Chapitre 28.

Mia se réveilla quelques heures après s'être endormie dans les bras de Sirius parce que sa bouche et sa gorge étaient asséchées comme un désert. Soupirant dans l'air chaud de la pièce, elle repoussa doucement le bras du mal pour s'extraire du lit et marcha jusqu'à la salle de bain. Il faisait vraiment très noir et elle avait du mal à s'orienter alors une fois dans la pièce elle alluma la lumière, puis bu un peu d'eau au robinet avant se croiser son regard dans le miroir.

Son cœur manqua un bond.

— S-Sirius ? appela-t-elle d'une voix chevrotante.

Elle savait qu'il était réveillé, il était impossible qu'une Sentinelle ne s'aperçoive pas que la plus tout à fait humaine maladroite qu'elle était, avait quitter le lit. Sirius apparut dans l'encadrement de la porte quelques secondes plus tard, boutonnant son pantalon. Il releva la tête de sa tâche fastidieuse est se figea à son tour face au reflet de Mia.

Ses cheveux, d'un marron intense était désormais méché de blanc et ses pupilles avait viré au rouge sang. L'eau n'avait pas réussi à réhydrater ses lèvres gercées et elle avait l'impression de ne plus avoir que la peau sur les os, ce qui ne devait pas être tout à fait faux puisque ses joues étaient creusées et qu'elle abordait de profonds cernes.

— Ce n'est pas bon signe, n'est-ce pas ?

Il pencha la tête sur le côté, l'air de dire « non, sans blague ? »

— Oh ! je rêve ou elle essaye de copier mon look ? demanda Aziel une heure plus tard en entrant dans la salle à manger.

Mia dévisageait le verre de sang que lui avait servi Sirius en se léchant les dents, sans pour autant y avoir touché.

— Ce n'est pas un look, c'est ta pigmentation naturelle, contredite Reyes en tirant une mèche de cheveux de leur cheffe avant de s'écarter vivement pour récupérer une viennoiserie.

— Ça te va super bien le côté mécher de blanc, mais tu ne voudrais pas un complet ? ajouta Tizia à sa suite.

Mia soupira.

— Si ça ne tenait qu'à moi, je préférerais autant être humaine, marmonna Mia.

Elle savait pertinemment que ces changements n'étaient pas une bonne chose. Le processus s'accélérait, elle n'avait pas un mois devant elle. Elle n'avait peut-être même pas une semaine.

— Tu préférerais être faible et mortelle tu veux dire ? ricana Kane.

Sirius le fusilla du regard.

— Je me demande si elle a développé sa capacité surnaturelle, réfléchit à voix haute Tizia.

— Ça se tente, approuva son jumeau.

— Attrape ! s'exclamèrent-ils en même temps en lui envoyant deux pommes.

Mia les rattrapa sans difficulté.

— Super réflexe de Vhampyr, gloussa Tizia.

— Bonne coordination main-œil, soupira Mia. Je suis scientifique, avoir des réflexes pour empêcher quelque chose de tomber, c'est vital.

Personne ne la contredit et London entra dans la pièce.

— Je suis restée éveiller toute la journée, déclara-t-elle, un chat entre les bras plutôt que son habituelle tablette.

— Gribouille ! s'exclama Mia en réalisant qu'elle l'avait presque oubliée.

La minette tricolore poussa sur London pour se dégager et s'approcha de sa maîtresse à grand renfort de miaulement désagréable. Bon sang ! Avec toute cette histoire, son animal de compagnie lui était sorti de la tête. Mais elle n'avait pas l'air affamée, seulement dérangée d'avoir été déplacée.

— J'ai envoyé quelqu'un pour la nourrir, expliqua Sirius.

Mia sentit son cœur fondre en prenant sa minette sur ses genoux, celle-ci continuait à miauler comme si elle lui reprochait d'être partie si longtemps.

— Tu as une idée ? demanda Aziel à London, qui avait comme par magie retrouvé son jouer préférer.

— Plusieurs, la première, elle est pour Mia, on pourrait chercher dans les archives Vhampyrique un remède contre sa mortalité humaine, peut être que ça inversera le processus, on peut aussi chercher un remède contre l'absence de garde-fou, ça existe forcément notre espèce n'est pas parfaite.

— Les archives Vhampyrique ? répéta Sirius. Ça va nous mettre des années de fouiller dans tous ces livres poussiéreux.

London poussa un soupire exaspérer.

