O9 | Le labyrinthe d'énigmes
Bonjouuur ! (Plutôt bonsoir oops)
Vous allez bien ? Vous avez survécu aux fêtes ? A la rentrée ?
Bref, voiciii le tant attendu chapitre 9 ! J'ai l'impression que ça fait super longtemps que je n'ai pas posté de chapitre alors que ça fait juste trois semaines c'est bizarre djdjd
Sinon, vous avez remarqué ? Nouvelle année, nouvelle(s) cover(s) ! J'ai profité de ce début d'année pour refaire un peu toutes mes covers, et j'ai bien galéré à trouver une image pour celle-là... ><
Je vous retiens un petit peu avant de vous laisser lire : MERCI POUR LES 1K DE VUES jdjdj on est même à 1,3K pour les vues c'est dingue, on n'était qu'à 900 la dernière fois ** je vous suis vraiment super reconnaissante et pour marquer ça, je vous ai fait une petite surprise huhu, elle est située dans la partie suivante ! Je vais pas trop vous spoiler mais c'est un petit indice supplémentaire juste pour vous :)
Sinon, merci comme toujours à ceux qui votent/commentent, c'est toujours un plaisir de lire vos réactions même si elles sont souvent agressives envers moi... ;----; je fais la liste des remerciements dans les commentaires parce que cette intro devient trop longue ->
Bonne lecture ! On se retrouve le 31 janvier pour le dernier chapitre de la partie 1 !
(Je répondrais sûrement aux commentaires demain parce qu'en général mon tel surchauffe à cause de toutes les notifs x))
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Chapitre Neuf - Le labyrinthe d'énigmes
Durant les trois jours qui suivirent le discours du directeur Fukuzawa, une certaine effervescence régna au château, qui n'était pas sans rappeler les jours qui avaient suivi la rentrée. La vie était redevenue normale à Poudlard, rythmée par les multiples travaux à rendre, les examens à réviser, et les matchs de Quidditch.
Évidemment, on n'oubliait pas les disparus, ni la guerre qui couvait toujours. A l'entrée de la Grande Salle, les portraits des cinq élèves décédés avaient été accrochés, et de nombreux messages de soutien avaient été inscrits en dessous. Passer à autre chose, oui. Oublier, non. Il n'était pas rare de voir des élèves s'arrêter devant les portraits et les observer en silence, comme pour se recueillir. Personne ne voulait qu'ils soient oubliés.
La Gazette du Sorcier critiqua vivement la décision du directeur de garder le château ouvert, tout comme une grande partie des parents. Certains élèves quittèrent l'école après la nouvelle, mais la plupart d'entre eux restèrent. La sécurité de Poudlard fut renforcée, les passages secrets condamnés ; les sorties à Pré-au-Lard furent également annulées.
Le grand évènement fut donc la sortie de la liste définitive des matchs de Quidditch. Malgré la période peu joyeuse, tous restaient motivés à gagner la Coupe des Quatre Maisons, et les victoires seraient primordiales pour accomplir cet objectif.
C'était actuellement Poufsouffle qui était en tête avec 204 points, un record en si peu de temps pour la maison d'Helga. Elle était suivie de très près par Serpentard puis Serdaigle, respectivement à 200 et 198 points. La grande dernière était Gryffondor, dont les points avaient chutés suite aux révélations au sujet de Tachihara. Le rouquin avait été exclu provisoirement de Poudlard après avoir coûté près de 200 points à sa maison. Les rouge et or étaient donc bons derniers, avec à peine 8 points.
Tous savaient désormais que les lions avaient bien peu de chances de gagner. Il aurait fallu pour cela qu'ils gagnent tous leurs matchs, ce qui était peu probable vu leur historique. L'équipe finissait dernière depuis des années.
Le premier match de la saison, celui du début de mois de novembre, opposerait Gryffondor et Serpentard. Pour beaucoup, l'issue est déterminée d'avance. L'unique match qu'ils attendaient était celui du mois de janvier, le match Serpentard/Serdaigle. C'était l'affrontement qui avait le plus de suspens, le seul dont personne ne pouvait prédire l'issue.
Pour autant, même si le vainqueur était déjà désigné, presque tous allaient se rendre sur le terrain le jour du match qui opposait les lions aux serpents. Ils avaient grand besoin de se changer les idées, et quoi de mieux pour cela que de voir le majestueux lion se faire dévorer par le cruel serpent ?
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Le temps était agréable pour un mois de novembre, songea Chuuya en sortant dans le parc de Poudlard. Ses joueurs le suivirent, tous très motivés. Le premier match de la saison était toujours important, même quand la victoire était bien trop facile. Ils allaient montrer aux autres équipes qu'ils allaient rafler la Coupe cette année.
Il prit la direction du terrain de Quidditch, dont les tribunes étaient encore désertes à cette heure matinale. Tous les élèves étaient en train de terminer de déjeuner, mais dans une trentaine de minutes, ils seraient tous là, arborant les couleurs de ceux qu'ils soutenaient.
