Chapitre 9 : Détente Hospitalière



-Heu... Bonjour.

-Vous ne perdez pas votre bienséance en dépit de la menace, fit la Duchesse d'un ton satisfait. Vous avez du cran, jeune femme. Mais qui êtes-vous ?

-Apparemment, quelqu'un qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, grimaça Élisa en jetant un coup d'œil à ses vêtements d'une époque indéterminée. Heu... On se connait ?

Elle avait besoin de savoir. Étaient-elles avant, ou après cette histoire de bateau ? La Duchesse, dont les yeux verts la transperçaient de part en part, resta coite un moment. Pas à un seul moment elle ne baissa son arme. Bon.

Mal à l'aise, Élisa tapota le devant de sa robe d'un style très ancien, lourde sur ses hanches, tout en avisant les environs. Un magnifique château aux pierres rosées se trouvait non loin. Hum.

-Bon, écoutez, je veux bien être menacée, mais dites-moi au moins quelque chose. Je ne suis pas très douée avec les silences.

-Vous m'agacez à disparaitre dans un moment critique, cingla la Duchesse en remettant le cran de sureté de son pistolet. Toutefois, je sais que vous n'y êtes pour rien.

Elle glissa son arme dans les replis de sa robe. Si les souvenirs d'Élisa étaient bons, il s'agissait d'une robe à la française. Le décolleté carré, la taille soulignée et la cape intégrée au niveau des épaules étaient typiques de ces vêtements. Néanmoins, son problème était toujours d'actualité.

-Heu...

-Pour moi, nous nous sommes vues pour la dernière fois sur le bateau, fit la Duchesse, conciliante.

Pour moi... Cela signifiait-il que... Non, impossible... Médusée, elle contempla ce bout de femme, dont la classe n'avait d'égale que l'aura de dangerosité qui émanait d'elle.

-Vu votre mutisme, j'imagine que l'épisode du petit déjeuner ne s'est pas encore déroulé. Oh, tous ces paradoxes temporels me donnent la migraine, grimaça la femme. Bon, allons à l'intérieur. Je préfère poser mon séant sur un siège dodu plutôt que rester debout sur ces maudites talonnettes.

Docile, Élisa lui emboita le pas. Cette femme était étrange. Comme elle aurait voulu mener à bien ses recherches à son sujet, avant de retomber dessus ! Mais c'était la première fois qu'elle se retrouvait si rapidement dans une nouvelle scène.

Intimidée par cette grande dame, dont tous les livres d'histoire des êtres paranormaux parlaient, Élisa marcha presque sur la pointe des pieds jusqu'au château, et plus encore dans ses couloirs. Ici, la décoration était plutôt légère, avec d'épais tapis sous leurs pieds et des tableaux représentant différents membres de la famille... Ou des épisodes plutôt sanglants de leur histoire.

En arrivant dans le salon, Élisa se fit la réflexion qu'il y avait bien peu de serviteurs. Seulement une poignée, dont le sourire aimable semblait sincère.

-Pouvez-vous me dire à quel point nous nous connaissons ? s'enquit Élisa, une fois qu'elles furent assises sur l'un des sièges dodus de la Duchesse.

La femme l'observa un instant, avant de repousser une de ses Anglaises venues insolemment en travers de son front.

-Bien. Reprenons du début, voulez-vous ? Je suis Angèle de Millicent, la Duchesse de Millicent et épouse de Rodolphe, le Duc. La mère d'Aurore, Florentin et Aliénor de Millicent. La première est mariée au Duc de Lucassi, le deuxième à la douce Léopoldine, et la petite dernière à cette fripouille de Bérith. Cela vous dit quelque chose ?

Oui. Tous ces noms étaient pour elle des figures emblématiques du paranormal, disparues depuis fort longtemps. Un frisson glacé descendit le long du dos d'Élisa. Elle était face à une légende de son monde.

Angèle de Millicent.

-Oui, répondit-elle platement.

Un fin sourire étira les lèvres de la Duchesse.

