Maman disait...
Maman disait qu'il y allait encore y avoir du bruit pendant la journée, que j'étais encore privé de sortie. Pourtant je n'est rien fait, pas une bétise !
"C'est pas une punition ma puce, mais aujourd'hui, il ne faut pas sortir, c'est très dangereux. Il y a les gilets jaunes qui recommencent.
-C'est quoi déjà ces gens, maman ?
-Ils viennent pour demander des changements dans la vie.
-Pourquoi ? Ils sont pas contents ?
-Non et pour le montrer, ils vont dans la rue et ça devient dangereux, tu pourrais te perdre dans la foule.
-Parce qu'ils sont assez nombreux pour remplir toutes les rues ?
-Pas toutes ! mais ils vont aller dans les grandes rues que l'ont prends quand on sort, alors on reste à la maison.
-Je peux regarder par la fenêtre comme même ?
-C'est d'accord mais attention, s'il y a trop de monde je les fermerais.
Je cours à la fenêtre, ravie de pouvoir profiter de l'exterieur d'une autre façon. Je regarde les voitures passer, les gens pressés disparaitre au coin de la rue. Le temps passe. Je commence à m'ennuyer moi !
Au moment où je me détourne de la fenêtre, le premier apparait.
Je me recolle contre la vitre, avide de ce spectacle inconnu que je ne comprends pas.
"Les gilets jaunes ? Pourquoi ils sont pas rose ?"
Une phrase pour moi-même, une phrase d'enfants, comme dit Maman. Elle dit aussi que je ne peux pas comprendre ce qui ce passe ; mais je veux comprendre.
D'abord un puis deux, trois et puis un petit groupe qui grossit, encore et encore. Des gens en noir, en jaune. On dirait des abeilles mais je croit que c'est pas ce qu'ils veulent montrer.
Ils avancent au pas, rapidement, ils ont presque traverser ma rue. Pas un pas militaire, un pas rapide, qui fait du bruit, qui est désordonné. Ils sont tout étalés, troués, éparpiés. Je les vois disparaitre, comme tous les autres passants qui longent ma maison chaques jours. Qu'est ce qui est different cette fois ?
Ils font peur.
Ils me font peur.
Maman a dit que c'était dangereux. Ils doivent faire de grosses bétises alors.
La première fois, avec Maman, on a vu les dégats sur le chemins de l'école. Des trous, beaucoup, beaucoup de trous. Dans les vitres des magazins, dans les plates bandes, dans la route et les trottoirs. Des pavés décellés qui laissaient d'éééénormes trous ; comme le groupe de tout à l'heure.
Ils veulent quoi déjà ? Transformer le monde à leur image comme les méchants des films ? Non ça doit pas être ça. C'est pas un truc au quel pense les grands. Je ne me souviens plus de leurs but ; et puis je m'en fiche.
Un nouveaux groupe passe. Ils sont plus nombreux, un peu moins troués, plus compactes. Je croit que Maman m'as dit pourquoi ça recommence plusieurs fois, leurs sortirs. Je réfléchis très très fort, pour retrouver ses mots.
"Le grand monsieur qui est au palais de l'Élysée, il a pas voulu faire les changements qu'ils demandent. Donc ils continuent à manifester."
Et pourquoi il a pas voulu, le grand monsieur du grand palais ?
Je ne me rappel plus de ce que m'a expliquer Maman. Ah ! Si ! Ça me reviens !
"Le président pense que ce n'est pas la solution. Il a prévenu tout le monde de ses choix quand on l'a élu. Je pense qu'ils auraient dû aller voter plutôt que de crier ce qu'ils veulent après que tout soi fait."
Maman a raison, elle a toujours raison, ils auraient dû aller votés. Mais Maman n'a pas raison sur une chose. Je peux comprendre, il faut juste que l'on m'explique. Et vu qu'elle ne veux pas m'aider, je vais aller chercher les réponses toute seule, comme une grande ! Je n'ai pas peur ! Après leur deuxième fois, Maman n'a pas voulu qu'on prenne nos chemins habituels. Quand je lui ai demander pourquoi, elle m'a répondue que les rues n'étaient plus aussi jolies qu'avant et qu'elle préfèrait que je ne vois pas ça. Je n'ai pas insité mais je veux savoir.