Avant le début du match, Chuuya révisa une dernière fois sa stratégie avec son équipe. Elle ne changeait pas beaucoup d'une année sur l'autre, pas pour ce premier match en tout cas. Celle qui changeait tous les ans, c'était celle pour le match contre Serdaigle. Avec Osamu Dazai, c'était la base si on voulait gagner.
Une fois que ce fut fait et qu'ils furent tous en tenue, le rouquin se plaça près de la sortie et observa les tribunes se remplir doucement. Les Serpentards avaient vu grand cette année encore, n'hésitant pas à teindre leur cape et leurs cheveux en vert pour afficher leur soutien. En comparaison, les Gryffondors et leurs simples écharpes rouge et or faisaient de la peine.
Chuuya se surprit à chercher Dazai dans le public. Les Serdaigles étaient installés à l'opposé de leur sortie alors il ne pouvait pas vraiment identifier quelqu'un, mais il savait que le brun serait là. Il n'aurait jamais manqué un match de Quidditch, même si sa propre maison ne jouait pas - pourquoi rater une si bonne occasion de peaufiner ses stratégies ?
Voyant que l'installation prenait fin, il attrapa son balai et fit signe à ses joueurs de se mettre en position. Tous affichaient une expression déterminée. Ce match était largement à leur portée, personne n'en doutait. Le renvoi de Tachihara les arrangeait encore plus. Le rouge et or était un batteur talentueux, capable de bien diriger ses cognards.
L'arbitre, le professeur Ozaki, s'avança sur le terrain, et indiqua aux équipes de le rejoindre. Les vert et argent s'envolèrent presque simultanément, avant de se poser en ligne à sa droite. Les rouge et or en firent de même. Chuuya serra la main de Junchirô, un sourire crispé sur leurs deux visages. Ils ne s'aimaient pas et ne s'en cachaient pas.
Les équipes se remirent ensuite en position, et le coup de sifflet retentit. Le match pouvait débuter. Immédiatement, une vague d'encouragements se fit entendre du côté des Serpentards, qui fit sourire tous les joueurs de la maison.
« Dites donc, les Serpentards sont motivés encore une fois ! » Chuuya sursauta en entendant la voix de Dazai résonner dans le stade. C'était lui le commentateur ? « Oui oui, c'est bien moi qui commenterai ce match, moi le grand, l'incroyable, le... » Un raclement de gorge tempéra son envolée lyrique.
« Monsieur Dazai, fit la voix stricte du professeur Mitchell qui était assise à ses côtés, pourriez-vous vous concentrer ?
- Bon, comme vous l'avez compris, c'est moi Osamu Dazai qui arbitre le match. Vous pouvez donc vous attendre à des commentaires de qualité ! »
Un rire général secoua le public et même les joueurs eurent du mal à se retenir de rire. Chuuya secoua la tête, amusé. Dazai n'en ratait décidemment pas une. Il se concentra cependant sur le match, ils n'allaient quand même pas se laisser distraire par l'exubérant capitaine !
Il raffermit sa prise sur sa batte et dévia un cognard qui s'était approché un peu trop près de ses poursuiveurs. Celui-ci se dirigea droit vers Junchirô Tanizaki, mais fut frappé de plein fouet par John Steinbeck.
Les deux batteurs se défièrent un instant du regard, avant de commencer à s'échanger le cognard comme l'on s'échangerait une balle de tennis (oui, Chuuya s'y connaissait en sports moldus, bien qu'il avait du mal à en comprendre la moitié. Franchement, pourquoi courir après un ballon quand on peut voler ?). Rapidement, le Serpentard remarqua que le griffon semblait bien plus agressif que d'habitude. Probablement voulait-il venger l'expulsion de son camarade et ami Tachihara.
Ça tombait bien, Chuuya avait aussi des raisons d'être plus brutal : la veille au soir, Ryunosuke lui avait déclaré que ce ne serait pas une grande perte si Steinbeck finissait avec un bras cassé à l'issue du match, et Gin avait acquiescé d'un air entendu. Le rouquin allait donc se charger d'exaucer leur désir.
(Théoriquement c'était aussi valable pour Junchirô mais étant donné qu'il était le capitaine de l'équipe, ce serait plus suspect si Chuuya lui envoyait un cognard dans le bras.)
Il fut frôlé par la balle noire en question, et reprit ses esprits. Steinbeck le regarda avec un air satisfait. Bon, il cherchait les problèmes ! Le capitaine échauffa son bras droit avant de frapper le cognard qui revenait vers lui de toutes ces forces.
Le projectile fila à toute vitesse et passa à deux centimètres du nez de Naomi qui sursauta et manqua de tomber de son balai. Cela eut le mérite de faire s'envoler le vif d'or dont elle s'était un peu trop approchée au goût du rouquin.
