Lui

22:30.

Je n'avais fait que traîner dehors. J'étais remonté contre elle. Je ne pourrais décrire la haine que j'avais plus particulièrement envers Abel.

Il voulait détruire le couple que je dormais avec Sofia. Et je savais qu'elle ne pourrait jamais me tromper avec lui, mais j'avais besoin qu'elle réfléchisse et qu'elle se sente coupable.

J'avais besoin qu'elle se mette a ma place et qu'elle ressente ce que moi je ressens quand je la vois avec ce connard.

J'avais besoin qu'elle compatisse, j'avais besoin qu'elle imagine l'effet que ça lui ferait.

J'étais incapable de la quitter, quitter Sofia serait une victoire pour Abel. J'y étais peut-être aller fort mais j'étais sûr qu'elle ne prendrait pas ce que je lui avais dit à la légère.

Et je l'aimais trop pour le faire.

J'arrivai devant la boîte ou Sean faisait son anniversaire. Hors de questions de boire ou de fumer, je ne suis pas venu ici pour ça et avec mon état de santé ça ne serait pas une bonne idée.

J'entrai dans le club. La musique se faisait bien sur entendre comme dans tous les clubs.

Je cherchai mes potes, et je les trouvai dans un coin, entouré de plusieurs filles autour d'eux, bizarrement Jacques n'en touchait aucune.

Je secouai la tête et avançai vers eux. Je les saluai tous (car oui ils étaient tous présents, comme d'habitude finalement).

-Joyeux anniversaire mon bro, dis je à Sean.

-Merci mon p'tit ! T'as pas emmené Sofia, demanda-t-il.

-On s'est disputé, avouai je en regardant ailleurs.

-Oh, c'est dommage elle se serait bien amusée, en tout cas c'est le cas d'Ella, dit il en me pointant la copine de mon meilleur du doigt.

Elle discutait en effet avec le barman qui avait l'air de lui faire du charme.

Une vraie fetarde celle-là, elle n'en manquait jamais une, elle était comme Jacques en fait.

-A propos de Abel? Demanda Jacques.

-Comment tu sais ? Demandai je en prenant un apéritif.

-Je l'ai vu entré dans ce bar avec lui, dit il.

-Pourquoi tu ne me l'as pas dit? Demandai je en fronçant les sourcils. Il s'agit de ma meuf et tu es mon meilleur ami j'ai le droit d'être au courant.

-C'était à elle de te le dire, pas à moi, dit il. Bon bref je devrais aller chercher ma copine parce que j'ai peur que ce connard essaie de me la voler, dit il en s'éloignant.

Il rirent tous à la remarque de Jacques. Je m'assis à côté de Jaden qui prit la résolution de me présenter toutes ses amies, enfin les filles qui étaient autour d'eux.

-Alors je te présente Emma, Gabriela, Sonia et puis la fille là-bas c'est Astride, elles ne sont pas méchantes enfin je te déconseille de jouer avec elle surtout que toi qui as Sofia, dit il en riant.

-Elle traîne encore avec Abel, si elle t'aimait vraiment elle aurait arrêté, dit Cole.

-Oui mais elle ne l'a pas fait, dis je.

-Alors c'est une salope si elle persiste, dit Alfredo.

-Je t'interdis de parler d'elle comme ça ! M'exclamai je en attrapant son cou.

Je ne supportai pas qu'il parle ainsi de Sofia, d'accord elle avait fait une connerie mais elle n'en restait pas moins ma copine.

Mes potes me séparèrent de lui.

-Calme toi Jay je disais ça pour rire, dit il en reprenant ses couleurs.

-Oui et bien surveilles ton langage quand il s'agit de Sofia, dis je remontée. Bon j'me casse, soufflai je agacé.

Ils ne me retinrent pas et c'était mieux ainsi. Je sortis et rentrai chez moi, soûlé par tout ce qu'il s'était passé cette journée.

...

08:50.