"Il ne faut jamais rien cacher à un enfant" c'est ma devise.
Je m'écarte de la fenêtre, me dirige vers le porte-manteau. Je suis trop petite pour atteindre mon blouson mais Maman m'a fabriquée un petit tabouret pour que je puisse le prendre moi toute seule. Je me hisse sur la pointe des pieds et redescends en vitesse avant que Maman ne revienne. Habillée et chaussée, j'ouvre la porte et me jete dehors, espérant qu'elle n'est rien vue.
L'air frai me pique le nez. Je ne pensais pas qu'il fasse aussi froid. Je remonte bien le col de mon manteau et commence à avancer, en direction du centre.
Maman a dit qu'ils se réunissaient toujours près du centre, parce que c'est là qu'il y a tous les grands monuments : La Tour Eiffel, la place de la Concorde avec son obélix, l'Élysée, les Invalides, les Tuilleries, le Champs de Mars, l'avenue des Champs Elysées, l'Arc de triomphe, ...
Ah ! l'Arc de triomphe. C'est mon monument préfère... Même si je n'aime pas trop les statues dessus.
Non, ce que j'aime, c'est le soldat qu'il y a dessous, et la flamme. Et puis aussi qu'il est juste au bout des Champs Elysées ! La lumière, les vitrines, la balade sur les trotoirs pavés, et c'est encore mieux quand c'est la journée sans voiture ! La place de la Concorde, son horloge solaire peinte à plat sur les pavés et après le jardin des Tuilleries. D'abord la haute grille de fer noir et jaune... et non, noir et or, c'est mieux. Ensuite les statues toutes blanches où viennent s'asseoir des mouettes, même sur la tête ! Et puis après, le premier bassin, avec les chaises autour pour profiter de rares rayons de soleil. On dépasse l'Orangerie à droite puis les bosquets et on remonte toujours tout droit jusqu'au deuxième bassin plus petit. Encore un peu de marche pour atteindre le Carrouselle puis enfin le Louvre avec sa fameuse pyramide de verre. Et si je me dirige vers la sortie de gauche un peu plus loin il y a la Comédie française puis l'Opéra.
Il y en a plein d'autres grands monuments mais j'ai pas encore retenu le chemin pour y aller. Il n'y a que Maman qui le connaisse...
Zut alors ! Mais où est ce que je suis ? Je ne reconnais pas la rue et je n'ai pas fait attention à mon itinéraire. Je suis perdue, dans Paris, la ville lumière, la grande capitale de France. Moi encore si petite, un grain de pousière dans ces imnombrables rues...
Holà ! Il faut que j'arrête, je suis plus un bébé. Maman dit toujours que quand on est perdu il faut demander son chemin. Et vu que je suis une fille je peux, ... normalement. Je crois. Il y a pas une malédiction qui fait que les garçons ne demandent jamais leur chemin ? C'est encore quelque chose que j'ai du mal a comprendre. Mais c'est juré ! Un jour je saurai comment ils fonctionnent.
Je suis toujours perdue mais je vois une vielle dame devant moi qui ne marche pas trop vite pour que je la rattrappe. J'arrive à sa hauteur et lui demande poliment comme Maman m'a appris :
" Excuser-moi Madame mais je suis perdue. Est-ce que vous pourriez me dire comment je fais pour trouver des gillets jaunes ?
-Les gillets jaunes ! ? Mais ma parole, qu'est-ce qu'une toute petite fille comme toi peux bien vouloir faire avec ces gens là?
-D'abord je suis pas si petite que ça ensuite, c'est parce que je veux comprendre. Personne ne m'explique et à cause d'eux, ça fait deux week-ends que je suis punie et que je peux pas sortir.
- Si tu es punie, comme tu le dis, c'est parce que tes parents ne veulent pas qu'il t'arrive quelques chose ! Alors tu vas me faire le plaisir de rentrer chez toi avant qu'ils ne s'inquiètent.