-Vous êtes Elisa Klervi. Une femme dépassée par les évènements, une journaliste poursuivie par les guerriers de la pureté et les vampires. Accessoirement, vous avez le pouvoir de voyager dans le temps. Ce qui, aujourd'hui, vous conduit devant moi pour la énième fois.

Bouche bée, la jeune femme la regardait avec des yeux de plus en plus ronds. Le sourire de dame Angèle se fit un peu plus carnassier.

-Dites-moi tout, ma petite... Comment ça se passe avec Nathaniel ? À ce stade, vous devez déjà vivre avec lui, non ?

Quand le monde repris l'aspect d'un escalier, qu'elle était au préalable en train de descendre, Élisa poussa un juron bien senti en les dégringolant sans la moindre grâce, pour percuter Jamie de plain fouet.

Autant dire qu'ils finirent cul par-dessus tête au pied des marches, empêtrés l'un avec l'autre. Vitupérant tant et plus, elle parvint à se redresser, tandis que Jamie se tenait les parties avec un léger gémissement douloureux. Oups.

Bon, bref. Elle avait autre chose à penser.

Notamment : bon sang, mais elle avait tout raconté à la Duchesse de Millicent !? Comment était-ce possible !? Combien de fois, au total, s'étaient-elles croisées !? C'était impensable !

-Oh, Élisa, fit Daphnée en claquant des doigts devant ses yeux. Tout va bien ?

Elle avisa la belle rousse, avant de lui sourire faiblement.

-Oui. Oui, tout va bien.

Sauf qu'un fin sourire étira les lèvres de cette fourbe de journaliste.

*

-Monsieur de Millicent, nous savons que votre prise de fonction est tout à fait récente, mais nous aurions besoin de nouvelles armes contre les Guerriers de la Pureté.

Assis derrière son bureau, déjà las de voir toutes ces têtes de ploucs défiler pour lui demander des choses, Nathaniel se retint de soupirer. Il n'était pas fait pour le travail de bureau, bon sang ! Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ce poste, hein ? Voilà des années qu'Armand insistait pour qu'il l'accepte. Et si la situation n'avait pas exigé de lui qu'il prenne position à la tête des d'Isria, il s'en serait bien passé.

-N'êtes-vous pas censés vous adresser au Commissariat Spéciale pour ce genre de choses ? fit-il doucement, en pensant à la tête que Sergeï ferait en apprenant cela.

Les trois hommes se regardèrent, mal à l'aise. Ils semblaient intimidés par sa personne, ce dont il avait l'habitude. Qui le connaissait avait peur, et il ne faisait rien pour arranger les choses. Seules sa famille et cette tête de mule d'Élisa s'en moquaient, de ses capacités. Et c'était pour le mieux. Avoir toujours le rôle du grand méchant était barbant, à la longue. D'un autre côté, vu les Millicent, il n'y avait aucune raison pour qu'ils aient peur de lui, fous comme ils étaient.

-Le Commissariat est débordé en ce moment, entre les vampires et les Guerriers... Nous avons besoin de votre aide pour...

L'autre s'arrêta, sous le regard perçant de Nathaniel. Appuyé sur le bureau de ses coudes, les mains croisées devant son visage en une mine de réflexion, il l'inspectait avec attention.

-Que voulez-vous, exactement ? De la protection ? De l'attaque ? Des drones de détection ? Un contrat pour un bunker à creuser dans votre jardin ?

-L... La totale, c'est possible ? glapit l'homme, en nage.

Bon.

-Vous aurez des drones de détection pour vous alerter en cas de problème. Ils sont reliés au programme d'intervention musclée de la police, qui interviendra dans la minute suivante. De plus, les entreprises d'Isria vous offrent un programme de formation pour le combat à distance, et de combat rapproché.

-Mais nous... Nous détestons nous battre...

Ah, ces nymphes... Ils adoraient batifoler nus dans la forêt, mais dès qu'il était question de défense...

-Clarabelle ? appela-t-il en appuyant sur le bouton de son interphone. Pouvez-vous venir, s'il vous plait ?

