Chapitre 21.

Mia avait l'impression qu'un marteau-piqueur martelait sa tête. Depuis que son père lui avait parlé de ses supposées avancées sur l'ADN Vhampyr dans ses recherches pour l'adaptation des médicaments, c'était comme si son cerveau se rebellait contre elle-même.

— Pense à autre chose, ordonna rudement Sirius, pressant toujours une serviette de table contre son nez qui saignait sans discontinuité.

— Plus facile à dire qu'à faire, marmonna-t-elle en sentant une nouvelle vague de douleur lui donner la nausée.

Sirius grogna son approbation et jeta les serviettes pour prendre du papier toilette.

— À ce rythme, tu vas te vider de son sang, pesta-t-il. Tu n'as qu'à penser... à notre première partie de jambe en l'air, suggéra-t-il.

Mia laissa échapper un hoquet alors que le souvenir très vif de l'immense corps de Sirius la surplombant pendant qu'il lui donnait des coups de boutoir s'imprimait dans son esprit. La douleur diminua.

— Ça marche, soupira-t-elle avec soulagement.

— Formidable, je savais que j'étais inoubliable.

— Ne crois pas, je t'ai oublié pendant plus d'un mois, rétorqua-t-elle en pinçant l'arrête de son nez, ce qui diminua les saignements jusqu'à les arrêter totalement.

— Seulement parce que c'était nécessaire, je suis sûr que maintenant tu ne peux plus penser à autre chose, rétorqua-t-il.

Mia le regarda, il fanfaronnait, mais en réalité son visage avait rougi, comme si discuter sexe avec elle la gênait. Cette idée l'amusa.

— Je n'arrête pas de me demander pourquoi tu ne m'as pas mordue, ce soir-là, avoua-t-elle, puisque gêner Sirius était distrayant et que la douleur disparaissait à mesure qu'elle parlait avec lui.

Le Vhampyr fronça les sourcils.

— On ne mord jamais sans consentement ! c'est l'une des premières règles qu'on apprend aux bébés Vhampyrs. Tu m'as dit non, alors je ne t'ai pas mordu.

— Pourtant, tu aurais pu, tu es bien plus fort que moi, je n'aurais rien pu faire...

Il eut un air outré qui fit rire Mia.

— La plupart des hommes sont plus fort que les femmes, ça ne leur donne pas le droit de les forcer à faire quoi que ce soit, s'agaça-t-il.

— Tu es un mec bien, Sirius, soupira Mia en baissant le papier, son nez avait arrêté de couler. Je ne comprends pas ce que tu fais avec les Sentinelles.

Sirius s'adossa à la porte de la petite salle de bain, même ainsi il comblait presque tout l'espace à lui tout seul.

— Les Sentinelles sont des gens bien, dit-il avec sérieux.

— Elles tuent des Chasseurs, les Chasseurs nous protègent...

— Ça, c'est ce qu'on t'apprend. Tout n'est pas noir ou blanc, Mia, il y a des nuances. Tous les Chasseurs ne tuent pas que des Bersherkyr.

— Des quoi ?

— Bersherkyr, les Vhampyrs qui ont cédé à la soif de sang et de carnage. Tu n'en as jamais entendu parler ?

— Non, ça ne doit pas être le genre de chose que les Vhampyrs pensent à dire aux humains. Tu veux dire que n'importe quel Vhampyr peut céder à cette... soif ?

— Tous, surtout les plus jeunes, s'ils ne sont pas encadrés, les ceux qui ont le sang le plus pur. Les Sentinelles on deux rôles, protéger les humains et les Vhampyrs de ces monstres, et empêcher les Chasseurs de tuer des civils innocents justes parce qu'ils sont Vhampyrs.

— Fascinant, j'adorerais analyser un échantillon – ah !

— Mais pense à autre chose ! s'impatienta-t-il alors que la douleur revenait dans la tête de Mia.

Mia pesta à voix basse, consciente que ça choquerait probablement Sirius, qui faisait toujours très attention à sa manière de parler.

— Mon travail ces toutes ma vie, désolée d'y penser régulièrement.

Sirius posa ses deux mains sur le visage de Mia, lui communiquant sa chaleur.

— Je pourrais embrouiller ton esprit pour t'empêcher d'y penser.

Sirius ne possédait pas le pouvoir de libérer le cerveau de Mia de sa contrainte, mais il pouvait annihiler ses réflexions logiques, et pas défaut, celle qui la ramenait à son travail et à cette part bloquée de ses souvenirs.

— En m'embrassant, suggéra Mia sans saisir.

Sirius se figea.

— Oh. Je n'y avais pas pensé, ça pourrait marcher.

