08/05/2021

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En équilibre sur un fil, c’est dans cette position qu’Aline est constamment coincée.

Elle avance doucement un pied devant l’autre, elle se rattrape lorsqu’elle tangue un peu trop, elle retient son souffle lorsque son pied ne se pose pas de la bonne façon sur cette corde de nylon.

En marchant, elle croise sa famille, ses amis, les proches qu’elle côtoie chaque jour semblent pourtant si loin, si loin.

Les émotions déferlent et son âme s’abîme de temps à autre. Elle repense à des moments forts, des moments où elle croyait qu’elle allait tomber : les disputes avec ses parents, avec Sabine, avec elle-même. Mais elle repense aussi à des moments doux où ses pieds couraient presque : les sorties familiales, les soirées pyjamas, les moments avec Sam. Ces moments-là la rassurent et son fragile équilibre reprend place.

Les fois où Aline a vraiment failli tomber de son perchoir, elle a pu se raccrocher à d’autres qui lui tendaient la main. Mais cette fois-là, sur ce fil, elle est seule. Elle est seule et ne voit aucune main tendue. Pourtant il y en a eu des dizaines, elle a essayé de les attraper, elle a vraiment tenté, mais elle n’a jamais réussi, pas une seule fois. Elle les frôlait, toujours, mais jamais ses doigts ne réussissaient à attraper ceux d’en face.

Et puis à un moment, alors qu’elle ne souhaite que continuer sa route, le fil se tord, le fil tremble, Aline panique, son cœur s’accélère, puis le fil se brise. Elle chute. Elle chute et disparait.

Ses parents crient, ses amis pleurent, mais Aline ne peut plus remonter dessus, c’est fini pour elle. Alitée dans ce lit, Aline ne vit plus. Et tristement, la vie ne tient qu’à un fil.

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Mot de la semaine : balance