Chapitre 6.
Un silence de plomb tomba sur l'assemblée.
— C'est impossible, décréta Azael.
— J'ai trois doctorats, deux de médecine et un de recherche médicale, je sais ce que je dis, contrat Sirius.
D'accord, il frimait un peu, quand on avait plus de deux cents ans, avoir quelques doctorats ce n'était pas un exploit. Surtout qu'un de ses doctorats en médecine et celui de recherche n'était plus valide. C'est qu'ils commençaient à dater.
— On est soit Vhampyrs, soit humain, à la limite, Chasseur, et encore, il n'y a aucune preuve biologique que ce soit une espèce à part... ce que tu dis n'est pas cohérent, comment une telle chose est possible ?
Tout réfléchir sérieusement à la question de leur cheffe, mais Sirius avait déjà sa petite idée.
— La plus grande faiblesse de notre espèce, c'est la lumière du jour... fit-il remarquer.
— Aucun désagrément des cellules du cadavre après exposition aux rayons UV, rapporta London.
— Un Vhampyr insensible à la lumière ? s'étonna Tizia.
— C'est un sacré avantage...
Un silence flotta.
— Manipulation génétique ? proposa Azael, prouvant qu'elle n'était pas si ignorante qu'elle voulait le faire croire.
— C'est impossible, contrat Sirius.
— Improbable, pas impossible, souligna London. Des tests du genre ont déjà été menés... (elle lança un bref regard vers Sirius) pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sirius serra la mâchoire, mais hocha la tête, elle avait raison, ce ne serait pas la première fois qu'on essayait de jouer avec le génome des Vhampyrs pour en faire des super armes.
— Oui, mais ce n'était pas viable.
— Eh bien, fit remarquer Azael, il est mort, alors ça ne l'est toujours pas.
Kane secoua la tête.
— Je ne comprends pas à quoi ça leur servirait ? Qui serait avantagé par des Vhampyrs pouvant se déplacer en pleine lumière.
— Les humains, avec leur mythe du supersoldat, je suppose... et les Vhampyrs, la lumière est notre principale faiblesse, soupira Sirius, très terre à terre.
Il ne pouvait pas écarter comme si de rien la probabilité que leur espèce soit derrière ces manipulations tordues.
— On a été créés en tant que créature de la nuit, vouloir aller au soleil... c'est contre nature.
Tizia esquissa une moue dégoûtée en évoquant l'idée.
Azael secoua la tête, faisant voltiger ses mèches blanches.
— Ce n'est pas le sujet, un ou plusieurs scientifiques fous jouent de la pipette et tuent des personnes, c'est peut-être le premier cadavre qu'on trouve, mais il est possible qu'il y en ait eu d'autres et qu'il y en ait encore d'autres. On doit le trouver et l'arrêter avant qu'il ne provoque une guerre. Personne ici n'a oublié la dernière j'espère.
La transition dans un monde de nuit n'avait pas été de tout repos... Beaucoup était mort dans les trois camps et la paix était encore infiniment fragile. Les Vhampyrs étaient une espèce trop ancienne pour souhaiter la guerre, car là où les générations humaines oubliaient vite, eux s'en souvenaient pendant des siècles. Le regard de Sirius se posa sur London, elle était trop jeune pour l'avoir connu, et pourtant, elle en subissait encore le contre coup.
— Il n'y a qu'un seul laboratoire à Aramoor, fit remarquer l'adolescente blonde.
Quand London était arrivé, elle n'avait que quatorze ans, et était muette. Azael ne l'avait accepté que parce qu'elle était la nièce de Sirius, et que sa mère ne pouvait pas s'occuper d'elle. Très vite, elle était devenue une mascotte, une gamine fantôme qui se déplaçait silencieusement dans le QG. Personne ne faisait jamais attention à elle, et ils la laissaient même être présente aux réunions, persuadé qu'elle ne comprenait rien. Tout le monde pensait qu'elle était attardée. Quelle surprise ils avaient eue en découvrant qu'en fait, London était un génie. Un génie qui serrait sa tablette dernier cri contre sa poitrine comme un doudou pour se donner le courage d'interagir avec autant de personnes en même temps.
