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Elle

08:00

Je me réveillai tout doucement malgré le son infernal du réveil.

Une nouvelle journée de cours s'annonçait. J'étais assez fatiguée car j'avais travaillé tard la veille mais je devais bien, pour les études que j'envisageai ensuite.

Je partis prendre ma douche puis m'habillai rapidement. Je descendis et croisai mon père. Il était colonel donc il se déplaçait souvent vers Washington ou à travers le pays.

Le colonel James Jamora.

Il travaillait sans relâche depuis la mort de ma mère, quand je n'avais que 2 ans. Je n'ai pas de souvenirs concrets de ma mère, mais mon père me disait souvent que c'était une femme douce et adorable. Et le fait que j'ai très peu connu ma mère a resserré les liens que j'avais avec mon père. Nous étions très complice. Il n'a jamais cherché à se remarier et depuis que je suis toute petite il me fait garder par la voisine, madame Lautner.

Quoiqu'il en soit ça me faisait plaisir de le voir ce matin et je devinai facilement qu'il allait très vite repartir. Il buvait son café en lisant les journaux. Je m'installai à table avec lui en souriant de toutes mes dents.

— Bonjour colonel Jamora, votre voyage s'est bien passé ? Demandai-je.

— Fifi, je t'ai toujours dit de ne pas m'appeler comme ça quand nous sommes à la maison, dans la maison je suis papa, dit-il en me souriant.

— Et je t'ai dit de ne plus m'appeler Fifi papa, rétorquai-je.

— Excuses-moi, j'ai du mal à croire que dans quelques mois tu seras majeure, je vois encore ma petite Sofia de 6 ans, toute jeune et innocente, dit-il en posant son journal.

— Tu vas t'y habituer, dis-je en buvant mon chocolat.

— Et les cours jeune fille, comment ça se passe? J'espère que tu as assuré ce trimestre.

— Euh... Oui disons que mes notes n'ont pas été plus basses que 15, dis-je gênée.

— J'espère bien, je veux que tu sortes première de la classe pour ton baccalauréat, dit-il.

Mon père prenait ma scolarité très au sérieux, à vrai dire c'était le seul sujet que nous arrivions encore à évoquer sans que le travail de mon père ne s'interpose dans nos discussions.

— Tu sais j'ai bien réfléchi et je me disais que cette année nous pourrions passer les fêtes ensemble, proposai-je.

— Eh bien...commença-t-il.

Son téléphone sonna. Il me fit signe qu'il devait répondre. Encore le travail sûrement. Je finis de boire mon chocolat et de manger mes tartines. Il revint juste après.

— Tu dois encore t'en aller c'est ça? Supposai-je.

— Écoute ma puce, j'aurais vraiment aimé parler de ce sujet avec toi, mais le pays a...

— Besoin de toi je sais, soufflai-je.

— Je reviens dans deux jours, dit-il en m'embrassant le front. C'est con je n'ai pas pu terminer mon petit déjeuner, dit-il en piquant une biscotte. Si tu as besoin de quoi que ce soit madame Lautner est là, je vais la prévenir de mon départ.

— Bisous je t'aime papa, dis-je alors qu'il fermait la porte.

Une fois de plus il partait précipitamment. J'avais l'habitude, c'était comme ça depuis que j'étais toute petite. Je finis de me préparer quand j'entendis la porte s'ouvrir. Ça devait être Ella.

Ella était ma meilleure amie, enfin ma meilleure amie depuis que j'étais arrivée dans le lycée. Et c'était ma seule amie. Elle était ouverte d'esprit, belle, sociable, attachante et avait un succès fou avec les garçons. Elle m'encourageait d'ailleurs à aller vers eux.

— Sofia je suis là, dit-elle du rez-de-chaussée.

Je descendis rapidement avec mon sac.

— Ça y est on peut y aller, dis-je en lui faisant la bise.

Les parents de Ella lui avaient acheté une voiture, alors nous partions chaque matin ensemble au lycée.

— J'ai croisé ton père il avait l'air pressé, dit-elle en rentrant dans la voiture.

— Il avait une réunion d'urgence donc il doit attraper un vol d'urgence, dis-je lasse.

— Oh je vois, dit-elle simplement. Pour nouvel an j'ai appris que Webster faisait une fête, t'y seras?

— Tu connais mon avis sur ce genre de choses Ella, dis-je en observant la route.

