Officiellement, Sirius travaillait encore au Laboratoire d'Aramoor.
C'était la raison avancée par Aziel pour qu'il y aille seul, connectée par son oreillette à London, qui restait comme toujours en sécurité à la base. Il savait qu'Aziel n'approuvait pas son désir de sauver Mia, que du point de vue de la leadeuse des Sentinelles, c'était trop tard pour l'humaine et qu'il fallait une autre piste. Mais Sirius avait insisté et gagné gain de cause, pas tant parce qu'il avait raison que parce que même Aziel n'était pas assez inhumaine pour l'empêcher de sauver Mia.
L'équipe Argent était déployée autour du bâtiment, en renfort si besoin, mais ils avaient reçu l'ordre clair de limiter un maximum leur intervention. Il ne fallait pas qu'il dévoile trop de leur Sentinelle, surtout pas dans un lieu bardé de caméra. Pour Sirius, il était trop tard, mais pas pour les autres.
Prenant une profonde inspiration Sirius sortit de sa voiture et se dirigea vers l'ascenseur en espérant avoir l'air calme et cool. Juste un mec qui vient bosser.
Il entra dans l'ascenseur, conscient que, si ses ennemis le regardaient, ils savaient déjà qu'il était là. Les portes se refermèrent et Sirius agit. Il appuya sur l'arrêt d'urgence, cassa la caméra et s'agenouilla. Il n'avait que quelques minutes avant que l'ascenseur se remette à marcher.
— Rune à Joueuse, j'entame la dissection.
S'agenouillant devant le panneau de contrôle, il le dévissa avec les outils qu'il avait cachés dans sa blouse.
— Joueuse à Rune, active tes lunettes que je puisse te guider.
Sirius mit une paire de lunettes alors qu'il n'en avait jamais eu besoin et ôta le panneau de contrôle, dévoilant un fouillis de câbles. Une alarme se déclencha. Oups ?
— Garde ton calme, ordonna Joueuse. Cherche un câble qui ne semble relié à rien sur le panneau de contrôle.
— Une carte mère qui ne mène à aucun écran, ça marche ? suggéra-t-il en apercevant l'objet technologique.
Il avait été forcé de suivre des cours pour se mettre à jour, quelques années plus tôt, il était donc capable de trouver ce genre d'objet.
— Euh... ouais ?
À deux, ils déterminèrent quel câble transmettait l'information et Sirius le coupa pour le relier à un port USB où il brancha une clé USB. Comme quoi, les anciennes technologies n'étaient pas toujours obsolète.
— J'ai accès au serveur, annonça Joueuse avec une pointe d'excitation dans la voix.
— Super, dépêche-toi.
Chaque seconde qui s'écoulait était une seconde durant laquelle Mia pouvait mourir. Parce qu'elle n'était pas morte. Elle ne pouvait pas être morte. N'est-ce pas ?
— Je l'ai ! Ils ont un sous-sol secret qui s'active par reconnaissance palmaire, ils sont vraiment idiots, c'est hyper facile à craquer.
L'alarme s'éteignit et l'ascenseur se mit en mouvement.
— Prépare-toi à te battre, ils ont plein de caméras, et plein de soldats. Ils t'attendent.
Oh ? Vraiment ? Mais lui aussi les attendait.
***
Mia n'arrivait plus à s'empêcher de claquer des dents et de trembler. Les bruits dans ses oreilles ne s'arrêtaient pas et elle avait une violente nausée à chaque mouvement de l'appareil qui tournait autour d'elle. Fermement sanglée, elle ne pouvait pas se débattre, et elle n'en avait plus la force. Ça faisait combien d'heures que son corps était soumis à rude épreuve ?
De temps en temps, Jérémie lui accordait des pauses pour manger et vomir. Puis il lui faisait d'autres injections et la renvoyait dans la machine. Au début, elle avait essayé de lutter, mais elle n'en avait plus la force. C'était comme si son corps l'abandonnait.
Une alarme s'était déclenchée. Elle avait vaguement perçu son hurlement aigu, mais comme Jérémie avait poursuivit son expérience comme si de rien, elle l'avait vite éclipsée. Peut être que la nuit était tombée, mais jamais Sirius ne trouverait le sous-sol, et combien même, il y avait au moins deux douzaines de soldats pour le protéger. D'autres étaient venus dans la journée, pour déplacer le laboratoire. Jérémie parlait beaucoup.
Mia battit des cils, agressée par la lumière, puis finalement ferma les yeux et cessa de lutter.
***
Ils étaient nombreux les bougres. Sirius avait réussi à en surprendre trois en se cachant au-dessus de l'ascenseur. Il ne les avait pas tués, ordre express d'Aziel. Tuer des humains étaient interdits, même lorsque c'était des soldats. Mais c'était plus difficile de se battre quand on devait faire attention à n'arracher la tête de personne. Les humains avaient des pistolets et les balles qui déchiraient sa chair commençaient sérieusement à l'agacer. Il refoula le monstre qui ne demandait qu'à sortir et à faire un carnage et assomma en l'envoyant contre un mur un jeune soldat qui venait de décharger son chargeur contre sa poitrine.
Il prit une minute pour attendre que les balles ressortent d'elle-même et il reprit son chemin, ouvrant chaque salle. Mais elles étaient vides, vides, vides. Frustré, Sirius était obligée de se rendre à l'évidence. Outre les soldats, les scientifiques avaient fui le navire comme des rats.
Donnant un coup de poing au mur, Sirius poursuivit ses recherches, mais le sous-sol était un vrai labyrinthe.
— Rune à Joueuse, est-ce que tu as un visuel ?
— Il y a plus d'un millier de caméras dans ce fichu labo souterrain... Oh ! je l'ai ! Porte 324, hum... continue tout droit et tourne à gauche, je vais te guider.
Sirius suivit les indications de London à travers le labyrinthe de couloirs jusqu'à une porte.
— J'y suis, des soldats ?
— Non, juste Jérémie et Mia.
Stupide, il avait probablement cru que les soldats le tueraient avant qu'il arrive à le retrouver. Il défonça d'un coup d'épaule la porte et entra dans la pièce, l'arme au poing.
— Joueuse à Rune, j'ai perdu le visuel.
— Jérémie n'est pas là, indiqua Sirius en balayant la pièce du regard. La lumière crue des néons lui agressait les yeux malgré la paire de lunette noire qu'il avait chaussée en comprenant que tout était fait pour mettre les Vhampyrs mal à l'aise.
— Merde ! Je suis idiote, la caméra doit être sur un circuit en cercle. Tu as trouvé Mia.
Sirius déglutit en s'approchant de la forme immobile, nue et pâle sur une table métallique.
— Ouais, répondit-il d'une voix rauque. Ouais, je l'ai trouvée.
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