13
Lui
22:15
Mes yeux s'ouvrirent doucement. Je pus découvrir le visage décomposée de ma mère qui s'illumina en me voyant ouvrir les yeux.
Mon père sourit à son tour.
-Il s'est enfin réveillé, dit elle enthousiaste.
Je ne savais pas vraiment où j'étais et ne me souvenais pas bien de ce qu'il s'était passé pour que j'arrive ici.
Les seuls souvenirs que j'avais étaient le moment où j'étais arrivé devant ma moto tandis que Sofia s'énervait contre moi parce que je ne lui donnais pas de réponses claires à ses questions.
Après plus rien. Le trou noir.
-Comment tu te sens mon amour? Demanda ma mère en me caressant les cheveux.
-Bien, enfin mieux mais ou suis je?
-Nous sommes à l'hôpital Justin, c'est Sofia qui nous a contacté pour nous informer de ton malaise, ta mère était si inquiète, dit mon père en me souriant.
-Vous savez ce que j'ai ?
-Nous attendons les résultats, le médecin ne nous les a pas encore donné. Mais comment ça s'est passé avant d'arriver ici ? Demanda ma mère.
-Sofia nous a dit que vous discutiez et que tu as eu soudainement une grosse migraine, puis tu t'es effondré au sol, et c'est là qu'elle a commencé à paniquer, continua mon père.
-J'avais un petit mal de tête, je sais pas ce qu'il s'est passé, avouai je.
-Elle nous a aussi dit que tu avais saigné du nez, c'est la première fois que ça t'arrive? Demanda ma mère.
Je baissai la tête. Si je leur disais que non, ma mère allait péter un plomb car je ne leur en avais pas parlé. Et puis nous étions à l'hôpital, je ne pouvais pas mentir.
-Non, c'est pas la première fois, dis je tout bas.
-Mais pourquoi tu ne nous en as pas parlé plus tôt, dit ma mère en commençant à perdre son sang froid.
-Je pensais que ça allait me passer, que c'était juste comme ça, je pensais pas que ça allait finir à l'hôpital, me justifiai je.
Et je n'avais pas envie de leur dire parce qu'ils allaient encore s'inquiéter pour rien.
-Ça t'es arrivé combien de fois? Demanda mon père plus calmement.
-3 ou 4 fois comme ça, dis je simplement.
Ma mère serrait ma main. Elle voulait m'engueuler, je le sentais, mais elle se retenait.
-Le plus important c'est que tu vas bien maintenant, dit mon père.
-Ton père a raison, dit ma mère en reprenant son calme.
-Ou sont Jazmyn et Jaxon ? Demandai je.
-On les a laissé chez les voisins en quatrième vitesse, dit ma mère, ils n'ont pas eu le temps de comprendre les pauvres.
-Et Sofia? Ou est elle?
-Elle doit être encore dans la salle d'attente, elle n'a pas voulu rentrer chez elle sans savoir ce que tu avais, dit mon père.
-J'aimerais la voir, si ce n'est pas trop vous demander, dis je.
Le médecin entra dans la pièce à ce moment-là. Ce n'était pas le bon moment.
Une boule se forma dans mon ventre. J'avais peur de savoir, ou plutôt je ne voulais pas savoir, je voulais fuir la vérité.
J'appréhendais beaucoup ce qu'il allait nous dire. Le visage de ma mère s'était fermé et devint inquiet, quand à mon père il avait l'air moins inquiet que ma mère, mais je sentais qu'il voulait savoir.
Mais ce qui m'inquiétait encore plus c'était l'expression du médecin sur son visage, lisant ses feuilles bien tassées.
C'est là que je me rendis compte que dans la vie il y a des moments que vous ne voulez pas vivre. Des moments que vous voulez toujours repousser pour ne jamais les rencontrer. Ces moments-là sont durs quand ils arrivent. La vérité qui en sort est souvent difficile à affronter.
J'en vivais un, en ce moment-même. J'étais placé entre mon père et ma mère, mes membres tremblaient d'anticipation.
Il se passait quelques choses de grave, rien qu'à voir la mine déconfite qu'avait le médecin. Je ne voulais pas savoir ce qu'il se passait. C'est surement quelques choses d'indéniable.
Peut-être me faisais-je des idées. Mais malgré tout je m'attendais au pire.
-Ecoutez, commença le docteur, les examens ne sont pas rassurants du tout.
Maintenant, j'avais de vraies raisons d'avoir dû soucis à me faire.
Mon regard alternait entre mes deux parents. Mon père avait les deux poings serrés sur ses deux genoux et ses lèvres formaient une ligne droite sur son visage.
Ma mère, elle, me tenait la main, elle me la serrait tellement fort. Ses yeux étaient embués de larmes qui ne demandaient qu'à sortir. Je n'aimais pas du tout les voir comme ça.
-Ce que je vais vous annoncer va être très dure à vivre, il faudra que vous soyez fort.
-Venez en au but, s'il vous plaît, supplia mon père.
-Votre fils est atteint d'une leucémie.
Ma mère se mit à pleurer. Elle baissa sa tête sur moi, elle était anéantie.
