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Eux (Jeremy)
10:00.
Il avait passé une nuit entière en opération et réanimation. Nous n'avions pas pu le voir depuis la veille, 15 heures et quelques.
Nous étions stressés, qu'adviendrait il de notre fils ? Je m'en voulais terriblement. Je n'aurais pas dû le faire courir. Je ne pensais pas qu'il ne serait pas prêt, je ne pensais pas que ça tournerait au drame.
Je ne souhaitais qu'une chose, qu'il survive. Patricia avait été prévenue assez rapidement et ça faisait aussi 24 heures qu'elle pleurait notre fils.
Elle voulait tout sauf le perdre. J'étais avec elle dans la salle d'attente. J'avais fait les cent pas toute la nuit, ne trouvant le sommeil et étant plus angoissé qu'autres choses.
Si Justin mourait, je ne me le pardonnerais jamais.
J'avais fini par m'assoir, fatigué de rester debout. Patricia reniflait encore, fixant le vide comme si elle n'en était plus qu'à quelques minutes de sa vie.
J'en avais assez de lui faire du mal et de la voir ainsi. Il fallait qu'elle sache que je serais toujours la même dans les moments les plus difficiles même si j'avais mis notre fils en danger sans le voir et que je l'avais trompé. J'avais besoin qu'elle garde confiance en moi malgré tout ce qui s'était passé.
Parce que nous avions besoin l'un de l'autre pour surmonter cette épreuve. Elle se mit soudainement à parler.
-Toute ma vie je me suis battue pour lui, dit elle dans le vide. Toute ma vie j'ai voulu faire en sorte qu'il se porte bien, de sa naissance jusqu'aujourd'hui.
Je fronçai les sourcils. On pourrait la prendre pour une folle, mais je savais qu'elle était sérieuse.
-Et aujourd'hui mon bébé est à l'hôpital, celui pour lequel je me suis battue pour l'avoir, celui que j'ai eu malgré tout, celui avec qui j'ai tenté de créer la plus grande affinité possible.
Je comprenais pourquoi elle était anéantie, Justin avait été tout pour nous toutes ces années. On l'avait vu grandir, on l'avait élevé du mieux que nous le pouvions, on l'avait vu amoureux, on l'avait vu heureux, et maintenant on le voyait sur un lit d'hôpital, complètement inactif entre la vie et la mort.
Je passai mon bras par-dessus les épaules de Patricia. Elle ne refusa pas et posa sa tête sur mon épaule.
-Tu n'as pas à t'en vouloir, tout est entièrement de ma faute Pattie, dis je pour la consoler.
Elle s'accrocha à mon bras en continuant à verser des larmes.
Je fermai les yeux un instant, pour me rappeler de doux souvenirs de famille que nous avions eu avec Justin.
Je me rappelais de ce jour où nous étions parti à la mère pour la première fois avec lui.
C'était à Beverly Hills, nous venions tout juste d'emménager à LA.
-Tu t'en souviens quand nous étions partis à la plage avec Justin, quand il avait 3 ans ?
Elle leva la tête vers moi.
-Oui...il avait trouvé un coquillage...dit elle une larme à l'œil.
-Il avait dit « regarde maman, on entend la mer quand on le met dans dans l'oreille », dis je.
-Et il avait ajouté « quand je serais grand et que j'aurais un fils, je lui ferais écouter le chant des coquillages », dit elle.
-Nous avions ri...
-Et il avait imité le chant des coquillages, comme il le disait si bien.
Elle se mit à pleurer. Je sais que Patricia aurait aimé le voir faire écouter le « chant des coquillages » à ses enfants.
Le docteur Flynn arriva soudainement devant nous. Je me levai en premier pour en savoir plus sur Justin.
-Bonjour monsieur et madame Bieber, dit elle. J'ai des nouvelles à propos de Justin pour vous.
-Comment va-t-il? Demandai je.
-Ne vous inquiétez, dit elle en souriant. Il est hors de danger. Son infarctus est dû à une mauvaise circulation du sang au niveau du cœur, et c'est cet effort qui l'a provoqué mais ça aurait pu arriver à n'importe quel moment. Comme il a perdu beaucoup de sang ces derniers temps, et qu'il ne se nourrit pas assez, non seulement il est en manque de sang, mais de vitamines pour son corps et pour son sang. Mais à présent, après des examens sanguins, nous avons pu voir que les cellules cancéreuses ont énormément diminué et que la fin de sa phase devrait se passer relativement bien, si Justin recommence à manger normalement et qu'il se repose assez, nous expliqua-t-elle.
-Donc ça veut dire qu'il est sur la bonne voie ? Dis je.
-D'un point de vue médical, oui rassurez vous, je vous donnerais plus d'informations sur la suite un peu plus tard, dit elle en souriant.
-Dieu merci, dit Patricia soulagée.
Il y avait de quoi l'être.
-Il s'est réveillé, je suppose que vous mourrez d'impatience de le voir, dit elle.
Nous acquiesçâmes et elle nous emmena vers sa chambre. Je ne pouvais que remercier le ciel d'avoir dormis à notre fils de survivre.
...
Lui
Je soufflai de soulagement. J'étais hors de danger, je n'allais plus mourir.
Et j'en étais profondément soulagé. Pourtant j'avais bien vu la mort de près avec cette accident.
Mais à présent tout allait mieux. Absolument tout.
La porte s'ouvrit sur mes parents. Je souris en les voyant, je n'imaginais même pas le soulagement de ma mère en apprenant que j'étais sur une voie favorable pour mon traitement.
