Chapitre 16 : La Lettre de Clypeus


-Oh, ma sœur n'est pas là ?

Le majordome de la Duchesse de Gladia secoua la tête d'un air désolé.

Elle aurait aimé voir Véra, pour lui toucher un mot sur ce qui s'était passé la veille. Mais impossible d'entrer en contact avec elle depuis. Pourquoi l'évocation de la piste de trouble l'avait-elle mise dans un tel état ? Elle avait toujours eu un contrôle exemplaire de son tempérament. Qu'est-ce qui pouvait bien la pousser à quitter cette réunion précipitamment, sans un mot ? Pourquoi Lev était-il au courant ? Non, en vérité, tous les Protecteurs et le Roi savaient. Alors, la situation devait être grave.

-Depuis votre départ, déplora le majordome d'un air désolé, c'est le chaos avec les papiers du duché. Votre sœur est incapable de faire ce genre de choses seule.

Cela devait être un trait de caractère commun entre Lev et elle. Lui non plus n'était pas très bon avec l'administratif. Flavia grimaça, bien embêtée.

-Faut-il que je jette un œil aux affaires en cours ?

L'espoir brilla dans le regard du majordome.

-Vous avez le temps ?

-Ou... Oui...

Vu l'état du bureau en deux semaines d'absence, elle se dit qu'elle allait devoir engager un secrétaire personnel pour sa sœur. Sinon, le duché allait bruler dans moins d'un mois. Néanmoins, une chose inattendue se trouvait parmi le tas de lettres à traiter. Elle vit une enveloppe violette.

Une de celles qu'elle attendait avec hâte, chaque semaine. Le cœur battant la chamade, elle se saisit de celle-ci, seule dans la sécurité du bureau où elle avait travaillé des années durant.

Un courrier de Lev.

Adressé à Véra, comme toujours.

Partagée entre une douleur dans sa poitrine et la joie d'avoir encore des lettres, elle fit sauter le cachet des Clypeus. L'écriture appliquée et déliée de son mari lui sauta aux yeux. Elle ne put s'empêcher de sourire au contenu. Avant de se figer.

« Madame la Duchesse,

Je vous remercie pour votre inquiétude au sujet de mes cervicales. Néanmoins, j'ai eu le bénéfice de quelques soins poussés en raison d'un mauvais combat, ce qui fait que tout a été remis en place de force.

Dites-moi, vous avez parlé de m'offrir des roses oranges... Connaissez-vous le langage des fleurs ? Les roses ont toutes une signification selon leur couleur. Les roses roses parlent de tendresse, les rouges d'amour, les blanches d'innocence, et les oranges de désir... Or, je ne peux accepter une telle chose que de ma femme.

D'ailleurs, savez-vous que je me suis marié ? Ah, a priori, il s'agit de votre sœur... Ah moins que la personne à qui j'adresse cette lettre se décide à signer de son vrai nom.

Si tel est le cas, j'accepterai toutes les brassées de roses oranges que vous me proposez, ma Duchesse. Mais je vous en offrirais des rouges en retour. Car si le désir est puissant, seule la passion de l'amour peut expliquer pourquoi j'ai tant envie de vous.

Il me semble que votre précédente lettre fut envoyée avant même que vous sachiez que nous allions nous marier. Si vous connaissiez le langage des fleurs, ma Duchesse, alors je dois avouer que vous êtes une petite coquine de m'envoyer un message de la sorte. Mais étant donné que j'entrais uniquement dans la catégorie des fantasmes, j'imagine que vous ne pensiez pas que je m'y connaissais en roses.

J'attends avec impatience votre réponse, ma Duchesse.

Votre Duc, tendre et passionné

Lev Clypeus.

PS : Au fait, Flavia, je sais que c'est toi derrière ces lettres depuis la première, il y a cinq ans. Véra ne m'aurait jamais répondu si gentiment. »

Elle ne put retenir son rire.

Cet homme... Il allait la rendre folle !

