Chapitre 19.

Mia suivit Sirius dans les couloirs blanc et austère de ce qui devait être le QG des Sentinelles. Des. Sentinelles. Ces monstres de conte de fées qui terrifiait les humains, ces créatures qui avaient tous les droits, même celui de tuer les Chasseurs qui les protégeait. Cette élite de la classe Vhampyrique, les plus grands guerriers de leur espèce que presque rien ne pouvait arrêter.

Et Mia avait, comme si de rien, coucher avec l'un d'eux. Et venait tout juste de s'en souvenir.

La jeune femme avait l'impression d'être au bord de la crise de nerfs, elle sentait qu'à tout moment elle pourrait s'effondrer dans le couloir et pleurer. Ce qui ne serait ni classe ni gracieux, quand elle pleurait elle mettait de la morve partout, c'était atroce.

Tellement préoccupé par l'idée qu'elle n'avait pas de mouchoir qu'elle ne vit pas où Sirius l'emmenait jusqu'à ce qu'il ouvre une porte et la fasse entrer. En relevant la tête, elle réalisa que ça n'avait rien à voir avec les cachots blanc et aseptisé où elle s'était réveillée. En fait, c'était une chambre, tout ce qu'il y avait de plus normal, ranger au carré, presque de manière militaire, elle exultait la virilité.

— C'est ma chambre, indiqua Sirius.

Mia sentit son ventre se tordre d'une émotion qui n'avait rien à voir avec la peur en apercevant l'immense lit qui trônait au centre de la grande pièce.

— Mais... euh...

Mia ne savait pas trop quoi dire, et Sirius lui lança un regard curieux. Elle s'empourpra.

— Ta cheffe a dit que je devais retourner au cachot.

Elle essaya de ne pas avoir l'air d'une proie inquiète. Oh, elle avait très envie de recoucher avec Sirius, elle en avait déjà eu envie avant de recouvrer ses souvenirs, mais elle n'était pas certaine que ce soit une bonne idée.

— Azael est dure, mais pas méchante, il n'y a rien pour dormir confortablement au cachot, tant que tu ne tentes pas de t'enfuir, et tu n'as de toute manière aucune chance de quitter le QG sans que toute la base soit mise au courant, tu peux rester ici.

Il avait les bras croisés dans le dos à la manière d'un soldat. Mia se demanda comment elle avait fait pour ne pas s'apercevoir qui bougeait comme un combattant et non pas comme une civile. Elle se souvint en rougissant qu'elle lui avait fait passer la serpillière dans son labo.

— Tu n'as pas vraiment quarante-six ans, hein ? chuchota-t-elle en s'avançant dans la pièce.

Elle tourna le regard vers lui et le vit esquisser une grimace d'excuse.

— Non, en fait j'en ai deux cent quarante-six.

Mia s'efforça de retenir sa surprise. Évidemment, les Vhampyrs vivaient beaucoup plus vieux que les humains. Elle se demandait ce que ça faisait de savoir qu'on serait encore là pour les siècles à venir.

— Combien de temps peut vivre un Vhampyr ? demanda Mia.

Sirius haussa les épaules.

— Je n'ai jamais vu de Vhampyr mourir de vieillesse, notre Reine à cinq mille ans, et des poussières.

Mia eut un petit rire nerveux et l'air coupable de Sirius, comme s'il venait de livrer une information confidentielle, lui échappa

— Comment peut-ont vivres aussi longtemps sans se lasser.

— Elle gouverne notre espèce, il y a toujours quelque chose à faire. Tu peux utiliser la salle de bain, si tu veux, je vais aller te chercher une robe, tu dois faire à peu près la même taille que Tizia.

Par ces mots, il lui indiqua que la conversation était close. Mia aurait aimé lui dire qu'elle était loin de faire la même taille que Tizia. La Vhampyre était une véritable bombe, qui devait faire une tête de plus qu'elle et probablement deux bonnets de plus aussi. Mais il sortit et ferma la porte.

L'humaine soupira et alla voir la douche, il y avait une serviette propre sur le bord de l'évier en marbre noir, et une grande douche à l'italienne avec plusieurs jets. Se débarrassant de ses vêtements, Mia alluma l'eau chaude et se glissa sous les jets avec délectation. L'eau lui picota le visage, là où elle s'était coupée, mais elle était heureuse de pouvoir enfin laver le stress des dernières vingt-quatre heures. En sortant, elle réalisa qu'elle avait oublié de prendre des vêtements, que d'ailleurs, elle n'en avait pas du tout. Elle piocha donc un t-shirt et un jogging beaucoup trop grand dans la penderie parfaitement ordonnée de Sirius et s'en vêtis. Il n'était pas rentré et Mia était persuadée qu'elle serait incapable de dormir, alors elle s'assied sur le lit pour attendre qu'il revienne.