Nous étions dans la voiture pour l'hôpital. Aujourd'hui nous allions me changer mon cathéter et voir les premiers résultats de mon traitement. Il restait encore deux semaines de traitements avant de savoir si j'allais pouvoir passer à la phase 2 de mon traitement.

J'espérais tout simplement que ça finisse au plus vite. Nous descendîmes de la voiture, uniquement ma mère et moi car mon père travaillait.

Le dialogue était très limité et nous nous regardions à peine. J'étais juste énervé parce qu'elle voulait m'enlever de l'équipe.

Nous fîmes le trajet habituel et une fois arrivés, nous nous assîmes et attendîmes que notre nom fut appelé.

-Maman? Dis je dans un élan de courage.

-Oui Justin ? Dit elle en se tournant vers moi.

-Je suis désolé. Je n'aurais pas du m'énerver autant, m'énerver contre vous, contre la principale, j'ai mal agi, c'est vrai, tu es ma mère et je te dois quand un minimum de respect et de reconnaissance et je sais que tu veux me préserver, mais s'il te plaît, ne m'enlèves pas le basket.

-Justin s'il te plaît ne me fais pas souffrir, j'ai peur pour toi mon cœur, dit elle en me regardant d'un air insistant.

-Maman. Je te prouverais que je suis capable de continuer, fais moi confiance, dis je en prenant ses mains dans les miennes.

Elle me regarda avec des perles dans les yeux. Le docteur Rys arriva coupant notre discussion.

-Famille Bieber, toujours présent à l'heure, dit il en nous souriant. Justin vous pouvez prendre place dans la salle dès maintenant, le chirurgien ne devrait pas tarder, affirma-t-il.

-Merci docteur, dit ma mère.

Je m'exécutai et attendis le chirurgien qui arriva presque à la minute même.

-Bonjour Justin, je n'ai pas le temps pour les politesses il va falloir que nous allions vite, dit il en enfilant ses gants. Je vais vous anesthésier, donc soyez prêt, dit il.

J'acquiesçai. Il m'anesthésia donc. Mon cerveau se mit rapidement en mode off.

Après plusieurs minutes, je sentis une douleur m'atteindre ainsi que des cris. Je compris qu'il y avait un problème.

J'ouvris les yeux et vis une marre de sang sur mon torse. Une infirmière essayait d'arrêter l'arrivée de sang, tandis que le chirurgien appelait le docteur Rys a son secours.

J'avais horriblement mal, et je ne pouvais que le manifester. Le docteur Rys et ma mère, alertés par mes cris, ceux du chirurgien et de l'infirmière, arrivèrent quelques secondes plus tard.

Je pus voir le docteur intervenir directement en criant des instructions à son collègue, ainsi que ma mère se cachait la bouche en pleurant.

J'étais en train de me vider de mon sang.

...

Tout était revenu à la normal. Un grand bandage était présent sur mon bras. Ma mère caressait ce dernier. Elle avait eu la peur de sa vie, et moi aussi.

Mon père avait été appelé d'urgence de son travail pour venir à l'hôpital. Jazmyn et Jaxon étaient aussi présents, pour la première fois depuis le début de mon traitement. Et le soutien de ma famille m'était vraiment bénéfique.

J'étais heureux de les voir. Jaxon et Jazmyn étaient assis sur mon lit et discutaient avec moi.

-T'as mal? Demanda Jaxon.

-Un peu, mais ça va, dis je.

-Vous êtes contents d'être ici avec Justin? Demanda mon père.

-Oui, dit Jazmyn.

-Tant mieux alors, je n'avais besoin que de vous ici, dis je en souriant.

Le docteur Rys entra dans la pièce.

-Vous êtes au grand complet à ce que je vois, dit il ravi.

-En effet, bref nous sommes ici pour Justin, dit mon père.

-Oui c'est vrai. Alors Justin a été victime d'une hémorragie assez importante, cela s'est produit, selon le chirurgien, quand il a voulu enlever le cathéter. Donc nous avons décidé de continuer, mais sachez que nous ne savons pas si le traitement fonctionne correctement. Quoiqu'il en soit, nous n'avons pas remarqué la présence d'anomalies et nous en déduisons que pour l'instant, nous pouvons continuer, mais il faut que nous soyons d'autant plus vigilant lors de nos opérations chirurgicales, donc vous n'avez rien à craindre, conclut il. Maintenant c'est mieux qu'on vous garde en observation jusqu'à ce soir.

