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Quelques temps auparavant...

Lui

11:30

— C'est bien les gars, on arrête l'entraînement pour aujourd'hui, nous dit l'entraîneur.

Les gars me félicitaient pour ce nouvel entraînement riche en bonnes actions de ma part. J'étais capitaine de l'équipe de basket du lycée Georges Washington, à Los Angeles.

Ils me connaissaient tous sous le nom de Justin Bieber, Jay pour les intimes, et pour tout le lycée j'étais le meneur, le gars le plus populaire. Il me voyait comme le mec le plus respecté, plusieurs rêvaient d'être ami avec moi, et bien sûr les filles de devenir leur copain. Pourtant, ils ne connaissaient pas ma vie, juste la personne que j'étais au lycée, c'est-à-dire un mec populaire qui s'entendait avec tout le monde. J'avais néanmoins une vie comme la leur et je ne sais pas à quel moment ça avait dérapé dans ma scolarité pour que je sois aussi populaire au sein de mon lycée, mais ce qui était sûr c'est que je ne connaissais pas le mot "solitude".

J'étais aussi connu par les professeurs, même ceux que je n'avais jamais eu ; parce que selon eux j'étais un élève perturbateur, pas un mauvais élève, juste un élève perturbateur. Et ils estimaient que c'était à cause de mes mauvaises fréquentations que j'étais comme ça, mais je n'avais besoin de personne pour foutre le bordel dans les cours.

Je rentrai dans les vestiaires, riant avec mes potes.

— Bieber a encore frappé fort les gars, cria Jaden assis sur un des casiers du vestiaire, son maillot à la main.

Jaden Smith. Un bon pote du lycée. Comment l'avais-je rencontré? En heure de colle lors de ma première année au lycée. On avait passé du bon temps cette première fois dans la même pièce. Ce bon gars m'avait appris en une heure les prénoms et les vies de chaque prof de ce lycée. On était fait pour s'entendre.

— Comme d'habitude, qui ça étonne? Ajouta Martin.

Martin Garrix. Le petit enfant sage de la bande. Enfin, enfant sage...Il fumait et faisait quelques trafics par ci par là, mais se faisait toujours repêché au commissariat par sa mère, qui était avocate et qui avait une assez grande gueule. Ce qui n'empêchait pas au brun d'avoir des petites punitions d'enfant sage de temps à autre. Ça fait déjà trois ans qu'on est dans la même classe.

— Je propose qu'on fête ça pour la dix-neuvième fois de cette année, ria Alfredo.

— Bonne idée, enchaîna Cole.

Alfredo Flores et Cole Sprouse. Les deux plus grands journalistes du coin. Pourquoi journaliste? Ils savaient tout, quand je dis tout je n'abuse absolument pas, tout sur chaque personne du lycée. Par quel moyen ? Je ne pourrais pas répondre, ils savaient tout. On les avait envoyé en heure de colle dans le gymnase, pendant notre entraînement de basket, et il s'avérait qu'ils avaient un talent pour ce sport, alors l'entraîneur les a vite repéré.

Abel sortit en claquant la porte de son casier, laissant un blanc dans la pièce.

Abel Tesfaye. Il était l'ancien capitaine de l'équipe de notre lycée, enfin ancien capitaine... J'étais arrivé dans l'équipe après le mois de Décembre car j'avais raté les inscriptions et qu'ils ne recrutaient plus pour l'équipe. Mais quand l'entraîneur a vu mes talents de joueurs une fois que je jouais seul dans une salle à l'intercours, il avait décidé de m'inscrire dans l'équipe. Je me souviens encore, il m'avait laissé une semaine pour faire mes preuves. Et l'année suivante j'avais été pris dans l'équipe d'office, et avais été nommé capitaine à la majorité, ce qu'Abel n'avait et n'a jamais accepté. En plus, il y avait comme une vague d'électricité entre nous. C'était simple : je ne le supportais pas et il ne me supportait pas.

— Wow il était pressé lui dis donc, rit Sean nerveusement.

Sean Anderson était le plus vieux de nous tous. Il avait raté son bac enfin on avait refusé de le lui accorder parce qu'il n'était pas quelqu'un de sérieux etc etc. Il s'en foutait clairement. Mais c'était plutôt cool pour nous car nous l'aimions bien, et c'était un mec cool, nous n'avions rien à lui reprocher. Je l'avais rencontré dans l'équipe.

— Il ne supporte tout simplement pas que Justin soit meilleur que lui, dit Jack en me portant sur ses épaules.

Le meilleur pour la fin, Jacques Webster, mon meilleur ami, mon frère, ma moitié et tout ce qu'on veut. C'était lui mon leader, c'était lui mon ami de toujours, lui savait tout sur moi et je savais tout sur lui. Je ne pourrais jamais m'imaginer sans lui, jamais. Et notre amitié durait depuis que nous étions tout petits, depuis nos 3 ans, quand je suis arrivé à Los Angeles. C'était comme un frère pour moi et je n'avais réellement confiance qu'en lui.

Nous finîmes à peine de nous changer quand l'entraîneur entra dans la pièce. L'entraîneur Scooter était un bon entraîneur, c'était un coach pour moi, mais aussi un deuxième père, il croyait en mes capacités, il voyait en moi un bon élément et il visait loin. Je me confiais souvent à lui, une chose que je n'arrivais à faire qu'avec lui ou même Jack. Quoiqu'il en soit, j'aimais beaucoup cet homme.