C'est Sirius qui la réveilla, probablement plusieurs heures plus tard, en la secouant doucement par l'épaule. En ouvrant les yeux, elle l'aperçut penchée au-dessus d'elle, son regard doux fixé sur son visage, et Mia oublia qu'elle était censée avoir peur. Il avait cet air si gentil, comme un homme tel que lui pouvait être... eh bien, une Sentinelle.

— C'est bientôt l'heure de partir, comme tes parents habitent un peu loin il faut qu'on parte le plus vite possible après le coucher sur soleil pour être à l'heure, lui dit-il de cette voix grave qui la faisait frissonner.

Elle hocha vaguement la tête et il lui tendit une boîte avec une robe dedans. Mia disparut dans la salle de bain et enfila la robe bleu roi à la coupe simple et au décolleté ravageur. Elle était un peu courte à son goût, mais si sur elle ça restait respectable, elle songea que sur la Vhampyre ça devait être complètement indécent. Sortant après s'être coiffée avec la brosse à cheveux de Sirius, elle surprit le Vhampyr en train de vêtir sa chemise. Il était dos à elle, face à un miroir qui lui renvoyait le reflet de ses abdominaux en béton, lui rappelant qu'il avait un corps de soldat qu'elle avait pris beaucoup de plaisir à explorer des mains lors de leur premier et unique nuit ensemble. Déglutissant péniblement elle attira son attention et elle sentit son visage s'empourpré alors qu'il se tournait vers elle, finissant de boutonner sa chemine. Il avisa sa tenue et lui lança un regard brûlant.

— Tu es très belle, complimenta-t-il en attrapant sa cravate.

— M-merci, je vais vous attendre dehors.

Sans demander son reste, Mia fila et l'attendit dans le couloir, se sentant stupide d'être émoustillée par un simple regard. Il fut bref et ensemble ils allèrent dans ce qui devait être un parking souterrain. Sirius lui offrit sa main pour l'aider à grimper dans le Hummer, ce qui ne fut pas de refus, parce que même perché sur ses talons et malgré sa taille tout à fait respectable, les sièges étaient drôlement haut.

Il monta à son tour et le moteur vrombit, a des lieux des ronronnements discrets des voitures modernes. Il prit la route en silence, mais Mia mourrait d'envie de lui poser plein de questions, et elle ne tint pas longtemps avant de craquer.

— La fille sur la photo, c'était qui ?

Elle savait que c'était de la curiosité malsaine, mais elle ne pouvait s'en empêcher. C'était comme si connaître son nom pouvait exorciser le mal qui lui avait été fait, comme si ça lui permettrait de l'empêcher de tomber dans l'oubli.

La mâchoire de Sirius se crispa.

— Elle s'appelait Capucine... c'était ma petite sœur.

— Oh... je suis navrée.

Mia était sincère, elle n'avait jamais eu de frère et sœur, mais imaginait sans mal la douleur que ça devait être d'en perdre un. Une boule de culpabilité lui tordit l'estomac en songeant que ses travaux étaient peut-être l'une des raisons de la mort de la jeune femme.

— Comment te sens-tu ? demanda-t-il en lui lançant un bref coup d'œil avant de se concentrer sur la route.

Mia poussa un profond soupire en observant les arbres défiler dans le noir derrière la vite.

— Je ne sais pas trop, il s'est passé beaucoup de chose dernièrement, je suis un peu perdu.

Un silence gêné s'étira et soudain Sirius se racla la gorge.

— Je suis désolé, Mia, marmonna-t-il sans la regarder.

La jeune femme releva la tête pour le dévisager, curieuse.

— De vous en être pris à moi ou de m'avoir manipulée ? demanda-t-elle ne se sentant pas d'être charitable.

Sirius avait bien des choses à se faire pardonner, et elle n'allait pas balayer ses excuses de la main.

— Les deux. Je ne fais jamais ça. Agresser physiquement une femme, précisa-t-il.

— Ah non ? vous sembliez pourtant savoir ce que vous faisiez, marmonna-t-elle de mauvaise grâce.

Il se tortilla sur le fauteuil en cuir de la voiture, comme si l'habitacle lui semblait soudain très petit. Mia se souvenait de cette voiture, c'était la même que celle qui lui avait permis de la ramener chez elle, le soir de son anniversaire.

— J'ai un grand respect pour les femmes, plaida-t-il, j'ai juste... j'ai vraiment cru...