Alors, comme ça, il savait depuis le début ? Elle ne put s'empêcher de sourire. Puis la réalité la frappa soudain.

C'était pour ça qu'il avait accepté le mariage ? Parce que ce jour-là, il avait su qui elle était ? Qu'ils correspondaient depuis cinq ans ensemble !?

Toute rouge, elle fixa la lettre, n'en croyant pas ses déductions. Si c'était cela, alors c'était... Cela paraissait logique, mais... tout de même... De là à accepter de l'épouser, de... de... Elle relut une ligne de la lettre.

« ...seule la passion de l'amour peut expliquer pourquoi j'ai tant envie de vous. »

Si c'était vrai, alors...

*

Assis sur la table devant les geôles, les pieds sur la chaise, Lev réfléchissait. La lueur des torches jouait sur les murs blancs, réverbérant une lumière tout sauf glauque. La forteresse de pierre blanche, c'était bien, mais ça faisait rarement angoisser les prisonniers.

Quoique.

Ce n'était pas des murs dont on devait avoir peur.

C'était de lui.

Celui qui se trouvait à genoux devant lui, le visage en sang, ne dirait pas le contraire. Tout comme les gardes en faction. Bien que Lev n'ai pas besoin de protection, il souhaitait qu'aucune rumeur ne circule sur ce qui se passait ici.

La vérité était bien suffisante.

-Bien, fit-il en croisant les jambes. Si je résume, une tierce personne t'a demandé de pousser ma femme au travers du portail ?

Silencieux, le traitre hocha la tête. Des larmes roulaient sur ses joues, se mêlant à son sang.

-Tu as conscience, Emmanuel, que tu vis ici depuis quinze ans ? Que tu es logé, nourris, blanchis, protégé, payé, à mes frais, depuis quinze ans ?

L'homme lâcha un sanglot.

-Aux dernières nouvelles, je ne t'ai pas non plus porté préjudice, en aucune façon. Alors, pourquoi m'avoir trahi ?

Les gardes tout autour regardaient avec hostilité celui qui avait été des leurs. En service depuis des années, il n'avait jamais eu à se plaindre du traitement du Duc. Eux qui avaient une confiance aveugle et une fidélité absolue en leur maitre, ils haïssaient celui qui se trouvait à genoux sur le sol des souterrains blancs de la forteresse. Que ce sol soit toujours aussi blanc relevait du miracle, d'ailleurs. Des générations de Clypeus avaient torturé des gens ici.

Mais il divaguait.

-Je... bafouillai Emmanuel. Je... L'argent... Je... Je suis désolé... Seigneur, je suis si désolé...

Lev serra les mâchoires, avant de dire d'un ton presque enjoué.

-C'est dommage. Pour toute chose, j'aurais peut-être accepté des excuses en bonnes et dues formes. Mais là, tu as tenté de tuer ma femme, Emmanuel. La seule chose qui te maintienne en vie, pour lors, c'est d'une part parce que j'ai interdit à tes anciens collègues de t'exécuter, et d'autre part parce que j'ai besoin de savoir exactement qui t'a payé.

Le Duc descendit de son perchoir pour venir s'accroupir devant le traitre. Il le saisit par les cheveux, afin de le forcer à le regarder. Il ne le savait pas, mais en cet instant, à la lumière des torches, ses yeux violets brillaient de manière cruelle, tandis que ses cheveux argentés prenaient une tournure de flammes.

Emmanuel sanglota un peu plus.

-Parle. Si je suis satisfait, je t'offrirais une mort brève. Sinon... Tu rencontreras pour la première et la dernière fois les démons des terres désolées.

Une heure plus tard, Lev remontait des souterrains, particulièrement agacé. Fort heureusement pour lui, il tomba sur sa femme. Une liasse de papiers dans les bras, elle souriait toute seule en montant les escaliers. Son sourire s'élargit lorsqu'elle l'aperçut, en haut des marches. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé, mais elle semblait particulièrement de bonne humeur.