— Bon sang, vous les vieux ! Il est temps de vous mettre à la page, ça fait au moins deux siècles qu'elles ont été scannées et mises en sûreté sur une base de données cryptée, dont j'ai le code.

— Comment l'as-tu eue ? s'étonna Aziel.

London prit un air coupable.

— Mieux ne vaut pas que vous le sachiez, quoi qu'il en soit, j'ai lancé des algorithmes de recherche pour notre problème, j'espère qu'ils trouveront quelque chose. En attendant, nous possédons dans cette pièce deux génies du code génétique, Sirius pourrait communiquer les données à Mia et ensemble chercher à créer des garde-fous artificiels.

— Ça mettrait des années, soupira Mia.

— Alors, gagner du temps.

— OK, coupa Aziel. Et notre deuxième problème, tu sais, les meurtres de masse ?

— Pour ça aussi j'ai une idée.

London fit quelques manipulations sur sa tablette et une vidéo holographique de l'appartement de Mia apparut au centre de la table.

— Elle est surveillée, alors... hameçonnons-les ?

Mia était belle quand elle travaillait. Ça faisait des heures qu'ils étaient dans le laboratoire du QG, à chercher une solution à ses garde-fous défectueux. Son corps montrait de plus en plus de signes de détérioration, là où il l'avait piqué pour prendre son sang, une bosse de cellule s'était formée, et il l'avait vu s'injecter une dose d'antidouleur, les tumeurs prenaient le pas sur son corps et elle avait refusé d'ingérer du sang.

Aziel toqua à la porte vitrée du laboratoire avant d'entrer, lui indiquant qu'elle voulait lui parler. Sirius n'avait pas envie de laisser Mia seule, mais il restait une Sentinelle, il devait obéir.

— À quel point te porte-tu garant pour elle ? demanda la Vhampyr pur sang en rejetant ses cheveux blancs comme neige derrière son épaule lorsqu'ils furent assez éloignés.

— C'est-à-dire.

— Tu penses que c'est quelqu'un de bien ?

— Oui, répondit-il sans hésiter.

— Tu l'aimes ?

Sirius hésita cette fois.

— Peut-être.

— Ce n'est pas un peut-être que je veux Sirius, tu l'aimes ou tu ne l'aimes pas ?

— Je ne me suis pas vraiment posé la question.

— Alors je peux la renvoyer mourir chez el-

— Non ! gronda-t-il.

— Il l'aime le con, jura-t-elle.

Sirius déglutit, se sentant soudain très vulnérable. Peut-être bien qu'il aimait Mia. Il ne voulait pas qu'elle meure. Et même si c'était mal, intérieurement il était soulagé qu'elle commence à se transformer, ça signifiait qu'il y avait un espoir, même infime, d'achever le processus et de faire qu'elle une Vhampyre.

— Si s'était juste pour m'insulter tu aurais pu t'abstenir, marmonna-t-il.

Aziel posa sur lui un regard maternel et doux. Ça lui arrivait de temps en temps, de prendre cet air de maman, mais ça ne durait jamais longtemps et après elle vous rappelait pourquoi c'était elle la cheffe.

— Depuis que l'espèce humaine existe, les Vhampyrs tombent amoureux. Tu sais qu'une humaine ne peut pas donner naissance à un Vhampyr, n'est-ce pas.

— Hum, Kane pourra te dire le contraire, sa mère était humaine.

— Kane est particulier. Les bébés Vhampyrs son difficile à mener à terme, notamment parce qu'il absorbe beaucoup des ressources de leur mère, les humaines meurent de les porter, sauf dans certains cas... quand, le mâle Vhampyr est à leur côté et les aimes.

— Tu es en train de me dire que mon amour peut sauver Mia ? soupira-t-il.

Il était scientifique, c'était la science qui sauverait Mia, pas une explosion d'hormone et de protéine dans son cerveau.

— Pas seulement ton amour, mais en quelque sorte, oui... sauf qu'il faut que tu sois sur de toi, Sirius, parce que ce que je te propose de faire, tu ne peux le faire qu'une seule fois, London n'en trouvera aucune trace dans les Archives, et le processus doit rester secret.

— Je t'écoute.

— Une seule fois, insista Aziel, une vieille douleur dans le regard. Pour une seule personne. Il faut que Mia en vaille la peine, il faut que ce soit quelqu'un de bon, de généreux, de sensible et d'empathique.

Sirius ne doutait pas une seule seconde que Mia possédait toutes ces capacités.

— Dis-moi tout.

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