-Mais je viens de vous dire que je suis perdue. Comment voulez que je rentre chez moi ?
- Et tu habite où ma petite ?
- Pas "ma petite" s'il vous plait. J'habite ... j'habite ... j'habite dans une rue mais je ne sais pas où.
- Nous voilà bien avancés. Bon normalent il y a une sortie de tram pas loin et juste a côté une grande carte tu devrais réussir à retrouver ton chemin avec ça.
- Oh ! Merci madame ! Avant de partir je peux vous poser une question ?
- Vas y.
- Les gilets jaunes, pourquoi ils sont pas rose ?
Elle ne m'a pas répondu tout de suite. Je ne sais pas pourquoi. Elle était peut-être trop égoïste, comme les autres grandes personnes, pour partager son savoir avec moi. Ou alors, elle était juste très surprise avec son visage qui faisait une grimace toute étirée.
- Eh bien ma foi, c'est parce que les gilets sont jaune au départ et pas rose donc c'est les gilets jaunes.
- ...
- ...
- Eh ... Merci. Je vais y aller maintenant. Bonne journée.
Et je prends mes jambes à mon cou. Je ne crois pas qu'elle ai compris ma question. Et puis, j'ai oublié de demande où était précisement la sortie de trame. Je ralenti doucement reprenant mon souffle. Elle a dit "pas loin" donc ça doit être "pas loin".
Un pas, deux pas, trois pas, quatre, cinq, ...vingt-deux, je tourne à droite, vingt-trois, vingt-quatre ..., trente-neuf, à gauche, quarante, ..., soixant- neuf, euh ... soixant ... euh ... soixante-dix, ..., à gauche, ..., cent-un, ..., à droite, ...
Mais où est-ce que c'est ?!
J'en ai marre de compter le nombre de pas que je fais. Je m'arrête contre un mur et inspire pour me calmer, comme Maman.
Ça y est ! J'ai encore envie de pleurer ! Je suis une grande fille, et les grandes filles ça ne pleurent pas.
Je lève la tête du trotoir et j'observe les alentours. Des immeubles, des voitures, des passants, des immeubles, ... et un escalier qui descend dans la terre.
Un escalier ... qui descend ... Le métro !
Je fonce d'en sa direction et apperçoit le panneau d'on m'a parlé la vielle dame. Je me poste devant et cherche le petit rond rouge qui dit "vous êtes ici".
Zut ! Je ne le trouve pas. Je suis dans quelle rue là ?
Une plaque à quelques mètres m'indique la rue Aubert. Je me reconcentre sur le plan. Là ! Je pose mon doigt sur la rue pour ne pas la perdre et je commence à descendre. Tiens, mon doigt est arrivé sur l'Opéra, mais je connais le chemin ! Je peux aller au Louvre, aux Champs Elysées et même jusqu'à l'Arc de triomphe.
C'est parfait !
Je verifie trois fois l'itinéraire pour être sûre et je me mets en route.
Je rejoinds vite l'Opéra puis le Louvre. Devant moi est posté le Carrousel et au delà des arbres La pointe de la Tour Eiffel me fait signe que je suis sur la bonne direction. Je marche à pas rapide certaine que je touche au but, mais quelque chose ne colle pas.
Où sont tous les passants ?
Il n'y a personnes !
Ni autour des bassins, ni dans les jardins ou les allées, ni même près de l'Orangerie.
Il n'y a personne ... et pourtant on ne peut pas dire que les alentours soient silencieux. Maintenant que j'y fais plus attention, des cries et des hurlements effroyables se font entendre. Comment ai-je fais pour ne pas les remarquer ? Ils s'entendraient même à l'autre bout de la ville. Il y a des détonations et des coups de feu aussi.
J'ai peur. Je comprends mieux pourquoi Maman ne voulait pas que je sorte. Malgré tout, je continue d'avancer dans l'allée principal du jardin. Toujours personnes et pourtant les bruits sont plus forts. J'arrive à hauteur des grilles. Elles me parraissent sales, mal-empoints, sinistres. L'atmosphère est lugubre.
