29/12/2020

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Adrien attend patiemment le feu vert. Posé devant le passage piéton bordé par un tapis de demi-sphère, non pratique pour tous les véhicules à fines roues, il regarde le ciel. Celui-ci est teinté de nuages blanc tandis que le soleil, aussi paresseux que lui, peine à se lever dans un tableau de teintes chaudes.

Le feu est long, se dit Adrien, il hésite à traverser sans respecter le code de la route mais se retient en esquissant un sourire. S’il venait à mourir, oui car Adrien est une de ses personnes qui part directement du pire, qu’adviendrait-il de sa femme et de son fils de trois ans dont il est le héros incontesté ? Ils seraient sûrement désespérés, déprimés, bref, tant de sentiments qu’Adrien ne veut pas voir sur leurs si beaux visages.

Alors il attend Adrien, durant ces seulement deux minutes et trente secondes, il attend.

Adrien ne veut pas enfreindre le code de la route, ou le code du bon piéton, mais les autres n’ont pas forcément les mêmes intentions, et c’est lorsqu’il sortit son téléphone, sourit face à la photo de son garçon en pyjama en fond d’écran, vu le message bienveillant de sa bien-aimée, que l’accident eut lieu.

Une voiture roule vite, certaines roulent trop vite et n’arrivent pas à bien tourner. Le feu passe au orange, elle ne veut pas attendre, elle n’a pas le temps la voiture pressée, et dans un grand grondement, elle tue les jambes d’un innocent.

Le feu passe au vert mais sur le trottoir, Adrien ne peut plus marcher, renversé.

La prochaine fois qu’Adrien reviendra ici, les roues fines de son fauteuil auront du mal à passer sur les petites bosses de la bande de sécurité, le soleil sera presque levé et le ciel toujours aussi nuageux.

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Mot de la semaine : green