— Mais allez quoi Sofia, ça sera le moment de te trouver un gars, dit-elle.

— J'ai pas le temps pour ça, et puis tu connais mon père, il est méfiant avec les garçons.

— Pff on peut pas s'amuser avec toi, soupira-t-elle.

— Bah toi si tu veux y aller vas-y mais ça sera sans moi, dis-je.

Nous arrivâmes devant le lycée. Ella savait que ça ne servirait à rien de me forcer. Nous rejoignîmes l'enceinte du bâtiment au moment où la première sonnerie retentit. Une masse d'élèves sortaient de cours, se bousculant un peu entre eux. Ils n'avaient pas le temps. Nous pûmes cependant arriver dans notre salle. 

Nous nous installâmes au premier rang, comme d'habitude. Les élèves entraient au fur et à mesure jusqu'à la deuxième sonnerie. Le cours put commencer. La prof avait l'air de bonne humeur aujourd'hui. Pendant qu'elle expliquait son cours, Bieber entra sans gêne dans la salle de classe.

Bieber. Ce garçon était tout simplement un élément perturbateur pour l'ensemble de la classe. Il était arrogant, malpoli : je ne l'aimais tout simplement pas. Du coup, je ne lui adressais jamais la parole, ni même un seul regard. Il était aussi une personnalité bien connue du lycée alors évidement, il avait du succès et ses amis l'admiraient beaucoup. Mais moi, je ne pouvais pas le supporter, c'était au-dessus de mes forces.

De plus, il manquait depuis quelques temps, assez souvent les dernières heures de cours et je me demandais parfois ce qui pourrait l'empêcher de venir à la fin de la journée.

La prof réagit bien sûr à l'entrée bruyante du faux blond.

— Monsieur Bieber, où est votre billet de retard? Demanda-t-elle.

— Je l'ai pas, dit-il en s'asseyant vulgairement sur sa chaise, aillant lâché son sac, sûrement vide, sur sa table.

— Et j'aimerais que vous toquiez la prochaine fois, ce n'est pas un hôtel ici, dit-elle. Allez justifier votre retard.

— Continues ton cours en quoi ça va changer quelque choses que je le justifies ou pas ce retard, dit-il agressivement.

La prof ne dit rien de plus. Ce n'était pas elle qui avait la patience de s'embrouiller avec lui.

— Il est pas trop sexy quand il est comme ça? Me chuchota Ella.

— C'est tout sauf sexy d'interrompre un cours et de tutoyer la prof comme si c'était ta soeur, dis-je en restant concentrée.

— Mais avoues qu'il a du charme, dit-elle.

Je ne répondis pas. Je ne préférais pas répondre.

...

Je sortis du lycée pour aller manger quelque chose en dehors, je n'avais pas envie de manger dans le réfectoire. Ella était rentrée chez elle pour manger, j'allais donc devoir manger seule. Je rentrai dans la petite supérette. J'allais prendre une sandwich et un paquet de chips. Après avoir pris mon repas, je m'installai dans un café pour manger.

Justin y entra à son tour. Il commanda, sans poser son regard sur moi. En réalité, ça ne me dérangeait pas vraiment. Je mangeai tout en l'observant attentivement. Il avait l'air aimable, calme, poli, tout ce qu'il n'était pas en temps normal. Il s'installa une table plus loin de la mienne. C'est vrai que je ne l'appréciais pas vraiment, mais quand il était seul, il avait l'air différent. Il n'était pas le Justin qu'il était au lycée. Pourquoi ? Je n'ai jamais cherché à le savoir.

Quoiqu'il en soit il avait l'air plus mature quand il était seul. Mais je me demandais pourquoi il n'était pas avec ses amis. Peut-être avait-il besoin de se retrouver seul ?

Personne ne me demandait pourquoi je n'étais pas avec ma meilleure amie. Quand j'y réfléchissais, je ne savais rien sur lui, juste qu'on était dans la même classe et qu'il traînait toujours avec son groupe d'amis du même caractère que lui.

Je mangeai à la même vitesse que lui. Il se leva subitement en se dirigeant vers la sortie, touchant son nez qui était sûrement en train de saigner. Je ne réfléchis pas et le suivis de près. Mais quand j'arrivai devant le café, je ne vis personne, juste le son d'une moto qui venait de partir, il n'était pas reparti au lycée.

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