Lecture censurée
Mardi 2 avril
TW : des thèmes très durs (abus sexuels, inceste, violence) sont abordés dans ce chapitre, veuillez le passer si vous n'êtes pas prêts.
Comme je l'ai dit précédemment, ou plutôt écrit vu que vous m'écoutez pas mais me lisez, la lecture c'est comme de se laisser porter par quelqu'un d'autre sur une barque voguant sur la rivière des mots. Les embranchements de cette rivière peuvent mener aux fleuves de la poésie, de l'aventure ou du suspens. Personnellement, je préfère le lac de la science-fiction et l'étang de la fantaisie.
Mais parfois, les eaux troubles vers lesquelles la barque nous porte ne sont pas adaptés à notre sensibilité. La tempête est trop forte, l'eau croupie nous noie, nous dégoûte et nous emplit de peur.
Il ne m'est encore jamais arrivé de me noyer à cause de la gravité des choses que mon imagination me montrait, avec les mots d'un autre. Et je n'ai pas hâte que ça arrive.
Bien sûr que j'ai buté devant certains passages dans des livres tristes, dramatiques ou même gore (RPZ le tome deux de Labyrinthe), mais rien d'assez puissant pour me faire sortir du livre, par peur ou par dégoût.
Mais du coup si vous avez un petit cœur sensible et que vous voulez être prévenus de quelques ouvrages un peu dur, et quand je dis dur je veux dire qui ne sont pas adaptés du tout à votre sensibilité. Du coup, ne soyez pas déçus si je vous spoil des passages, mais la surprise sera tombée et le mal sera moindre.
Commençons avec La couleur du lait de Nell Leyshon. L'histoire prend place dans l'année 1980, et comporte 5 chapitres, symbolisant chacun une saison de l'année (dont deux fois le printemps parce que tout le monde sait que l'année en elle-même n'a que quatre saisons). Mary est une fille de ferme, qui fera tout pour apprendre à lire et à écrire, car c'est son plus grand rêve. Par je ne sais plus quel miracle, hum hum, elle se retrouvera à devoir travailler pour un prêtre et s'installera chez lui. Elle est sa bonne et en échange il lui apprend à lire et écrire les soirs dans son bureau.
Seulement... au bout d'un moment la femme du mec meurt d'une maladie, maladie à cause de laquelle la jeune femme a du aller travailler chez le mec (tout est lié oui oui oui), et donc être sa bonne ça n'a plus l'air de lui suffire. Il va commencer à abuser d'elle (progressivement). Et oui je veux dire sexuellement.
Je ne saurais parler plus en détail de l'histoire car je ne l'ai pas lu en réalité, j'en ai eu une présentation (avec spoil de l'histoire entière, donc non je ne compte pas le lire malgré tout) d'un groupe dans ma classe. Et c'est aussi le cas pour le prochain livre dont je vais gâcher peut être le suspens de thèmes "centraux" de l'intrigue.
Precious de Sapphire, qui est évidemment un nom de plume, parle de sujets très durs comme l'inceste, les abus sexuels et verbaux et même la maltraitance et l'analphabétisme. Oui, la plupart des personnages des histoires de nos exposés étaient illettrés au début de l'histoire, car le thème de la série d'exposé était le pouvoir de la lecture. Un thème vachement peu intéressant, et très bateau quand on y pense.
On suppose que Precious est un genre d'autobiographie car la vie de Claireece Precious Jones, le personnage principal, comporte quelques ressemblances persistantes avec la vie de l'auteur. Donc Precious est illettrée, et le seul truc qui la motive à l'école c'est les math, car elle adore son prof et qu'elle est certaine qu'il est amoureux d'elle (ce qui est particulier comme pensée, on s'entend). Sauf que Precious est enceinte de son deuxième enfant, sa première fille s'appelle Mongo (parce qu'elle est Mongolienne, genre trisomie 21).
Elle est enceinte d'un deuxième enfant avec son père.
Yaaay les joies de l'inceste. Je suis vraiment très mal à l'aise rien que d'y repenser.
Oh et Precious se fait battre par sa mère aussi, qui lui fait faire toutes les taches à la maison, la gavé de bouffe, la frappe et l'insulte. Et elle a abusé d'elle sexuellement une fois.
Super. La. Famille. Très. Saine.
Durant les exposés, on devait choisir un passage du livre à lire et commenter tous ensemble, et ce groupe-là a choisi de nous présenter la scène ou la mère, à un rendez-vous chez l'aide sociale avec Precious, elle avoue la première fois que sa fille s'est faite touchée par son père.
Mais c'était d'un glauque. Déjà la mère elle donne le sein à son maris en même temps qu'elle donne le biberon à sa fille. Super. Et ensuite, quand le bébé se fait abuser par son mari, le premier truc qu'elle va penser c'est "Elle m'a volé mon mari, elle m'a volé mon homme."
TU T'ES PAS DIT C'EST TON GARS QU'EST UN TARÉ OUI ?