— On peut difficilement y faire un raide sans prendre le risque d'alerter les personnes qui sont derrière, je propose qu'on s'y infiltre, intervint Blaine.
Tout le monde approuva. Après tout, les Vhampyrs avaient vécu des siècles en secret dans le monde des humains, s'infiltrer en toute discrétion pour récolter des informations, c'était un peu une seconde nature.
— Voici la liste des employés de la section recherche en génétique.
Des fiches avec photo s'affichèrent sur l'écran holographique après que London les eut envoyés.
— He... une seconde, je la connais celle-là, fit remarquer Reyes.
Sirius aussi la connaissait, même un peu trop d'ailleurs.
— C'est pas l'humaine dévergondée avec qui tu t'es envoyé en l'air ce soir, Sirius ? s'exclama Tizia, incapable de tenir sa langue.
Tous les regards se portèrent sur le Vhampyr qui soupira de dépit.
— Rune c'est envoyé en l'air avec une humaine dévergondée ? s'exclama Blaine avec l'air surpris, utilisant son nom de code.
Le brun le fusilla du regard.
— Et alors, je suis pas un moine !
À la grimace que fit celui-ci, il devina qu'il n'en avait pas été loin, dans son esprit.
— Ce n'est pas la question, coupa Azael. Si elle reconnaît Rune, ça va poser problème.
Étant le seul qualifié en médecine et en recherche, ça allait de soi que Sirius serait l'infiltré. Personne ne remit en cause le choix de leur aînée.
— Vice, tu t'occupes d'elle, il ne faut pas qu'elle nous gêne dans notre mission, Sirius... tu commences demains en tant qu'assistant, London va te faire un profile. Fin de la discussion.
Sirius fusilla Kane du regard, mais celui-ci l'ignora. Il avait reçu ses ordres, il les exécuterait, que ça lui plaise ou non de s'en prendre à une femme innocente. Mia avait juste été là au mauvais endroit, au mauvais moment.
— Fais pas cette tête, tenta de le rassurer Tizia.
— Ouais, si ça se trouve cette meuf est une psychopathe qui dissèque des Vhampyrs vivants, ce n'est pas plus mal que Kane se charge d'elle.
Le brun fusilla les jumeaux du regard avant de s'en aller sans un mot. Il méritait une bonne journée de sommeil.
***
Mia attendait dans la salle blanche du centre de dons du sang. Il était 17h25, comme toujours, elle avait un peu d'avance à son rendez-vous, et elle ne serait pas prise en charge tout de suite. Avec un justificatif du centre, elle avait pris son début de soirée et devrait travailler plus tard ce soir-là pour compenser, mais c'était toujours comme ça. Le centre se fichait bien de connaître leur horaire de travail, ils donnaient des rendez-vous, et la population humaine s'y pliait... la plupart du temps. Enfin, 17h30 c'était toujours mieux que 12h. La journée lui avait paru interminable quand elle avait dû se lever en plein milieu de sa nuit de sommeil pour aller donner du sang, et ensuite travailler huit heures.
Le centre fonctionnait vingt-quatre heures sur vingt-quatre, la nuit avec des employés Vhampyrs, la journée avec des employés humains. C'était probablement l'entreprise la moins raciste d'Aramoor.
— Mademoiselle Salvatores ? C'est à votre tour.
Mia se leva d'un bond. Elle détestait venir au centre, mais c'était une obligation. Et puis, son sang allait soit à la nutrition des Vhampyrs soit aux hôpitaux. La plupart du temps, elle imaginait qu'il allait aux hôpitaux, c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour rendre ça supportable.
L'infirmière l'installa dans une grande salle avec plusieurs tables ou d'autres futurs donneurs remplissaient un formulaire. Elle lui posa le sien et elle remplis machinalement.
À la case « avez-vous eu des rapports sexuels durant les trois derniers mois » elle eut un temps d'arrêt.