-Ce n'est pas un peu lourd pour toi ? s'inquiéta-t-il en venant récupérer les papiers de ses bras.

-Ça va, mais je ne suis pas contre le fait de tout te laisser porter, déclara-t-elle avec un air mutin.

-Tous ces papiers, c'est en quel honneur ?

-Mmh, je suis passé voir si Véra était là, mais je ne l'ai pas trouvé. Et le majordome était désespéré parce qu'elle est aussi nulle que toi pour tout ce qui est administratif. Donc... Je ramène un peu de travail en attendant de trouver un secrétaire pour elle.

-Oh, je vois... Ne te tue pas à la tâche, quand même. Il y a des choses urgentes à traiter ?

Tout en l'écoutant, Lev marchait en direction du bureau. Mais surtout, il réfléchissait. Sa lettre était-elle arrivée ? Il n'arrivait plus à se souvenir de quand il l'avait envoyée. Bah. Son passage chez sa sœur, même si elle avait été absente, l'avait enjouée. C'était l'essentiel. Même s'il se demandait comment elle réagirait. Il aurait peut-être dû la poster de chez Rainier pour la faire envoyer ici.

Oui, mais dans tous les cas, il n'aurait pas été certain d'être là au moment de sa réception. Mmh...

-Lev...

Surpris par le ton de sa femme, Lev posa les papiers sur le bureau déjà surchargé, avant de se tourner vers elle.

-Tu as appris quelque chose ?

Ah.

La veille, quand on leur avait livré le traitre, il avait regretté qu'elle soit à ses côtés. Il aurait préféré régler cela sans qu'elle soit au courant. Néanmoins, elle était la Duchesse, à présent. Ce genre de choses la concernait elle aussi. Même s'il avait refusé qu'elle assistât à l'interrogatoire, elle tenait à connaitre la suite des évènements.

-Emmanuel ne savait pas grand-chose, soupira Lev. Mais il était censé recevoir son paiement cet après-midi, dans un village non loin.

-Oh...

-Je vais y aller pour mettre la main sur la personne qui devait lui donner l'argent. Ce ne sera pas le commanditaire, mais de fil en aiguille on devrait pouvoir finir par retrouver le responsable. C'est un travail de patience.

-Tu y vas ?

La voir si désappointée lui fit réaliser une chose. Merde ! Il avait oublié !

-Je serais là à temps pour le bal ! Je te le promets, Flavia !

-Ne t'en fais pas, sourit-elle avec hésitation. Le plus important c'est cette affaire.

-Le plus important, c'est toi.

-Lev... Ne t'en fais pas. Ce n'est qu'une bande de commères. Ce ne sont pas quelques méchants commentaires qui vont me faire mal. D'accord ?

Oui, enfin... Debout devant le buffet, seule derrière son voile, Flavia se trouvait bien seule, le soir même.

La majorité des invités étaient arrivés depuis un moment. En bonne hôtesse, elle avait décidé d'accueillir chacun d'entre eux. Elle savait que l'absence de Lev alimentait déjà les ragots du bal. Néanmoins, il était absent pour une bonne raison, elle ne pouvait ni lui en vouloir, ni en parler à autrui. Étant donné le contenu de l'affaire, en discuter avec toutes les commères du bal serait fort mal venu.

En regardant tous ces gens, Flavia se demanda s'il y avait assez de chambres pour loger tout le monde, cette nuit. Pour le mariage, Lev avait ordonné que chacun des invités rentre chez lui, car... Il n'avait tout simplement pas l'intention de voir leur sale tête au réveil. Néanmoins, le mariage n'était prévu ni par l'un, ni par l'autre. Le bal, en revanche, c'était eux qui l'organisaient. Faire les choses bien était important.

Mais en observant tous ces gens qui l'observaient sans daigner venir lui parler lui faisait revoir son jugement. Elle non plus, elle n'avait pas envie de les voir au réveil demain. En plus, cela donnait un travail colossal aux employés de la maison, pour pas grand-chose.

