Il me prit la main et nous emmena en direction de la ville.

-Ou est-ce qu'on va ?

-Dans un parc, dit il.

-Pourquoi là-bas ?

-Parce que c'est calme et que j'ai besoin de me détendre.

-Si tu veux, acceptai je.

Il m'emmena vers le parc public le plus proche. Le mois de Février venait de débuter, le froid de Los Angeles était doux, un froid de printemps et non d'hiver.

Le temps me paraissait donc plus agréable.

Nous arrivâmes dans le parc et je m'assis dans l'herbe, Justin lui se contenta de se coucher dans l'herbe, sur mes genoux.

-T'en as parlé à ton père ?

-De quoi? Demandai je.

-Pour Boston.

Je fronçai les sourcils en le regardant intensément.

-J'étais sérieux Sofia.

-Donc tu es vraiment prêt à vivre seul, loin de tes parents, payer un loyer, travailler pour vivre...

-Sofia quoiqu'il arrive on sera amenée à le faire.

-Mais on est trop jeune.

-Mais notre avenir est à Boston, comment veux-tu qu'on fasse? Mes parents ne pourront pas emménager à Boston juste parce que je veux faire mes études là-bas, souviens toi qu'il y a mon frère et ma sœur. Peut-être que ton père pourra, mais mes parents non.

-Oui, mais ce n'est pas une décision à prendre à la légère.

-C'est pour ça que je te demande maintenant, et puis j'ai besoin de liberté tu comprends ?

-Tu regretteras rapidement d'avoir ta liberté, affirmai je.

-J'attends ta réponse, dit il simplement.

Je souris en le regardant.

-Dis moi, tu n'es pas un peu trop chaud, tu fais de la fièvre je me trompe?

-On m'a diagnostiqué une grippe, dit il simplement.

-Rien que ça ?

-J'ai pris mes médicaments avant de venir et j'ai des cachets sur moi.

-Tu es grippé mais tu es venu en sweat?

-Tu es mal placé pour me faire des leçons de moral sur ce sujet, rétorqua-t-il en me souriant.

Je ris. Il avait raison.

-En tout cas j'ai de la chance de t'avoir, dit il.

-Non c'est moi qui ait de la chance de t'avoir.

Il me sourit deux fois plus.

-Approches par ici, m'ordonna-t-il.

Je l'embrassai en souriant. Il me ramena au sol avec lui. Et notre baiser se fit des plus sensuels.

Je décollai mes lèvres un instant des siennes pour arranger mes cheveux quand je vis une scène qui changea mon humeur totalement.

-C'est pas Jacques là-bas ? Demandai je.

Justin tourna sa tête et fronça les sourcils.

-Putain de merde...