Où est-ce que je suis ? C'est Paris ça ? Mon Paris? Ma grande ville lumière ?
"Pourquoi est-ce que les adultes gâche toujours tous ?"
Je boude pour ne pas être trop effrayée mais j'ai raison : les adultes ont le chic pour tout chambouler et briser nos petits mondes bienveillant.
Ils créent des régles qu'on doit tout respecter mais à un moment ou un autre, il y en a toujours pour passer au-dessus. Ils ne pourraient faire comme les autres et ...
GLING ...
CRASH ...
CRAC ...
BING ...
PAF ...
DIIIIIIIIING .....
C'EST QUOI TOUT CE BRUIT ?
Je tourne la tête de tout les côtés sans rien voire. Je n'est pas encore remarquée les ombres... Une, deux, trois,... qui font des trous... partout. Je les voix bien à présent. Elles se déplacent vite et en profite pour lancer de gros objets contre les vitres, les murs, les arrêts de bus, les voitures. Elles font peur, encore plus que les gilets jaune. Elles ne m'ont pas encore remarquée, alors j'en profite. Je cours droit devant moi ; je remonte les Champs Elysées. Sauf que je ne reconnais rien. Les ombres sont dernière moi mais ma peur persite.
Je suis dans un autre monde.
Tout est éteind, tout est bariqué. Ce qui ne l'ai pas est totalement détruit. Et les bruits.... Ces bruits sont les pires que je n'ai jamais entendu ! Et maintenant le brouillard si met. Je continue d'avancer en rassant les murs. Je suis morte de peur, mais surtout perdue. Je ne sais plus comment rentrer chez moi.
En plus c'est de la vraie purée de pois ce brouillard ! Il sent la fumée en plus. La fumée ? ! Il faut que je parte d'ici !
Hiiiiii ! Il a une ombre juste devant moi !
" Mais qu'est-ce qu'elle fait là celle-la ?
- Qui ça ?
- Une gamine ! Ils peuvent pas surveiller leurs enfants les parents ? ! Ça à rien à faire ici un mioche !
- Mais arrête de crier! Tu lui fais peur à la petiote!
- Je... suis... pas... une... petiote... ,
j'ai très peur mais j'essaye d'être claire malgré les coups qui rententissent,
Je... cherche... les... gilets... jaunes...
-Elle a dit quoi ? J'ai pas compris.
-Je sais pas mais faudrait la mettre à l'abri. Avec les CRS, c'est pas prudent de rester ici. "
Le premier m'attrape le bras et me voilà tirée en direction d'une ruelle. Il a un certaine âge mais c'est sûrement dû à sa barbe mal rasée. Il porte un vieux blouson vert foncé recouverte par le fameux gilet jaune. Il ressemble à ce que m'a dit Maman et à toutes les personnes que j'ai vu à la télé. Il parait banal, cliché d'un chomeur bourru et pas content. Quoi que, ses yeux sont très expressifs, ça dénote, et en ce moment, c'est un agassement grandissant que j'y lis.
Aie Aie Aie, ça va barder.
"Bon maintenant tu vas nous dire ce que tu fiches ici et où tu habites pour qu'on t'y renvoye ilico.
- Je... sais pas.
- Tu ne sais pas quoi ? Allez ! Parle et explique toi !
- Mais tu va arrêter oui ?"
Le deuxième a l'air plus gentil, il a un bonnet sur la tête qui cache ses cheuveux et le visage un peu tiré. En plus il est maigre comme une bridille dirait Maman. Son gilet fluo est bien trop large pour lui. On a l'impression qu'il pourrait tomber à chaque pas. À l'opposé, son sourir apporte de l'énergie sur son visage. Il n'y a que ça qui le rend chaleureux.
Après avoir réprimander son ami il se tourne vers moi.
"Est-ce que tu veux bien me dire ton nom pour commencer ?
- ....
- Non ? Bon tu peut peut-être explique ce que tu fais ici ? Tu t'es perdue ? Tes parents ne sont pas très loin ? Ils savent que tu es ici ?
- ....
- ....
- Je veux comprendre ...
- ....