Ma mère remercia le ciel pour ça. Elle avait de quoi, j'avais bien cru que c'était la fin.

Il sortit. Je soupirai de soulagement.

-Tu vas vivre? Demanda Jaxon.

-Oui bonhomme, je vais vivre, dis je en lui souriant.

-Oui ! S'excita Jazmyn.

-Je suis content que ça te rende aussi joyeuse, dis je.

-En tout cas, Dieu merci, fit ma mère. J'ai bien cru que j'allais te perdre chéri, dit ma mère en m'embrassant le front.

-Maintenant qu'on soit bien clair, demain tu restes à la maison, prévint mon père.

Je voulus répondre mais la porte s'ouvrit sur Sofia.

Qu'est-ce qu'elle faisait la?

-Qu'est-ce que tu fais là Sofia? Demandai je en fronçant les sourcils.

-J'ai appris que tu avais eu un problème à l'hôpital alors je suis venue dès que j'ai pu, dit elle essoufflée.

Je regardai ma mère en fronçant les sourcils. Cette dernière fuit mon regard.

-Laissez-nous seul, ordonnai je à ma famille.

Ils le firent. Je regardais la seule personne qui m'attirait dans cette pièce, Sofia.

Elle était toute rouge, elle tenait son gilet contre elle en reprenant son souffle.

-Comment tu vas ? Demanda-t-elle.

-C'est ma mère qui t'a prévenu? Demandai je ignorant sa question.

-Euh oui mais...réponds moi J...

-Très bien, vas-t-en, ordonnai je.

-Justin je suis venu te voir et tu me chasses ?

-Je n'ai pas dit que je voulais te voir et encore moins que je t'avais pardonné.

-Je le sais, mais tu pourrais au moins me donner ton état, après ça si tu veux je m'en irais, dit elle en croisant les bras sous sa poitrine.

-Bon, alors je vais bien merci, dis je.

-Je préfère ça, dit elle en s'approchant de moi.

-J'aurais besoin de temps avant de te pardonner, tu comprends ? Dis je plus doucement.

-Oui je comprend, dit elle en baissant les yeux.

Elle posa son regard sur mes lèvres. Elle se baissa puis m'embrassa tendrement. Elle tenait mon visage entre ses mains.

Je ne pouvais que répondre à son baiser tellement cela me faisait du bien.

Je la rapprochai même encore un peu de moi en posant ma main sur sa hanche.

Et le baiser s'accentua à ce moment précis. La porte s'ouvrit derrière nous ce qui mît fin au baiser que nous échangions.

-Maintenant va-t-en, dis je doucement.

-Prends le temps de réfléchir, moi je serais toujours là pour t'aimer, dit elle en se redressant.

Elle s'en alla en me laissant. J'avais espéré qu'elle insiste pour rester, mais elle était bel et bien parti.

...

09:15.

J'étais en retard. Mais j'avais toutes les raisons d'être en retard.

Ce qui devait arriver arriva. Je m'étais réveillé tranquillement comme à mon habitude ce jour-là.

J'étais allé prendre ma douche, quand je me suis rendu compte en me mouillant les cheveux qu'un morceau était tombé.

Je voulais que tout m'arrive sauf ça. J'avais cogité plusieurs minutes sur comment j'allais aller au lycée dans cet état. J'avais donc décidé de mettre une casquette pour camoufler le tout. La partie arrière de ma mèche avait disparu seulement, mais c'était assez visible pour qu'on se pose des questions.

Ce qui était sûr c'était que j'allais saigner l'huile de ricin de ma mère.

J'étais sorti vraiment perturbé et avais fait comme je pouvais pour ne pas faire de malaise en route.