La succube, qui avait trouvé sans place en tant que secrétaire à ses côtés, entra aussitôt. Vêtue d'une jupe moulante et d'un chemisier largement ouvert sur sa poitrine, elle arborait un soutien-gorge rouge se voyant nettement sous le blanc du corsage. De petites lunettes noires, rectangulaires, parachevaient cet aspect de secrétaire cochonne qu'elle aimait tout particulièrement.

-Je peux quelque chose pour vous, monsieur Millicent ? fit-elle d'une voix chaude, tout en roulant des hanches pour les rejoindre.

-Ces messieurs n'aiment pas le combat. Ils auraient besoin des services de la section Sortilège. Je voudrais qu'ils posent des barrières tout autour de leur domicile, afin de les dissimuler aux yeux des humains.

-Bien sûr, monsieur, ronronna-t-elle.

-M... Merci ! s'exclama l'un des hommes, les deux autres étant trop occupés à lorgner Clarabelle, qui leur fit un sourire dévastateur.

-Ne me remerciez pas. Vous n'avez pas encore vu la note de frais.

Ils partirent donc, afin d'attendre avec sa succube pour prendre rendez-vous avec la section Sortilège. Mais avant de fermer la porte, la belle lui lança :

-Au fait... Votre boulet personnel a été signalé à l'hôpital paranormal.

Qu'avait donc encore fait Élisa ?

*

Moins d'une heure plus tard, Élisa se trouvait aux urgences, leur servant d'alibi pour se trouver à l'Hôpital Paranormal. Qui, accessoirement, hébergeait les vampires rescapés des attaques des Guerriers de la Pureté.

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? se demanda la jeune femme en louchant sur sa perfusion. On devait lui faire un scanner injecté pour voir si elle s'était fait un trauma crânien dans sa chute. Comment leur dire que Jamie avait tout amorti ?

Daphnée et lui l'avaient abandonné quasiment tout de suite, pour trouver un moyen de s'infiltrer dans le service de réanimation. Crotte ! C'était bien sa veine, tient !

Autant se laisser aller à un repos bien mérité.

Pour résumer, en deux jours... Elle avait failli se faire tuer par des vampires, avait rencontré le pire crétin de l'histoire, pour ensuite manquer se faire tuer lors d'une cérémonie... Pour finalement être sur le point de mourir brulée. La résultante : elle habitait maintenant chez ledit crétin qui l'avait déjà sauvé trois... Trois fois ? Quatre fois ?

De plus, elle avait fait deux sauts dans le temps en deux jours. Même pour elle, c'était très court. Bizarre... En général, elle ne voyageait jamais par hasard. Or, par deux fois elle s'était retrouvée devant Angèle de Millicent... Qui n'est autre que l'ancêtre commun de Daphnée et de Nathaniel, puisqu'ils étaient des Millicent.

Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Elle était tant concentrée sur ses réflexions qu'elle n'entendit pas tout de suite les cris. Puis ils lui parvinrent pour de vrai. On hurlait dans la salle d'attente des urgences. Fronçant les sourcils, Élisa se mit sur pied, attrapa la potence à roulette sur laquelle trônait sa poche de perfusion, et roula jusqu'à l'extérieur de son box.

Pour découvrir des infirmiers, des médecins et des brancardiers en train de se jeter derrière des charriots de soins, dans l'espoir d'échapper à un déluge de balles. Par pur réflexe, Élisa se renfonça dans son box, juste avant que les assaillants ne la voient.

-Abattez tous ceux que vous croisez ! rugit un homme d'une voix grave. Ces chiens ne méritent pas de vivre !

-Pour l'humanité ! cria un autre.

-Pour l'humanité !

Pour l'humanité ?

Le sang se retira du visage d'Élisa. Les Gardiens de la Pureté ! Ils étaient dans l'Hôpital Paranormal ! Ces fous furieux allaient faire un massacre !

Le cœur battant à tout rompre, la sueur perlant à son front, la jeune femme jeta un coup d'œil à l'extérieur de son box. Tout en ouvrant le feu sur toutes les personnes qu'ils croisaient, ces malades s'engouffrèrent dans le service de réanimation.