Après un an de combat, je voyais enfin une lumière.
Elle accourut vers moi puis m'embrassa et me serra fortement contre elle.
-Ne nous refais plus jamais une frayeur pareil mon bébé, dit elle des larmes de joie aux yeux.
Mon père était en retrait mais me souriait aussi. J'étais heureux de les voir en tout cas.
Est-ce que maintenant nous aurions notre temps de trêve ?
Alors que nous nous réjouissions de nous retrouver et de savoir que mon état de santé allait s'améliorer, le docteur Flynn entra à nouveau dans la pièce.
-Je vois que je ne rate pas les réjouissances, dit elle.
Mes parents et moi sourîmes a ses paroles.
-Alors je viens juste vous expliquez une chose importante pour garantir la bonne santé de Justin, dit elle à mes parents. Il faudra que vous preniez ceci, dit elle en me montrant des barres de céréales. Ce sont des barres de céréales qui devraient vous aider à reprendre l'appétit. Vous devez impérativement passer par ça avant de recommencer à manger normalement, mais tout se fera petit à petit, pas à pas, histoire de ne pas brusquer l'organisme. Ensuite il faudra que vous fassiez de l'exercice physique pour relancer les muscles, j'ai cru comprendre que vous étiez un sportif de haut niveau, dit elle en souriant. Mais ça aussi, vous devrez le faire petit à petit, c'est-à-dire deux ou trois jours après votre sortie de l'hôpital. C'est compris ?
J'acquiesçai en la remerciant. Elle nous sourit puis s'en alla. Cette fois-ci, tout était bon, tout rentrerait enfin dans l'ordre.
Enfin presque. Il restait toutes ces histoires de bébé.
...
15:00.
Je reprenais des forces petit à petit en m'allongeant dans ma chambre.
Je fixai le plafond, mon téléphone sur mon ventre. Selon le docteur, si tout allait bien il ne me restait plus que deux semaines avant la fin de ma phase.
C'était un total soulagement.
Ma mère toqua timidement avant de tenter dans ma chambre.
-Comment tu te sens ? Demanda-t-elle.
-Plutôt bien, j'ai juste quelques nausées occasionnelles mais tout va beaucoup mieux, dis je.
-Si tu as faim je peux te préparer des...
-Maman, ne te fatigues pas pour moi, tu es enceinte je te rappelle, dis je.
-Oui, c'est vrai, dit elle en touchant son ventre.
-Tu as dit à papa que c'était un garçon ?
-Oui, je lui ai donné les échographies. Tu sais en ce moment c'est ton état qui nous a rapproché mais il est encore trop dur pour nous de parler de notre bébé, ou même de bébé tout court. On préfère se concentrer sur toi, sur Jazmyn, sur Jaxon...notre couple n'est plus même Justin, et il se pourrait qu'après la naissance de ton futur petit frère on se sépare...
-Je comprends tout à fait tu sais, c'est dur pour vous, surtout pour toi.
-Hum, dit elle pensive.
-Je devrais me sentir heureux de n'avoir rien qui me lie avec Sofia, ça aurait été d'autant plus compliqué.
-Quand tu ne t'es pas engagé tout est plus simple Justin. Enfin bref, j'ai discuté avec le docteur Flynn, puis avec le docteur Rys pour lui parler de ton cursus à l'hôpital de Paris, et selon elle, une fois que ta phase sera terminée, tu pourras passer à la phase d'entretien que tu pourras faire dans un hôpital à Boston, une fois que tu auras intégrer ton école, dit elle. Tu pourras te faire suivre là-bas et cela veut dire que nous pourrons quitter Paris dès que tu auras fini ta phase ici. Elle nous en dira plus le moment venu, mais tu t'en rends compte ? On va pouvoir rentrer à la maison.
Sur le coup, j'étais content de retourner à LA mais Paris allait vraiment me manquer, même si les seules personnes qui me retenaient ici c'était à présent mes grands parents et la famille de Karim.
C'était sympa de vivre ici pendant 9 mois.
-C'est cool ça, dis je quand même ravi.
-Oui, on est en train d'en discuter avec ton père et nous essayons de voir comment on va pour ton école à Boston, on a déjà établi toutes les démarches mais à présent il nous faut quelqu'un pour te surveiller là-bas à cause de ton traitement. Pour l'appartement on l'a déjà payé, et il est déjà meublé en plus. Mais bon, on saura s'organiser sur place. Et en plus de l'anniversaire de Jaxon très bientôt, on s'était dit que faire une petite fête d'au revoir ne serait pas de refus, pour remercier Karim et sa famille ainsi que tes grands-parents.
-Ah ouais c'est vrai que ça serait sympa, bonne idée, dis je. Et Sofia est au courant ? Papa m'a dit qu'il avait déjà appelé quand j'ai eu mon accident et que ça l'avait mise dans tous ses états en l'apprenant.
-Ah...euh...en parlant de Sofia...quand ton père a tenté d'appeler, il est tombé sur son père, mais il était à l'hôpital avec elle.
-Ah bon? Mais qu'est-ce qui lui ait arrivé ?
-Apparemment rien de grave selon son père, mais il avait l'air nerveux et on entendait pas mal de bruit de fond, mais bon s'il nous dit que tout allait bien pour elle.
Je trouvai quand même ça louche. Si tout allait bien, pourquoi était il nerveux ?
En rentrant de LA, je sentais que j'allais avoir beaucoup de questions à poser à Sofia, et qu'on devrait mettre de nombreuses choses au clair.
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