Mais c'est plutôt bien développé comme psychologie, ça peut paraître fou dit comme ça, mais la mère en veut à sa fille que son mari préfère coucher avec plutôt qu'elle, d'où l'idée du vol de mari, et en même temps elle ne voulait pas qu'il touche à son bébé. Et d'où le fait qu'elle n'ait jamais rien dit et laisser passer de tels actes, ce qui n'est pas bien. N'acceptez jamais ce genre d'acte.
Bien... on va partir dans du un peu moins glauque dans les lectures que je déconseille. Oui sans transition comme ça, passons du coq à l'âne.
En l'occurrence passons du viol aux nazis.
Vous aimez les nazis ? Non !
Vous aimez la seconde guerre mondiale ? Non !
Vous en voulez encore ? Nooooon ! (Notez l'apparition de la blague de forain à la fin, un humour fin et subtil).
Et bien la Voleuse de Livres n'est pas fait pour vous.
Déjà c'est l'un des rares livres que j'ai lu plus d'une fois dans ma vie. Car je déteste relire un livre, vu que je sais déjà la fin, et l'intrigue en fait, donc l'œuvre perd tout son intérêt et tout son sens : m'apporter une histoire et me guider d'un bout à l'autre de celle-ci avec la sensibilité et les mots de l'auteur. F*cking spoilers.
Donc la Voleuse de Livres c'est le surnom que la Mort, narratrice de cette histoire, donne à Liesel Meminger, une jeune allemande qui va dans une famille adoptive au début du bouquin. Son frère est mort durant le trajet jusqu'à sa nouvelle famille, et elle est illettrée (sensation de déjà vu peut être ?) mais apprendra à lire et écrire grâce à son nouveau papa, Hans Hubermann.
Pour le moment, vous vous dites que c'est une histoire qui se passe dans la seconde guerre mondiale classique, comme toutes celles qu'on peut trouver sur le marché littéraire. Moi je trouve qu'elle change (en bien) parce qu'elle décrit la vision d'une enfant au milieu de cette folie des hommes qu'était la guerre. Et en même temps, certains passages sont vraiment lourds et peuvent rendre anxieux (certains de mon groupes ont du faire des pauses dans la lecture à cause de ça), mais pour ma part je l'ai relu d'une traite, sans m'arrêter. J'étais tellement fascinée par le développement des personnages, et le développement de l'intrigue aussi, tout simplement, qu'après avoir remis les yeux sur les premières pages une seconde fois, je ne pouvais plus le lâcher jusqu'à l'avoir achevé.
Ce qui est marrant, c'est que je l'ai déjà lu mais je ne me souvenais plus de la fin, sûrement parce que c'était l'une des rares fois où je n'ai pas vu l'œuvre cinématographique adaptée du livre après la fin de ma lecture, et que c'est grâce à ça que je l'ai relu. Et aussi peut être le fait que j'ai harcelé les filles de mon groupe pour qu'on ait ce livre pour les présentations orales.
Petite anecdote : je déteste parler devant une foule, je suis timide, et une classe de 20 élèves est déjà une foule trop grande pour moi. La prof be m'a pas aidé là-dessus, hum hum connasse hum hum, et m'a mise une note personnelle plus basse que la moyenne de mon groupe. Définitivement une connasse.
Bref, j'ai adoré ce livre, et je le conseille vivement à toutes les personnes qui, comme moi, ont un goût un peu étonnant pour la seconde guerre mondiale, et surtout le massacre de la Shoah. Mais je le déconseille aux personnes vraiment très sensibles qui sont mal à l'aise devant les vidéos de Mathpodcast.
Même si Mathpodcast c'est le démon, le mal incarné, Satan, la mort du copyright et de l'originalité, ce livre peut être pire, si notre cerveau a vraiment tendance à s'énerver pour quelque chose qui peut passer pour une action futile, inintéressante pour d'autre, passez votre chemin sur les diverses rivières de la lecture.
Après réflexion, pas sûr que Mathpodcast soit le meilleur exemple. Peut être la vidéo des gens qui se voulaient progressistes qui utilisaient un ton ultra condescendent pour parler de l'homophobie et de l'inexistence de l'hétérophobie est un meilleur exemple. Oui j'ai eu mal en voyant cette vidéo, genre j'étais vraiment TRÈS mal à l'aise derrière le petit écran de mon téléphone. Mon téléphone c'est un iPhone X super mega rare (nan je deconne j'ai un iPhone 7, bon avoir une marque aussi chère c'est déjà bien vous me direz, mais arrêtons de divaguer si vous voulez bien).
On est vraiment passé de nazi à Mathpodcast ? Nan mais en même temps c'est un peu lié. Je veux dire, Math c'est le mec qui plagiait et quand on l'a découvert, on a fait la Shoah sur lui. Enfin non, car on peut pas comparer un génocide de masse et du harcèlement ciblé sur une personne.
Bref, au moins j'ai conscience que la fatigue me fait dire n'importe quoi et que vous pouvez très bien interpréter autrement que ce que je veux dire mes expressions et allusions.
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