Chapitre 1.
Rappel : Vous avez rendez-vous au centre de don de sang demain à 15 h 30. Veiller à prendre un repas consistant, une collation vous sera donnée sur place. Pour tout changement ou toute annulation, merci de fournir une pièce justificative.
Notification reçue sur la montre connectée de Mia Salvatores à 15 h 30 précise, le 12 mars 2161.
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Mia se demandait ce qu'elle faisait là. Au milieu de la foule hurlante et ondulante d'une boîte de nuit populaire, une robe de paillette argentée beaucoup trop courte qui ne cessait de remonter sur ses cuisses alors qu'elle était assise au bar. La lumière violente agressait ses yeux et la musique qui pulsait de tous les côtés la rendait presque sourde.
Mia n'allait jamais en boîte de nuit, elle faisait partie de cette catégorie de femme mariée à leur travail et sa définition d'une soirée cool c'était un apéro devant Singin in the Rain ou Pretty Woman, avec son chat et un verre de jus non alcoolisé.
Mais voilà, la petite brune était trop gentille, et elle n'avait pas réussi à dire non à Jérémie, son collègue de boulot, lorsqu'il lui avait fait les yeux doux. Ce soir, c'était son anniversaire, et Jérémie avait su taper là où ça faisait mal : sa solitude en ce jour de « fête ».
Mia était célibataire, et ça ne la gênait pas, elle n'avait pas le temps pour une relation. Pourtant, parfois, la solitude lui pesait. Elle travaillait beaucoup, ce n'était pas pour rien.
Mais il n'empêchait que les boîtes de nuit du type du Purgatory n'étaient pas exactement son type de bonne soirée.
Mia observa les corps qui s'agitaient. Le Purgatory était le lieu de tous les vices. Placé sur le seul territoire neutre d'Aramoor, entre celui des Vhampyrs et celui des Chasseurs on y trouvait les deux. Mais fidèles à leur nature, ils ne se mêlaient pas.
Depuis que les Vhampyrs avaient révélé leur existence, cent ans plus tôt, une guerre froide faisait rage. Les Chasseurs se plaçaient comme protecteurs des humains, ils patrouillaient chaque nuit et obtenaient un permis de tuer les Vhampyrs, s'ils s'en prenaient à un humain non consentant. Ils étaient facilement repérables par leur tenu militaire et les étranges pistolets UV, plus semblables à des sèche-cheveux qu'ils portaient bien en évidence à leur ceinture. Ils étaient rassemblés au bar, et bien qu'ils ne buvaient pas d'alcool, ils riaient et paraissaient détendus.
Les Vhampyrs étaient partout dans le bar, ils dansaient et se rapprochaient des humains, ignorant volontairement les chasseurs qui les observaient à la dérobade. Il existait dans le monde un groupe d'élite de Vhampyrs, mais Mia n'avait jamais eu l'occasion d'en croiser, où alors ils étaient trop discrets pour qu'elle puisse les voir. Ils s'opposaient farouchement aux Chasseurs, et leur but à eux était de protéger les civiles Vhampyrs innocent. Ils n'avaient pas le permis du gouvernement, mais celui de leur reine, et ça leur suffisait amplement.
On disait d'eux qu'ils étaient impitoyables, une sorte de secte complètement tordue. Mia était plutôt contente de ne les avoir jamais croisés. Même si elle était née et avait grandi à Aramoor, un des centres névralgiques de la vie Vhampyrique, Mia n'avait jamais tenté de se rapprocher d'eux. Elle était allée dans une école de jour de sa primaire à son lycée, et ce n'était qu'une fois arrivé à la fac qu'elle avait dû basculer dans une vie de nuit.
Forcé, le monde s'était adapté aux Vhampyrs.
Mia travaillait dans un laboratoire pharmaceutique en tant que chercheuse, de seize heures de l'après-midi jusqu'à minuit, et il n'était pas rare qu'elle fasse des heures supplémentaires jusqu'à trois ou quatre heures du matin, tant elle était prise par son travail.
La jeune femme tenta de ne pas y penser, après tout c'était ce que lui reprochait Jérémie.
— Tu passes trop de temps à travailler, pas assez à t'amuser !
— Mon travail m'amuse !
Ce n'était pas faux, mais ce n'était pas l'entière vérité. Elle étudiait l'ADN du sang humains et Vhampyrs, c'était intéressant, mais elle passait beaucoup de temps penché sur un microscope, et ce n'était pas vraiment sa définition de l'éclate totale.
Ah ! voilà qu'elle se remettait à penser à ses recherches.
Mia chercha Jérémie des yeux, il l'avait abandonnée une dizaine de minutes plus tôt. Ah ! Elle l'aperçut justement qui fendait la foule avec aisance et se plaçait face à elle. Jérémie était un grand brun qui manquait un peu de musculature, mais n'était en soi pas laid. Ils n'avaient jamais couché ensemble uniquement parce que Mia se refusait de déroger à la règle : pas de relation sur le lieu de travail. Mia avait tout un tas de règles, dans sa vie, et celle-ci était très importante.