« Ohhh ! résonna la voix de Dazai en accord avec la clameur qui traversa le terrain. C'était juste pour Serpentard ! Mais le renvoi de cognard parfait de Nakahara leur redonne l'avantage. Pendant ce temps, Tanizaki senior et Higuchi continuent de se disputer le souaffle !! Le score est toujours de zéro-zéro je vous le rappelle. »
Steinbeck cracha de colère mais dut se décaler de justesse : le cognard qui avait manqué de faucher Naomi revenait sur lui, renvoyé par le deuxième batteur de Serpentard. Chuuya l'intercepta et le dirigea cette fois vers Junchirô, qui effectua une pirouette pour l'éviter, ce qui lui fit perdre de l'avance et permit à Ichiyô de marquer.
« Dix points pour Serpentard ! » s'exclama Osamu. Il tenait de rester impartial, mais tout le monde sentait bien que pour lui, il était impossible que Gryffondor gagne. « Tanizaki senior s'empare du souaffle ! Le vif d'or semble toujours introuvable. »
Pendant qu'il commentait, les joueurs avaient repris leur match sans plus s'attarder sur les dix points qui venaient d'être marqués. La priorité, c'était le vif d'or. Gryffondor ne comptait que sur la petite balle pour gagner. Chuuya jeta un regard à son propre attrapeur, qui volait au-dessus de lui. Il ne semblait pas avoir repéré la balle dorée.
Avisant Steinbeck qui se dirigeait de nouveau vers lui, il sourit et s'envola un peu plus haut. Un cognard le doubla, avant de faire demi-tour et de revenir vers lui ; le vert et argent en profita pour le renvoyer vers le groupe de poursuiveurs rouge et or. John le dévia de justesse, le dirigeant vers l'attrapeur des serpents. Une nouvelle fois, Chuuya l'intercepta et le retourna à l'envoyeur.
Les deux batteurs étaient proches l'un de l'autre, aussi le blond eut à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait ; il stoppa de justesse la balle noire, encaissant par la même occasion l'élan. Il fut propulsé un peu plus loin. Pendant ce temps, Dazai continuait ses commentaires, précisant sans cesse le score, qui était désormais de quarante à zéro. Higuchi semblait motivée, tout comme les deux autres poursuiveurs de Serpentard.
Un cri venant des tribunes attira soudainement son attention. En relevant la tête, il vit que les deux attrapeurs s'étaient mis en mouvement, se précipitant vers le même point. Le vif d'or. Au même moment, un cognard passa à quelques centimètres de lui.
« Il est décidément collant. » pesta le capitaine en voyant Steinbeck se diriger à nouveau vers lui.
Il frappa un grand coup dans le cognard et le dirigea vers l'attrapeur de Gryffondor. Il entendit alors simultanément deux bruits : le craquement d'un os qui se brise, et le coup de sifflet qui signait la fin du match. En regardant derrière lui, il s'aperçut que le second cognard, renvoyé par l'autre batteur de Gryffondor, avait brisé le bras du blondinet, cognard qui lui était visiblement destiné à en juger par la manière dont ce dernier criait sur son camarade.
Il se concentra ensuite sur les cris de joie pour identifier le vainqueur - même si pour être parfaitement honnête, il s'en doutait bien - et s'aperçut avec satisfaction qu'ils provenaient des gradins vert et argent. Le score final était donc de cent quatre-vingt-dix à zéro. Une victoire parfaite et écrasante qui permettait aux serpents de prendre la tête de la Coupe des Quatre Maisons.
Il sourit fièrement à ses coéquipiers avant d'envoyer un regard méprisant à Steinbeck qui se tenait le bras en grimaçant. Celui-ci le foudroya du regard également, avant de suivre l'infirmière Yosano. Chuuya le regarda s'éloigner. Les Akutagawa seraient sûrement très satisfaits de ce match.
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Atsushi n'avait pas assisté au match Serpentard/Gryffondor, prétextant une migraine afin de rester tranquillement dans la salle commune de sa maison. En réalité, il voulait juste réfléchir. Son bandage avait été retiré la veille par l'infirmière, mais il pouvait toujours sentir sous ses doigts la coupure faite par un morceau de mur qui lui était tombé dessus. L'attaque à la bombe l'avait choqué, bien qu'il tentait de ne pas le montrer.
Il repensait aussi à sa discussion houleuse avec Ryunosuke qui avait eu lieu la semaine précédente. Aux questionnements qu'elle avait engendrés. Il n'arrivait pas à cerner le noir, comme tout le monde en réalité. Qui était vraiment ce jeune homme aux cheveux décolorés et aux yeux tristes ? Un tueur ? Une victime innocente ?
Il ressassait encore et toujours les mêmes questions. Avait-il tué le premier ministre ? Avait-il endossé la responsabilité du crime de quelqu'un d'autre ? Si oui, pourquoi ? Et qui était le vrai coupable ?
Ces questions restaient sans réponses à ce jour. Il avait parfois juste envie d'aller voir l'ancien prisonnier, de lui poser directement les questions qui le taraudaient. Mais il avait remarqué à quel point le noir semblait irrité lorsqu'il abordait le sujet, aussi ne voulait-il pas trop jouer sur cette corde visiblement sensible.
