43
Lui
15:00.
J'étais remonté, je n'avais fait que ce qu'il méritait. Mais en attendant il m'en avait donné un aussi.
Il n'avait pas le droit de se mêler de nos affaires, à Sofia et moi. Mais pour qui il se prenait ?
Sofia essayait de faire partir le bleu qui était apparu sur ma joue.
-Pourquoi t'as fait ça ? Demanda-t-elle.
-Attends, t'as vu ce qu'il disait? Il ne méritait que ça, une bonne correction, me justifiai je.
-C'est vrai qu'il est allé loin, mais j'aurais pu le faire sortir, regarde ce qu'il t'a fait, c'est pas joli tout ça.
-Je sais.
-C'est ta mère qui sera contente, dit elle ironiquement.
-Je lui expliquerais.
-Quoi?
-La vérité. Ton connard d'ami d'enfance s'est un peu trop mêlé de ce qu'il ne le regardait pas et ça a dérapé.
-Je lui parlerais, dit elle en mettant la glace sur mon bleu.
Je frissonnai de douleur.
-Tu vas encore lui parler après tout ce qu'il a balancé ?
-Justin. Ne t'en mêles pas, m'ordonna la blonde.
-Mais...
Elle insista sur le regard qu'elle me portait.
-Très bien, cédai je.
Elle sourit et continua à me soigner.
...
17:30.
Je me préparai pour aller m'entraîner. Ça faisait vraiment longtemps que je ne m'étais pas allé m'entraîner personnellement avec Braun. Mes parents s'étaient bien sur inquiéter à cause de mon bleu et je leur avais simplement dit la vérité, bien sur ma mère me fit un monologue sur mon comportement et je n'allais encore une fois pas obéir à ses avertissements.
J'enfilai mes vêtements de sport et descendis, mon sac à dos à la main.
Je passai dans la cuisine et pris de l'eau pour m'hydrater ainsi que quelques gâteaux pour après.
Je voulus sortir de la cuisine mais croisai ma mère.
-Ou vas-tu comme ça ?
-Je vais m'entraîner avec l'entraîneur Braun, lui dis je.
-Un dimanche soir? Demanda-t-elle en haussant les sourcils.
-Allez maman, j'en ai pour deux petites heures, lui suppliai je.
-Bon, vas y, mais ne rentres pas trop tard s'il te plait, dit elle en me laissant passer.
Je lui souris et lui embrassai le front en la remerciant. Je pris ma moto et m'en allai vers le terrain de basket.
J'arrivai rapidement et me garai. J'avançai, mon sac sur mes épaules et souris en voyant l'entraineur m'attendre. Ca faisait longtemps.
-Tu es donc vraiment venu, déduit il.
-Oui, comme vous pouvez le voir.
-Ravi de te voir alors, c'est un beau bleu que tu as là, dit il.
-Rien d'important, on commence?
Il acquiesça et l'entrainement put commencer. J'étais content de m'entrainer seul, non pas que j'aimais la solitude mais là je pouvais me concentrer et être plus sérieux.
-Dis moi, ça a évolué avec la petite Jamora, je me trompe?
-Hum...oui pourquoi? Demandai je gêné.
-Parce que je vois que vous vous êtes rapprochés, tu es plus épanoui, c'est ça qui m'a fait remarqué qu'il s'était passé quelques choses.
-Oui, c'est ma petite amie à présent, dis je en mettant un panier.
-Félicitations, et j'aimerais savoir comment tu te portes, comme tu rates beaucoup de cours en ce moment je me demandais qu'est-ce qu'il t'arrivait et Jacques m'a simplement dit que tu avais des petits problèmes de santé. Tu sais que si ça devient grave je dois te dispenser de sport et tu sais ce que ça engendrera, dit il.
-Oh euh oui, mais ce n'est rien, juste des petits problèmes mais rien qui me fasse arrêter le basket, vous n'avez pas d'inquiétudes à avoir, mentis je.
-Très bien, de toute façon tu me le dirais si ça n'allait pas.
Ca devenait compliqué si j'allais jusqu'à mentir à mon entraineur, mais je ne voulais pas arrêter le basket. Nous continuâmes l'entrainement.
Nous le terminâmes assez rapidement à cause de la pluie qui débutait. Par conséquent, comme il me restait une heure devant moi, je décidai de rendre visite à Jacques. J'allai donc devant chez lui.
Il vivait dans un petit appartement au nord de la ville. Ils ne pouvaient pas se permettre une grande maison, avec les revenus peu importants de sa mère qui allait travailler une ou deux fois par semaine pour ces intérêts personnels. Pendant que Jacques vendait pour faire survivre sa petite sœur, lui à la limite il pouvait se débrouiller.