— Que j'avais tué votre sœur, coupa-t-elle en se radoucissant. Je comprends.

Elle aussi aurait pété un câble si elle avait pensé qu'il s'en était pris à sa famille. Et puis, elle l'avait fait arrêter par des Chasseurs, alors ils étaient quittes. Pourtant, une question ne cessait de revenir en boucle dans sa tête.

— Comment vous avez fait ? demanda-t-elle précipitamment avant de perdre son courage. Pour travailler avec moi après... enfin, vous voyez.

Il haussa un sourcil.

— Après quoi ? demanda-t-il innocemment et elle sut qu'il se moquait d'elle pour la forcer à le dire.

S'empourprant, Mia se força à compléter sa phrase.

— Après qu'on ait baisé.

Il tressaillit.

— Je n'aime pas trop ce mot.

— Et bien, c'est pourtant ce qui s'est passé, maugréa-t-elle.

— Ça ne m'était encore jamais arrivé, avoua-t-il à mi-voix.

Mia lui lança un regard choqué.

— Je refuse de croire que vous étiez vierge, vous étiez... enfin je veux dire, hum... voilà quoi.

Il eut un rire qui emplit l'habitacle et Mia le dévisagea, fascinée en sentant un grand frisson de plaisir lui dévaler le dos pour venir se nicher entre ses cuisses. Il lui lança un regard alors qu'elle s'agitait pour soulager la gêne qu'elle ressentait à cet endroit.

— Non, Mia, je ne suis pas vierge, disons simplement que je suis né à une époque où on ne baise pas. On fait l'amour à une femme, et c'est tout un processus, que tu as écourté.

— C-c'est vous qui vous êtes jeté sur moi ! protesta la brune en rougissant de plus belle.

L'idée de Sirius lui faisant l'amour lui plaisait beaucoup trop pour que ce soit honnête.

— Oh, mais tu as plus que participer à cet acte, très chère, rétorqua-t-il en lui lançant un regard. Pour répondre à ta question initiale, j'avais un devoir à accomplir, et mes désirs personnels ne devaient pas interférer.

Mia hocha la tête en comprenant ce qu'il voulait dire. Une seconde...

— Tes désirs personnels ? Quel désir personnel ?

Il lui lança un long regard brûlant et elle sentit la pointe de ses seins se durcir sous sa robe dépourvue de soutiens-gorge. Sirius prétendait peut-être être un gentleman qui « faisait l'amour » plutôt que de « baiser », y n'empêche qu'il avait un regard torride qui promettait une montagne de plaisir à Mia. Était-ce possible d'avoir un orgasme par un simple regard ? Parce que celui de Sirius lui fit serrer les cuisses. Mais il tourna à cet instant dans l'allée de la maison de ses parents et Mia réalisa qu'ils étaient arrivés.

Toutes questions de sexe s'envolèrent de son esprit et elle sentit son ventre se tordre d'inquiétude à l'idée de présenter Sirius à ses parents. Au moins celui-ci ne semblait pas plus rassuré ou à l'aise qu'elle, comme ça ils étaient deux. Elle se demanda vaguement si elle devait le prévenir de comment ses parents risquaient de réagir, alors qu'il faisait le tour pour lui ouvrir la portière. La question lui trottait encore dans la tête quand il lui offrit le bras et lui permit d'atteindre le porche sans se tordre la cheville dans l'aller couverte de gravier de sa mère – encore une idée stupide. Puis il sonna, et Mia songea que ce serait trop cruel de le laisser découvrir ça par lui-même.

— Au, au fait ! se dépêcha-t-elle de dire alors qu'elle entendait déjà les talons de sa mère dans l'entrée. Mes parents sont racistes.

Sirius lui lança un regard furieux, comme s'il réalisait seulement le guet-apens dans lequel elle l'envoyait, mais c'était trop tard, la porte s'ouvrait sur Emily Salvatores.

Que la fête commence, songea Mia.


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Pas mal d'info dans ce chapitre, et accrocher vous parce que c'est pas fini, on en aura d'autre dans le prochain chapitre ! Normalement ce chapitre aurait du traiter de la soirée chez les parents mais j'ai réaliser que tout ce que j'ai écris là était indispensable au développement de l'histoire alors j'ai préféré repousser !

J'espère tout de même qu'il vous à plus, on dirait bien que la tension entre nos deux protagonistes prends de l'ampleur, je suis pas vous mais j'ai hâte de voir tout ça exploser haha !

Bref, je vous dis à la semaine prochaine pour la suite des aventures !

Kiss

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