Il en avait touché un mot à sa mère, sa meilleure confidente en ces temps troublés. Il se souvint alors qu'il n'avait pas ouvert sa dernière lettre, qu'il avait reçue le matin même. Il n'avait pas envie que ses camarades lisent par-dessus son épaule. Il la sortit donc de sa poche et la décacheta rapidement pour la lire.
Mon chéri,
Que de drames ! Je n'arrive pas à croire que Poudlard ait été attaquée. Ton père était vraiment énervé contre le directeur Fukuzawa tu sais ? Il n'arrêtait pas de me répéter « Je croyais que la sécurité était maximale » ! Heureusement, j'ai réussi à le calmer et à le convaincre de ne pas venir te chercher sur le champ. J'ai toute confiance en le directeur Fukuzawa. Cela ne se reproduira sûrement pas de sitôt.
Cependant, le reste de ta lettre m'inquiète. Je trouve que tu te soucies un peu trop de Ryunosuke Akutagawa. C'est un criminel tu sais ? Junsa avait peut-être confiance en lui, et c'était tout à son honneur de ne pas vouloir croire des accusations non prouvées, mais quelques qu'aient été ses raisons, tu ne les connais pas, et tu n'as pas besoin d'en faire de même.
Tu m'as dit qu'il t'avait aidé, mais peut-être cherchait-il simplement à faire croire à son innocence pour se rallier des partisans. Quoiqu'il en soit, je préférerais que tu restes loin de lui. Sa place n'est pas à Poudlard mais à Azkaban.
De plus, rien ne dit qu'il n'est pas aussi responsable de l'attaque, comme l'a suggéré la Gazette. Il avait un bon motif en plus non ? Sa sœur ayant été agressée, cela paraît assez logique qu'il ait cherché à se venger.
Quoiqu'il en soit, sois prudent et prend tes distances avec lui. Cela m'inquiète déjà suffisamment de le savoir dans la même école que toi.
Je t'embrasse,
Maman.
Atsushi soupira et posa la lettre. Il n'était pas convaincu par le raisonnement de sa mère. Elle avait pourtant raison : les motifs de Ryunosuke lorsqu'il l'avait aidé étaient obscurs. Rien ne garantissait qu'il l'avait fait sans arrière-pensées. C'était même plus que probable, compte tenu de la situation du noir.
Quelque chose le tourmentait cependant, et ce depuis plusieurs semaines au sujet du Serpentard. Il avait remarqué que le jeune homme lui portait de l'intérêt depuis son retour d'Azkaban et cela le troublait énormément. Ils ne s'étaient jamais parlé avant son incarcération, et ne se connaissaient pas. Atsushi avait entendu parler du noir par les rumeurs qu'il y avait à son sujet, mais il aurait mis sa main à couper que Ryunosuke Akutagawa ne savait absolument pas qui il était.
Alors, qu'est-ce qui avait provoqué ce soudain changement ? Pourquoi l'élève le plus redouté de Poudlard avait-il appris son nom, en même temps que des informations à son propos ? Dans sa lettre, sa mère évoquait la possibilité qu'il l'ait aidé pour se rallier de partisans, mais cela semblait peu crédible aux yeux de l'argenté.
Akutagawa avait toujours agi avec détachement vis-à-vis de sa condamnation, et, par extension, de sa culpabilité « prouvée ». Il n'avait jamais essayé de convaincre quiconque de son innocence, c'était même l'inverse. Pourquoi voudrait-il se rapprocher de lui afin de s'innocenter ? Non seulement cela ne marcherait pas, et tout le monde en avait conscience, mais surtout, il n'y avait aucun intérêt pour l'ancien prisonnier de se rapprocher d'Atsushi. Il n'était qu'un banal cinquième année, sans influence.
Il s'avachit un peu plus sur le canapé de sa salle commune. Loin de dissiper ses questions, la lettre de sa mère en avait rajouté de nouvelles. Il avait l'impression d'être coincé dans un immense labyrinthe, dont les murs étaient des mystères et des questions sans réponses. A chaque fois qu'il pensait avoir trouvé la sortie, il se heurtait à une nouvelle énigme. Lui qui espérait passer une année tranquille...
Du bruit en provenance du couloir le tira de ses pensées. Il jeta un coup d'œil surpris à l'horloge. Il était encore trop tôt pour qu'il s'agisse des élèves revenant du match de Quidditch. Il hésita un instant à sortir de la salle commune pour aller voir ce qui se passait. Comment pourrait-il sortir de ce labyrinthe s'il continuait de prendre des chemins incertains ?
Son hésitation ne dura cependant que quelques instants, puis il sortit de la salle. Ce n'était probablement rien de toute façon. Juste un elfe de maison qui avait fait tomber une assiette. Il s'engouffra dans le passage menant au couloir des cuisines et jeta un regard de chaque côté. Il remarqua alors un pan de cape bleu foncé qui disparaissait derrière un mur.