- ... pourquoi vous faite ça.
Le grand bonhome s'énerve :
- Elle s'est sauvée ! C'est ça, pas vrai ? Tu t'es sauvée pour aller te promener et venir enmerder le monde ! Et maintenant tes parents vont croire qu'on t'a enlevée et ça va nous apporter que des ennuies.
Je n'avais pas vu les choses comme ça. Le méchant n'est pas aussi idiot que ceux dans les livre pour bébé. L'autre est entrain de réfléchir.
- Il faut qu'on la donne à la police, ils pourront la ramener même si elle ne connait pas son adresse.
- Et on fais ça comment sans s'en prendre plein la figure ?
- Aucune idée."
Je commence à penser que j'ai fait une grosse bétise en partant sans rien dire. Ils me regarde tour à tour. Je me sens toute, toute petite, aussi petite qu'une souris.
"Monte !"
Je lève la tête. Quoi ? Que je monte où ? Ah ! le méchant grincheux c'est accroupis et me montre son dos. Je m'execute en vitesse avant qu'il ne s'énerve encore plus. Il se relève sans effort et je me retrouve à bien plus d'un mètre de haut.
Je n'ai pas le vertige ! Je n'ai pas le vertige !
"Tu es bien accrochée ? me demande le gentil au bonnet, Je passe devant pour vous ouvrir la voie. Reste baissée pour ne pas recevoir de projectil.
- ...
- Assez parler maintenant go !"
Et on s'élance.
Ils sont rapides, je n'arriverais pas à les suivre si je courrais à côté. Le brouillard est très épais dans certaines zones.
" Satanés fumigènes ! J'y vois rien."
Des fumigènes ?
C'est pas du brouillard?
Je me colle encore plus contre la veste de mon porteur, me fondant dans chaque plit pour disparaître.
Il est grincheux mais rassurants ce bonohome.
Je me sens plutôt bien.
Je devrai peut-être lui demander...
"Dis, pourquoi ils sont pas roses les gilets jaunes ?
- Quoi ? tu crois que c'est le moment pour tes questions idiotes ! me répond t-il en emjambant un trou dans les pavés.
- ...
- C'est pas le monde des bisounourses ici, on ne peut pas être tout gentil tout le temps. Du coup, on geule un bon coup pour se faire entendre et on n'est plus tout rose.
- ...
- Ça te va gamine ?
- Je crois, murmurais-je.
- Alors tais-toi !"
Vraiment grongnon ! Mais il a mieux comprit ma question que la vielle dame. Ça m'aide un peu, sauf qu'on est toujours en pleine bataille.
"Ça vaut bien un mai 68 tout ça, ou la révolution..."
Je ne suis pas sûre de tout comprendre. Il s'adresse à moi ?
Dans le doute je ne réponds pas.
Je ne sais pas où on est ni depuis combient de temps mes deux protecteurs courent.
Ah ! le brouillard, euh non, les fumigènes se dissipent.On y voit déjà plus claire.
Il y a un rond point, un grand rond point... C'est la place de l'Étoile !
Et ... Mon Arc de Triomphe se dressant fière au centre !
Euh ! Il y a un problème...
Qu'est-ce que cette marée noir fait là, juste entre nous et la place ?
Mais c'est une marée de gens, en fait... des gens noir, des gens bleu foncé, des gens jaunes, ...
...
...
"Ah ! J'ai compris !
Je tends le bras et montre du doigt tous ces gens :
- C'est eux, les gilets jaunes, pas vrai ?
- Hein ? A qui tu parles gamine ?
Et range moi ce bras, il me gêne !
Tu ne sais pas que c'est mal de montrer du doigts ?
- ..."
Si, bien sûr que je le sais. On me le répête tout le temps ! Mais j'ai toujours pas comprit pourquoi on me l'interdit. Je fais comment sinon, pour désigner ce que je vois ?
On fonce en plein sur la mer noir.
Il va s'arrêter dite. Il va s'arrêter !
Mais est-ce qu'il s'arrêter à la fin ?
J'ai peur!
Je veux plus y aller !
Je veux plus les voir !