Le rayon de soleil de la soirée apparut en cinq entités. Non, pas les Protecteurs.

Mais plutôt quatre enfants dynamiques et une nounou bien embêtée.

Les deux fils de Rainier et celui de Cara arrivèrent comme des boulets de canon dans la salle de bal. Si toutes les attentions se tournèrent aussitôt vers eux, ils coururent si vite vers Flavia que les conversations reprirent de plus belle.

-Tatie ! brailla Eorum, le cadet de Rainier. On avait hâte de te revoir !

Elle sourit en accueillant l'enfant dans ses bras, tandis que son frère Autem la saluait avec un rire. Tamir, avec sa tignasse brune et ses yeux rouges, lui fit un grand sourire chaleureux. Ces deux-là avaient le même âge, pourtant, le second était déjà plus grand. Le fils de Cara promettait d'être un colosse. Mais pour lors, il n'avait que dix ans.

-Il parait que ce soir, on va manger plein de bonnes choses du nord !

-Et qu'il va y avoir de la musique !

-Et qu'on va pouvoir jouer toute la nuit !

-Et qu'on va dormir ici !

L'entrain des enfants forçait le sourire. Avec un rire enjoué, Flavia leur répondit oui à tout, sauf au fait de jouer toute la nuit. Ils râlèrent un peu, avant de partir comme des diables sur la terrasse. Ces trois-là avaient de l'énergie à revendre.

Heureusement, un garde en faction les suivit. Mieux valait les garder à l'œil, avant qu'ils ne se fassent mal.

-Je suis navrée, fit leur nounou en la rejoignant, la petite Ena dans les bras. Ils étaient tellement excités à l'idée de venir qu'ils étaient intenables.

-Ne vous excusez pas, sourit Flavia. Ils sont en pleine forme, ça fait plaisir à voir. Vous êtes Dana, n'est-ce pas ?

-Oh, désolée, j'ai oublié de me présenter.

La nounou fit une révérence un brin maladroite, la petite dans ses bras. Une rousse incendiaire, c'était la description la plus exacte de Dana. Elle possédait une longue chevelure bouclée, dans la couleur éclatante attirait tous les regards. Même si elle tentait de la dissimuler sous une coiffe bien sage, ses mèches rebelles descendaient sur son front. Apprêtée sobrement, simplement, elle respirait la douceur et la gentillesse. Elle comprenait pourquoi Rainier et les autres en parlaient avec affection. Il n'y avait pas une once de méchanceté chez cette femme.

-Je m'appelle Dana Cunarius. Je suis la nounou des enfants du Duc de Hastam. Et du fils de la Duchesse de Malleus, par intermittence. Enchantée, Duchesse de Clypeus.

De sous son voile, Flavia haussa les sourcils.

-Vous n'avez pas à être si formelle avec moi, voyons, rit-elle. Mon mari m'a dit que vous étiez malade, pour l'anniversaire de Cara. Ça va mieux ?

-Oui, rougit Dana. À vrai dire j'étais... Enfin, j'avais des problèmes féminins.

-Oh. Vous avez bien fait de vous reposer, alors. Quatre enfants à gérer en plus d'adultes légèrement immatures, ce n'est pas possible dans ces conditions.

Sa réflexion fit glousser la nounou. Elle voyait exactement de qui elle parlait. En dépit de leurs fonctions, de leur réputation et de leur force, il y en avait un ou deux qui savaient très bien régresser en temps de calme.

-Tatie ! s'exclama Tamir en arrivant en courant. Viens voir !

Sous le regard de tous les nobles de l'assistance, le fils unique de la Duchesse de Malleus l'attrapa par la main, pour l'entrainer vers la terrasse. Tout en criant à sa nounou de les suivre. Flavia le suivit donc, pour découvrir de quoi il en retournait.

Il y avait un chien.