Il décida de suivre discrètement la personne, curieux de savoir ce qu'elle pouvait bien aller faire aux cuisines. (Bon, la raison la plus plausible était qu'elle avait faim évidemment mais on pouvait toujours vérifier).
Il allait passer la tête de l'autre côté du mur lorsqu'une voix résonna, le figeant sur place.
« De nouvelles directives de sa part ? »
Atsushi écarquilla les yeux en reconnaissant la voix grave du professeur Mori. A qui pouvait-il bien parler ?
« Rien du tout monsieur, répondit une voix rocailleuse, sûrement celle d'un elfe de maison.
- Cela n'augure rien de bon alors. Il est surprenant qu'elle n'ait pas réagi à l'échec qu'a été la pose de la bombe. »
Euh quel échec ? protesta mentalement le Poufsouffle. Trois élèves étaient morts ! Il nota également le pronom féminin. Qui était cette femme dont ils parlaient ?
« J'ai cru comprendre qu'elle était satisfaite de la tournure des évènements. L'opinion publique se ligue contre le directeur Fukuzawa, et contre Ryunosuke Akutagawa.
- Elle doit effectivement être heureuse de voir que son plan fonctionne. »
Quel plan au juste ? De quoi parlaient-ils ?
« Et à propos de ce Tachihara... reprit l'elfe de maison.
- Elle a donné des ordres particuliers ?
- Son exécution. »
Atsushi blêmit et sentit son sang se figer dans ses veines. Il avait bien entendu... ? Tachihara allait se faire exécuter ? Certes, c'était un profond enfoiré pour avoir attaqué Gin mais quand bien même. Il attendit en retenant son souffle la réponse du professeur.
« Je vois. Ainsi soit-il. »
Ainsi soit-il ? Si Atsushi en avait eu le courage, il serait sorti de sa cachette pour crier sur Mori. Ce n'était pas acceptable ! Depuis quand tolérait-on l'assassinat d'innocentes personnes (bon, on pouvait discuter l'emploi du qualificatif « innocence » dans le cas de Tachihara mais...) ?
« N'a-t-elle pas peur que les gens se doutent de quelque chose ?
- Il semble que non. Je suppose que tout sera fait de manière à ce que le gouvernement ne se doute de rien.
- Parfait alors. Merci pour ton rapport Nijy. »
Comprenant que le professeur allait tourner les talons, Atsushi se dépêcha de retourner en vitesse et sans faire de bruit dans sa salle commune. Il ne tenait pas à ce que l'effrayant professeur de défense contre les forces du mal se rende compte qu'il l'espionnait, surtout au vu des informations qu'il avait entendues. Une fois de retour, il se laissa tomber sur le canapé qu'il occupait précédemment. Ce qu'il venait d'entendre tournait dans son esprit.
S'il devait résumer simplement ce qu'il avait appris, cela donnait ceci : en l'espace de quelques minutes, il avait découvert que le professeur Mori était allié à une femme vraisemblablement liée à la pose de la bombe quelques jours auparavant, que cette même femme voulait faire porter le chapeau de cette bombe à Akutagawa et qu'elle avait l'intention d'exécuter Tachihara.
Cela faisait beaucoup d'informations à digérer. Pour y voir plus clair, il décida de les trier une par une.
La trahison du professeur de défense contre les forces du mal le surprenait peu. Il n'avait jamais eu confiance en cet homme insondable dont le moindre sourire vous mettait extrêmement mal à l'aise. Il ne savait cependant que faire de cette information. Devait-il en avertir le directeur ? Mais s'il le faisait, il risquait de se trahir et de se mettre lui-même en danger. Qui savait de quoi l'étrange professeur était capable ?
L'identité de la femme restait cependant un grand mystère. Atsushi avait du mal à assimiler l'idée que le professeur Ôgai Mori pouvait être sous les ordres de quelqu'un d'autre. Il semblait plutôt être du genre à tirer les ficelles en coulisses. Qui pouvait donc être cette femme capable de le soumettre ? Elle était probablement très dangereuse.
Elle voulait également faire porter le chapeau à Akutagawa pour la pose de la bombe, probablement pour se disculper. Il s'agissait donc peut-être de quelqu'un qui pourrait être considéré comme suspect. L'idée l'effleura qu'il s'agissait peut-être de la même personne que celle qui avait tué le premier ministre moldu. A moins qu'elle n'ait ordonné à Mori de le faire ! C'était une théorie qui tenait la route.
La femme voulait déclencher une guerre. Elle ordonnait à Mori, son homme de main, de tuer le premier ministre moldu avec un sortilège afin de parvenir à ses fins. Puis, elle mettait tout sur le dos d'un innocent, à savoir Ryunosuke Akutagawa. Maintenant qu'il était ressorti de prison, elle tentait de l'y renvoyer avec un attentat à la bombe.
Tout s'éclairait dans son esprit ! Il avait l'impression d'avoir résolu le mystère tout entier. Le refus de défense de Ryunosuke s'expliquait probablement par un chantage que cette femme exerçait sur lui. Peut-être avait-elle menacé sa sœur ou sa famille. Atsushi se sentit tout excité à la perspective d'avoir élucidé le grand mystère Akutagawa.
