Lui

23:00.

Nous revenions du spectacle de danse que j'avais payé à Jazmyn, elle était heureuse. Elle n'arrêtait pas de me parler de la soirée que nous avions passé tous les deux.

Nous attendions qu'un taxi passe nous prendre. J'étais content de l'avoir rendu heureuse.

-C'était vraiment trop bien, dit elle.

-Tant mieux, dis je tout fier.

-J'espère que la prochaine fois on va pouvoir rencontrer l'artiste, dit elle enthousiaste.

-Je ferais en sorte que oui, dis je. Bon dès que je rentre, je me couche je suis mort, dis je.

-C'est quand que tu vas guérir ? Demanda ma sœur.

-Bientôt je l'espère, dis je pensif.

Nous sortîmes du taxi et payâmes avant de monter dans le bâtiment. Jazmyn commençait à fatiguer, c'était normal.

Quand nous sortîmes de l'ascenseur je fus forcé de la porter car ses jambes ne tenaient presque plus.

J'ouvris la porte et tombai sur mes parents en train de se disputer, le truc qui devait arriver vu qu'en ce moment c'était la merde.

Je passai rapidement avec Jazmyn dans les bras et la déposai dans son lit.

-Pourquoi papa et maman se disputent ? Demanda-t-elle.

-Des disputes de routine, rien de grave, mentis je.

Ça devait sûrement concerné la pute que mon père s'était tapé.

-Mais ils le font souvent, dit elle.

-Tu sais dans un couple il y a parfois des périodes où ça ne va pas du tout, mais ça s'arrange souvent.

-Et toi? T'en avais avec Sofia?

Je mis du temps avant de répondre.

-Oui, il pouvait nous arriver de ne pas être d'accord sur certaines choses, avouai je.

-C'est pour ça que vous n'êtes plus en couple ?

-Non, ça c'est un choix, ça n'a rien à voir, dis je.

Elle acquiesça. Je lui plantai un baiser sur le front en lui souhaitant bonne nuit.

Je sortis de sa chambre et rejoignis la mienne. Je ne préférai pas me mêler aux histoires de mes parents.

Je rentrai donc dans ma chambre quand je reçus un appel. Je regardai qui m'appelait et répondis directement en voyant le nom de Jaden.

Ça faisait longtemps que je ne lui avais pas parlé. Et j'avais besoin de le faire.

-Salut, dis je.

-Salut, dit il. T'avais besoin de parler ?

-Oui, mais pour commencer j'aimerais m'excuser pour notre dernier appel.

-T'as grandi depuis ?

-Jaden...je sais que j'ai mal réagi, avouai je.

-T'as de la chance que je t'appelle, c'est limite Sofia qui m'a encouragé à le faire. Je ne savais pas si j'avais envie d'avoir une nouvelle conversation avec toi.

Je ne dis rien. Je ne savais pas quoi dire à part merci intérieurement à Sofia.

-Bon, déjà ça va ? Pas trop dur le traitement ?

-Oui, non ça va, c'est comme d'habitude quoi, dis je. Et toi?

-Bah les examens ont commencé et c'est chaud quand même, dit il.

-Quoi? Tu regrettes d'avoir vraiment révisé à chaque fin de trimestre depuis le début de ta scolarité ?

-Non, jamais, ma technique est la meilleure, dit il fièrement. Mais je t'avoue qu'ils ont été inspiré les gars qui ont fait ça.

-T'imagines bien qu'ils ne vont pas faire des trucs simple, dis je.

-Ouais, dommage, dit il ironiquement. Mais toi tu vas les passer comment ?

-Apparemment j'irais dans un lycée français pour le passer, mais avec le sujet du lycée où j'étais, pour que je ne sois pas trop perturbé par leur programme.

-Et tu vas pouvoir rencontrer pleins de petites françaises, dit il.

-Arrêtes Jaden, je suis pas venu ici pour rencontrer des filles, dis je.

-Peut-être parce que tu as encore Sofia en tête ? Déduit il.