Là où Daphnée et Jamie s'étaient rendus, afin d'interroger les vampires survivants sur la nature des attaques des Guerriers. Oh... Bon... Sang. Sa potence avec sa perfusion à la main, Élisa partit en trottinant dans le couloir. Déjà, médecins et infirmières survivants, ou simplement valides, se précipitaient pour aider les blessés.

-Larmes de Fées ! Videz les stocks, je n'en ai rien à foutre ! rugissait un urgentiste d'âge mûr. Nous devons sauver le plus de personnes possible !

Sauf que si les Guerriers refaisaient le trajet en sens inverse, ils allaient de nouveau tirer sur tout le monde. Élisa garda cette pensée pour elle. Courant presque entre les blessés, sa potence roulant tant bien que mal sur le lino bleu ciel, elle atteignit le service de réanimation. Du sang couvrait déjà les murs, des corps gisaient sur le sol. Sans se laisser démonter, elle arracha sa perfusion, pour retourner sa potence et la saisir telle une massue.

-Parle ! rugissait l'un des hommes de tantôt. Où se trouve la fille !?

-Je n'en sais rien ! siffla-t-on avec rage. Espèce de dégénéré !

Un coup de feu. Élisa crut son cœur à deux doigts d'exploser, lorsqu'un hurlement de douleur retentit. Bon. Le gars était toujours vivant. Sur la pointe des pieds, elle alla à la porte de la chambre d'où provenaient les cris. Trois Guerriers de la Pureté, en uniforme gris, autour d'un lit d'hôpital. Là, un vampire criait en se tenant la main. Il n'avait plus que trois doigts dans un bouillonnement de sang.

-Parle ! Mélisandre de Brocéliande ! Nous savons que vous la cherchez ! Je veux savoir où elle se trouve !

-Allez au diable ! Je n'en sais rien ! Je...

Ce fut tout ce qu'elle eut le temps d'entendre. Car celui qui montait la garde l'avait vu. Il allait pour ouvrir le feu, mais elle lui donna un violent coup à la tempe, de toutes ses forces. Un méchant craquement se fit entendre, sans provoquer le moindre remords chez elle. Elle voulut pour frapper le deuxième, qui pointait déjà son fusil militaire sur son crâne...

-Non ! cria le troisième en remontant le canon de son collègue vers le haut.

Les balles criblèrent le plafond, faisant tomber un déluge de plâtre sur Élisa. Avec un glapissement, elle eut un mouvement de recul.

-Ne bouge pas ! rugit-on dans son dos.

Il y en avait d'autres ! Acculée, la jeune femme se retrouva cernée de Gardiens. Mince ! Ils étaient allés dans les autres pièces ! Où se trouvait Daphnée ? Était-elle vivante ?

-Putain, Joe ! Pourquoi...

-C'est Elisa Klervi, crétin ! Elle est avec nous !

Le cœur battant la chamade, Élisa regarda tous ces visages, tous ces canons pointés sur elle. Les mains crispées sur sa potence, elle se demandait sérieusement comment elle allait s'en sortir, sur ce coup-là.

-Élisa ? Tu te souviens de moi ? murmura Joe, en relevant la visière de son casque.

Alors, dans l'ambiance électrique de la petite chambre, où le vampire n'osait plus hurler, elle regarda Joe.

-Nan. Mais je suppose que tu fais partie des enfoirés qui sont venus chez moi, il y a sept ans ?

À son hésitation, elle ne sut dire si oui ou non il était présent ce jour-là. Mais tout ce qui lui importait, c'était...

-Je suis au regret de vous dire que le laideron est avec moi.

Dans le court silence, cette phrase tomba comme un cheveu sur la soupe. Toutes les têtes se tournèrent sur la gauche d'Élisa, qui y découvrit Nathaniel, en costume gris et les mains dans les poches. Joe, lui, ne perdit pas ses réflexes.

La balle partie à bout portant pour exploser le crane de l'homme le plus irritant qu'avait jamais rencontré Élisa. Et pourtant, elle poussa un cri quand sa tête partit en arrière sous l'impact. Un bref... Très bref cri.