Restait encore le problème Tachihara. Le gris avait entendu parler de ce qu'il avait fait à Gin et de sa « trahison » envers le monde des sorciers, mais il ne pouvait pas pour autant accepter que le rouquin soit assassiné ! Il s'en voudrait éternellement s'il ne faisait rien pour empêcher ça. Mais que pouvait-il faire au juste ?... Michizô avait quitté Poudlard et ne reviendrait qu'au début du mois de janvier. Il était également placé sous surveillance stricte par des Aurors, et sa correspondance était lue.
Atsushi voyait mal comment il pourrait entrer en contact avec lui sans que quiconque ne le sache. Mais comment le protéger d'une mort certaine dans ce cas ?
Alors qu'il faisait marcher ses méninges afin de trouver une solution, un brouhaha en provenance du couloir se fit entendre. Il se redressa au moment où ses camarades de maison passaient les uns après les autres la porte, échangeant sur le match qu'ils venaient de voir. Yama se dirigea vers lui en l'apercevant.
« C'est dommage que tu ne sois pas venu ! Le match était dément !
- Mieux que les matchs Serpentard/Serdaigle ? » Yamagawa laissa échapper un rire.
« Quand même pas ! Mais les Gryffondors étaient vraiment motivés ! Steinbeck et Nakahara n'ont cessé de se balancer des cognards surpuissants.
- Ça s'est mal fini je suppose ?
- Pas tant que ça ! Steinbeck a juste eu le bras cassé par un cognard lors des dernières secondes du match. »
Atsushi grimaça. « Juste » un bras cassé, c'était déjà pas mal quand même. C'était pour ça qu'il dépréciait autant le Quidditch. Dire qu'il serait peut-être forcé de jouer... Yama poursuivit ses commentaires.
« Gryffondor a failli gagner en plus ! Tanizaki fille a failli attraper le vif d'or mais Nakahara lui a décoché un cognard qui l'a effleurée c'était incroyable ! »
Atsushi la laissa continuer, sans vraiment l'écouter. Il ne comprenait pas grand-chose de toute façon. Son regard dériva sur les autres personnes présentes. Le poids de ce qu'il avait entendu pesait sur ses épaules. Même s'il avait résolu le mystère Akutagawa, il restait encore la trahison de Mori. Que devait-il faire à ce sujet ?
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Ryunosuke éternua pour la troisième fois en l'espace de quelques minutes. Quelqu'un devait être en train de parler de lui. Ce ne serait pas très surprenant. Il s'affala un peu plus sur son lit. Il était rentré du match de Quidditch moins d'une heure auparavant et s'était exilé dans sa chambre pour ne pas entendre les célébrations de la victoire, auxquelles il n'était de toute manière pas convié.
Il profitait donc du délicieux silence dans laquelle la chambre qu'il partageait avec ses camarades était plongée. C'était reposant. Il ferma les yeux pour se reposer. Il avait encore mal dormi, son sommeil était de plus en plus troublé, il ignorait pourquoi. Alors qu'il était en train de s'assoupir, une voix résonna dans la pièce.
« Ryuu ? » Il grimaça en entendant le surnom ridicule dont sa mère l'affublait depuis qu'il était petit. Il rouvrit les yeux et tendit le bras pour attraper le miroir à double sens posé sur sa table de chevet.
« Ah ! s'exclama Fuku Akutagawa. Tu pourrais m'appeler !
- ... pour te parler de quoi ? marmonna le noir.
- Juste pour parler. As-tu réellement besoin d'une raison pour appeler ta vieille mère ? »
Ryunosuke soupira mais ne dit rien.
« Je suppose que tu es au courant pour la Gazette ?
- Si tu parles de leurs accusations oui. Ça ne me fait rien tu sais. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent.
- Évidemment mais... » La mère de famille hésita. « Les Aurors sont passés ce matin au manoir. »
Cette fois, le jeune homme qui était resté allongé sur son lit depuis le début de la conversation se redressa.
« Quoi ? Ils sont venus t'interroger ?
- Ils voulaient savoir si je savais quoi que ce soit au sujet de cette bombe. » Ryunosuke retomba sur son lit en pestant contre les Aurors.
« Ils ne viennent même pas me poser une seule question mais ils se rendent au manoir. Très logique.
- Je leur ai dit que je ne savais rien. Et que tu n'étais pas responsable de toute manière.
- Ils ne te croiront jamais.
- Probablement, mais je pense que le petit sort de chauve-furie que j'ai lancé à l'une d'eux leur apprendra à mieux parler de notre famille. »
L'aîné Akutagawa laissa échapper un petit rire. Il imaginait parfaitement sa mère en train d'attaquer les Aurors.
« Tu vas t'attirer des problèmes.