Je sonnai, j'avoue que je n'étais serein car à chaque fois que je venais chez lui, la situation dérapait. Sa petite sœur m'ouvrit. Une petite métisse toute mignonne, elle était adorable. Je me baissai vers elle en lui souriant.
-Salut toi, dis je.
-Bonjour Justin, dit elle en me faisant un câlin. Tu veux voir mon grand frère?
-Oui, il est là?
-Oui, par contre faut pas que tu fasses du bruit parce que maman dort sur le canapé, dit elle.
-D'accord, lui dis je.
J'enlevai mes chaussures. Un coup de balais avait été passé et j'osai imaginer que c'était le travail de Jacques.
Je passai à travers l'appartement, et j'avais bien pu voir la mère de mon meilleur ami avachie comme un cadavre sur le canapé, une bouteille d'alcool à la main. J'arrivai devant la chambre de Jacques et remerciai sa sœur.
J'y entrai et il fut surpris de me voir.
-J'pensais pas que tu reviendrais après la dernière crise de ma mère, dit il.
-Il faut croire que si, comment ça va?
-Bien et toi?
-Ca peut aller, dis je en m'asseyant sur son bureau. Tu lui as dit?
-Attends tu crois que c'est simple? Je dois quand même lui annoncer qu'elle a couché avec un inconnu et non avec moi.
-T'as pas le choix, du moins je t'en laisses pas le choix, dis je.
-Qu'est-ce que tu veux dire?
-Soit tu le fais, soit je te pousse à le faire, lui dis je.
-T'es pas sérieux là?
-Elle va finir par le savoir et là tu ne pourras rien faire, dis je.
-T'es venu ici pour me faire une leçon de moral, parce que franchement je suis pas d'humeur, dit il.
-Je dis juste ce qui est mieux pour elle et pour toi, dis je. Enfin bref demain j'aurais les premiers résultats de mon traitement, souhaites moi bonne chance.
-Je mets toutes mes couilles de ton côté, dit il en riant.
-Très drôle, non sérieusement, j'appréhendes ce que mon médecin vas dire, après l'hémorragie que j'ai fait récemment, dis je.
-Moi je crois qu'il dirait rien de négatif, et puis de façon je crois en toi Justin, et Sofia aussi, et les gars aussi même s'ils n'en savent rien. Tu ne crois pas que tu devrais leur dire?
-Je ne pense pas que je suis prêt, pas maintenant, dis je.
-Très bien comme tu voudras.
Nous continuâmes à discuter jusqu'à ce que sa mère l'appelle. Elle criait comme s'il y avait eu un meurtre.
-Qu'est-ce qu'elle veut encore cette salope?
-Tu crois que c'est la meilleure façon de parler de ta mère?
-Franchement. Ca fait 18 ans de ma vie qu'elle agit comme une mère indigne vis à vis de moie t de ma petite sœur, pour moi c'est une salope avant d'être ma mère.
Je ne dis rien. Je le comprenais. Il la détestait et il en avait toutes les raisons. Je le suivis car je me sentais con seul dans cette pièce.
Il arriva à l'entrée du salon ne voulant même pas rentrer, c'était vrai que l'odeur présente dans cette pièce était insupportable.
-Vas m'acheter une bière et un paquet de cigarettes, ordonna-t-elle.
-Vas y toute seule, cracha mon meilleur ami à sa mère.
-T'es sérieux? Allez s'il te plait vas y, je te donne les sous, dit elle en fouillant dans sa poche.
Elle jeta quelques pièces et deux billets sur la table-basse.
-Dépêches toi Jay va pas tarder à arriver faut que je me prépare et que je sois en forme, dit elle.
J'arquai les sourcils un sourcil ne sachant absolument pas de qui elle parlait tandis que Jacques soufflait bruyamment en prenant l'argent.
-Oh Justin tu es là, tu es beau ce soir, surtout avec ce bleu que tu as sur ta joue, dit elle en se léchant les lèvres.
Elle me dégouttait.
-Bonsoir madame Webster, et merci, dis je en grimaçant.
-N'essaie rien maman Justin n'est pas là pour baiser et il ne sera jamais là pour, dit Jacques en sortant.
Je le suivis trop intrigué par sa mère. Il se dirigeait vers la chambre de sa sœur.
-Alors t'y vas?
-Si je n'y vais pas elle va me casser les couilles, dit il.
Il ouvrit la porte de la chambre de sa sœur et l'interpella. Elle se tourna alors qu'elle jouait aux poupées.