Je resserre mes prises, griffants mon porteur.
" Arrête !"
Patatra !!!!
...
...
...
Je n'ai rien compris à ce qui vient de se passer.
J'étais encore dans les aires il y a deux secondes alors que maintenant je suis par terre avec un sacré mal de fesse !
En plus j'ai cogné dans quelque chose... ou dans quelqu'un.
J'entends le vieux grognon mais je ne le vois pas. Je crois que lui aussi c'est fait mal.
"Bordel de ****** !!! Qui est l'idiot qui s'est amusé à me tomber dessus ? Il va se prendre une de ces raclées !
Eh ! Toi ! Gamine ! Qu'est-ce tu fous là ? C'est toi qui m'est rentré dedans ?
- ..."
Un monstre ! J'ai un monstre juste devant moi ! Maman ! Il est bien pire que tous ceux dont tu m'as parlée ! Un Ogre....
Mon sauveur arrive :
"On se calme cette petite s'est perdue je la ramene aux flics...
-C'est pas une excuse ! Elle mérite une bonne baf comme tous ces gars qui font de la "politique" !
C'est bien pour ça qu'on est là non !
- Ma maman, elle dit que vous auriez dû aller voter au lieu de tout casser maintenant...
- Tout casser ! TOUT CASSER ! Eh bien ma petiote, tu diras à ta moman qui y'en a certains qui ont d'autre chose à foutre que d'aller désigner un autres incapable !
Et que se sont les casseurs qui sont à l'origine des dégats. Nous, on s'en prends juste plein la tronche...
- Stop ! Arrête veille mégère ! Tu vois bien que c'est une enfant elle va rien y comprendre. Laisse nous partir et retourne à tes affaires..."
Mégère ? Oh ! C'est pas un ogre c'est une ogresse. Sauf qu'elle n'a pas l'air de manger les enfants. Elle fait juste peur avec tous ses rides d'usurs qui lui font un gros visage et son bonnet en je-sais-pas-quoi. En plus elle n'est pas très grande ; c'est juste que j'étais encore par terre quand elle est arrivée. Elle n'a rien avoir avec Maman.
...
Ils se disputent, rien d'interressants...
J'aurais bien aimé pouvoir en placer une et expliquer que ce que dit l'ogresse m'interresse beaucoup, mais il y a trop de bruits.
Ils font trop de bruits...
Comme les ombres de tout à l'heure, les casseurs c'est ça ?
C'est eux qui font tous ces trous. Ce sont les mites qui font des trous pas les humains. Est-ce qu'ils se sont transfomés en mites ?
Ça crie toujours. Maintenant que je fait attention, je voix des silouhettes qui bougent un peu partout. Je ne sais pas ce qu'ils font. C'est un jeu ?
Mon deuxième protecteur arrive en courants et s'approche des deux autres :
"Et alors ? Qu'est-ce que tu fais ? Où est la petite ? Il faut qu'on la ramene je te signal !
- Moi je veux bien, sauf qu'y a cette folle qui ne veux pas me lâcher !
- Elle t'en ***** la folle ! répond t-elle en faisant un geste que je ne comprend pas, je vais pas vous laisser repartir alors que j'me suis à moitié fraquacée par terre avec vos singeries !
Je m'approche du gentil monsieur et lui tire son manteau pour qu'il me remarque :
-Je crois que c'est ma faute si on est tombé. J'ai eu peur de tous ça et je nous ai déséquilibré, je baisse les yeux en ajoutant , Je suis désolé.
-C'est pas grave. Maintenant on va repartir et tu vas bien me tenir la main."
Il me carresse doucement la tête tant dis que mon grognon et l'ogresse se foudroient du regard.
Nous nous mettons en marche sans qu'elle ne dise mots et je lui dit au revoir de la main avant d'être dans le brouillard... euh non ! Les fumigènes...
Je suis encadrée par mes gardes du corps. On presse le pas pour ne pas se retrouver séparer par des groupe de personne. Je pense qu'on est en haut des Champs Élysées mais je ne vois pas grand chose. Soudain c'est une muraille qui ce dresse devant nous. En mouvement ou statique, faite de platiques rigides carrés, de boules au sommet, et surtout, très sombre. Qu'est ce que c'est ?