Je ne dis à nouveau rien.

-Peut-être, dis je.

-Bon pourquoi t'avais besoin de me parler ? Ça s'est arrangé avec Jazmyn?

-Oui, on sort justement du spectacle de danse que je lui avais payé pour son anniversaire, et elle viendra à Los Angeles avec mes parents cet été.

-Sans toi?

-Oui sans moi.

- Tu devrais venir.

-Pourquoi ? Parler à Sofia? Je ne préfère pas pour le moment.

-Et tu préféreras quand ? Franchement Justin, prends tes responsabilités et sois un homme, à moins que tu préfères qu'elle vienne d'elle-même.

-Jaden je ne veux pas parler de ça s'il te plaît.

-Très bien mais on sera amené à le faire.

Je pensais à lui parler de mon cauchemar mais franchement, il ne voulait strictement rien dire. Ce n'était pas le premier que je faisais dans ma vie et je n'allais dramatiser pour un cauchemar de rien du tout.

Même s'il m'avait fait longuement cogiter.

-Et sinon, quoi de neuf?

-Ma mère est enceinte.

-Quoi?

-T'as très bien entendu Jaden, elle porte un enfant.

-Wow...c'était inattendu...

-Pour l'être ça l'est, dis je.

-Et qu'est-ce que t'en penses?

-Qu'est-ce que j'en pense ? Financièrement, elle pense qu'ils peuvent s'arranger avec la banque pour qu'elle puisse le garder, enfin avoir assez d'argent pour élever un quatrième enfant. Dans les faits, c'est la merde.

-Pourquoi?

-Moi père a trompé ma mère il y a quelques mois...

-Ah merde.

-Et cette femme est enceinte de lui, aussi, dis je.

-Quoi? Dis moi que c'est une blague ?

-Elle demande de l'argent avec.

-C'est pas possible.

-T'y crois toi? Non mais attends, ça nous fait deux bébés au nom de Bieber, donc deux charges en plus. Sachant qu'il y en a un qu'on ne va pas élever vu qu'il n'est pas l'enfant de ma mère, mais à qui il faut qu'on donne de l'argent, c'est ouf quand même.

-Je peux te le dire, c'est la merde. Mais qu'est-ce qu'ils vont faire tes parents du coup?

-Ils m'ont dit qu'ils vont régler ça comme des adultes etc, et que je devais pas m'en mêler.

-S'il ne veut pas que tu t'en mêles, ne le fais pas. C'est mieux.

-Mais ça me rend fou, tu sais pas à quel point, dis je exaspéré. Je parle plus à mon père pour ça.

-Oui mais c'est leur problème et ils vont savoir comment le gérer.

-Si tu le dis, soupirai je.

La conversation continua jusqu'à tard dans la nuit, enfin pour moi.

...

Même pièce. Même salle. Même table. Mêmes chaises. Mêmes règles.

Rien n'avait changé. A part la personne. Quand je la vis mon cœur se gonfla.

Elle avait les larmes aux yeux, elle était vide d'émotions. J'avais une pitié profonde pour elle.

Et même si je lui en voulais, je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser en la voyant.

Sofia. Sofia Jamora, mon ex petite amie. Elle me faisait pitié, extrêmement pitié.

Ses mains étaient cachées par un gros pull. Elle fixait un point, le coin de la table.

Je pris une grande inspiration. Nous avions besoin de parler. Mais c'est elle qui commença à ma place.

-Justin...pourquoi tu m'as quitté ? Pourquoi tu m'as fait autant de mal en me quittant?

Je pris du temps avant de répondre, sa voix était si belle.

-Je ne t'ai pas quitté car ça me faisait plaisir, mais pour toi, pour nous.

-Non, tu l'as fait pour toi ! Tu n'as pensé qu'à toi, sans même te soucier de si ça me faisait souffrir ou pas.

-Non Sofia, je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour moi, et tu me connais, les relations à distance c'est pas mon fort, dis je.

-J'ai souffert à cause de toi Justin, j'étais amoureuse.