- Aucune importance chéri. » Une fois n'est pas coutume, il ne protesta pas sur le surnom. « Ils n'ont aucun droit d'insulter notre famille, peu importe les crimes que l'on peut commettre. »
Ryunosuke ne répondit rien, songeur. Quelques coups frappés à la porte attirèrent son attention. Il salua rapidement sa mère, cacha son miroir à double sens et alla ouvrir. L'Auror Melville se tenait sur le pas de la porte, un air sévère sur le visage - comme d'habitude. Akutagawa remarqua qu'un attroupement d'élèves curieux s'était formé derrière lui.
« Ryunosuke Akutagawa. Vous pouvez me suivre ? »
Question rhétorique, il n'avait pas le choix. Il acquiesça simplement avant d'emboîter le pas au vieil homme. Il avait le pressentiment qu'il n'allait pas apprécier la conversation qui allait suivre mais ressentait tout de même une légère curiosité. Qu'allait-on lui reprocher cette fois ?
Il repensa au gamin de première année qu'il avait fait pleurer le matin-même au petit déjeuner. Le petit l'avait fixé pendant tout le repas, aussi lui avait-il demandé à la fin s'il voulait sa photo, en précisant qu'il pouvait la trouver dans les registres d'Azkaban. Inexplicablement, cela avait fait pleurer le petit. Il ne voyait pas vraiment pourquoi.
Ils traversèrent les couloirs et se rendirent au deuxième étage, mais ne bifurquèrent pas vers le bureau provisoirement occupé par Melville, à la grande surprise du noir. Ils se dirigèrent plutôt vers la gargouille qui gardait l'accès au bureau du directeur. L'Auror donna le mot de passe (assez sobre, « Livre de sortilèges ») et gravit les marches menant vers le bureau. Ryunosuke le suivit en retenant un soupir.
Une fois dans le bureau, il vit qu'il était bien attendu : le directeur Fukuzawa était installé à son bureau, à ses côtés Mori et Ozaki étaient debout. De chaque côté de la porte principale se tenaient deux Aurors qui le dévisagèrent froidement. Un fauteuil face aux trois professeurs était inoccupé. Ryunosuke s'y assit sans qu'on l'y invite, c'était évident qu'il était pour lui.
« Monsieur Akutagawa, le salua le directeur, merci d'être venu. Nous sommes navrés d'avoir dû vous arracher aux célébrations de votre victoire. »
L'interpellé leva les yeux au ciel, et vit du coin de l'œil que le professeur Mori esquissait un sourire moqueur. Tout le monde savait qu'il se fichait du Quidditch comme d'une guigne.
« Nous avons quelques questions à vous poser.
- Au sujet de la bombe ? » demanda-t-il sans détour.
Les autres semblèrent surpris qu'il prenne les devants mais acquiescèrent.
« Vous savez que la Gazette vous accuse, déclara Mori.
- J'ai cru le comprendre grâce à ma sœur. Et ma mère.
- Sachez que... » Fukuzawa hésita légèrement. « Nous ne vous accusons pas. » Ryunosuke dut se retenir de lever à nouveau les yeux au ciel ; quant à Melville, la tête qu'il fit à ces mots le convainquit du contraire. « Nous voulons juste trouver le coupable.
- Je ne le connais pas. Et ce n'est pas moi, mais ma mère vous l'a dit non ? »
Il constata avec satisfaction que Melville tressauta à la mention de Fuku.
« Nous... avons cru comprendre oui, marmonna-t-il avec humeur. Mais c'est votre mère, c'est normal.
- Dans ce cas je vous le répète, ce n'est pas moi.
- Avez-vous une hypothèse du vrai coupable dans ce cas ? demanda le professeur Ozaki qui s'exprimait pour la première fois.
- Non. Peut-être Tachihara. » Il remarqua qu'une lueur d'agacement passait dans les yeux roses d'Ôgai, sans qu'il ne puisse l'explique.
« Vous avez des preuves ?
- Non. Je disais juste ça parce que c'est un traître.
- La notion de traître est peut-être exagérée, intervint Mori.
- Quelqu'un qui se rallie aux ennemis des siens, vous appelez ça comment ?
- Et quelqu'un qui assassine ses semblables ? » trancha le professeur de défense contre les forces du mal.
Ryunosuke tressaillit et foudroya le professeur du regard. Celui-ci y répondit par un sourire hypocrite. Fukuzawa toussa pour faire revenir le silence.
« Revenons au sujet principal je vous prie. Nous sommes ici pour parler de la bombe.
- Je ne sais pas qui l'a posée, répliqua une nouvelle fois le noir.
- Et savez-vous... Qui aurait pu fournir cette bombe ou orchestrer cette attaque ?
- ... » Il hésita. « Comment ça ?
- Nous pensons que quelqu'un tire les ficelles par derrière. Une personne différente de celle qui l'aurait posée, expliqua Herman.
- Peut-être la personne qui vous fait accuser également. » précisa Yukichi.
Cette fois, toute la salle tressaillit. C'était l'une des premières fois qu'un adulte mentionnait son innocence.
« Je-, commença-t-il à protester avant d'être coupé par Melville.
- Quoiqu'il en soit, avez-vous une quelconque information à ce sujet ?