Sauf que ce fut Mia qui l'embrassa. Se dressant sur la pointe des pieds, alors même qu'elle n'était pas si petite que ça, elle tira sur le col de sa veste et pressa ses lèvres contre les siennes. Mia soupira contre sa bouche, la douleur ensevelie sous une vague de désir. Sirius passa une main dans son dos, glissant jusqu'à ses fesses pour venir les prendre dans son immense main. L'autre était enfoui dans les mèches raides de l'humaine, lui tirant la tête en arrière, la forçant à ployer le dos pour subir les assauts de la langue du mâle, qui s'introduisait dans sa bouche. Elle avait initié le contact, mais Sirius reprenait le dessus. Il lui attrapa les cuisses et elle enroula docilement les jambes autour de sa taille. Ce qui avait commencé comme un simple baiser pour la distraire de sa douleur se poursuivait avec beaucoup d'intérêt chez les deux parties.

Mia sentit son souffle s'altérer alors que le sexe raide de Sirius entrait en contact avec son entre humide. La position relevait la jupe de sa robe jusqu'à la taille, offrant son contact nu contre le tissu doux de son pantalon de costume.

— Tu ne portais pas de sous-vêtement, s'étrangla Sirius.

Ses joues étaient rougies par l'excitation, et son regard brillait de désir. Il ne prenait plus la peine de masquer ses dents, ce qu'il faisait habituellement pour ne pas la heurter.

— Tu ne m'en as pas apporté, plaida-t-elle, incapable de détacher son regard de la bouche de Sirius.

Celui-ci la colla contre le mur pour mieux la soutenir, son corps entier était brûlant de désir, créant un choc avec le froid pénétrant des carreaux de la salle de bain. Un picotement poussa la pointe de ses seins à se durcir derrière le tissu de sa robe.

— Je ne fais jamais ça, soupira Sirius, en ondulant lascivement sur bassin pour l'exciter davantage.

— Coucher dans une salle de bain ? se moqua-t-elle en se tortillant contre lui, sentant des volutes de chaleur se répandre dans son bas ventre.

— Coucher avec une humaine.

La bouche de Sirius effleura la sienne et Mia soupira d'aise.

— Pourquoi ? demanda-t-elle tout de même.

La bouche de Sirius parcourut sa joue, pour venir mordiller doucement son oreille, lui arrachant un gémissement avant de poursuivre son périple jusqu'à sa gorge. Sans vraiment réfléchir, Mia rejeta la tête en arrière.

— Vous êtes beaucoup plus fragile que des Vhampyrs, j'ai toujours peur de vous faire mal.

Les dents de Sirius effleurèrent sa carotide et Mia se mit à trembler tant elle était excitée. Elle se demandait ce que ça ferait de se faire mordre, pour la première fois elle envisageait avec curiosité cette expérience. Elle avait entendu dire que la morsure des Vhampyrs était aphrodisiaque, pour que leur proie ne s'enfuie pas. Durant ses études, Mia avait aussi étudié des crocs de Vhampyr, pointue, elle tombait en moyenne une fois par demi-siècle et était creusée à l'arrière, comme une demi-paille, pour aspirer le sang.

Mia glissa soudain et elle comprit que Sirius l'avait remise sur ses pieds. Elle vacilla, l'entre-jambes plus moite que jamais.

— Pourquoi tu t'arrêtes ? se plaignit-elle.

Sirius poussa un profond soupir, les yeux fermés comme s'il faisait des équations mathématiques pour soulager son désir qui pressait contre la braguette de son pantalon.

— On est chez tes parents, marmonna-t-il après s'être raclé la gorge. Ce n'est pas très correct...

Mia laissa échapper un petit gémissement dépité. Ce comportement lui rappelait que Sirius était très vieux jeu, parce qu'il était très vieux tout court. Mia songea que vouloir coucher avec un Vhampyr faisait relativiser le principe d'écart d'âge qui agitait tant les humains. Est-ce qu'à ses yeux elle était l'équivalent d'un bébé ? Ce serait vraiment glauque.

— Mia, je pense qu'il vaudrait mieux qu'on retourne au QG pour voir si Kane veut bien débloquer tes souvenirs, je vais plonger ton cerveau dans un état cotonneux pour t'empêcher d'y penser, d'accord ?

Mia hocha distraitement la tête, parce que le rappelle de ce que son cerveau avait oublié ranimait la douleur dans sa tête. Ça ne dura pas, l'instant d'après elle eut le sentiment de flotter dans un monde de coton, comme promis.

Le reste se poursuivit comme dans un rêve. Sirius alla présenter des excuses à ses parents, expliquant elle se sentait mal, puis la ramena jusqu'à sa voiture et ils roulèrent jusqu'au QG dans un silence confortable. Mia observait le paysage défiler derrière la fenêtre, incapable de former la moindre réflexion, comme si son cerveau avait été mis sur off. Elle finit par lâcher totalement prise et s'endormit.

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