Car dans la stupéfaction générale, Nathaniel releva la tête. Pas une goutte de sang à son front. Seulement la trace d'une plaie qui se refermait à vue d'œil, coupant le souffle d'Élisa. Avec un sourire carnassier, le colosse tira la langue.

Dessus brillait la balle de Joe.

-Si vous insistez, on va jouer, susurra-t-il en levant devant lui une arme que personne n'avait remarquée.

C'était une hache à incendie.

Et vu à quelle vitesse elle se planta dans le crâne de Joe, il savait s'en servir.

La fusillade éclata aussitôt. Sans trop savoir comment, Élisa se retrouva projetée sur le lit du vampire, sur lequel elle culbuta pour s'écrouler de l'autre côté. À l'abri d'un tir perdu.

-Tuez-le ! hurlait quelqu'un. Tuez-le ! C'est un Millicent !

-On peut p...

Le reste s'acheva dans des cris d'agonie. À genoux sur le sol, les yeux écarquillés, Élisa regardait les pieds de l'autre côté du lit. Au fur et à mesure, ils étaient suivis de corps qui tombaient. Une flaque de sang se formait, s'élargissait, glissant sous le sommier médicalisé. Son cœur battait de plus en plus vite.

Puis ce fut le silence. Horrifiée, Élisa vit la hache tomber sur le sol, dégoulinante de liquide rubis. À côté de chaussures de costumes, qui pivotèrent, pour contourner l'obstacle qui les séparait. Avant qu'elle ait pu faire quoi que ce soit, on l'attrapait par le dos de son t-shirt, pour la relever sans douceur. Nathaniel était furieux.

-Tu peux me dire ce que tu ne comprends toujours pas dans le terme « bouton d'urgence » ? Sans Daphnée je n'aurais jamais pu arriver à temps !

-J'avais autre chose à penser que mon portable, grimaça-t-elle en se dégageant de sa poigne.

-C'est la première chose à laquelle tu devrais penser ! beugla-t-il. J'ai juré de te protéger, et je le ferai, quoi qu'il arrive ! Même si tu sembles bien décidée à me mettre des bâtons dans les roues !

-Je ne t'ai rien demandé !

Son regard violet la cloua sur place.

-Tu veux vraiment revenir là-dessus ?

Sa voix n'était qu'un grondement.

-Heu. Non. Ça va.

-Bien. Au fait, ça va, le vampire ?

Ils se tournèrent tous deux vers le suceur de sang blessé. Ses mains étaient plantées dans le matelas, sa respiration était rapide. Il avait peur de lui, c'était clair.

-Ça a l'air d'aller, décréta Nathaniel. Élisa, ramène ton cul par ici. Je dois botter celui de Daphnée.

*

Il ne le botta pas, mais il y eut une sérieuse dispute entre les cousins. Où Daphnée le traita de connard condescendant, tandis qu'il la qualifiait d'idiote décérébrée. Pendant ce temps, Élisa se demanda où était passé Jamie. Était-il mort dans la fusillade ?

-Bon, je retourne bosser, râla finalement Nathaniel. Gare à vos fesses si vous les mettez dans une position pas possible d'ici ce soir. Je peux être encore pire que ça.

-Ah ouais ? ricana Élisa. Et comment ? Tu as déjà un caractère de cochon !

-Je pourrais t'attacher à mon lit et te fouetter pour ton impudence, par exemple.

Sa proposition, formulée avec un sourire franchement sadique, fit blanchir Élisa. Il n'oserait pas... Hein qu'il n'oserait pas ? Mais avant d'avoir pu éclaircir ce point, il était déjà sorti. Les laissant dans un hôpital transformé en un véritable bain de sang.

Daphnée, elle semblait aux anges.

-On tient le reportage du siècle ! s'exclama-t-elle, des étoiles dans les yeux. On a tout filmé avec Jamie ! Monsieur de Chauvignaule va nous baiser les escarpins, Élisa !

La journaliste en elle eut du mal à se réjouir de la nouvelle. Car il y avait des morts, des blessés. Et surtout, par-dessus tout...

Les Gardiens de la Pureté avaient retrouvé sa trace.

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