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Lui

13:00.

Mon séjour à l'hôpital semblait interminable. J'avais l'impression d'être à l'hôpital depuis 6 ans, alors que cela faisait tout juste une semaine.

On me rendait visite ou venait me faire mon traitement. J'étais vraiment soûlé par tout ce qu'il m'arrivait. Pourquoi le monde était aussi cruel envers moi?

J'observai le paysage à travers les fenêtres que les infirmières avaient laissé ouvertes, car ça me ferait selon elles du « bien ». Mais j'avais besoin de sortir de cet endroit car l'air devenait irrespirable.

Mes proches me rendaient occasionnellement visite, pour s'assurer que j'aille bien.

Je ne parlais toujours pas à mon père mais je me demandais si quelques parts je n'avais pas à le faire.

Au final il avait reconnu ses tords et il était conscient de la situation dans laquelle il nous avait mise.

Mais j'avais quand même ce sentiment de trahison envers ma mère qui elle, faisait en sorte qu'on garde une famille un minimum unie, au dépit de ses forces.

La porte s'ouvrit sur une infirmière. Je soupirai d'agacements, elles ne faisaient que passer.

Avant même qu'elle ne commence à parler j'anticipai ses paroles.

-Non, je n'ai besoin de rien, je veux juste que vous me laissez respirer un peu, dis je.

-Non, je voulais juste vous dire que votre mère est là, elle voudrait vous voir, dit elle.

-Oh...dis je gêné. Eh bien laissez la rentrer.

Elle sourit et ma mère entra. Elle ferma la porte derrière elle et vint me voir.

-Comment tu vas mon cœur ? Demanda-t-elle.

-J'en ai marre maman, dis je. Je veux rentrer, je déteste cet endroit.

-Chéri, tu dois rester ici, dit elle.

-Quand est-ce que je pourrais sortir ? Cet endroit est pire qu'un enfer putain.

-Je ne saurais pas te dire mon grand, mais je t'ai ramené ton ordinateur, dit elle en souriant.

-Ça sera déjà mieux que de fixer les fenêtres à longueur de journée, marmonnai je.

-Allez tiens le coup, tu sais qu'on fait ça pour toi, pour que tu te rétablisses, dit elle en me souriant. Tu as parlé avec ton père ?

-Ouais, je l'ai fait, affirmai je.

-Et ça va mieux entre vous?

-Pourquoi tu veux que ça aille mieux ?

-Parce que c'est ton père Justin, tu ne peux pas lui en vouloir éternellement.

-Maman, il t'a fait la chose la plus impardonnable au monde. Il t'a trompé putain ! Y a que moi que ça choque.

Ma mère baissa le regard.

-Excuses moi...je ne voulais pas...

-Justin ça ne me fait pas plus de bien que ça de savoir qu'il m'a trompé, et j'essaie tant bien que mal de me faire l'idée que rien ne sera plus pareil dans notre famille à présent, mais je ne peux rien faire, il a fait ce qu'il a fait, et ça s'arrête là. Pour l'instant, j'essaie de sauver le peu de notre famille qu'il reste.

-Tu le diras à Jazmyn et à Jaxon?

-Je pense que c'est comme ça que je peux déjà essayer de les protéger.

-Tu penses vraiment que c'est la meilleure solution?

-En tant que mère de famille Oui Justin, dit elle déterminée.

Je compris ce qu'elle voulait dire.

-Karim et Eva te sont réellement reconnaissant pour ce que tu as fait et s'en veulent terriblement de ne pas assez te le montrer, c'est pourquoi ils nous ont invité chez eux pour le déjeuner dans deux semaines, avant la rentrée des classes.

-Sérieux ? Ils n'avaient pas à le faire n'importe qui aurait pu le faire.

-Oui mais ils l'ont fait et ils estiment que tu es ce n'importe qui, tu as sauvé une vie au prix de la tienne Justin.

Je regardai d'abord le lit puis souris légèrement.

-Je vais sûrement appeler Sofia pour lui donner de tes nouvelles, j'espère que ça ne dérange pas trop?

-De toute façon je ne vois pas ce qu'elle en aurait à foutre, dis je.

-Détrompes toi, elle a vraiment besoin de tes nouvelles et je suis sûre qu'elle doit être morte d'inquiétude à cette heure ci.

-Alors pourquoi elle n'a toujours pas appelé ?

