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Lui
10:30.
J'étais baissé à la cuvette des toilettes, vomissant à nouveau plusieurs repas d'affilées.
Et ça durait depuis un moment déjà. Ma mère était en soutien derrière moi. Une fois que j'eus fini de vomir je me relevai progressivement.
Mon état s'empirait de jour en jour. Ma mère me donna de quoi m'essuyer.
-Ça va chéri?
-Est-ce que j'ai vraiment l'air d'aller bien? Demandai je.
-Ton père a fait des courses, tu devrais manger, dit elle.
-J'ai des troubles alimentaires maman, je n'ai pas faim et de toute façon je le vomirais.
Ma mère soupira et sortit de ma chambre.
J'avais énormément maigri, et mon teint était devenu très pâle. La maladie n'avait jamais été aussi intense.
J'avais perdu en force et passait mon temps à vomir du vide. Ce qui tombait mal, c'était que le déjeuner de "remerciements" de la famille de Karim était aujourd'hui, et ça me stressait un peu.
Je ne savais même pas si je serais en mesure d'y aller, mais me connaissant et sachant que j'étais extrêmement têtu, j'allais y aller. Et c'était ce que je comptais faire.
Le dernier rerpas en mon honneur auquel j'avais assisté était celui que Sofia avait organisé avec son père, dans ce restaurant, quelques temps avant qu'on se mette officiellement ensemble. J'en avais d'ailleurs de très bons souvenirs.
Je secouai la tête et me dirigeai vers le salon pour éventuellement sortir un peu de mon lieu de quarantaine pour quelques minutes. Je ne sortais plus depuis un moment et je pense que ça allait me faire du bien de voir du monde.
Je n'avais pas plus de nouvelles de Jaden et je me demandai même s'il ne m'avait pas oublié. Il devait surement se concentrer sur son entrée dans l'école que nous voulions intégrer tous les deux.
Une fois arrivé au salon, ma mère me regarda m'installer à table. Tout était calme.
-Où sont Jaz et Jax? Demandai je.
-Ils sont partis s'inscrire dans leur école pour cette année avec ton père, dit elle. Tu t'es enfin décidé à sortir de ta chambre?
-Oui, apparemment.
-Tu es sûr que tu pourras venir avce nous tout à l'heure? On peut annuler si tu veux.
-Non, ça fait plaisir à Karim et Eva donc on ne va pas les décevoir, ils vont croire qu'on est rancunier par rapport à la fois où ils n'ont pas pu non plus.
-Mais tu n'as pas l'air en forme, dit elle.
-Je me sens parfaitement bien, d'accord? Et puis ça va pas j'ai mes médocs, y a pas d'inquiétudes à avoir sur ça.
-Si tu le dis, dit elle en haussant les épaules. J'ai appelé Sofia récemment.
-Ah bon? Dis je surpris.
-Oui.
-Et comment elle va?
-Plutôt bien, elle n'a pas l'air de mal se porter.
-Ah tant mieux pour elle, dis je. Je lui souhaite d'être en bonne santé.
-Tu es encore fâché contre elle?
-Maman j'ai encore cette putain de photo dans la tête, j'ai encore l'impression de m'être fait trahir, je l'aimais putain.
-Justin elle n'y ait pour rien, tu devrais lui parler parce que ce qu'elle va tout dire est loin de ce que tu as pu imaginer en voyant cette photo.
-Si tu sais tout tu peux me le dire alors?
-C'est à elle de te le dire, elle nous a fait promettre de ne pas te le dire, parce qu'elle préférait te le dire elle-même.
Je ne dis rien, j'avais peur d'entendre la vraie version des faits. J'avais peur d'apprendre qu'elle m'avait trompé comme j'avais peur d'entendre qu'elle s'était faite violer par mon meilleur ami, ou pire.
-On voulait la faire venir mais apparemment je viens d'apprendre qu'elle ne peut pas se déplacer, et qu'elle préférerait attendre quelques mois de plus avant de faire le voyage pour Paris, j'ai trouvé ça bizarre.
-Et tu lui as dit quoi toi?
-Je lui ai parlé de ton état parce que oui, elle s'en souciait, et je lui ai aussi demandé pourquoi elle ne pouvait venir à Paris, et elle m'a dit que c'était compliqué, qu'on en saurait plus plus tard, et pleins de choses flou de ce style, elle n'avait pas l'air à l'aise mais bon, je ne voulais pas rentrer dans sa vie privée et puis ces vacances doivent être stressantes pour vous les jeunes.
-Ouais avec les recherches d'universités et de fac, dis je. Mais t'es sûr qu'elle allait bien? Parce que pour une université, connaissant Sofia, elle ne stresserait pas autant, dis je.
-J'en sais rien Justin, si tu veux tant d'informations sur elle tu n'as lui demander, je te rappelle que toi non plus tu ne prends pas vraiment la peine de la contacter.
Elle marquait un point sur ce point là, mais je n'avais pas envie de l'appeler après 7 mois sans aucun dialogue.
Ce n'était pas envisageable pour le moment.
...
Nous étions chez Karim. L'ambiance était assez calme pour le moment et c'était convivial. Je n'avais pas envie de faire la guerre à mon père pour le moment et j'avais plutôt envie que pour cette fois, on oublie tout ce qu'il avait fait.
J'étais fatigué de lui lancer des piques parce qu'il avait été infidèle. Je ne le verrais plus comme l'exemple que je voyais avant mais en tout cas, je voulais juste faire une pause dans cette guerre où il n'y avait que moi qui luttait vraiment.
Mais cela ne voulait pas dire que j'étais prêt à reprendre la complicité que j'avais autrefois avec lui.