— Alors, tu t'amuses ? demanda son collègue avec entrain.
Il avait un regard tellement plein d'espoir que Mia n'osa pas lui dire qu'elle se sentait oppressée. Elle était bonne pâte, elle le savait.
— Ouais, c'était une bonne idée... on ne reste pas trop longtemps, hein, Gribouille m'attend, je ne voudrais pas qu'elle pense que je l'ai oublié.
Jérémie secoua la tête d'un air réprobateur Gribouille c'était sa petite chatte tricolore, plutôt autoritaire et mal lunée, mais que Mia adorait. Elle l'avait adopté à l'époque où elle étudiait pour son doctorat en génétique et du coup, sa minette était très indépendante, comme elle. Tel maître tel chat, disait-on.
— Tu as besoin de baiser, déclara-t-il très sérieusement. Te détendre un peu, arrêter d'être aussi barbante ! j'ai ce qu'il te faut.
Jérémie l'attrapa par le bras et la força à descendre du tabouret, qui avait eu l'avantage de l'empêcher de se noyer dans la marée de corps dansant. Mia laissa passer, Jérémie était du genre à parler beaucoup, mais il n'avait pas de mauvaise intention. Le laissant l'entraîner dans la foule par le poignet, elle s'aperçut qu'il se dirigeait vers un lieu plus calme.
— Où est ce que tu m'emmènes ? demanda-t-elle en criant pour être entendue.
— Quoi ?
— J'ai dit... roh, laisse tomber.
Le voyage ne fut pas long jusqu'aux tables qui formaient la partie « restauration » de la boîte de nuit. Il y avait moins de danseurs déchaînés ici et Mia songea que pour une fois, Jérémie avait su ce dont elle avait eu besoin... jusqu'à ce qu'il s'arrête devant une table entourée de canapés en cuire noir qu'avait pris d'assaut un groupe de personnes à l'air peu commode.
Un frisson parcourut la nuque de Mia en reconnaissant dans les trois hommes et la femme vêtus de cuir ou de costard, des Vhampyrs. C'était difficile d'ignorer l'attrait qu'exerçaient les Vhampyrs, même sans le vouloir, ils avaient tendance à attirer l'attention.
— Bonsoir ! Je vous présente Mia, mon amie, elle est célibataire et c'est son anniversaire ce soir.
Mia se figea, sentant un malaise monter dans sa poitrine, elle lança un regard paniqué à son ami. Mais qu'est-ce qu'il fichait ? Il avait attiré l'attention des Vhampyrs qui les dévisageait avec plus ou moins d'intérêt maintenant.
— Jérémie ? demanda-t-elle, une question dans la voix.
Il l'ignora. Son regard s'était fixé sur la femme en tenue de dominatrice qui était installée entre un homme qui lui ressemblait étrangement et un autre à la peau noire. Le troisième homme avait une peau clair. Le regard fuyant de Mia croisa le sien, ambré et elle sentit son ventre se tordre, pour une raison qui lui échappait.
— Elle est trop souvent prise par son travail et à besoin de se décoincer un peu, alors je me suis dit que l'un de vous voudrait bien s'occuper d'elle.
Le choc qui suivit cette déclaration outrageante laissa Mia bouche bée une seconde. Et sa peau vira écarlate alors qu'une lueur d'amusement naissait dans les yeux d'ambre. Baissant la tête elle tenta de se libérer de Jérémie, qui souriait bêtement sans lâcher la femelle des yeux.
— Vraiment désolée, n'écoutez pas ce qu'il dit, il a de toute évidence trop bu... tenta de rattraper la jeune femme.
— Quoi ? Tu plaisantes, on est là depuis dix minutes, je n'ai pas touché à un verre d'alcool.
Son malaise s'accentua en entendant des ricanements venir des canapés. Perchée sur des talons, elle vacilla légèrement en réalisant qu'elle n'arrivait plus à respirer. Son cœur battait trop fort, sa tête bourdonnait. Elle était en train de faire une crise de panique. L'exacte raison pour laquelle elle n'allait jamais en boîte de nuit.
Elle n'entendait plus Jérémie, mais elle savait qu'il continuait de l'humilier en pensant bien faire. Des points noirs agrémentaient sa vision, créée par le manque d'oxygène. Ce n'était vraiment pas le moment de se ridiculiser en s'évanouissant.
Trop tard, elle chercha de l'aide, la pièce se mit à tourner.
Black-out.
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Oh ! Wah !
Voilà je chapitre un, du coup j'espère que vous y avez survécu X)
Non, plus sérieusement, j'espère que cette première entrée en matière vous à plus ! Le prochain chapitre arrivera lundi, du coup et je pensais partir sur un rythme de un chapitre sur tout les lundi et un second le jeudi si j'ai du rab !
Kiss !
PS : ne tuer pas Jérémie tout de suite SVP j'en ai encore besoin ! X)
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