-Parce qu'elle aussi, elle a une année à préparer je te rappelle. Bon regardes quelques choses je vais t'apporter de quoi manger, dit elle en se levant.

Elle m'embrassa le front et s'en alla. Je dois avouer qu'elle était adorable.

...

19:00.

J'étais rentré. Mais mon retour chez moi ne me rendais pas plus joyeux que ça.

Je me sentais comme vide. J'avais l'impression que c'était un retour à la case départ.

Car j'étais toujours malade, j'étais toujours célibataire et en froid avec mon ex, et j'étais toujours en France.

Je n'avais qu'une seule envie, que tout s'arrange pour moi. Et je sentais clairement que mon état était redevenu comme avant, c'est à dire affreux.

J'étais allongé sur mon lit, des maux de tête me dévorant l'esprit.

Il faisait chaud mais j'avais horriblement froid et j'avais des nausées occasionnelles qui me rendaient fou.

J'avais clairement envie que le monde entier me foute la paix.

La porte de ma chambre s'ouvrit brusquement sur Jaxon.

-On doit venir manger, dit il en me souriant.

Depuis quand nous mangions en famille depuis tout ce qu'il s'était passé? Jazmyn suivit derrière lui.

-Maman elle est enceinte ! S'exclama la gamine.

Elle fit bouger sa tête de gauche à droite pour faire bouger sa queue de cheval et monta sur mon lit.

-Tu penses que ça va être une fille ou un garçon ? Me demanda-t-elle.

-J'en sais pas plus que toi, dis je.

-Moi je dis que ça sera un garçon, dit Jaxon.

-Et pourquoi pas une fille, il y a déjà deux garçons dans la famille, c'est trop, dit elle.

-Parce que les garçons c'est les meilleurs, dit Jaxon.

-Justin dis lui que ça sera une fille, dit Jazmyn en fronçant les sourcils.

-Franchement je m'en fous, allez sortez pour qu'on aille manger, dis je en me levant.

Ils se précipitèrent vers la salle à manger. Je marchai en me tendant limite sur les murs.

Ma démarche était pathétique, je ressemblais à une femme enceinte à terme.

J'arrivai dans la salle à manger, regardé en détail par mes parents.

-Quoi? Demandai je.

-Rien, on dirait juste que ça ne va pas, dit ma mère.

-Je vais très bien, mentis je.

Je m'assis à côté de Jazmyn et commençai à me servir. Je n'avais même pas d'appétit.

-Nous avons pu avoir un arrangement avec monsieur Braun, tu pourras éventuellement commencer les cours en Janvier, sous un emploi du temps moins intense, dit mon père.

Je levai les sourcils en l'air et acquiesçai.

-Et vous déménagerez donc à Boston, c'est ça ?

-On n'y a pas encore réfléchi Justin, avoua ma mère.

J'acquiesçai en continuant à manger contre mon gré.

-En tout cas les enfants vous reprendrez l'école ici en France, et si le traitement de votre frère avance d'ici là, nous repartirons à Los Angeles.

-Mais moi je commençais à bien aimer la France, dit Jaxon.

-Oui, et en plus ma copine Clara ne me parle plus, elle ne voudra sûrement pas redevenir ma copine si je reviens.

-Oui mais nous ne vivons pas en France les enfants, nous sommes ici pour Justin, dit mon père.

Ça me faisait bizarre de voir que ma famille était bien réunie et en train de discuter entre eux.

On dirait que rien ne s'était passé. On dirait que nous étions réellement une famille unie.

C'était donc ce que ma mère appelait « protéger le peu de famille qu'il restait »?

Elle le faisait plutôt bien à ce que je voyais.

Ma vue fut trouble pendant un court instant. Putain ça n'allait pas recommencer.

Je voulus me servir de l'eau pour calmer le jeu mais me mis soudainement à vomir au sol.

Ma mère eut le réflexe de se lever pour prendre un sceau tandis que mon père appuyait sur mon ventre.

Après avoir éjecté sûrement trois jours d'alimentation. Je me mis à respirer très fort et très irrégulièrement. J'avais à présent chaud.

Mon père eut le réflexe de me faire enlever mon tee shirt et de me faire de l'air.

Ma mère revint un peu tard avec le sceau.

-Justin tu devrais aller te reposer, dit elle inquiète pour moi.

Je tentai de reprendre mon souffle. J'acceptai l'aide de mon père pour m'emmener dans ma chambre.

C'était reparti pour un tour.

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