Quoiqu'il en soit, nous étions en train de manger en discutant.
-En tout cas nous ne savons pas comment nous devons te remercier Justin, dit Eva.
-Oui, quand je pense que sans toi notre Alya ne serait peut-être plus de ce monde, et toi non plus d'ailleurs, ajouta Karim.
-N'importe qui l'aurait fait, dis je en souriant.
-En tout cas nous sommes fiers de toi mon grand, dit ma mère en me tapotant l'épaule.
Ils repartirent dans leur discussion. Je ne faisais que faire tourner ma fourchette dans l'assiette.
Ce qu'avait préparé Eva avait l'air bon, mais je n'avais vraiment pas d'appétit.
-Justin tu veux de ton morceau de dinde ? Demanda Jaxon.
-Non pourquoi ? Demandai je.
-Passes le moi alors, dit il en rendant son assiette.
Je souris et lui donnai. Il mangea avec appétit ce que je n'avais pas réussi à finir. Heureusement qu'il était là pour éviter le gaspillage.
Jazmyn et Alya vinrent vers moi.
-Justin viens jouer avec nous, dirent elles en même temps.
Au lieu d'écouter les longues conversations de Karim, Eva et mes parents, je pouvais bien faire ça.
Alors je me levai et les suivis jusqu'à la chambre d'Alya.
Elles furent contentes d'ailleurs.
-Alors on va jouer à la princesse, toi tu seras le beau prince qui veut épouser la belle princesse Alya mais moi je serais la sorcière qui voudra vous séparer d'accord ? Expliqua Jazmyn.
-Et qu'est-ce que je dois faire en tant que prince? Demandai je amusé par la situation.
-Tu dois dire pleins de jolies choses à Alya pour qu'elle tombe amoureuse de toi, comme tu l'as fait avec Sofia.
Si elle savait seulement que les jolies choses qui ont fait craquer Sofia était mon caractère, mon démarquage des autres gars de mon groupe d'amis, des petits suçons par ci et des gémissements par là.
Façon bizarre de faire craquer une fille, surtout quand nous en avions pas l'intention.
Je jouai donc le jeu, en disant des compliments à Alya adaptés à leur âge, bien sûr.
Mais plus ça allait, plus je sentais ma vie à nouveau baisser et ma tête tourner.
Je m'assis un instant sur le lit d'Alya pour reprendre mes esprits. Jazmyn vit que je n'allais pas bien.
-Justin? Tu veux de l'eau ? Demanda ma sœur.
-Non ça va aller, on peut continuer, dis je en tentant de me lever.
A peine les deux pieds au sol, je me penchai directement pour vomir, sauf que cette fois ci, en ouvrant les yeux pour mieux voir ce que je dégurgitais, je vis du sang.
Je tentai de stopper cette vague de vomis quand ce fut le tour de mon nez de pisser le sang.
Jazmyn, prise de peur, courue appeler mes parents. Quant à Alya, elle comprit que quelque chose était en train de se passer et chercha les mouchoirs.
Je me mis à tousser du sang, c'était infernale.
Et plus je faisais ça, plus je commençais à perdre connaissance, et quand ma mère arriva dans la pièce, j'étais étalé à côté de la marre de vomi, et dans le sang que j'étais en train de perdre progressivement.
...
Quelques heures étaient passés depuis l'incident. J'étais à l'hôpital, une fois de plus, et cette fois-ci c'était le vide que je fixais.
J'avais selon les médecins échappé au pire, mais mon cas était réellement critique.
Ma mère tenait pas ma main fortement et mon frère et ma sœur étaient restés chez mes grands-parents car mes parents estimaient que Jazmyn en avait vu assez pour la journée et que Jaxon n'avait pas besoin d'en voir autant.
Karim et Eva avaient dû rester avec leur fille mais avaient promis de venir me voir dès que possible.
Mais je sentais qu'une mauvaise nouvelle arrivait pour moi. Et je le sentais très mal.
Mais d'un côté j'étais prêt, prêt à entendre qu'il ne me restait plus beaucoup de temps, prêt à entendre que c'était peut-être la fin pour moi, prêt à partir et à rejoindre madame Jamora.
Mon père était assis sur une chaise non loin et attendait tout comme ma mère et moi, l'arrivée du docteur Flynn.
La porte s'ouvrit, mon cœur rata plusieurs battements en voyant le médecin entrer dans la pièce.
Mon père se leva et ma mère tourna son regard vers cette dernière. Elle nous regarda avec une expression peu convaincante.
Ça annonçait une mauvaise nouvelle.
-Bon, nous avons les résultats, et franchement c'est très délicat comme on a pu vous le dire, dit elle.
Mes parents acquiescèrent.
-Et j'ai eu un verdict, après avoir discuté avec les médecins, pendant de longues minutes, nous avons décidé que pour sauver Justin d'une autre hémorragie, nous devions passer à la phase d'intensification tardive de sa chimiothérapie, en d'autres termes, la phase avant celle d'entretien, qui est semblable à une phase d'induction et de consolidation. Cependant, en vue des circonstances, il faut que vous compreniez que si ça ne fonctionne pas, la vie de Justin pourrait y rester.
Les larmes commencèrent à couler du visage de ma mère. Sur le visage de mon père, une décomposition se faisait clairement sentir.
-Justin doit la faire, sinon il pourrait...mourir, dit le docteur Flynn.
Ma mère se mit dans tous ses états. Elle pleurait à chaudes larmes. Mon père avait posé ses mains sur le bord de la fenêtre en lançant des jurons.
Mes jours étaient dorénavant comptés.
—
Je vous expliquerai dans les prochains chapitres ce qu'est l'accouchement sous X pour les personnes qui ne savent pas.
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