Mon père n'avait pas l'air de bien capter la nouvelle, il regardait le médecin comme s'il voulait que ça soit une blague, une putain de blague pas drôle.
Et comme si le médecin avait lu dans les yeux de mon père, il dit simplement.
-Il faut commencer le traitement au plus vite, sinon je crains que votre fils joue les derniers mois, voire les dernières semaines de sa vie si la maladie a déjà progressé, dit il d'un air navré.
Ma mère ne pouvait plus s'arrêter de pleurer. J'avais envie de la réconforter, mais j'avalai amèrement la nouvelle, comme si le monde s'effondrait sur moi.
J'en voulais au monde entier, même si ce n'était la faute de personne. Je n'imaginais même pas que ça pourrait m'arriver un jour, qu'avais je fait pour mériter ça?
Je baissai la tête, je ne voulais pas me mettre à pleurer devant mes parents et un mec que je ne connaissais même pas.
Mon père avait ses mains sur sa tête, marchant à travers la pièce.
J'avais l'impression que tout était fini pour moi, et que mes jours étaient compté. Ma mère ne pouvait plus se contenir, elle était folle à l'idée de me perdre.
Avec tout ce que j'avais entendu sur ce genre de maladie, je n'étais pas rassuré, je savais que dans ce genre de cas, soit on arrivait à vaincre la maladie avec des séquelles, soit on en mourrait, aussi dur et triste que ça pouvait l'être.
Je ne pensais plus à rien. J'étais vide d'émotions, je ne savais pas comment le prendre, mais mal, cela était sûr.
J'en voulais à toute la Terre, les innocents comme les fautifs, les plus doux comme les plus gros connards.
Je voulais rester seul avec ce problème, je voulais qu'on me foute la paix. Qu'on me laisse seul, rien que plusieurs heures, pour que j'accumule cette nouvelle, qui allait changer tout dans ma vie, que ça soit de ma personne à tous les projets que j'avais pour la suite de ma vie.
Je serrai mes poings, les yeux noyer dans les larmes qui menaçaient de sortir.
-Monsieur et madame Bieber, c'est mieux que nous laissions votre fils accumuler la nouvelle seul, dit il en voyant que j'étais mal.
Ma mère essuya ses larmes. Elle me regarda, le visage décomposé, avant de se lever faiblement en allant vers mon père qui la prit dans ses bras.
Ils sortirent. Je laissai mes larmes sortirent à présent. Je me rendis compte que toute ma vie ne tenait plus qu'à un fil, et que cette maladie allait me ronger, petit à petit, jusqu'à réellement me détruire.
...
12:30.
Je regardai le paysage défiler devant moi. Je sortais de l'hôpital deux jours plus tard. Je ne supportais plus l'ambiance qu'il y avait là-bas, ça n'allait peut-être rien changé chez moi, mais je me sentirais déjà dans un endroit plus agréable pour réfléchir.
Tout le monde restait calme dans la voiture. C'était pesant. Mais je ne voulais en aucun cas qu'on parle de la maladie.
Tout sauf ça. Je quittai mes yeux de la vitre et observai un instant mes parents.
-Tu veux qu'on leur dise, dit mon père après plusieurs minutes d'hésitations.
On devait toujours revenir à ce sujet, quoiqu'il arrive.
-Jeremy, je ne pense qu'on devrait en reparler maintenant, dit ma mère en le regardant d'un air insistant.
-Dites leur, ils ont le droit de savoir, je vois pas ce que ça changerait à la situation de toute façon, soufflai je.
Mes parents déglutirent et ne dirent plus rien jusqu'à l'arrivée. Cette nouvelle nous mettait tous mal à l'aise.
Nous n'allions pas en jouir. Je sortis de la voiture en premier. J'étais exténué et ne voulais qu'une chose, dormir.
Je n'allais pas prendre le temps de saluer mon frère et ma sœur qui reviendraient sûrement très bientôt, et de toute façon je n'étais pas d'humeur.
-Justin ou vas tu? Demanda ma mère alors que je rentrai rapidement dans la maison.
-J'ai besoin de dormir, dis je sans même la regarder.
Je m'en voulais de me comporter ainsi avec elle mais je ne pouvais pas rester calme après avoir appris que j'allais sûrement mourir.
Je rentrai dans la maison et montai directement les escaliers pour rejoindre ma chambre. J'espérais simplement que Jamora ne sache rien sur ce que j'avais, elle serait capable de le dire à tout le monde.
Je regardai mes messages. Une tonne de messages de Jacques, mais aucun message de Sofia. A croire qu'elle savait que je n'étais pas sorti de l'hôpital depuis lundi.
Je la remercierai bien d'avoir appelé les secours, mais je voulais tout d'abord dormir, dormir et que personne ne me dérange.
Je mis donc mon téléphone en mode avion, l'éteignis et m'endormis, essuyant de penser à des choses positives, mais comment quand tes jours étaient compté sur les doigts ?
—
J'ai préparé assez de chapitre pour pouvoir posté tous les jours, alors je reprends à partir d'aujourd'hui ☺️
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