Mes parents m'avaient interdit d'aller en cours mais j'avais désobéi, comme d'habitude. Je n'étais donc pas censé aller en cours, j'étais rentré tard la veille à cause de l'hémorragie que j'avais fait, mais je voulais si Sofia allait continuer ou agir comme je le voulais.

Oui, aller en cours juste pour ça c'était possessif et parano de ma part, mais je voulais qu'elle donne des moyens à notre couple de fonctionner.

Je marchai doucement, me foutant que j'étais en retard ou pas. Je rentrai ma casquette correctement sur ma tête et toquai a la porte de la salle.

N'entendant même pas un « entrée » au bout de 10 secondes, je décidai de rentrer tout seul.

La classe se tourna vers moi, y compris Sofia.

-Justin vous auriez pu attendre que je vous autorise à entrer, dit la prof en fronçant les sourcils.

-J'allais pas attendre toute ma vie non plus, soufflai je en m'essayant à côté de Sofia.

La prof roula des yeux et continua son cours alors que je sortais mes affaires.

-Justin, s'interrompit elle une seconde fois.

-Quoi? Demandai je sèchement.

-Votre casquette s'il vous plait.

-Je n'ai pas envie de l'enlever, dis je calmement.

-C'est dans le règlement Justin, insista-t-elle.

-Je n'ai pas envie de l'enlever t'entends pas?!

Les gens furent choqués. Autant par le fait que je la tutoie que je persiste.

-Justin je vous permets pas ! Ce que vous venez de faire vaut un rapport, dit elle en cherchant ses feuilles de rapport.

-Eh bien vas y mets le ton rapport, moi je me casse ça me soule, dis je ne pouvant supporter ce cours.

Je sortis et claquai la porte de la classe. Je voulus partir mais revins quelques minutes pour voir ce qu'il se passait par la serrure.

Je vis tout d'abord la prof marmonnée des jurons, puis la classe soudainement bruyante. Mes amis riaient de ma réaction, assez drôle pour eux, quant à Sofia, elle était ailleurs, elle avait l'air inquiète comme triste.

Ça me faisait mal de la voir comme ça mais j'avais besoin de la laisser réfléchir, j'étais amoureux d'elle, mais j'avais besoin d'espaces.

...

Je marchai seul dans le froid. J'avais quitté les cours seul, j'avais passé la journée avec mes potes mais sans parler, et leur compagnie ne m'était pas bénéfique. J'avais besoin d'être seul avec mes problèmes.

Aucun autre professeur n'avait osé me demander d'enlever ma casquette, ce qui était mieux pour ma part.

Ce qui était sûr c'est que je n'irais pas en cours le lendemain. Ce n'était pas raisonnable d'aller en cours après avoir fait une hémorragie dangereuse pour mon état de santé.

Ce qui était sûr c'est qu'en rentrant, mes parents allaient me faire tout un moral sur ma santé etc...

J'en avais rien à faire.

Je vis ma copine se diriger vers un autre endroit que le bus, le métro, ou même le parking du lycée.

Et comme cela m'interpella, je décidai de la suivre. Évidement.

Je la suivis donc de près, sans me faire voir.

Elle arriva devant un cimetière. Mon cerveau s'arrêta de fonctionner pendant plusieurs secondes, et plus curieux que jamais, je la suivis.

J'entrai dans le cimetière et la trouvai devant une pierre tombale.

Je compris tout d'un coup, je vis le nom de la personne enterrée à cette pierre tombale.

Et tout fut plus clair dans ma tête. Sa mère était tout simplement morte. Mais pourquoi ne m'avait elle rien dit ? Pour ne m'en avait elle pas parler ?

Pourquoi?

Je m'approchai d'elle et inspirai longuement avant de dire.

-Tu comptais me le dire ça aussi? Demandai je coupant le silence qui était présent.

—

Encore un retard (sorry 🙃)

J'avais besoin de temps pour ce chapitre donc ça explique mon retard (et je m'étais justifiée hier soir sur mes conversations sur mon profil)

Ça me fait donc un deuxième chapitre à rattraper.