Visiblement, cela valait le coup de rameuter tout le monde.

Quand les enfants commencèrent à avoir faim, Dana se proposa d'aller leur chercher des encas. Flavia, perdue dans le jeu des trois garçons, hocha la tête. Ena rampait gaiement sur la terrasse, avec des « gah » ravis sur le froid de la pierre. Néanmoins, cet instant de relatif calme, qui l'avait coupée un instant du bal et de la noblesse médisante, éclata rapidement.

Se redressant aux premiers éclats de voix, Flavia demanda aux enfants de garder un œil sur Ena. Vifs pour leur âge, ils s'arrêtèrent tous les trois de jouer, pour venir se positionner en protecteurs autour de la petite dernière. Tamir, plus grand que les autres, la prit dans ses bras, pour leur permettre de la suivre.

Elle aurait préféré qu'ils ne le fassent pas.

Trois femmes de la noblesse avaient acculée Dana devant le buffet. Une assiette pleine dans les mains, cette dernière avait les yeux baissés, et attendait visiblement que ça passe. Qu'est-ce que...

-Quelle grossièreté ! faisait une comtesse.

-Une nounou ne devrait pas se trouver dans un bal de cette envergure, ajouta une autre, de derrière son éventail.

-Les gens du commun n'ont rien à faire ici, cingla une marquise.

C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

-Personnellement, je me demande qui vous êtes pour juger mes d'invités.

Le ton doux de Flavia fit sursauter les trois vipères. Elles se tournèrent vers elle, avant d'afficher un air condescendant. Dana, elle, la fixait avec des yeux ronds.

-Voyons, vous n'êtes pas habituée, Flavia, mais...

-Flavia ? répéta-t-elle, un sourire aux lèvres. Pour vous, ce sera Duchesse, madame.

Décontenancée, la Marquise, richement vêtue et parée de bijoux, écarquilla les yeux.

-Vous êtes mariée depuis à peine deux semaines et vous vous permettez déjà de réclamer ce titre ? cingla la comtesse.

-Je ne le réclame pas. Je suis la Duchesse de Clypeus. Mais vous, mesdames, je ne connais pas vos noms. Je suis curieuse. De quelle maison incapable d'éduquer correctement ses filles venez-vous ?

Comme elles déclinaient leur identité, Flavia poussa un soupir théâtral. Avec sa voilette, elle se doutait que nul ne pouvait voir son expression.

-Bien. Je retiens que vos familles estiment avoir le droit de juger mon choix d'invités, déclara-t-elle. Car, voyez-vous, Dana Cunarius n'est pas ici au titre de nounou, mais au titre d'amie de la famille. Ce que vous n'êtes pas, au demeurant. Je vais nous faciliter la tâche : je vous invite à quitter le bal, ainsi mon amie n'aura pas à subir votre présence.

Et moi non plus, songea Flavia.

Les nobles dames perdirent de leur couleur. Presque aussitôt, elle vit les époux fendre la foule, pour venir s'incliner devant elle. Ils présentèrent leurs excuses en leur nom. Eux, elle les connaissait. En tant que Duchesse, elle les rassura donc. Elle savait faire la différence entre les états de service exemplaire de leurs maris et elles. Ils parurent soulagés. Mais ces dames le prirent d'autant plus mal.

-Vous ferez moins la maligne, quand vous aurez perdu votre titre !

Flavia haussa un sourcil.

-Perdre mon titre ?

-Le Duc divorcera bientôt de vous, laideron !

Ah, l'attaque personnelle. Contre toute attente, cela fit plus mal qu'envisagé. Cette fois-ci, elle fut ravie d'avoir son voile pour dissimuler son expression. Surtout lorsqu'une voix masculine s'éleva.

-Vraiment, je vais bientôt divorcer de ma femme ?

Tous les teints, devant Flavia, tournèrent au livide.

Debout derrière maris et femmes, Lev souriait d'un air mauvais, ses yeux violets les clouant sur place.

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