-Moi aussi j'étais amoureux Sofia, dis je.

-Si tu étais vraiment amoureux tu ne m'aurais pas laissé souffrir, et tu n'aurais pas mis fin à notre relation.

-Sofia, ne le prends pas comme ça s'il te plaît, dis je.

-Et pourquoi tu m'as confié à lui? Pourquoi tu m'as laissé rentrer seule avec Jacques?

-Que s'est-il passé Sofia ? Explique toi.

Elle avait les larmes qui coulaient et ne m'expliquait rien. Elle pleurait juste.

Je voulus lui toucher la joue mais elle me donna une gifle sur la main. Elle ne faisait que pleurer, en répétant que tout était de ma faute. Absolument tout.

-Justin ? Réveilles toi chéri tu as rendez-vous à l'hôpital, entendis je.

Je me réveillai brusquement. Encore un putain de cauchemar. Ma mère était sur mon lit, me regardant me réveiller.

-Justin, tu es sûr que ça va ? Demanda-t-elle.

Je la regardai sans comprendre. Elle me toucha le torse puis le visage.

-Tu es chaud mon cœur, et tu respires vite.

-J'ai...je...essayai je dire.

Je regardai l'heure. 9 heures. Je descendis du lit sans rien dire de plus et me dirigeai vers ma salle de bain.

J'avais vraiment cru que c'était réel, et l'idée de voir Sofia pleurer durant tout mon rêve me faisait mal.

...

Nous étions dans la chambre et attendions que le médecin revienne.

Ma mère était à côté de moi et me tenait la main.

-Maman tu sais je peux rester seul, je suis un grand garçon, dis je.

-Tu as vu dans quel était je t'ai trouvé au réveil ? Je préfère rester avec toi, on ne sait jamais.

-J'avais juste fait un cauchemar, c'est humain tu sais?

-Oui je sais mais tu sais que j'ai tendance à m'inquiéter pour beaucoup de choses.

Le docteur Flynn entra dans la pièce en nous souriant.

-Comment vous sentez vous Justin? Demanda-t-elle.

-Plutôt bien, je ne sens pas encore les effets secondaires c'est bizarre, avouai je.

-Et c'est ça que vous avez dû ressentir depuis quelques temps, les effets secondaires des médicaments et de vos visites n'étaient pas très importants. Si cela vous inquiète, vous n'avez pas à l'être, ce n'est que temporaire.

-Comment ça docteur ? Demanda ma mère.

-Disons que votre fils a plutôt l'air de bien se porter et que les effets secondaires sont moins importants pendant quelques temps. Cela peut vous laisser croire que les cellules s'habituent au traitement, mais ce n'est pas ça, c'est juste le corps qui s'affaiblit et refuse de lutter contre le traitement, en d'autres termes il faudrait que Justin mange encore plus, car quand les effets secondaires réapparaîtront, ça sera fatales pour lui.

-Mais je mange, dis je.

-Vous en êtes sûr ? Si vous voulez je peux faire un test pour savoir si vous mentez ou pas.

-Bon c'est vrai que je saute certains repas, mais j'ai tendance à avoir l'appétit coupé à cause des médicaments.

-Eh bien il faut se forcer jeune homme. En tout cas je suis ravi de vous annoncer que nous allons pouvoir passer à une phase d'entretien intermédiaire, la troisième partie de votre traitement. Et encore une fois je vous demanderais d'être très vigilant. Alimentez vous, hydratez vous, et essayez de faire des activités physiques pour que votre corps reste en bonne santé. Et bien sûr, reposez vous, des questions ?

-Euh oui...pour les examens, il peut les passer sans problème ? Demanda ma mère.

-Bien sûr que oui, il suffit qu'il signale s'il ne se sent pas bien, dit elle.

-Très bien merci docteur, dis je.

-Je vous en prie, et félicitations pour votre grossesse madame Bieber.

Ma mère et moi nous regardâmes.

-Merci docteur, dit elle nerveusement.