-Je vais acheter quelques choses pour maman, j'en ai pour pas longtemps, alors restes bien sage en attendant, Jayson va arriver alors dès que tu entends sonner à la porte tu fermes ta chambre à clés, dit il en lui donnant la clé de sa chambre. Jusqu'à ce que j'arrive, dit il.
-Comme d'habitude, dit elle en souriant.
Il lui sourit et lui embrassa le visage.
-Tu dis au revoir à Justin princesse?
Elle vint me faire un câlin et repartit jouer. En sortant de la chambre, nous entendîmes la porte se fermer à clé.
-On y va alors? Demandai je.
Il acquiesça. Nous sortîmes et prîmes l'ascenseur.
-Pourquoi tu lui demandes de s'enfermer? Demandai je.
-Parce que Jayson n'est pas quelqu'un de fiable, c'est le nouveau mec de ma mère et je suis sûr qu'il serait capable de violer ma sœur, et même ma mère d'ailleurs tu la connais, alors par précaution je lui demande de s'enfermer dans sa chambre.
Ça faisait vraiment bizarre de le dire comme ça mais là mère de Jacques a plusieurs fois tenté de violer ses deux enfants, mais Jacques a toujours su se défendre et déteste laisser sa mère seule avec sa sœur, alors il passe le plus clair de son temps avec elle, quitte à la laisser chez un ami quand il est occupé.
-Et comment tu vas faire pour aller la voir?
-On a un code secret donc j'aurais juste à toquer à sa porte à dire ce code si elle a laissé les clés sur la porte, et même j'ai le double des clés que j'ai pris à ma mère.
Je compris donc mieux son raisonnement. J'admirais beaucoup Jacques pour ce qu'il faisait, sa façon de vivre malgré ses conditions défavorables, c'était un modèle pour moi.
Nous arrivâmes devant le tabac.
-Au fait je ne t'ai pas demandé, comment tu t'es fait ça ? Dit il en parlant de mon bleu.
-Je me suis battu avec l'ami d'enfance de Sofia, dis je.
-Vraiment ? Dit il après avoir indiqué ce qu'il voulait.
-Ouais, il a mal parlé de moi et a remis en questions les choix de Sofia, ça m'a énervé et je l'ai frappé.
-Incorrigible Bieber, dit il en souriant. Vous pouvez garder le surplus, dit il au gars du comptoir.
-A vrai dire il manque $10, fit il embarrassé.
-Putain la salope, souffla Jacques.
Je me mis à rire.
-Incorrigible Webster, dis je en faisant allusion à sa mère.
...
16:45.
J'avais passé tout une journée à l'hôpital, passant plusieurs examens. C'était infernale. J'étais fatigué et j'avais pu constaté que j'étais pâle.
Je perdais de mon teint et je devenais plus clair, la fatigue me tuait.
Le docteur Rys avait dit que c'était dû au traitement et à l'hémorragie que j'avais fait récemment.
Ma mère tenait ma main à mon chevet et mon père était au téléphone avec son ancien patron.
Nous allions savoir non seulement les résultats de la première phase d'induction, mais le prix de la première période.
Mon père raccrocha avec son patron.
-Alors? Demanda ma mère.
-Pour l'instant la boîte à l'air de te fonctionner a nouveau mais il dit qu'il ne pourra pas me réembaucher dès maintenant, dit il déçu.
-Ne t'inquiètes pas, il te réembauchera quand il verra que c'est toi qui faisait fonctionner sa boîte, l'encouragea-t-elle.
-Elle a raison, on se débarrasse pas des Bieber comme ça, affirmai je.
-Merci vous deux, vous êtes géniaux, dit il en nous souriant.
La porte s'ouvrit soudainement. Le docteur Rys se présenta à nous, sa mine n'assurait rien de bon.
-Rebonjour, j'ai les résultats des examens, dit il tout d'abord. Mais avant de vous les annoncer, j'aimerais savoir ce qu'il vous ait arriver Justin, fit il en parlant de mon bleu.
-Un petit règlement de compte rien de grave, dis je. Venez en au fait.
-Très bien. Pour commencer, sachez que la première période de traitement nous donne un total de 85 000 dollars, et ça c'est parce que ce n'est que la première, affirma-t-il.
-85 000 dollars ! Vous n'y pensez pas ! S'exclama mon père.
-Ce sont les prix réduits monsieur Bieber, mais ce n'est pas le pire, reprit le docteur Rys.
Nos regards devinrent plus graves.
-La première phase d'induction n'a pas pu arrêter les cellules cancéreuses de se développer, il en faudra donc une seconde plus intensives.
—
Sachez que le prix que j'ai donné pour la chimiothérapie est un vrai prix (a 10 000 dollars près)
Selon une source fiable, ça s'élève à 95 000 dollars aux États Unis.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top