Elle avait couché avec un Vhampyr... un parfait inconnu. Elle n'arrivait toujours pas à s'en remettre. Elle l'avait chassé avant le jour, mais en se réveillant en début d'après-midi, elle s'était sentie courbaturée, dans le meilleur sens du terme. Sirius avait été... son meilleur amant depuis un moment. Elle grimaça en songeant que ça faisait ça, plusieurs siècles d'expérience sexuelle emmagasinés dans un corps sexy en diable. Les humains n'avaient pas cet avantage.
Et il ne l'avait pas mordu. Elle avait vérifié dans le miroir, pas la moindre trace de morsure... quelques rougeurs dues à son début de barbe, mais il avait respecté son choix et n'avait pas jouer des crocs sur sa peau.
— Vous avez terminé ? demanda l'infirmière, une jolie afro-américaine avec une multitude de petites tresser monter en chignon.
Mia termina de remplir le questionnaire et la suivit. Un médecin l'examina, lui posa quelque question et on l'invita dans la salle de prélèvement. Douze sièges d'auscultation confortable étaient placés en demi-cercle et six infirmiers passaient de l'un à l'autre pour s'assurer que tout se passait bien. S'efforçant de ne pas regarder les poches de sang se remplirent de rouge dans cette salle lumineuse et blanche, Mia s'installa sur un fauteuil.
La prise de sang durait une demi-heure seulement. Assise sur un fauteuil confortable, une infirmière lui fit vaguement la conversation alors qu'elle s'occupait de la piquer avec l'aiguille. Mia s'obstina à regarder le plafond blanc, refusant de jeter le moindre pour d'œil vers l'aiguille ou les trois poches de sang qui se remplissait lentement.
Ce n'était pas particulièrement douloureux et quand ce fut fini on l'accompagna jusqu'à une salle de repos où elle pouvait rester aussi longtemps qu'elle voulait. Ils leur servaient des nutriments comme si ça pouvait compenser la perte de sang subie. Mia y resta une heure, mangeant petit à petit avant de sortir pour prendre la route. Elle avait une heure de conduite pour arriver à son travail et savoir qu'elle y serait alors qu'il ferait déjà noir l'agaçait prodigieusement. D'habitude elle appréciait le voyage de son appartement à son travail, qui ne durait qu'une vingtaine de minutes. C'était le seul moment de sa journée où elle voyait un peu le soleil, sauf quand elle restait réveillée suffisamment longtemps pour le voir se lever sur la ville depuis ses baies vitrées panoramiques.
Le parking souterrain du laboratoire d'Aramoor était sombre et humide. Elle l'avait toujours trouvé glauque, avec ses taches d'huile luisante et ses néons clignotants. C'était l'une des infrastructures les plus vieilles de la ville, qui avait été presque entièrement détruite et reconstruite lors de la guerre de Passassions. Frissonnant, elle resserra son châle autour d'elle en sortant de sa voiture prêter par la société. Corp. Inc. la lui changeait chaque année, alors elle n'en avait jamais acheté. Ça lui allait très bien, en plus ils prenaient en charge les dépenses et réparation qui allait avec.
Il était dix neuves heures passer, personne n'arrivait au travail à cette heure-là, le soleil était couché depuis une heure déjà, Mia était donc seule sur le parking. Presser d'en sortir elle fit biper sa voiture et se dirigea vers l'ascenseur en fouillant dans son sac pour trouver son badge. Elle avait beau savoir qu'elle était seule, un malaise lui tordait le ventre et elle accéléra le pas jusqu'à trouver l'objet tant convoité, mais il lui échappa des mains.
— Merde, jura-t-elle en s'accroupissant pour le ramasser.
Des pas se firent entendre, non loin d'elle, et les petits cheveux à l'arrière de sa nuque se dressèrent soudainement, en alerte.
Elle n'était pas seule. Mia se leva lentement, il se tenait derrière elle. Le Vhampyr. Son instinct le lui disait. Lentement, elle lui fit face.
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Héhé ! même pas en retard, si c'est pas beau ça !
Alors, ce chapitre vous à plus ?
j'espère, je pense qu'un chapitre par semaine c'est un bon rythme, pas de panique j'ai presque fini mes cours et je serais donc bientôt très libre pour écrire beaucoup ! (on y crois XD)
Bref!
Kiss
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