Nous nous approchons prûdemment.
"On ne veut pas d'ennuis ! On n'a juste trouvé cette fillette ! À vous de vous en occuper maintenant !"
crie mon grognon.
La muraille frémit. Une ouverture ce forme et une main ce tend vers moi.
"..."
Je veux dire au revoir avant...
Je les aime bien mes deux sauveurs...
" Je peux vous faire un bisou avant ?"
Mon grogon gromelle qu'on n'a pas le temps, mais il s'abesse comme même à ma hauteur et le gentil fait pareil. Je les embrasse puis je m'avance vers la main...
Et je me retrouve de l'autre côté.
En fait la muraille, c'est des policiers tout en noir. J'en suis toute étonée . Comment des hommes peuvent-ils être une muraille ? Je ne sais pas si je dois leur demander...
La main m'entraine, me tire, me presse, pourquoi ?
Normalement on cour quand on est en danger ou qu'on est en retard. Je ne suis ni l'un ni l'autre alors pourquoi ?
J'essaye de vérifie si c'est un homme ou une femme mais impossible de voir à travers son casque. Je me lance :
" Monsieur ...ou Madame,.... Pourquoi on se dépêche j'ai pas fini de comprendre et on m'a pas tout expliquer. J'aimerai bien reste un peu. Ça fait peur ici mais il faut pas s'inquiêter pour moi, je suis une grande fille !
- ...
- Pourquoi vous ne répondez pas ?
- ..."
Je veux qu'il me répond ; JE VEUX QU'IL ME RÉPOND !
Je me stop, ne voulant plus avancer. Mes deux amis ont été gentils avec moi, ils ont répondu à mes questions. Alors il peut bien le faire aussi.
Il continu de me tirer, me faisant mal au bras. Je dérape sur le pavé et tombe pour la deuxième fois de la journée. Je deteste les chûtes !
" Arrête gamine et commence pas à m'énerver ou tu vas voir !
- Vous me faite pas peur ! Et je suis pas une gamine ! Et si vous voulez que j'arrête, vous n'avez qu'à me répondre !
- ...
- Je ne bougerai pas !
- Arh ! Dac ! Mais une question pour une réponse ! Et c'est non négociable !
- ...
- Alors ?
J'hésite un peu...
- Pourquoi ... les gilets jaunes... ils sont pas ...
- Gentil ? C'est tous simple ! Parce qu'ils ...
- Non ! Les gilets jaunes pourquoi ils sont pas rose ?!
- Ah ! ...
- Alors ? ...
- ...
- Vous voulez qu'on reste planté là ? ...
- Non mais je n'ai pas de réponse à te donner...
- ...
- Peut-être parce qu'on associe le rose au enfants, au filles et qu'ils sont des aldutes...
- Donc nous on est rose et vous non ? C'est compliqué...
- Je n'ai rien de mieux... La vie c'est toujours compliqué...
- Ça veux dire que je ne peux pas toujours tous comprendre...
- ...
- En tous cas, ils devraient rester rose.
- ...
- ...
- Aller petite maintenant,il faut qu'on bouge !
- Pas "petite", et oui, d'accord."
On se remet en marche et je le suis sans opposition cette fois. Ça a été une longue aventure avec beaucoup de frayeures. Maintenant que j'ai presque toutes mes réponses je peux rentrer. J'espère que Maman ne sera pas trop en colère parce que je commence à être fatiguée...
Je baille
"On arrive bientôt ?
-C'est là."
Il ou elle me montre un van en bleu et blanc, entouré par plein de voiture de police. Je vois plusieurs personnes s'agiter, parler entre elles. Mon ou ma guide s'adresse à un vieux monsieur encore très fort :
" Commandant ! Ils nous ont amener une petite qui c'est perdue.
- C'est toujours mieux que leurs pluies de pavés ou leurs feux. Bon elle sait au moin ou elle habite cette petite ?