— Bon les gars vous savez que très bientôt nous allons affronter les Ours de San Diego et qu'il faut que nous soyons préparé. Alors ne manquez pas les prochains entraînements, faites passer le message. Allez, vous pouvez déguerpir. 

Ils partirent en hochant la tête. L'entraîneur me retint. 

— Alors tu viens ce soir? Me demanda-t-il.

— J'aurais bien aimé mais ma famille aimerait que je rentre tôt ce soir, mais je vous promets de venir demain, dis-je gêné.

— Si tu n'es pas collé, dit-il en ramassant quelques tee-shirts.

— Vous me demandez d'être sage? Demandai-je en riant.

— Justin, t'es un bon p'tit, franchement je t'apprécie beaucoup, mais je ne pense pas que tous les profs pensent la même chose que moi, alors fais toi un peu oublier, dit-il en posant sa main sur mon épaule.

Je soupirai. Ce n'était pas dans mon vocabulaire "se faire oublier". Je m'éloignai pour rejoindre mes potes au réfectoire. J'ouvris les portes et la majorité des gens se retournèrent pour voir qui entrait dans le réfectoire. Ils me regardaient avec des yeux ronds ; au début c'était gênant, mais à présent je m'étais habitué. Je pris mon plateau et me servis. Le personnel de restauration me connaissait assez bien aussi, ils m'appréciaient pour tout dire. Plus particulièrement Aubrey.

— Comment vas tu aujourd'hui Jay, dit-il en me serrant la main.

— Bien bien et toi?

— Bien aussi, tu sors d'entraînement à ce que je vois? Aujourd'hui je te fais double portion de frites pour te redonner la pêche.

— Comme d'habitude, dis-je en souriant.

— Je veux que tu nous ramènes la coupe du championnat international de basket, alors je dois bien te nourrir. Allez files, dit-il en m'ébouriffant les cheveux.

Je rejoignis mes potes déjà installés et riant entre eux. Je m'installai avec eux, essayant de comprendre ce qui les faisaient rire.

— Bon alors c'est qui ton prochain plan cul Webster? Tenta Sean.

— J'hésite encore, Jamora sûrement, j'ai un kiffe pour les petites blondes de son genre, dit-il en la regardant.

— T'es ouf? Jamora? Tu vises trop haut, s'exclama Alfredo.

— Bah quoi? C'est une fille comme une autre, répliqua Jack en le regardant.

— Eh bien non justement, tu sais qui est le père de cette meuf? Demanda Cole. Il avait bien sûr la réponse.

— C'est le colonel James Jamora, chef d'une des divisions de l'armée américaine, t'imagines ce qu'il va t'arriver s'il apprend que sa fille s'envoie en l'air avec un mec comme toi, dit Alfredo. Changes de cible c'est mieux.

Jack rit sans rien ajouter. Jack avait une vie assez compliquée. Il se faisait battre par son père petit, et sa mère faisait tourner plusieurs hommes chez lui, depuis que ses parents se sont séparés. Il subit donc le comportement de sa mère, s'occupe lui-même de sa petite sœur Maya, et s'envoie en l'air avec bon lui semble quand il se sent un peu mou.

Je lui avais plusieurs fois proposé de venir vivre chez moi avec sa petite sœur, mais il ressentait trop d'amertume à l'idée d'abandonner sa mère ; il refusait de la laisser même si elle ne s'occupait plus d'eux. Je ne l'ai jamais compris sur ce sujet.

...

Je poussai la porte tout doucement. Je guettai le salon, mon père regardait la télévision. Il semblait seul à première vue. Je décidai à rentrer. Je fermai la porte tout doucement.

— Tu n'es pas collé aujourd'hui, félicitations, dit mon père les yeux fixés sur la télé.

— Comment t'as su que c'était moi? Demandai-je.

— Je suis ton père Justin, dit-il simplement. 

 —Ils sont où les autres?

— Ta mère les a emmené faire des courses, ils devraient rentrer bientôt.

— D'acc, dis-je en posant mon sac à côté du canapé pour m'installer à côté de mon père.

Nous étions une famille comme les autres, rien d'extraordinaire. Mon père travaillait dans une entreprise comme employé, rien de plus banale. Ma mère, quand à elle, était décoratrice d'intérieur. Nous avions donc une vie des plus banales. J'avais aussi un petit frère et une petite sœur, de 7 et 8 ans, Jaxon et Jazmyn. Mes parents avaient tendance à me reprocher mon comportement trop souvent souligné par mes profs. Mais je n'y pouvais rien, je m'étais construit cette image et ne voulait pas m'en détacher. 

— Tu n'as toujours pas trouvé de copines?

— Tu vas me poser la question encore combien de fois ?

— Tu es jeune, beau, intelligent, trouves l'âme sœur, tu vas avoir 18 ans.

— J'ai le temps p'pa, soupirai-je en regardant la télé. On pourrait pas juste changer de sujet ?

— Très bien très bien, dit-il. Une canette ? Me proposa-t-il. C'est notre équipe qui joue ce soir.

Je souris acceptant la canette qu'il me proposait.

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