OO | Là où tout se termine

Le rythme de parution est d'un chapitre toutes les trois ou quatre semaines, exception faite pour le chapitre un qui sortira une semaine et demi après le prologue en raison de la longueur de ce dernier. Merci à ma bêta Hasami pour la bêta-lecture.

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Prologue - Là où tout se termine

Une forteresse imprenable. Gardée par des créatures inhumaines, comptant sans aucun doute parmi les plus terribles du monde de la magie. A travers les yeux innocents d'un enfant, le bâtiment était sans nul doute imposant, presque beau avec sa forme triangulaire et sa hauteur impressionnante. Mais tout peut se cacher derrière des murs, aussi beaux soient-ils, surtout des horreurs que personne ne devrait connaître. Des hommes plus morts que vivants, des erreurs judiciaires condamnant des innocents pour des crimes qu'ils n'ont pas commis et surtout, la folie. Une folie pure, dévastatrice, et présente au sein de presque toutes les personnes présentes.

La prison d'Azkaban était vraiment le dernier endroit dans lequel Herman Melville voulait se trouver actuellement. Malheureusement pour lui, il n'avait pas vraiment le choix. Il devait obéir au ministre après tout. Il grimaça intérieurement en passant devant les Détraqueurs et en se sentant envahi d'une profonde tristesse. Les évènements récents lui revinrent en mémoire et il ne put s'empêcher de repenser à la requête de Yukichi. Selon lui, c'était une demande insensée. Yukichi était un de ses plus vieux amis, mais il ne pouvait pas approuver sa décision. Il courait à sa perte enfin ! Jamais les parents des élèves scolarisés à Poudlard ne laisseraient passer cela.

Herman pénétra dans le bâtiment en frissonnant. Le gris des murs le glaçait. Il avait l'impression que l'endroit était dépourvu de vie - c'était peut-être bien le cas. Il parcourut les couloirs glacés un moment, observant les numéros des cellules et, en même temps, la folie de ceux qui s'y trouvaient. Ici, un homme chantonnait une vieille comptine en frappant les barreaux en rythme. Là, une dame qui semblait plutôt âgée riait comme une démente en invectivant son ou sa camarade de cellule ; Azkaban était surchargé et les prisonniers devaient partager leurs cellules.

Les deux derniers mois avaient été très éprouvants pour le ministère. La guerre couvait. Les actes de violence entre les deux camps se multipliaient et leurs responsables côté sorciers étaient enfermés à Azkaban. Malheureusement, ceux-ci étaient de plus en plus nombreux et le ministère peinait à trouver de la place pour tous les détenus. Et ils ne pouvaient se résoudre à autoriser les Détraqueurs à pratiquer le baiser, les relations entre le ministère et la population étant déjà très tendues. Herman ne pensait pas se tromper en affirmant que la situation était la plus critique que les sorciers n'aient jamais connue.

Depuis de longs siècles, ils étaient parvenus à maintenir un équilibre entre les sorciers et les moldus. Un équilibre fragile certes, mais efficace. Malheureusement, au cours des dernières années, leur équilibre s'était fragilisé, avant de voler en éclat plus d'un an auparavant. Et le ministre voulait remettre le responsable de tout ça en liberté ? C'était de la pure folie aux yeux d'Herman.

Les mots de Yukichi lui revinrent en mémoire.

L'affaire n'a jamais été classée, Herman. A mes yeux, son emprisonnement est une erreur judiciaire, comme tant d'autres.

Pour le conseiller du ministre de la magie, le directeur de Poudlard se trompait. Certes, si erreur judicaire il y avait, ce ne serait pas la première, cependant il avait bien du mal à croire que c'en était une. Le gamin n'avait jamais nié, pas une seule fois. Herman avait assisté à tous les procès. Il l'avait vu, droit comme un piquet, son regard gris planté insolemment dans celui du juge tandis que ce dernier énonçait les peines.

Ce garçon en avait dans le ventre, Herman devait l'avouer. Mais il n'en restait pas moins un meurtrier, et le déclencheur de la guerre de surcroit. Il fallait le garder enfermé, pas lui rendre sa liberté ! Il était toujours interloqué par la décision du ministre. S'il ne le connaissait pas aussi bien, il aurait pu dire qu'il était aussi fou que Yukichi. Ce qui était bien possible, compte tenu du nombre d'années que les deux hommes avaient passées ensemble.

Il parvint enfin à l'endroit qu'il cherchait. Le numéro de la cellule était presque effacé, mais l'employé du ministère réussit à deviner le nombre 01643 inscrit au-dessus. Il vérifia une énième fois le dossier qu'il tenait dans les mains avant d'inspirer profondément et d'ouvrir la porte.

La cellule était tellement obscure que, l'espace d'un instant, Herman crut qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Cependant, il parvint à distinguer une silhouette recroquevillée dans un coin. Contrairement à la majorité des cellules, celle-ci n'était occupée que par une personne. Elle était vêtue de l'uniforme d'Azkaban, ses cheveux noirs aux pointes décolorées étaient emmêlés et elle semblait bien maigre. Malgré son état de faiblesse apparent, le regard de l'individu était toujours aussi menaçant. Il brûlait d'une colère froide, qui dévasterait tout sur son passage une fois extériorisée.

Non, songea Herman, ce n'était définitivement pas une bonne idée.

Il s'avança lentement vers la silhouette mais celle-ci se redressa brusquement et planta son regard dans celui du conseiller. Ce dernier inspira et déclara d'une voix ferme la phrase qu'il tournait dans sa tête depuis son arrivée mais qu'il ne voulait pas se résoudre à dire.

« Ryunosuke Akutagawa, sur ordre du ministre de la Magie Nathaniel Hawthorne, vous êtes mis dès aujourd'hui, et ceci pour une durée indéterminée, en liberté conditionnelle. »

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