- Eh ! Oh ! Je suis là ! Je ne suis pas une petite et non je ne sais pas ou j'habite...
- Ah ! Jeune fille tu n'as pas froid aux yeux ! Pour l'instant tu reste avec nous et on va s'occuper de toi.
Il s'adresse alors à un autre policier :
- Contactes les médias et dis leur qu'on a une demoiselle perdue qui attend ses parents...
- Ma Maman !
- Ok... sa maman.
- Compris."
Le policier s'en va, bientôt remplacer par un autre, essouflé.
" Mon commandant on a un problème. Les manifestants sont remontés jusqu'à l'Arc de Triomphe et ils se sont postés tout autour.
On essaye de les faire bouger mais ils répliquents avec des provecticles ; on n'arrive à rien !
- Où sont-il précisément ?
- Sous l'Arc, autour et plusieurs sont même postés sur la tombe du soldat inconnu...
- Quoi ?! On bouge les gars, direction l'Arc de Triomphe!
On se met en position et on me les évacue le plus rapidement possible, compris ?
On reste dans le protocol donc pas d'imprudence.
Certains restent ici et on garde le contacte. Go ! "
Je les vois tous bouger et s'activer. On m'a deja oubliée, cachée dans mon coin.
Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'entendre.
J'ai dû m'endormir et faire un cauchemar !
Je ne vois qu'une façon pour être sûr : aller voir sur place.
Je me lève et me met à courir. Heureusement j'ai juste à remonter un peu la rue pour me retrouver sur une des artères de la grande place.
Je me stop net.
Je n'ai jamais vu autant de monde ! Comment je vais faire pour m'approcher ?
Bon ! Je n'ai plus qu'à faire comme les souris qui se faufilent partout.
Je passe dans les trous, je passe entres les jambes grâce à ma petite taille. Je passe et j'arrive presque à l'Arc. Sauf que cet fois même une souris ne passe pas.
Il y a des tas de barrières, des trous, des pavés qui volent. Il y a du bruit, beaucoup trop.
Je monte sur un petit poteau ; je n'arrive pas à dépasser les têtes devant moi, je ne vois rien.
Que faire ?
Une voiture ! Il y a une grande voiture pas loin. Si je monte dessus ...
Je cours, slalom, me dépêche autant que possible.
Ça y est ! Il n'y a personne dans la voiture. J'ouvre une portière et me hisse comme je peux...
Je vois...
Je vois tout...
Je vois ce que je ne supporte pas...
Je vois ce que je ne veux pas voir...
Je vois ce que je n'aurais jamais dû voir...
Je vois...
la noirceur du monde.
Les gens se pressent, se tordent, se déchirent, se caillassent, s'entretuent presque.
Et tout ce carnage,... sous mon beau monument...
J'en aperçois autour de la flamme, sautant comme s'ils marchaient sur des braises,... Ceux sont des diables...
Tous, les jaune, noir, gris, bleu, orange, vert.
Eux, les adultes, manifestants, vieux, policiers, casseurs, chomeurs, jeunes.
Ils sont tous des monstres.
Pourquoi ?
Pourquoi tout détruire ?
C'est alors que je la vois. Cette ombre qui dessine, qui encre, qui salit l'Arc de Triomphe avec son inscription.
Ce monde noir envahit ma vision et je sombre.
...
...
...
Je ne sais pas où je suis...
Il fait chaud. Il y a une couverture toute douce et des doudous.
C'est ma chambre.
Je me lève pour regarder par la fenêtre.
Non.
Ce n'étais pas un cauchemar.
Je vois des fumés, des trous, et je sais, que là-haut, l'Arc de Triomphe pleure.
Je n'est jamais vu Paris aussi noir.
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Je dois vous avouez que j'ai un peu peur en postant ce texte.
Il me tient très à coeur et voilà plus d'un an que j'y travail.
Je ne veux pas donner d'opinion.
Je ne sais pas se qui c'est vraiment passer.
Cependant, ce qu'ils ont fait, à l'Arc de Triomphe, n'aurais jamais dû arriver.
Et c'est pour dire ma peine que j'ai écrit tout cela.
SF
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