- Non ! » cracha Ryunosuke qui commençait à s'énerver.
Fukuzawa et l'Auror échangèrent un regard lourd de sens. Il congédia ensuite d'un signe de main toutes les personnes présentes, à l'exception de Mori et Akutagawa.
« Monsieur Akuatagawa..., fit le directeur d'un ton calme. Puis-je vous poser une question ?
- Allez-y. » Il craignait le pire.
« Vous n'êtes pas coupable du meurtre du premier ministre n'est-ce pas ? »
L'ancien prisonnier fronça les sourcils. Il était déstabilisé par l'affirmation soudaine de Yukichi mais fit de son mieux pour garder une contenance.
« De quoi parlez-vous ?
- Monsieur Akutagawa, j'ai beau être un vieil homme, je ne suis pas encore complètement sénile. Et je pense que vous n'êtes pas le coupable.
- Vos propos sont contradictoires alors. » répliqua avec insolence le susnommé.
Fukuzawa lui adressa un demi-sourire, visiblement amusé. Cela irrita encore plus Ryunosuke.
« C'est plutôt vous qui êtes contradictoire.
- Pardon ?
- Vous n'avez jamais pris la peine de nier votre inculpation dans la mort du premier ministre, mais celle dans la pose d'une bombe vous pose un problème.
- Parce qu'elle est fausse, fit-il, irrité par les propos vagues de son interlocuteur. Je n'ai pas posé cette bombe.
- Bien sûr. C'est la raison pour laquelle vous niez votre inculpation. Mais la question que je me pose est la suivante : pourquoi n'en faites-vous pas de même pour la mort du premier ministre ?
- Vous êtes trop sénile pour deviner la réponse ? »
Il basculait de plus en plus dans l'insolence mais cela ne semblait offenser aucun des deux professeurs présents.
« Et bien je ne suis pas sûr que ce soit lié à mon âge mais oui. La réponse la plus plausible serait que c'est parce que vous êtes coupable. Mais cela amène une autre question : qu'est-ce qui vous empêche de le dire ?
- ... »
Ryunosuke savait où son directeur voulait en venir et il n'aimait pas ça. Il se leva donc avec brutalité du fauteuil dans lequel il était installé avant de déclarer sèchement :
« Si vous n'avez rien d'autre à me demander, je vais prendre congé. »
Fukuzawa posa sur lui un regard amusé tandis que Mori souriait en secouant la tête. Il tourna les talons pour quitter la pièce. Lorsqu'il s'engagea dans l'escalier qui le ramènerait dans le couloir, il entendit la voix claire du directeur dire :
« Vous n'êtes pas coupable monsieur Akutagawa. Quelqu'un se sert de vous. »
L'interpellé ne prit pas la peine de donner une quelconque réponse. Tout avait été dit.
.:.
En redescendant du bureau du directeur, Ryunosuke eut la désagréable surprise de croiser Steinbeck, qui remontait probablement vers sa salle commune, un bras en écharpe. Leurs regards se croisèrent et le Serpentard ne put retenir un rictus moqueur devant l'état de l'un de ceux qui avaient attaqué sa sœur. L'autre lui adressa un regard glacial.
« Le directeur ne t'a toujours pas renvoyé ? cracha-t-il.
- C'est une question que je devrais te retourner. Je sais que Tachihara a tout pris sur lui mais Fukuzawa aurait pu vous infliger la même punition, à Tanizaki et toi.
- C'est le seul à avoir blessé ta sœur. On a juste été entraînés par lui. » répéta le blondinet sur un ton arrogant.
L'aîné Akutagawa leva les yeux au ciel avant de reprendre son chemin, mais le griffon attrapa son bras pour le retenir.
« Tachihara est peut-être un abruti fini doublé d'un traître, mais il n'avait pas tort dans son initiative. Tu n'as rien à faire ici assassin ! »
Ryunosuke soutint son regard brûlant d'une rage froide. Ce genre de réflexion ne l'atteignait plus depuis bien longtemps. Il répliqua cependant d'une voix chargée de venin :
« Je n'ai peut-être pas ma place ici mais laisse ma sœur en dehors de toute ça. Elle n'a rien à voir.
- Tel frère telle sœur !
- L'expression moldue c'est plutôt « tel père tel fils », tu crois qu'elle s'applique à toi aussi ? »
Steinbeck mit une fraction de seconde à comprendre l'insulte, fraction de seconde dont le noir profita pour se libérer de son emprise et lui tourner le dos. Leur discussion était close. Il entendit cependant le blond crier : « Tu ne perds rien pour attendre ! » suivi de bruits de pas rapides. Ryunosuke haussa les épaules, peu effrayé par ces insultes. Il espérait que, la prochaine fois, Steinbeck aurait le cran de l'attaquer directement.
Il regagna sa salle commune, et se laissa tomber sur son lit. Toutes ces altercations l'avaient épuisé. Il n'avait qu'une envie, qu'on cesse de lui parler de cette affaire et de sa culpabilité ou de son innocence...
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